Loyauté. Honneur. Deux thèmes qui prennent forme via un film d’une lenteur extrême et d’un esthétisme mémorable. David Lowery revisite une quête de l’univers arthurien. Son personnage nommé Gauvain relève un défi surnaturel. Cela l’oblige à vivre un voyage traumatique. Les spectateurs s’engouffrent alors dans le froid, la brume, les forêts et quelques pièges… aussi bien scénaristiques que visuels. Continuer la lecture
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La dure à cuire #56
La dure à cuire #55
Good Morning TV Interview
L’insomnie est souvent source d’inspiration artistique. Suite à un EP éponyme, Good Morning TV sort un premier album dont le travail provient de joies nocturnes. Ces Français, généreux en termes d’effets instrumentaux, apportent quelques visions précises de ce qu’est leur musique, et dévoilent leur fonctionnement de purs mélomanes.
Y a-t-il une personne insomniaque dans la bande ? Si c’est le cas, cela doit sûrement nourrir votre créativité.
Barth : Je le suis et effectivement. C’est inspirant. J’ai passé des années à faire de la musique, toutes les nuits, chez moi comme un gros geek. D’ailleurs, j’ai réalisé mes meilleures productions par manque de sommeil !
Thibault : Durant les heures nocturnes, c’est le temps où t’as rien à faire et donc, ça inspire pas mal nos créations. Les heures creuses t’amènent à de l’introspection.
Bérénice : J’ai écris le morceau « Insomniac ». En dehors de l’insomnie, la chanson relate de toutes les questions qu’on se pose quand on n’arrive pas à dormir. Ce sont les prises de tête qui n’aident jamais à t’apaiser ou à dormir correctement.
Les miroirs de votre clip « Insomniac » semblent illustrer une part du problème.
Thibault : On essaye toujours de réfléchir selon un principe. Le but est de trouver un principe qui se décline. Le miroir nous paraissait cool pour dupliquer le point de vue. On obtient une variété de plans et une richesse visuelle. C’est aussi une manière de créer de la désorientation dans la musique. On part d’une structure simple pour après te perdre dans des mélodies plus foisonnantes. C’est un peu ce qu’on voulait reproduire à l’image avec les miroirs.
Bérénice : On désirait jouer sur la perte de repères. Tu ne sais jamais ce qui est la vraie image.
C’est ce que ressent Barth.
Barth : J’ai passé des heures et des heures à transformer plusieurs morceaux. Comme si j’étais hors du temps. Je n’ai pas l’impression de perdre du temps ou d’avoir une limite. Ca m’a toujours poussé à tester des trucs.
Fais-tu partie de ces gens qui souhaitent des journées de 28 heures ?
Barth : Ouais, à fond ouais.
Parlons d’un autre titre. « Storm Rider » est mon morceau préféré.
Symbolise-t-il le plus la couleur sonore du groupe ? C’est-à-dire, l’apport de transitions douces et féroces ou même d’un solo de guitare dissonant.
Bérénice : Ce morceau du premier EP n’est pas vraiment l’emblème du groupe. On ne travaillait pas encore à 4. Au début, c’était juste Barth et moi. Je ne pense pas que ce soit le meilleur récapitulatif de ce qu’on aime faire ensemble.
Thibault : Il y a quand même des éléments dans ce morceau qui ont été développés par le groupe. Ca colle un peu à nos morceaux fleuves, aux ruptures harmoniques. On a approfondi sur l’album ce qu’on pouvait déjà écouter sur notre EP.
Barth : En tout cas, ta remarque est très juste. Lorsque j’ai écouté pour le première fois les morceaux de Bérénice conçus dans sa chambre, j’ai tout de suite accroché aux transitions sonores. Par la suite, c’est vraiment un truc que j’ai essayé de pousser à fond sur l’EP.
Durant votre live à Les Capsules, j’ai noté que vous utilisez de nombreux effets sonores, notamment sur les instruments à corde.
Comment trouver le juste équilibre sans que ce soit trop brouillon ?
Barth : On ne se pose pas la question (rire).
Thibault : C’est une question de balance. Chaque partie nécessite des textures différentes pour obtenir un morceau contrasté. On tente d’apporter divers timbres d’instrument. On aime écouter une diversité de sons intéressants à l’oreille. Le plus important avec les effets, c’est de servir la mélodie. Il ne faut pas que ce soit des artifices.
Et aujourd’hui, après ce live et malgré les temps troubles, qu’est-ce qui vous motive à faire de la musique ?
Barth : Je pense qu’on a la musique dans le sang. On continuera à jouer quel que soit le contexte. Je parle pour mon compte mais je suis convaincu que tout le monde suit cette philosophie dans le groupe. C’est plus qu’une passion à nos yeux.
La musique, c’est notre vie et on en fera toujours.
Interview menée par Drama – Photos ©Antoine Magnien
Les tristes confessions de Janet Devlin
Cela fait des mois que j’essaye d’écrire un article sur cette artiste.
Des mois que je ne parviens pas à mettre des mots sur ce que sa voix et ses textes me font ressentir, sans savoir comment lui rendre justice. Comment de simples mots tapés sur mon ordinateur pourront décrire cette personne ?
Sa voix brise le cœur, fait monter les larmes, et d’une certaine manière, nous fait sourire… comme face à la promesse d’un monde meilleur.
Découverte il y a maintenant 10 ans dans l’émission X Factor, Janet Devlin est une chanteuse et songwriter d’origine irlandaise. C’est ainsi qu’il y a 10 ans, le monde a pu découvrir une adolescente à l’apparence fragile, à la voix d’ange, aux émotions à fleur de peau, sur une reprise d’Elton John, « Your Song ». Continuer la lecture
Damon Albarn et l’importance du voyage
L’exil est parfois une étape obligatoire pour les êtres vivants. Quoi de mieux pour se confronter au réel ? Se déplacer d’un territoire à une autre demande de l’investissement moral. L’écoute, le dialogue et la curiosité sont souvent à favoriser.
Si un homme apprend énormément au sujet des bienfaits du voyage, c’est bien Michel de Montaigne (1533-1592).
Faire des voyages me semble un exercice profitable. L’esprit y a une activité continuelle pour remarquer les choses inconnues et nouvelles, et je ne connais pas de meilleure école pour former la vie que de mettre sans cesse devant nos yeux la diversité de tant d’autres vies, opinions et usages. -Extrait de Les Essais
Le philosophe, une fois atteint de maladie, entame des pérégrinations en Europe. Il tient même un journal, ayant un intérêt plus médical que littéraire. Aujourd’hui, un autre artiste sort de ses terres natales, en quête de nouvelles créations : Damon Albarn.
En Islande, il se concentre sur un ensemble de morceaux formant The Nearer the Fountain, More Pure the stream flows. L’œuvre sera la démonstration de l’importance des voyages. Entouré des centaines de volcans et de gigantesques glaciers, l’Anglais honore un pays à la nature grandiose. Pour ce faire, il apparaît aux côtés de moult musiciens performants, aussi bien des violonistes qu’un saxophoniste. Initialement, ce nouveau disque est pensé pour être une pièce orchestrale dépeignant les paysages islandais. La crise covid et l’enfermement déclenchent l’écriture de cet projet, de quoi chanter de légères paroles.
Le leader de Blur est également en deuil, son ami Tony Allen nous ayant quitté l’an passé. Sa renaissance s’exprime en musique. L’ouverture de Royal Morning Blue illustre en partie ce constat : Rain turning into snow.
Son couplet final fait penser à une lutte, l’humain contre un vide permanent. Comme si nous étions toujours en recherche de contact social. Damon Albarn livre une autre raison de voyager : vivre des expériences parmi plusieurs personnes ! Partager ses savoirs n’a rien d’insensé. L’enfer n’est pas les autres.
Alors voyagez ! Comment comprendre les notions de liberté et d’égalité, si l’on voit uniquement le monde à travers nos traditions et croyances ? Fuguer amène bel et bien à se connecter vers d’autres réalités. Du haut de sa tour, Damon Albarn ne se plaint pas bêtement de la disparition d’un ancien monde (Once, there was cinema, and we had parties. And the light at the top of the tower could reach Argentina). Il joue un air latino, content de troquer sa souffrance contre la poésie.
brunoaleas – Photo ©Matt Cronin & Nathan Prince
BadBadNotGood en place publique
Encore un article engagé ?! Soyons francs. Nous vivons un moment historique qui sera conté dans les manuels scolaires… même si l’envie d’oublier est tentante. Les mesures sanitaires dictent l’avenir de nos sociétés. Il est presque impossible d’éviter le sujet aux diners de famille, en terrasse ou face à son médecin.
Il y a quelques semaines, BadBadNotGood dévoile ‘Signal from the Noise’. Je n’ai effectué aucune recherche quant au message des séquences filmées. De cet article résulte mon humble interprétation. La vidéo de leur morceau semble refléter les changements de notre quotidien.
Duncan Loudon filme un homme qui s’attache un casque à la tête. Serait-ce la figure de l’artiste drogué par sa propre musique ? Qui sait ? En tout cas, il trace à la craie son espace de jeu, situé sur une place publique. L’individu est quasiment incompris par la société. Ensuite, un policier intervient pour l’interrompre et l’éloigner. Notre protagoniste continue pourtant d’exercer son art.
Ce clip est sûrement la meilleure métaphore des derniers évènements européens. Des Gilets Jaunes violentés par les forces de l’ordre. Des mesures sanitaires empêchant tout un chacun de vivre. Des politiciens qui ne donnent jamais la parole aux citoyens, vu que le referendum est un concept inimaginable en Belgique. En d’autres mots, le clip expose un manque de contact, une invisible communication. Comme si le cinéaste mettait en image un grand malaise. Celui ressenti par moult artistes, séparés de leur public. Ces séquences amènent également à une autre problématique.
L’épidémie a été l’accélérateur d’une organisation policière du monde qui était déjà en germe. Le fait que tout se passe à distance, le télétravail, le télé-enseignement : tout cela est homogène avec la vision du monde des puissances dominantes. Je ne crois pas que cela constitue un contrôle absolu de nos vies par l’informatique. C’est plutôt un monde où les rapports sociaux n’impliquent plus le partage d’un même espace. Or, la politique nécessite des rencontres entre des gens qui vivent dans des espaces et visibilités séparés. L’utopie dominante n’est pas tant le contrôle que le fait que chacun soit bien à sa place : l’enseignant, l’élève, et ainsi de suite. -Le philosophe Jacques Rancière (Les Inrocks, n° 1316)
Que ce soit à travers des spectacles, ou bien même sur les bancs d’écoles, des professions rendent les interactions indispensables. Le journalisme pratiqué sur Teams est une vaste blague. Des leçons données par e-mail ne riment à rien. L’être humain a besoin de partager son humanité.
En outre, si on ne critique plus notre système en place publique, autant laisser nos dirigeants foncer dans le mur. Il n’est jamais trop tard pour réfléchir sur ces questions… les images de ‘Signal from the Noise’ parlent d’elles-mêmes.
Non à une société où l’on a besoin d’un ticket pour assister à un concert. Non à une réalité dans laquelle le droit de manifester est bafoué. Ne plus exister dans un lieu commun relève de la dystopie. Même si nos causes sont vides de sens, nos expressions artistiques illustrent souvent nos convictions et couleurs politiques… parfois, cela vaut tout l’or du monde.
Mon conseil ? Il n’y a pas de bonne façon de faire quoi que ce soit. –Duncan Loudon
brunoales – Photos ©Duncan Loudon
Tim Burton en quelques lignes / Mars Attacks!
Tim Burton est un cinéaste qui marque les esprits. Comment définir ses gimmicks ? Il nous présente souvent des personnages au cœur d’or. On s’emporte vers des récits pour enfants et adultes. Son imaginaire illustre bel et bien de farfelus protagonistes baignant dans divers décors à la fois macabres et baroques. Pourtant, il s’y note généralement une touche féerique. Avant que mes cheveux blancs envahissent entièrement ma tête, analysons en quelques phrases certaines de ses œuvres. Continuer la lecture
Ces films impossibles à terminer Part 3
Comment exprimer son dégoût face à certains films ? Pourquoi fuir devant l’incompréhension ? Nous revenons sur quelques expériences foireuses du septième art.
Au programme : 3 derniers films à décrier. Continuer la lecture
Blood Red Shoes – Ø
Blood Red Shoes est cet énième duo rock qui a la classe. Plus le temps passe, plus il s’agit de savoir garder la force des premiers albums. Nos jouvenceaux n’ont rien perdu de leur énergie. Continuer la lecture
You Heat Me Up, You Cool Me Down
King Krule se déplace de Londres à Manchester, mais aussi de la Terre jusqu’à la Lune. Quant à la première fois où le Roi entre dans ma vie, c’est lors de mon adolescence. Le choc est soudain. La découverte est jouissive. L’artiste redéfinit l’attitude musicale de l’Angleterre post 2000. The Libertines saigne de pétulantes guitares. Arctic Monkeys devient un tank aux rythmes turbulents.
King Krule, lui, s’initie à une musicalité encore plus riche. Il décrit l’amour, la solitude en mêlant la noblesse du jazz, le punk et sa brutalité, ainsi que les beats ultra frais propres au trip hop.
Quelques mélomanes se mettent d’accord pour lui laisser la couronne. J’en fais partie, même aujourd’hui, face à ses concerts filmés, synthèse de son éternelle fougue. You Heat Me Up, You Cool Me Down apporte un sourire aux lèvres.
©Reuben Bastienne-Lewis
On y aperçoit le groupe d’Archy Marshall. Ses musiciens s’expriment comme ils le souhaitent sur scène. Ce côté organique offre des morceaux aux durées plus longues, mais surtout, des adaptations instrumentales bien plus généreuses !
Le court métrage se ponctue d’images d’archives. Le dandysme vestimentaire des premiers spectacles. Les voyages qui bercent l’imaginaire artistique. Le public apportant une incroyable force aux musiciens. Leur présentation, l’hommage indispensable qui clôt l’aventure visuelle. Les séquences témoignent également de la ténacité rageuse du rouquin.
Je pense que la colère est le sentiment le plus honnête que l’on puisse avoir.
C’est comme si l’on était possédé par cette rage, que ton esprit voulait s’enfuir, ainsi la seule vérité en surgit. -King Krule (RifRaf n°193, 2013)
You Heat Me Up, You Cool Me Down reflète l’importance des spectacles vivants. Ses images dévoilent le lien insécable entre les artistes et leur public. L’oeuvre tombe à pic, lorsque certains croient encore que la culture est non-essentielle.
Archy Marshall ne se limite pas à partager gratuitement cette espèce de documentaire. Un CD et deux vinyles (déjà soldout !) sont à vendre. L’Anglais continue de créer sans limite. Mon envie de le suivre dans chacun de ses délires grandit d’année en année.
DRAMA – Illustration ©JG Marshall
Bo Burnham : la génération de la fin du monde (1/4)
Mai 2021. Le confinement touche à sa fin, les chiffres sont à la baisse, et le Soleil d’un premier été déconfiné se lève sur une société bouleversée. Comment tout cela est-il arrivé ? Quels micro-évènements de la comédie humaine nous ont amené vers cet état catastrophique, où plus rien n’a de sens clair, où plus rien n’est stable ?
Parmi ce tas de décombres, le secteur culturel, jugé non-essentiel, se relève difficilement. En particulier, le monde du cinéma peine à reprendre de la vitesse. Art collectif, il a souffert du confinement, empêchant le travail en communauté.
Dans ce désert, on aperçoit un cavalier seul, habitué à créer dans sa chambre. Le confinement semblait comme l’occasion parfaite pour qu’il apparaisse dans toute sa splendeur. Alors qu’Internet était devenu une des dernières fenêtres sur le monde, un artiste maîtrisant ses codes les plus profonds émerge aux 4 coins de la toile : Bo Burnham.
Le comédien en pleine ascension a marqué le paysage cinématographique avec une œuvre majeure, incroyable portrait de l’époque actuelle : Inside. Mais si beaucoup connaissent l’artiste depuis son dernier travail, le parcours de Bo Burnham n’est pas exempt de chef d’œuvres. Car depuis 15 ans déjà, la moitié de sa vie, l’artiste saisit parfaitement les codes de son époque et de son média.
Comment Bo Burnham a-t-il construit son talent pour se hisser en tant que symbole de toute une époque artistique ? Comment est-il parvenu à représenter toute une génération, ses soucis et sa personnalité ? Un parcours long et étrange peint un tableau : la génération de la fin du monde.
2006, Etats-Unis. George Bush est président. La guerre en Irak fait rage et Internet apparaît lentement dans le monde occidental. Bo Burnham a 16 ans et, comme beaucoup après lui, il poste des vidéos sur le net. Musicien, le garçon grand et maigre martèle son synthétiseur sur des textes comiques, avec un sens de l’ironie déjà aigu, celui qui fera son succès. Il est loin de savoir que 15 ans plus tard, il reviendra au même format.
Le garçon est talentueux et plus le temps passe, plus ses chansons parcourent le monde. Au fur et à mesure, la qualité sonore et visuelle s’améliorent. En plus des chansons, il se met aux sketchs et à 18 ans, il se produit sur scène. Mais alors, son œuvre n’est constituée que d’éléments isolés sur des sujets précis. Le but est de faire rire et c’est tout. Aucune prétention ne colore cette période de l’artiste. Il a une et une seule volonté : faire passer un bon moment au spectateur, en y parvenant chapeau bas.
Il faut dire que les années 2000 n’ont pas les mêmes enjeux que l’époque actuelle. Pas de crise climatique imminente, pas de pandémie mondiale, pas de chute dangereuse du capitalisme, et un optimisme global se ressent au sein de nos sociétés.
En 2010, sort son premier spectacle : Words Words Words. Long d’une heure, cette création est construite de A à Z par l’artiste. L’exécution et l’écriture sont plus complexes, tout comme les thèmes abordés. Bo Burnham ne se contente plus d’être drôle. Il utilise l’humour pour parler de sujets plus graves et personnels. De sa mise en scène résulte une véritable fusion entre un concert et un spectacle de stand-up. Il marie superbement les médias en jonglant entre sketchs et chansons dont chacune, à partir de cet instant, deviendront complexes et, pour certaines, cultes.
Dans « Oh Bo », il aborde le thème de la légitimité de l’artiste, sujet qui ne le quittera jamais, telle une obsession. Dans « What’s funny », il pose des questions sur la comédie en tant que genre. Quel est son but ? Qu’est-ce qui la définit ?
Finalement, le spectacle titube, il a du mal à trouver un équilibre entre les ambiances tragiques et comiques. Certains sketchs sont mal construits. On sent que l’artiste manque d’expérience pour devenir le réalisateur d’Inside.
Mais c’est à cette époque que se construit sa personnalité artistique, et ce qu’elle a d’original. Il ne fait pas uniquement de la comédie. Il fait de la comédie sur le fait de faire de la comédie. En constante angoisse sur sa légitimité, il utilise l’anxiété comme base pour faire rire. Réel « humour de la dépression », ce style le suivra pendant toute sa carrière.
A partir de Words Words Words, la stratégie de Bo Burnham va changer. Finies les vidéos et sketchs isolés, chacune de ses œuvres va ressembler à son premier spectacle. Une union fertile entre dépression et humour, sous fond musical de plus en plus riche et varié.
L’artiste s’isole pendant 3 ans. 3 longues années pendant lesquelles il peaufinera chaque ligne, chaque accord dans un perfectionnisme créatif exacerbé. La machine est lancée, et le deuxième enfant du monstre créatif s’appelle What… 8 ans avant la fin du monde.
Lou