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LA DURE A CUIRE #97

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

The Smile – Wall of Eyes

The Smile n’est pas Radiohead. Ce fut déjà écrit et je continue de le penser haut et fort. Le batteur jazz Tom Skinner et un orchestre de Londres enrichissent l’imaginaire de deux musiciens fabuleux, Thom Yorke et Jonny Greenwood.

Johnnie Carwash

Comment décrire le morceau ‘I’m a Mess’ ? Réponse de Johnnie Carswash : C’est un hymne pour les inadaptés. Je crois qu’il n’y a pas vraiment de morale à l’histoire, mais un cri de ras-le-bol et d’émancipation, un laissez-moi juste être moi-même.

De Parrot

Le retour généreux des Parrot (le duo pond une chanson de 6 minutes) dévoile leur amour pour les instruments à cordes. Une instrumentation parfaite pour les fana de grunge (le grunge acoustique, parfois mis en scène par MTV). Cette instru est aussi accompagnée de diverses percussions jouées aux bons moments. Un plaisir !

yyelow – Cradle of Roses

Le label bordelais Flippin’ Freaks suit une voie atypique, en acceptant yyellow parmi ses rangs. Le groupe se penche sur un style new wave, façonné pour les punks-zombies. Puis, son chanteur nous prend par l’oreille pour découvrir un univers musical plutôt fascinant.

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Les Bonnes Etoiles

Tout le monde a ses raisons, prononce Jean Renoir. Ce n’est pas parce que tout le monde a ses raisons que ces raisons sont équivalentes, complète François Bégaudeau. Ces mots rappellent un fait intemporel. Il n’existe pas de manuel expliquant comment être de bons parents. Hirokazu Kore-eda, s’il ne le pense pas, le démontre via Les Bonnes Etoiles.

L’histoire débute en suivant So-young. La jeune femme ne souhaite plus s’occuper de son bébé et le laisse dans une boîte prévue pour accueillir les enfants abandonnés. Elle se ravise rapidement et retourne chercher son bébé. Mais elle rencontre Sang-hyun et Dong-soo. Les gaillards lui proposent alors de vendre illégalement son enfant.

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Le thème n’est pas simple à aborder. Les évènements illustrés par Les Bonnes Etoiles attirent notre attention sur le trafic d’enfants en Corée du Sud. Ensuite, l’œuvre questionne nos responsabilités. Des parents doivent-ils laisser leur enfant à d’autres, lorsqu’ils vivent des situations misérables ? Ou doivent-ils coûte que coûte élever leur progéniture ?

Les protagonistes ne donnent pas de réelles réponses. Ils suivent leur instinct. Ils ne sont point présentés comme des criminels. Chacun essaye de survivre dans un monde où la survie ne devrait pas être la première préoccupation des plus petits. C’est pourquoi, en voyant l’état de So-young, les camarades prennent la route pour offrir un cadre familial digne de ce nom à son bébé.

Le réalisateur japonais ne coche pas la case dépression. Il dépeint des personnages sans vouloir exploiter un pathos explicite, sans afficher des caractères mielleux qui sonneraient faux. Les dialogues se suffisent pour comprendre la détresse de tout un chacun. L’ambiance ne se définit pas par des musiques pesantes et omniprésentes. Mais bien par des silences longs, véritables cachets pour décrire le mal-être d’une société.
Quand des parents abandonnent leur enfant, l’entraide est un signe divin.
Les Bonnes Etoiles l’annonce dès ses premières scènes émouvantes. A la fin de l’histoire, une et une seule question se pose. Qui assume encore ses actes, quand la société n’offre plus aucune perspective d’avenir ?

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TOP MANGAS 2023

J’aurais pu encenser One Piece, continuer à lire HunterxHunter, mais je préfère découvrir les nouveautés de cette année (exception faite à Chainsaw Man, dinguerie toujours plus créative). Du Mouvement de la Terre surprend tant son cadre et propos fascinent. Dans l’Europe de la fin du Moyen Âge, les lecteurs apprennent ô combien le Savoir est une arme. Le jeune personnage principal devra douter pour comprendre que ses convictions sont fausses.
Puis, mon numéro uno fait honneur à un poète de l’image. Hayao Miyazaki débarque à temps pour rappeler que la seule victoire à gagner est une paix entre les peuples. Ses œuvres nous embarquent dans cette idée pacifiste et
Le Voyage de Shuna développe plus précisément, l’esclavagisme. Le manga, illustré par d’incroyables aquarelles, introduit déjà un thème évident dans la filmographie de l’artiste : l’enfance demeure une lueur d’espoir au sein de nos sociétés ravagées par la haine. –Drama

TOP 3

  1. Le Voyage de Shuna – Hayao Miyazaki

  2. Chainsaw Man – Tatsuki Fujimoto

  3. Du Mouvement de la Terre – Uoto

Illustration ©Antoine Wathelet

dac 96

LA DURE A CUIRE #96

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Slomosa

Slomosa ne séduit pas à la première écoute. Son chant, tantôt épique, tantôt trop envahissant, prend une autre tournure une fois sur scène. De passage à Het Depot, nos amis stoner ont su défoncer les terres flamandes !

Måneskin – Rush!

D’habitude, je ne prends pas au sérieux Måneskin… mais la simplicité du quatuor me rappelle aussi l’époque où Muse sortait des folies. Let’s be the driver.

Idles – Tangk

Impossible de nier la nouvelle bombe composée par Idles. Un chanteur aux mots tranchants. Un refrain entêtant. Un morceau pour les danseurs étoiles.

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Gero Arnone Interview

Comédie. Féminisme. Italie. Est-ce possible d’en débattre lors d’une interview claire et compréhensible ? Il y a un an, Gero Arnone écrit La Vita della mia Ex per come la immagino Io. Il propose alors, non pas des contes moralisateurs, mais une œuvre composée de plusieurs histoires tragiques, imprévisibles, et surtout, comiques.

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Avant de parler de ce que raconte La Vita della mia Ex per come la immagino Io, je voulais savoir ce qui te fascine le plus dans les dessins d’Eliana Albertini ?

Ce que j’aime le plus dans ses dessins, ce sont ses traits simples, mais en même temps élégants et expressifs. Je ne suis pas un grand lecteur de bande dessinée. Je ne connaissais pas Eliana. Minimum Fax (ndr : une maison d’édition italienne) m’avait demandé d’écrire un livre au sujet du féminisme, de la condition de la femme, etc. La première chose que j’avais demandé était que je voulais avoir une dessinatrice de BD. Parce qu’il y a un moment dans la trame où je parle d’une polémique entre une dessinatrice et moi.
Minimum Fax me proposait plusieurs noms. Le trait d’Eliana me plaisait directement car il épousait bien le style d’une BD comique. Le livre est riche de textes et et je souhaitais éviter d’obtenir des images chaotiques, confuses et chargées. Eliana avait l’habilité de pondre des solutions graphiques qui donnaient de l’espace aux textes sans le surcharger d’images, vignettes. Il y a une série de dialogues qui font office de page-poster. Ca me plaisait énormément.

J’ai pu noter, en regardant une de tes interventions sur Youtube, que tu décris des perdants avec ce livre… on voit aussi qu’Eliana et toi avez une vraie complicité, notamment à travers vos blagues publiées sur Instagram. Vous vous focalisez sur l’absurdité du quotidien de tout un chacun. Votre objectif était de dépeindre les absurdités humaines.

Notre objectif principal était d’écrire une BD qui faisait rire. Le thème du féminisme fut proposé par la maison d’édition, mais on voulait vraiment traiter de sujets ayant pour but de faire rire. Je ne voulais pas jouer le donneur de leçon politique ou moral. Je n’ai pas d’idées claires sur la dynamique de la lutte féministe, sur le patriarcat… je cherchais à déplacer mon intention comique aux sentiments des personnes. Donc, à l’intérieur du livre, on retrouve beaucoup des rapports de couples. On se concentre sur les raisons des hommes s’entrechoquant avec celles des femmes. Et pas toujours, dans l’un ou l’autre camp, on est pleinement dans le juste. C’est pourquoi, dans le livre, tous les personnages en sortent perdants.
Quant aux vignettes sur Instagram, servant de promo pour le livre, on illustre les thèmes du moment : Noël, Pâques, Carnaval, etc. On ne vise pas des propos génériques, universels, mais d’une certaine manière, on souhaite lier ces évènements pour voir comme cela rebondit sur le quotidien des personnes. Il en résulte des vignettes amères. Malheureusement, j’écris des choses assez souvent déprimantes qui, je l’espères, sont comiques.

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Quand on lit La Vita della mia Ex per come la immagino Io, on découvre la formule comédie = tragédie + temps. Quelle est ta recette parfaite pour la comédie ?

Malheureusement, elle n’existe pas. Je ne veux pas théoriser la comédie. J’en suis juste un grand passionné. Je note que la comédie évolue très rapidement et surtout, qu’elle est reçue de façon différente selon les générations. En Italie, je ne sais pas si c’est le cas en Belgique, la satire politique ne fonctionne plus. Certaines personnes s’en foutent à cause des réseaux sociaux, des nouvelles formes d’informations. L’info est trop parcellisée. Chacun la suit à sa manière. En Italie, qu’est-ce qui catalyse à 100% l’opinion publique ? Les élections et le Festival de Sanremo (ndr : festival lancé dès 1951, véritable rendez-vous sacré pour les Italiens). Puis, sur Instagram, on est sur une comédie plus amateure, plus spontanée, par conséquent, il n’existe pas de recette.
Un auteur comique peut s’estimer heureux quand il trouve sa propre voix. Dans le sens où, il peut être heureux de trouver une formule, un mode pour véhiculer sa pensée, et ce, quelque soit ton domaine artistique.

C’est très intéressant. Quand je vois Valerio Lundini jouer sur scène au premier mai, puis, s’arrêter pour appeler Vladimir Poutine, je me dis : Bon, la satire existe toujours en Italie. Comment sais-tu qu’elle n’est plus pratiquée ?

En Italie, il n’existe plus que deux émissions satiriques : Propaganda Live et un programme de Fabrizio Crozza. Ensuite, ajoutons que les vingtenaires ne sont pas  mon public. Et c’est dommage ! C’est aussi la faute d’une classe politique actuelle italienne poussée vers un niveau de surréalisme élevé. Ca devient presque banal de s’y confronter. Ou alors, on n’a pas encore trouvé la formule juste.
Si on revient sur la performance de Valerio Lundini au premier mai, en réalité, il prend en dérision l’évènement en tant que tel. Il se moque de ce festival qui a la prétention d’arrêter la guerre grâce à des chansons.

Il est fort. Restons sur nos terres italiennes. Giorgia Meloni est au gouvernement. Y aura-t-il un espace médiatique pour des personnalités comme toi, comme Valerio Lundini, à savoir, des personnes qui ne mâchent pas leurs mots… ou sera-t-il compliqué de s’exprimer dans les prochaines années ?

A vrai dire, lorsqu’on est dans un gouvernement de droite, autoritaire, en Italie, la satire prolifère toujours. Dans ce système se crée la dichotomie entre bons et méchants. Nous, auteurs comiques, sommes de bons défenseurs de la liberté d’expression contre un régime désirant la castrer. C’est un constat qui n’est plus le même. Premier motif, des politiciens, de droite ou gauche, entrent dans le jeu des réseaux sociaux et savent profiter d’une polémique née d’une blague satirique. Deuxième motif, il n’est plus aussi facile de blaguer qu’auparavant, là où les opportunités pour blaguer au sujet des minorités et de leurs problèmes étaient plus grandes. Les mouvements ne sont plus les mêmes et les personnes de la culture woke sont parfois exaspérées. En Belgique, qu’est-ce que ça raconte ?

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Ecoute, je n’en ai aucune idée. Je ne sais pas citer une personnalité bousculant les mentalités. Je dois avouer, je ne suis pas un public facile. Je rie rarement devant les spectacles des humoristes. Néanmoins, l’humour noir, c’est ma came. J’écoute souvent un artiste français appelé Gaspard Proust. Il appuie là où ça fait mal. Il donne à réfléchir. Pour moi, c’est important quand il s’agit de créer une œuvre artistique. Ca ne te préoccupe pas toi, le fait que la satire fasse moins de succès ?

Je ne pense pas que ça ait moins de succès. Je crois qu’elle a énormément changée. C’est vrai que la satire portant un message profond fonctionne moins. Peut-être que les nouvelles générations n’ont pas besoin qu’on leur dise ce qui est juste ou non. Mais ça dépend toujours des compétences de l’auteur. C’est difficile de faire de la comédie. Je m’impose une règle. J’écris sur des choses qui me font rire. Rédiger des blagues sur un sujet lié à un succès momentané est une tentation dont il faut s’extirper. Au final, le public n’est pas stupide. Les gens, qui te lisent ou regardent, comprennent si tes blagues proviennent d’ailleurs. Etre comique, c’est se baser sur les idées du moment et sur l’espoir d’en avoir d’autres.

Une impression me hante lorsque j’observe la jeunesse. Comme si tout devait être codifié. Si j’étais à ta place, j’aurais réellement peur de devoir respecter des quotas. La Cérémonie des Oscars représentent bien mes paroles. On ne récompense pas un film pour sa poésie mais pour son idéologie. L’écrivain Bret Easton Ellis l’annonçait par le passé. Peu importe le nombre de Blancs, la quantité de lesbiennes, à l’écran, il s’agirait d’évaluer les compétences artistiques.

D’un côté ça me fait peur, et en même temps, si c’est affronté intelligemment, c’est un super sujet comique. Si tu trouves la clé fourbe pour, en théorie, traiter d’un argument incorrect, indiscutable, par exemple, dans cette exagération de la représentation des minorités… si tu trouves un moyen rusé pour parler de cette chose et faire rire, le public appréciera. Cependant, si tu joues la carte : Ho, c’est totalement absurde de voir ce film juste parce qu’il y a des acteurs chinois. Ca ne fera pas rire, ça passera comme une réflexion réactionnaire.
Je suis d’accord avec toi sur le fait de transmettre un message. Puis, selon l’auteur que tu es, à toi de découvrir la méthode pour rendre ce message drôle, la clé pour provoquer le rire. Cette clé pour abattre la barrière idéologique de certaines personnes.
Ce n’est pas toujours facile. C’est un travail très beau, frustrant. Il y a eu sûrement des périodes plus ouvertes à la comédie, mais la situation actuelle est stimulante. Au départ, quand on me demandait de travailler autour du féminisme, j’étais enjoué. Après réflexion, je me suis dit que c’était du suicide. Parler de féminisme en Italie en 2022, après le mouvement MeToo, c’est comme se centrer sur le racisme alors qu’on est membre du Ku Klux Klan. Ces difficultés demeurent stimulantes.

(rire) Je sais maintenant quel est le titre de l’interview : Parler de féminisme est un suicide.

Puis, je me suis lancé vers une démarche sincère. Pour quelques blagues, j’écrivais des choses que je ne pensais pas. Dans la logique courante, j’incarne le blanc hétéro cis qui s’en prend à l’hystérie des femmes. En réalité, je suis d’accord avec les idées de certaines féministes, même si je ne suis pas d’accord sur tout. Dans mon livre, donc, je n’incarne pas ce personnage qui embête tout le monde. Je cherchais à faire rire.

Ce dialogue nous porte vraiment à la dernière question. Comment ne pas tomber dans le piège du moralisme casse-pieds ?

La stratégie du livre est de ne pas me faire parler mais de faire parler les personnages. Ils avaient souvent des idées et des points de départ complétement divers. En écrivant, je me rendais compte que personne n’avait tort, personne n’avait raison. Selon moi, c’est une prise de conscience nécessaire, même si elle est un peu frustrante. Ce serait bien plus facile d’imaginer la vérité d’un côté, et de se prendre pour le paladin de la liberté. La vie est plus compliquée. Et c’est plus stimulant, au sein de cette confusion, de débusquer les contradictions, illusions et frustrations comiques.
L’argument de ce livre n’est pas le féminisme. Mais de comprendre comment un auteur comique s’est retrouvé à affronter ce thème. Pour faire rire ou véhiculer un propos, tu ne dois pas être obligatoirement incorrect vis-à-vis de quelqu’un. Les nouvelles générations d’humoristes épousent cette pensée. Elles cherchent à être divertissants en restant sincères. C’est plus difficile, c’est vrai… mais c’est peut-être plus gratifiant.

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Interview menée par Drama – Dessins ©Eliana Albertini

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LA DURE A CUIRE #95

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Sophie Darly – Slow Down Fast

Here I come, out of the boredom. Somewhere out of sight.

Carmen Sea – Sorry

Le single ‘Speed’ de Carmen Sea évoque la surcharge de travail physique et émotionnelle. Une course sans fin semble inévitable lorsqu’on découvre le clip du morceau. Les sensations fortes sont ressenties. Pari réussi !

Atum Nophi

Atum Nophi n’est plus un duo mais bien un trio. Les Belges débarquent avec un son encore plus rentre-dedans. Hâte d’écouter leurs prochains sons enragés !

Arctic Monkeys – Suck it and See

Bon, il est vrai… Arctic Monkeys est énormément cité sur votre webzine préféré. Mais Suck it and See fête ses 12 ans d’existence ! Comment oublier cet opus ? Partageons un morceau d’un album, parfois sous-côté.

Drama

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L’ignorance, source de bonheur ?

Parfois, ne rien savoir est bénéfique. Nulle besoin d’oublier, d’encaisser. Lorsqu’on n’obtient pas d’infos sur telle ou telle catastrophe, on se protège d’un mal. Pour les plus empathiques, regarder le journal télévisé équivaut à se fouetter toutes les secondes. La torture est telle que je préfère éteindre cette merde et me focaliser sur mes passions. Mais nier devient alors gravissime ? Non. Nous pouvons nous renseigner quoi qu’il arrive, sans suivre les canaux traditionnels. Médias indépendants, fanzines, artistes engagés et bien d’autres vecteurs d’informations sont à notre portée.

Puis, il s’agirait de savoir si la satisfaction de nos désirs permet d’atteindre le bonheur. Double non. Atteindre une accalmie peut-être, mais jamais l’ataraxie. Je préfère développer ma pensée à la manière d’Arthur Schopenhauer. Si l’on désire se renseigner, c’est qu’on ressent un manque de savoir. Mais quand on apprend les nouvelles, la souffrance est inévitable. L’ignorance est par conséquent source de bonheur… jusqu’à un certain point !

Le titre ‘Dumb’ de Nirvana semble illustrer mes propos. Le morceau a désormais un clip attribué, une sortie définie pour les 30 ans de l’album In Utero. La vidéo fut réalisée et créée par l’illustrateur et animateur Ruff Mercy. Elle est animée à partir d’une pellicule Super-8mm peinte à la main. Focalisons notre attention sur quelques paroles de la chanson.

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I’m not like them, but I can pretend
The sun is gone, but I have a light
The day is done, but I’m having fun
I think I’m dumb or maybe I’m just happy

Que dire ? Ignorer n’est pas un crime. Néanmoins, se rendre compte de son ignorance est plus que nécessaire. C’est même vital ! Si vous souhaitez ne rien connaître de la Shoah, grand bien vous fasse, mais ne venez pas pleurer si vous votez, en toute insouciance, des néo-nazis !

Le bonheur est relatif. Tout un chacun partage une vision unique à ce sujet. Tant mieux. Ne mélangeons pas nos désirs et convictions. Veux-tu croire qu’il est impossible de se fier aux médias ? Pas de soucis. Cependant, ne feint pas d’éviter les bouquins d’Histoire ou autres aides culturelles pour analyser passé, présent et probable futur.

Drama – Illustration ©Ruff Mercy

dac 94

LA DURE A CUIRE #94

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Malummí – The Universe is Black

Célébrer la vie ? C’est encore possible selon Malummí. If I could, I would bury my bones here. I feel so good, I could stay happy all my life.

Venin Carmin – Toxic Legends

Ado, j’écoutais Kap Bambino. C’est pourquoi, retrouver ce goût pour une sorte de dark pop en écoutant Venin Carmin… c’est nécessaire !

Pills For Tomorrow – Castle Rock

Les guerres sont encore d’actualité… une chanson prônant la solidarité est réjouissante. Pills For Tomorrow partage ‘We’ll be a Light’, un titre limpide et du shoegaze joué à fond les ballons. Alors, treats or tricks, die or live, make your wishes.

Colline Hill – In-Between

Le genre folk ne devrait jamais être mis à l’écart. Dernièrement, Lonny nous accordait son temps de parole. L’artiste a un point en commun avec Colline Hill. Il suffit d’une voix, d’une guitare pour voyager.

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Ces artistes et leur virage à 180°

Quand nos musiciens préférés pondent toujours les mêmes sons, autant sortir de sa zone de confort puis, écouter des morceaux mémorables. Voici 2 solistes et 2 groupes adoptant un virage artistique assez intéressant.

Asia Ghergo

Asia Ghergo ne fait pas les choses à moitié. L’artiste se fait initialement connaître grâce à de nombreuses reprises guitare/voix diffusées sur sa chaîne Youtube. Cette fois, après avoir (sans doute) goûté aux fêtes, ou rave party, la voici fondant sa voix à des nappes électroniques. Electriques. Fascinantes. Espérons que ses prochains titres soient aussi inspirés que ‘X Sempre’.

Arctic Monkeys

Arctic Monkeys demeure un excellent groupe malgré un album de merde au compteur. Je ne fais pas référence à The Car. Mais plutôt à AM, quand le minimalisme tue la créativité. Cette critique s’y attarde en long et en large. Cependant, les Anglais savent composer divers albums très riches.
Le virage artistique se sent alors au niveau de leur jeu, plus précisément, au niveau du rythme de leur jeu. On passe d’un Matt Helders jouant à la vitesse du son à un batteur lent et peu généreux quant aux folies rythmiques. Pour quel résultat ? Servir un crooner de plus en plus confiant, le surdoué Alex Turner.

Thomas Bangalter

J’ai toujours été motivé par la réinvention. Ce fut la phrase d’accroche utilisée par Les Inrocks pour leur pauvre interview face à Thomas Bangalter, moité de feu Daft Punk. Une interview au vocabulaire pompeux dévoilant un artiste qui répète une et une idée… se réinventer, c’est important. Le personnage intéresse peu. Par contre, comment nier son envie de composer de la musique classique ?! En matière de virage artistique, l’ancien robot pose la barre très haut. L’album Mythologies sera à écouter mille fois ? Seuls les puristes nous le diront. Pour l’instant, il demeure une belle expérience musicale.

Idles

Au moment où le clip de ‘Dancer’ se découvre… tout est déjà trop culte. Idles revient en force. Les pas de danse à mourir de rire. Les couleurs disco projetées sur des peaux visqueuses. Les mouvements de caméra fluides et mémorables. L’image est soignée, comme d’habitude.
Alors, où noter le virage artistique du quintet ? Les musiciens s’associent à LCD Soundsystem pour un titre qui passerait nickel chrome dans une cave techno pour ados déchirés. Si l’opus suit cette trajectoire plus ‘pop’, soyez prêts à écouter une bande au summum de son art.

Drama – Ilustration ©Jean-Joseph Taillasson

dac 93

LA DURE A CUIRE #93

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Subsonica

Subsonica semble critiquer une Italie bloquée dans un passé délirant. Une observation pertinente au vu de son gouvernement fasciste. Après avoir signé le tube de l’époque, vont-ils sortir le meilleur album des dix prochaines années ? Affaire à suivre.

Puma Blue – Holy Waters

Puma Blue met à l’honneur les instruments à corde. Ce fait suffit à écouter ses albums. ‘Hounds’ s’ouvre via une basse trop séduisante. Le morceau est fort planant… à écouter et réécouter pour capter sa richesse sonore.

The Murder Capital

See what you don’t in the clouds. That’s the power of youth.

Sonic Tides – Six Sided Square

Le rock bat son plein à la Cité Ardente ! Empty Head, It It Anita et Sonic Tides font leur retour. Ces derniers pondent un nouvel EP assez garage. Les musiciens s’approchent des Beatles, balancent de sauvages chants et voguent aussi vers quelques mélodies à la fois blues et délicates.

Drama

bcitw6

Deux nouvelles écrites par Drama

Voulez-vous déjouer le cycle répétitif et prévisible du quotidien ? Souhaitez-vous voler comme un oiseau ? Et découvrir un auteur à la plume intrigante ? Drama, notre rédacteur en chef, présente ses deux nouvelles : CROA et Un Poivron Séché casse la Routine. Lancez cette interview, vous ne serez pas déçus !


Interview et photo de Mouche