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Jeune rap belge Part 1

Etats-Unis. France. Deux pays où règnent rap et hip-hop. Que se passe-t-il en Belgique ? Qui jongle avec les mots ? Qui nous fait danser ? Réponse en deux parties.

Onha

Qui se souvient des années 2000 ? Cette période dorée pour les artistes. Là où ils testaient n’importe quelle sonorité. Onha rappelle ce moment plutôt émouvant. Je joue la carte nostalgique… j’assume ! Je ne sors pas les mouchoirs. Depuis ces dernières années, le Liégeois ne pond jamais des titres homogènes. Malgré ‘l’ambiance année 2000’ propre à ‘Sentiment de Vie’, il prouve qu’on peut difficilement l’enfermer dans une case.

Isha

Bruxelles demeure une réelle source inspirante pour les rappeurs. Isha fait partie de cette jeune génération aux productions prolifiques, une génération souvent prometteuse.
Puis, qui aurait pu croire que s’allier à Limsa produirait des étincelles ?! En première partie de Lomepal, au Palais 12, le Français ne m’avait pas du tout époustouflé… en duo, la sauce prend et devient savoureuse !

Swing

La mafia serait moins dangereuse que la police… vraiment ?! Il faut l’entendre pour le croire ! Cette folie fut prononcée par Swing sur ‘Mafia’, un titre de son premier album. A-t-il déjà payé une taxe au prix de sa vie ? A-t-il déjà dû mentir pour ne pas mourir ? Tant de questions qui méritent quelques réponses. Heureusement, son opus, Au Revoir, Simeon, est foutrement dingue. Productions fraiche et fascinantes. Paroles d’une profonde introspection. Et chant accrocheur, tant l’auteur teste sa voix en long et en large, surtout au niveau des notes aiguës.
Relevons un point fort pour conclure via un message positif. Le mot
cœur est cité de nombreuses fois, lorsqu’on écoute le jeune Bruxellois. Comme si l’artiste avait mis toute son âme dans son œuvre. Tu rappes pas avec le cœur ? T’as rien à faire au stud’.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #99

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Peter Gabriel – i/o

Peter Gabriel s’appelle Peter Gabriel. Mais son nom, prénom et renommée ne sauveront pas ‘i/o’, un morceau ne dépassant pas les lois d’un rock daté et figé dans le temps…

The Guardians – On

Stop asking questions. The answers will never help you. Stop wasting your time with others. Don’t be a fool.

Bad Situation – Bad Situation

J’adore Dealer2Metal. Pourquoi ? Le vidéaste français ne se limite pas à critiquer ses pairs. Il joue de la musique de la façon la plus brute possible. A savoir, en duo, pour crier sa rage sur de longues et méchantes notes !

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #98

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Purrs – GoodBye Black Dog

‘Serotonin’ de Purrs est un pur morceau où les silences et angoisses font du bien à l’âme.

Hot Garbage – Precious Dream

Via un second album, Hot Garbage explore des thèmes comme l’angoisse, la perte, la résilience de l’âme humaine, ainsi que les hauts et les bas de la solitude. Le son est captivant, digne d’un METZ psychédélique.

Noprophecy – As the Bridge collapses

Que se passe-t-il à Singapour ? Le groupe Noprophecy fait, tout simplement, trembler les plaques tectoniques. La bande s’exprime sur une de ses envies artistiques : Nous voulons offrir aux fans une expérience rafraîchissante, tout en leur permettant de s’identifier à un niveau personnel.

Les Fantômes du Jour – Ravages

Les Fantômes du Jour proviennent de Nantes. Le quatuor impose un son lourd, mais pas que ! Le chant opère une sensation particulière, comme si les auditeurs étaient propulsés vers une pièce de théâtre horrifique et burlesque !

brunoaleas

Lorenzo Di Maio à L’An Vert

Ce monde parallèle existe encore ? Voici la question posée par mon frère, lorsque je lui annonce ma présence à L’An Vert. A Liège, ce lieu est sacré pour les passionnés de jazz. L’endroit reçoit Lorenzo Di Maio, fin janvier. J’ai pu découvrir l’immense potentiel créatif du guitariste à l’Ancienne Belgique, l’année passée, aux côtés de son groupe Next.Ape.

Dès l’âge de 15 ans, il consacre son énergie dans le noble exercice jazz. Il est d’ailleurs diplômé du Conservatoire Royal de Bruxelles, en 2009. Ce n’est pas anodin de le voir forger une carrière solide et professionnelle. Il s’entoure alors de musiciens talentueux, dont le pianiste Wajdi Riahi, pour présenter son troisième album, Ruby. Mes oreilles sont-elles encore charmées par les mélodies du jeune musicien ? Bien sûr !

Retour au sein de la salle liégeoise. Dès les premières notes, je reconnais la touche Next.Ape. Lorenzo Di Maio ne joue pas un jazz daté, poussiéreux. Les touches de synthés amènent un côté formidablement moderne à son univers. Cédric Raymond embellit la couleur du projet. Mais la surprise ne s’arrête pas là !
Certes, on est loin du jazz aux sonorités traditionnelles, mais certains passages du concert me rappellent un génie de la musique… le seul, l’unique, Ennio Morricone. ‘The Chase’ et ‘Tenacity’ en sont le parfait exemple. Leurs parties à la guitare, joyeuses, imprévisibles, invoquent l’esprit du compositeur italien. Influence consciente ou inconsciente, constatons que l’imaginaire du jeune Belge puise énormément dans plusieurs références artistiques.

Lorenzo Di Maio l'An Vert OK-7

‘Woodstock 99’ est né après avoir vu un documentaire au sujet du mythique festival. Lorenzo Di Maio l’explique lui-même devant son public. Encore une fois, le guitariste prouve qu’il n’est pas voué à composer des morceaux homogènes. ‘Woodstock 99’ est accrocheur, tant il dévoile une face plus rock, brute et hargneuse. Mention honorable à Pierre Hurty, un batteur à l’énergie endiablée et inépuisable !

Quant à ‘Everglow’, il s’agit sûrement du titre le plus à part. Pourquoi ? Les auditeurs seront obligés de planer. Ils navigueront sur des mélodies rêveuses, grâce à un piano, une guitare et batterie ensorcelants. Ils ne voudront jamais arrêter le voyage.

Lorenzo di Maio fait partie des fascinants artistes sur notre territoire. La Belgique regorge de musiciens proposant des opus jazz nullement périmés. Il n’est jamais trop tard pour renouer avec un style si honorable. Il suffit d’écouter les personnalités inscrites chez Igloo Records. Ce monde parallèle existe encore.

brunoaleas – Photos ©Geoffrey Meuli

Stand by Me

Le critique Jean-Philippe Guerand ne tient pas sa langue dans sa poche. Il diagnostique sévèrement un film : Avec la banalisation du fantastique et la généralisation des effets spéciaux, le cinéma moderne a perdu une partie de son âme en troquant l’innocence des pionniers contre une technologie hypersophistiquée. Nous sommes en 1992. L’œuvre jugée mauvaise se nomme Candyman.

Ces paroles résonnent encore. Observez l’ignominie visuelle qu’est Flash, réalisée par Andrés Muschietti. C’est pourquoi, faire un bon dans le temps, puis, comprendre le succès des classiques du cinoche, n’est pas insensé.
Les années 80 ne me fascinent pas du tout (à bas le disco, s’il vous plaît). Pourtant, les spectateurs découvrent 
Stand by Me à cette époque… étudions son cas, et la raison pour laquelle il apparaît, encore aujourd’hui, comme un film franchement bien écrit.

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Direction l’Oregon. On y suit quatre garçons d’une douzaine d’années. Ils partent à la recherche d’un corps… celui d’un enfant de leur âge, Ray Brower. Les jeunes aventuriers souhaitent passer dans les journaux grâce à leur découverte.

Une fois embarqué parmi cette bande, il est impossible d’abandonner l’écran. Comment vont-ils s’en sortir dans la nature ? Ce pauvre Ray est si facile à retrouver ? Qui veut vraiment passer dans les journaux ? Mais surtout, qui sont réellement ces gamins ? Cette aventure n’est qu’un prétexte pour étudier ces personnages. Lorsqu’on s’en rend compte, le scénario brille de plus belle. Stand by Me dévoile diverses fêlures. Le petit frère en deuil. Le faux vaurien voulant s’éloigner de tout le monde. Le fanatique de guerre. Ces quelques exemples nous plongent dans un monde sans artifices foireux, sans fond vert abusif, sans attitude superficielle.

On transpire tout au long du parcours pour savoir quel final nous attend. D’ailleurs, ce final détermine la beauté de l’œuvre. De fait, les dernières paroles de notre narrateur provoque une envie : pleurer à chaudes larmes. La réalisation de Rob Reiner donne à réfléchir. L’amitié est amour. Mais n’oublions pas que nos similitudes ne définissent pas entièrement nos amis. Nos différences réunissent du monde !

En juin, les citoyens belges se rendront aux urnes pour élire leurs représentants au fédéral, à la région et à l’Europe. Stand by Me peut réellement s’interpréter comme une certaine prise de conscience, tant sa fin est d’une sagesse extrême.
Que désirons-nous pour l’Autre ? L’œuvre semble développer un message clair et net : il faut d’abord travailler sur soi-même pour vivre en société.

brunoaleas

TOP/FLOP ALBUMS 2023

L’année 2023 arrive tout doucement vers la fin. L’heure est donc venue pour le classement des albums qui sont sortis tout au long de cette année. Petite précision avant de commencer, j’écoute principalement du hip-hop, r&b et afrobeats. Donc, le dernier album de Taylor Swift ne figurera pas dans cette liste.

Krisy, Myth Syzer, Luidji, Hamza, Cinco, Yamê, le rap français m’a accompagné durant toute l’année. Ensuite, 2023 a été une année très spéciale car Krisy a enfin sorti le très attendu Euphoria. Pour ceux qui s’en souviennent, l’album avait été annoncé en 2016. Depuis lors, l’artiste bruxellois n’a eu cesse de reposer sa sortie. Personnellement, j’avais très peur d’être déçu parce que j’attendais cet album depuis tellement longtemps. Je n’aurais pas du douter du talent du ‘Jeune Julio’ (surnom de Krisy) parce qu’Euphoria est un très bon album ! Dans ce projet, De La Fuentes (son alias de compositeur) revient à un format très intéressant qu’il avait déjà utilisé dans son projet-concept, Menthe à l’eau.

Cette année, je m’étais mis comme objectif d’aller dénicher des petits artistes car j’avais l’impression d’avoir fait le tour des genres musicaux que j’affectionne le plus. Plus jeune, je passais des heures sur SoundCloud à la recherche de nouvelles pépites. Avec les temps, j’avais délaissé cette habitude. Et, je m’y suis remis et j’ai fait de très belles découvertes dont Yamê et Kalika. Les albums de ces deux artistes auraient assurément figuré dans un classement plus long.

L’année 2023 a été également l’année de la confirmation d’Hamza comme tête d’affiche de la scène du rap francophone. Le rap game attendait le rappeur bruxellois au tournant et le ‘Saucegod’ n’a pas déçu avec son album Sincèrement. Celui qui se surnomme le nouveau Michael Jackson a sorti l’un des meilleurs albums de cette année.

Malheureusement, il arrive que des albums nous déçoivent. Myth Syzer a sorti le tant attendu Poison en début d’année. Contrairement à Euphoria, cet album m’a particulièrement déçu car je m’attendais vraiment à un très bon projet. En effet, deux singles ont précédé la sortie de cet album et au vu de leur qualité, on ne pouvait que s’attendre à une masterclass. Hélas, le projet n’était pas à la hauteur du talent de Myth Syzer. –Fortuné Beya Kabala

TOP 7

1. Sincèrement – Hamza

2. Ravage – Rema

3. Euphoria – Krisy

4. For all the Dogs Scary Hours Edition – Drake

5. Papillon Monarque – Tuerie

6. Love Therapy – Monsieur Nov

7. Saison 00 – Luidji

FLOP 3

1. Business is Business – Young Thug

2. Diamant du Bled – Zola

3. Melvin de Paris – Jok’air

Il y a quelques années, Radiohead bouleverse ma perception de la musique. Dès lors, je me questionne. Pourquoi aimer à ce point le quatrième art ? Plusieurs réponses sont valables. Elles ont un rapport avec le style musical du quintet anglais. Créer une ambiance et favoriser la prise de risque sont des points remarquables retenant mon attention.

Cette année, lorsque je voyageais vers Louvain-la-Neuve, je planais dans un train. Les paysages défilaient comme de sombres aquarelles. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Je découvrais le second album des Murder Capital, Gigi’s Recovery. Encore une fois, l’ambiance créée par les effets à la guitare, mêlés à la voix messianique du chanteur, m’embarquaient vers un univers unique en son genre. L’énergie du groupe me confirmait une évidence. The Murder Capital serait une bande à suivre de près.
Pour le reste de ce classement, le discours est le même. Que ce soit Puma Blue, Sampha ou Cosse, ces artistes nous font voyager. Ce n’est pas rien ! L’infatigable Guillaume Vierset complète ma pensée, lors de notre interview au sujet du projet Edges :
La musique qui passe actuellement à la radio est tellement stéréotypée. Ce sont les mêmes sons de batterie, les mêmes sons de clavier. J’ai l’impression que tout tourne en rond. Donc, je pense qu’il faut aller à fond dans sa direction.

Rendons hommage à ces musiciens façonnant des œuvres riches et puissantes. Car l’ennui peut vite nous submerger, surtout quand des artistes ne réfléchissent même plus à une idée surprenante, pertinente, fascinante. –brunoaleas

TOP 7

1. Gigi’s Recovery – The Murder Capital

2. Holy Waters – Puma Blue

3. The End of the F***ing World – Edges

4. Shapes of Silence – Aleph Quintet

5. Etendard – Ussar

6. It Turns Pale – Cosse

7. Lahai – Sampha

FLOP 3

1. Five Easy Hot Dogs – Mac DeMarco

2. The Ballad of Darren – Blur

3. Space Heavy – King Krule

Illustration ©Antoine Wathelet

L’histoire de Bob Casino

Bob Casino cherche la Lune. Il sait comment y accéder. Sauf qu’il lui manque la clé pour atteindre son but. Il ne sait ressentir une once d’amour. Il subit un tas d’obligations : obtenir un emploi stable, fonder une famille, choper un permis de conduire, maigrir, se vacciner, voter encore et encore. La déprime pourrit ses neurones.

Bob Casino cherche un sens à sa vie. Souvent, il traine des pieds. Aux diners de famille, il fait pâle figure. Des fantômes seraient bien plus loquaces. Mais son regard se perd vers un néant visible. Il ne sait plus où se mettre. Qui l’accepte vraiment tel qu’il est ? Cette question le hante depuis quelques temps.

L’homme aux grandes oreilles ne baissent pas les bras. Il sait qu’aimer, c’est d’abord s’aimer. Il pète un câble lorsque son père fête son départ à la pension. Il sort bourré, prêt à bousculer tout le monde. Il fracasse une vitre pour démarrer une voiture garée en face de sa maison. Bob Casino perd ses repères. Bob Casino n’est plus le même.

Il appuie sur le champignon. La voiture dépasse les 80km/h…. elle fonce alors sur un arbre situé près d’un parc pour enfants. Il est minuit. Bob Casino entrevoit la Lune. Un sourire apparaît sur son visage ensanglanté. Il aime sa vie. Mais jusque quand sera-t-il libre de l’aimer ?

brunoaleas

TOP FILMS 2023

Le Chat Potté et Le Garçon et le Héron l’ont comme thème centrale. Dans un univers chatoyant, les héros la rejettent, essayent de la comprendre et finissent par l’accepter. Vous sortirez joyeusement chamboulés du visionnage de ces deux films, où la mort après tout, reste une belle aventure.

Interdit aux chiens et aux Italiens. Derrière chaque immeuble, chaque mine, chaque usine, chaque  armoire se trouve la vie et la mort de milliers personnes. Ce ne sont pas des choses inanimées mais animées par l’histoire de chaque Humain ayant contribué à leurs existences.

Falcon Lake. Une ode aux doux fantômes parcourant nos vies.

Hunger Games : la Ballade du serpent et l’oiseau chanteur. Lorsque la fin est injuste, choisie de manière malsaine, elle devient source de haine. La mort n’est pas un problème mais bien une manière utilisée pour faire naître crainte et peur au creux des personnes.

La mort est en nous. Elle est là présente, bien vivante. Nous ne faisons que la nier en espérant qu’elle ne viendra pas toquer à notre porte, alors qu’elle est depuis notre naissance bien installée dans notre maison. Les films sont là pour nous rappeler de l’embrasser, de l’aimer et de surtout ne pas oublier sa profonde humanité. –Mouche

TOP 5

  1. Le Chat Potté 2 : La Dernière Quête – Joel Crawford et Januel P. Mercado

  2. Le Garçon et Le Héron – Hayao Miyazaki

  3. Interdit aux Chiens et aux Italiens – Alain Ughetto

  4. Falcon Lake – Charlotte Le Bon

  5. Hunger Games : la Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur – Francis Lawrence

J’ai décidé cette année de créer un top exclusivement dédié aux films d’animation de l’année, simplement parce que je me suis rendu compte qu’ils étaient ceux qui m’avaient le plus marqué.
Nous avons eu droit à de belles production cette année. Pixar et Miyazaki ont fait leur grand retour, mais pourtant, c’est Dreamworks et Sony qui ont conquis mon cœur cette année.

Le Chat Potté, sorti en décembre de l’année précédente, m’a véritablement époustouflé. C’est un film quasiment parfait à mes yeux, regroupant absolument tout : une action décoiffante, des blagues hilarantes, une animation fulgurante, et en plus, une histoire fascinante et très intelligente.

Spider-Man 2 est aussi excellent que son prédécesseur. On a vraiment hâte de voir la suite pour vivre l’expérience complète du scénario, qui se conclut ici de manière abrupte.

Miyazaki nous a offert une nouvelle œuvre, très personnelle et peu innovante, comme s’il faisait un bilan de sa carrière. Mais quand on a un univers et une carrière comme celle de Miyazaki, on ne peut que tomber sur un chef-d’œuvre d’imagination, un vrai rêve éveillé à l’écran.

Je n’ai pas grand-chose à dire sur Super Mario Bros., si ce n’est que le défi de créer un film divertissant qui rend hommage aux mascottes est bien réussi.

En fin de liste, on retrouve étonnamment le Pixar de l’année. Le studio est habitué au haut du classement, mais Elémentaire, malgré la multitude d’idées à la seconde que son identité graphique dévoile, n’arrive pas à proposer un scénario stimulant. On plonge rapidement dans des clichés trop vus et un scénario si prévisible qu’on croirait qu’il a été copié-collé d’une vieille formule pour écrivain sans inspiration. –Pierre Reynders

TOP 5

  1. Le Chat Potté 2 : La Dernière Quête – Joel Crawford et Januel P. Mercado

  2. Spider-Man : Across the Spider-Verse – J. Dos Santos, K. Powers, J. K. Thompson

  3. Le Garçon et Le Héron – Hayao Miyazaki

  4. Super Mario Bros. – Aaron Horvath et Michael Jelenic

  5. Elémentaire – Peter Sohn

L’année 2023 a été une année riche en superproductions hollywoodiennes. Mais, pour moi, 2023 rime avec Margot Robbie. Elle a été la reine incontestable ! Cependant, les choses n’ont pas si bien commencé pour la Barbie. Début 2023, Babylon débarque dans les cinémas belges. Quelques semaines après le lancement du film, les nouvelles ne sont pas bonnes pour le film de Damien Chazelle. Malgré les belles critiques, les salles ne se remplissent pas. Pourtant, Babylon est un film formidable ! Les décors sont incroyables, le scénario est parfait et que dire de la musique, une merveille. Finalement, plus de peur que de mal car le film est un succès et réalise plus de deux millions d’entrées en France.

Est-ce que je vous ai dit que Margot Robbie était l’actrice de cette année 2023 ? Après Babylon, l’actrice américaine s’attaque à un autre mythe et cette fois-ci, c’est la fameuse poupée Barbie ! Mais, comment parler de Barbie sans parler d’Oppenheimer ? Aussi curieux que cela puisse paraitre, il y a eu un duel acharné entre le film de Christopher Nolan et celui de Greta Gerwig. Hasard du calendrier, les deux productions sont sorties le même jour et cet hasard a donné lieu à ‘Barbenheimer’.

Comment parler de cinéma sans parler de Joaquin Phoenix ? Il est devenu, depuis ces dernières années, un grand nom des superproductions américaines. Et, 2023 ne fait pas exception car nous avons pu le voir, en cette fin d’année, dans Napoléon réalisé par Ridley Scott. Malheureusement, ce film ne figurera pas dans mon top de cette année. Néanmoins, Joaquin Phoenix sera dans cette liste car il a le rôle principal dans Beau is afraid. Ce film est réalisé par Ari Aster et produit par A24. Après avoir eu ces informations, vous comprenez directement qu’on est face à un film ‘spécial’. Allez juste voir le film car la langue française ne contient pas de mot assez précis pour qualifier cette création !

Parlons cinéma belge. Cette année, on a eu de belles pépites comme la série 1985. Côté film, Wil de Tim Mielants a plus particulièrement retenu mon attention. Un film que je conseille à tout un chacun car il explore la nature humaine en période de guerre. Tout au long de l’histoire, on suit l’évolution de deux jeunes hommes durant l’occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. J’ai été fortement marqué par ce film car il dépeint la vie des civils pendant la guerre et laisse de côté les évènements liés au déroulement de la guerre. –Fortuné Beya Kabala

TOP 5

  1. Babylon – Damien Chazelle

  2. Beau is afraid – Ari Aster

  3. Wil – Tim Mielants

  4. Oppenheimer – Christopher Nolan

  5. Barbie – Greta Gerwig

En 1895, le cinématographe nait en France. Qui dépose son brevet ? Les frères Lumière. Le cinématographe fonctionne grâce à une manivelle. On utilise un film perforé de 35 mm de largeur passant par un obturateur à une vitesse de 16 images par seconde. L’objet fonctionne comme une machine à coudre. Des images apparaissent alors avec fluidité à l’écran. Dès ce moment, les frères Lumière partage une vraie révolution pour le monde de l’art.

Aujourd’hui, le cinéma s’est exporté à l’international. En Italie, Nanni Moretti continue son parcours engagé et crie toujours avec autant d’espoir. Quant au cinéma asiatique, il est fascinant. Pensons à des figures comme Takeshi Kitano, Hirokazu Kore-eda, ou tout simplement l’oscarisé, Bong Joon-ho.

Qu’en est-il en France ? Certains projets font pitié. A titre d’exemples : les Asterix & Obelix devenus des pages publicitaires, Dany Boon et son jeu insipide, ou quelques films de batailles conçus par des personnalités fantasmant une France d’un autre temps. Heureusement, des auteurs expérimentés continuent d’épater nos yeux. Citons deux artistes aux films rafraichissants.
Le premier se nomme Michel Gondry. Il opère un retour réussi via une ode à l’imagination, une lettre d’amour à l’esprit d’inventivité,
Le Livre des Solutions. Le second s’appelle Quentin Dupieux. Il sort un film par an. Cette fois, son moyen métrage, Yannick, m’émeut totalement. Pour son propos sur le monde artistique, et sa manière de le juger. Pour son écriture comique assez directe et ses acteurs efficaces. Vous découvrirez de bons vivants à l’écran, des comédiens sur scène démontrant leur faiblesse face à un spectateur qui ose prendre la parole, pour ensuite créer son univers.

Mentions honorables aux films animés inclassables parmi les autres films du top (ces œuvres méritent indubitablement la première place dans quelconque classement) : Suzume, Le Garçon et Le Héron, Le Chat Potté 2, ElémentaireSpider-Man : Across the Spider-Verse. –brunoaleas

TOP 5

  1. Yannick – Quentin Dupieux

  2. Le Livre des Solutions – Michel Gondry

  3. Aftersun – Charlotte Wells

  4. Les Bonnes Etoiles – Hirokazu Kore-eda

  5. Vers un Avenir Radieux – Nanni Moretti

Illustration ©Antoine Wathelet

Le Garçon et Le Héron

Le drame, puis la disparition. Mahito doit quitter Tokyo pour partir vivre à la campagne, après avoir perdu sa mère lors d’un incendie. Le jeune garçon s’installe avec son père dans un vieux manoir situé sur un immense domaine où il rencontre un héron cendré. L’animal apparaît tel un guide et l’aide au fil de ses découvertes, une fois à l’intérieur d’un monde défiant nos lois et raisonnements.

Ne pas comprendre. Ressentir. Voici comment résumer le jugement porté sur Le Garçon et le Héron, dernier film en date du cinéaste japonais, Hayao Miyazaki. Nos yeux prennent le temps de s’habituer à un décor vert et ensoleillé, à des personnages aimant vivre, à une histoire bercée par une perception infantile. Que ne faut-il pas oublier ? Nous suivons les aventures de Mahito. Lorsqu’il débarque à la campagne, un nouveau chapitre s’ouvre à lui. Accepter son deuil. Accepter une nouvelle famille. Accepter.

Il ne s’agit pas de deviner si nous observons des rêves ou la réalité… quand Mahito suit le héron, c’est pour laisser jouer son imagination à 200%. Nous l’accompagnons sur son chemin. Faire table rase de nos connaissances devient une évidence. Une tour, si énigmatique, se transforme alors en refuge, où se croisent des personnalités du passé, des mirages éternels et des visages inoubliables.

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L’œuvre dévoile aussi une autre force du réalisateur passionné par la beauté de la nature. L’image parle d’elle-même. Le Garçon et le Héron illustre de vrais tableaux où les scènes s’enchainent pour déployer la maestria de l’artiste. L’animation est toujours aussi folle. Tant au début du long métrage, où flammes et vitesse se mêlent pour provoquer une prouesse technique, tant à sa fin, lorsque les cieux, la terre, l’espace s’ouvrent à un univers surnaturel, lumineux, cruel, mais aussi fragile. Devant ces constatations, une question demeure. Qu’est-ce qui intéresse Hayao Miyazaki ? En 2003, il partage une réponse claire et nette.

Les vrais paysages m’inspirent, les maisons banales, les êtres humains que je rencontre. Ce n’est pas en regardant des photos ou des films que j’ai appris mon métier. Ce n’est pas en regardant le cinéma qu’on devient cinéaste, c’est en observant la réalité du monde autour de soi.

Le douzième film du maître de l’animation est une réussite. En ces temps troubles, où les guerres se déroulent toujours à quelques kilomètres, l’œuvre partage une vision sereine au sujet de la vie, surtout, à propos de notre envie de survivre. Même si nous perdons des proches chaque année, ils ne sont jamais très loin pour offrir leur flambeau afin d’embrasser la dureté de l’existence.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #97

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

The Smile – Wall of Eyes

The Smile n’est pas Radiohead. Ce fut déjà écrit et je continue de le penser haut et fort. Le batteur jazz Tom Skinner et un orchestre de Londres enrichissent l’imaginaire de deux musiciens fabuleux, Thom Yorke et Jonny Greenwood.

Johnnie Carwash

Comment décrire le morceau ‘I’m a Mess’ ? Réponse de Johnnie Carswash : C’est un hymne pour les inadaptés. Je crois qu’il n’y a pas vraiment de morale à l’histoire, mais un cri de ras-le-bol et d’émancipation, un laissez-moi juste être moi-même.

De Parrot

Le retour généreux des Parrot (le duo pond une chanson de 6 minutes) dévoile leur amour pour les instruments à cordes. Une instrumentation parfaite pour les fana de grunge (le grunge acoustique, parfois mis en scène par MTV). Cette instru est aussi accompagnée de diverses percussions jouées aux bons moments. Un plaisir !

yyelow – Cradle of Roses

Le label bordelais Flippin’ Freaks suit une voie atypique, en acceptant yyellow parmi ses rangs. Le groupe se penche sur un style new wave, façonné pour les punks-zombies. Puis, son chanteur nous prend par l’oreille pour découvrir un univers musical plutôt fascinant.

brunoaleas

Les Bonnes Etoiles

Tout le monde a ses raisons, prononce Jean Renoir. Ce n’est pas parce que tout le monde a ses raisons que ces raisons sont équivalentes, complète François Bégaudeau. Ces mots rappellent un fait intemporel. Il n’existe pas de manuel expliquant comment être de bons parents. Hirokazu Kore-eda, s’il ne le pense pas, le démontre via Les Bonnes Etoiles.

L’histoire débute en suivant So-young. La jeune femme ne souhaite plus s’occuper de son bébé et le laisse dans une boîte prévue pour accueillir les enfants abandonnés. Elle se ravise rapidement et retourne chercher son bébé. Mais elle rencontre Sang-hyun et Dong-soo. Les gaillards lui proposent alors de vendre illégalement son enfant.

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Le thème n’est pas simple à aborder. Les évènements illustrés par Les Bonnes Etoiles attirent notre attention sur le trafic d’enfants en Corée du Sud. Ensuite, l’œuvre questionne nos responsabilités. Des parents doivent-ils laisser leur enfant à d’autres, lorsqu’ils vivent des situations misérables ? Ou doivent-ils coûte que coûte élever leur progéniture ?

Les protagonistes ne donnent pas de réelles réponses. Ils suivent leur instinct. Ils ne sont point présentés comme des criminels. Chacun essaye de survivre dans un monde où la survie ne devrait pas être la première préoccupation des plus petits. C’est pourquoi, en voyant l’état de So-young, les camarades prennent la route pour offrir un cadre familial digne de ce nom à son bébé.

Le réalisateur japonais ne coche pas la case dépression. Il dépeint des personnages sans vouloir exploiter un pathos explicite, sans afficher des caractères mielleux qui sonneraient faux. Les dialogues se suffisent pour comprendre la détresse de tout un chacun. L’ambiance ne se définit pas par des musiques pesantes et omniprésentes. Mais bien par des silences longs, véritables cachets pour décrire le mal-être d’une société.
Quand des parents abandonnent leur enfant, l’entraide est un signe divin.
Les Bonnes Etoiles l’annonce dès ses premières scènes émouvantes. A la fin de l’histoire, une et une seule question se pose. Qui assume encore ses actes, quand la société n’offre plus aucune perspective d’avenir ?

brunoaleas