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Insomniaques

Dormir le jour et rester debout la nuit. Quelle plus poétique façon de fuir la réalité ?
La nuit lorsque nous allons dormir, c’est un peu comme si on prenait un raccourci jusqu’au lendemain. Mais… si on désire que le matin n’arrive jamais, autant ne pas dormir. Puis, confronté à la brulure de la lumière du soleil, on s’endort, priant que le temps s’efface avec nous. Je voudrai que tout s’arrête.

Insomniaques est un manga d’une rare douceur. Classé dans les seinen, probablement à cause de son ton mature et poétique, il raconte pourtant l’histoire très simple d’une paire de camarades de lycées tombant lentement amoureux l’un de l’autre.

Ganta Nakami est insomniaque. Il ne se souvient plus depuis quand mais pas moyen de s’endormir la nuit. Il passe donc ses journées de classes à somnoler et ses pauses à trouver un endroit où se coucher. C’est dans une vieille salle d’astronomie abandonnée qu’il trouvera le calme et la paix, mais aussi qu’il rencontrera Isaki Magari. Isaki est une fille de la même année que lui, optimiste et enjouée qui se trouve être insomniaque, tout comme Ganta. Sympathisant rapidement de par leur affliction commune, ils devront monter à deux un club d’astronomie afin de sauvegarder ce havre de paix qu’est l’observatoire ou ils se retrouvent à chaque occasion. C’est ainsi qu’ils apprennent lentement à se connaitre et à rejoindre leurs univers nocturnes de solitude.

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Nous passerons la totalité du temps alloué de ce récit à voir ces personnages attachants se construire un monde. L’infinité de la nuit est propice à la romance, à la poésie. L’isolation et le calme donnent l’opportunité à nos protagonistes d’êtres seuls au monde et de raconter une histoire d’amour aussi légère qu’un nuage et d’une intimité aussi profonde qu’un ciel étoilé. Ganta va voir sa vie changer quand cette nouvelle raison de rester éveillé va transformer son tourment personnel en fantastique intérêt : pour alimenter les activités du club, il découvrira la photographie du ciel nocturne et de la fille qu’il aime.

Peu de mangas possèdent un découpage aussi étendu. Chaque dessin laisse à l’autre l’occasion de respirer. Une impression de douce brise et de sérénité se dégage des pages au simple feuillettement. La taille des cases est impressionnante. L’auteur n’a aucun scrupule à utiliser une demi-page entière pour une simple expression. Puisque nous suivons la plupart du temps la perspective de Ganta, nous observons de très nombreux plans contemplatifs de Magari, au fil des pages. Les détails, mais aussi la simplicité des points de focus centrés sur notre demoiselle, transmettent sans mot dire la tendresse du regard porté et l’amour profond partagé par nos héros. Couplez cela à de nombreuses représentations époustouflantes de la nature sauvage et bien sûr, du sacro-saint firmament, gardien de leurs histoires, nous avons là un manga splendide.

Un anime est prévu pour 2023. J’en attends beaucoup de la trame musicale. Elle pourrait apporter énormément de personnalité et de sensibilité à cette œuvre déjà si belle.

Pierre Reynders

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LA DURE A CUIRE #76

TH da Freak – Coyote

Plus le temps passe, plus Thoineau Palis semble sacraliser Dame Nature à 200%. L’impression est ressentie à la vue de ses clips, sur son projet bordelais TH da Freak. La vidéo de Killing Bleach rappelle ce penchant grungesque.
Je l’encourage à continuer, tant rivières et forêts sont sources de paix.

Iggy Pop – Every Loser

Iggy Pop a beau vieillir, ses morceaux sont toujours aussi intéressants. L’artiste ne recherche pas la complexité. Sur Strung Out Johnny, sa voix fait le taff et la mélodie s’écoute sans ennui !

Cosse – It Turns Pale

Il reste quelques jours avant la sortie officiel du nouvel opus de Cosse, It Turns Pale. Le groupe s’était enfermé aux Pays-Bas pour pondre cet album aux compositions atypiques et addictives. Vous en saurez davantage en mars. Récemment, Nils Bö, chanteur de la bande, me partageait ses sages paroles ! Pour l’instant, écoutons Easy Things. Il est temps de lâcher prise.

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L’étendard d’UssaR

Pensiez-vous vraiment en terminer avec mon discours sur l’amour ? Le thème est de nouveau sous vos yeux, tant il semble de plus en plus nécessaire d’écouter des paroles amoureuses. Ca ne vient pas de moi. Certains artistes honorent encore la chanson française. UssaR dévoile son intimité via sa voix grave, sa délicatesse au piano. L’artiste confirme l’arrivée de son nouvel album, début janvier. Découvrons son univers à la fois sincère et accrocheur.

Le ton est donné lorsque le titre 6 milliards arrive à nos oreilles. UssaR ne cache pas une fatalité propre au sentiment amoureux. Plus on aime, plus on prend des risques. Lesquels ? Vivre une rupture, le manque viscéral, les maladroits désaccords, le chantage affectif, et j’en passe !
Le chanteur est comparable aux romantiques du XIXe siècle.

L’amour romantique est une maladie de l’âme car la passion qui l’anime résonne avec souffrance. Véritable aliénation, la passion reste cependant préférable à toute forme de compromis pour les romantiques. -La conférencière Catherine de Laborderie

N’imaginez pas les morceaux du jeune francophone comme ultra déprimants. L’écriture du parolier est très accrocheuse. La sève d’un Souchon ou d’un Berger est cette capacité à exposer la beauté des petits rien de la vie. UssaR le comprend. Que sa passion continue de l’enflammer !

J’aimerais seulement m’endormir. Ma tête sur ta robe noire. Comme un enfant dans un sourire. Quand lève le vent, notre étendard. -UssaR

DRAMA – photo ©Jeanne Lula Chauveau

dac 75

LA DURE A CUIRE #75

Horsegirl – Versions of Modern Performance

Petit rattrapage 2022. Grâce à la chaine Tangerine, j’ai pu jeter mes oreilles sur les trois Américaines, Horsegirl. Leurs voix s’emmêlent avec brio. Les guitares saturent juste ce qu’il faut, rendant les mélodies accessibles à tout le monde. Horsegirl séduit tant par son chant blasé, que par son jeu simple et efficace.

Mademoiselle K – Mademoiselle K

L’album éponyme de Mademoiselle K transmet le sourire. L’artiste s’inspire de thèmes plutôt universels : solitude, confinement, sexualité. Même si elles semblent sombres, ces thématiques traduisent une poésie décomplexée et admirable.

Grandma’s Ashes – This Too Shall Pass

Grandma’s Ashes livre via Aside une mélodie entêtante. Le refrain se fait désirer. La voix vogue entre accalmie et rage. Il ne manque plus qu’au trio féminin de virer opéra rock, façon Muse… soit je délire, soit la bande pourrait s’y coller parfaitement !

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L’Amour est le Message

Haïr est plus facile qu’aimer. Des mots que prononceraient les grands révoltés du système. Une pensée que brandirait les rejetés de notre société. Nulle envie de jouer les prêtres du dimanche… rappelons juste que certains décérébrés préfèrent nous voir ignorants et soumis, plutôt que cultivés et curieux.

Chaque année, je vis le mois de janvier comme une mélancolique période. Le 7 janvier symbolise l’anniversaire de la personne que j’aimais le plus au monde. Mais pas que. La date est un tragique évènement : l’attentat contre Charlie Hebdo.
Quel est le rapport entre JCCLM et le journal français ?! Charlie Hebdo pratique la satyre depuis 1970. Vous méfiez-vous des médias dits traditionnels ? Je vous conseille la lecture pertinente de ce papier porté par des caricaturistes. Une fois mes yeux posés sur l’hebdomadaire, ma joie éclate de mille feux. JCCLM se veut aussi pointu, réfléchi, culotté que Charlie Hebdo. Même si nous souhaitons nous éloigner des affaires politiques, force est de constater que tout est politique. Détruire une œuvre est un acte politique. S’affranchir de la politique est une démarche politique.

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Dessiner encore – Coco

Un désaccord est une affaire politisée… nous le constations en 2015. Une page se tourne à tout jamais. Les frères Kouachi entrent dans les locaux du journal et assassinent 12 personnes. A l’époque, j’étais adolescent. Je ne connaissais rien de l’hebdo. Aujourd’hui, plus je pense à cette tragédie, plus j’en suis choqué. La dessinatrice Coco, rescapée de la fusillade, témoigne à cœur ouvert dans un numéro du Vif (avril 2021).

Cet attentat est une charge, qui pèse sur notre insouciance, mais il aurait tué l’insouciance dans n’importe quelle rédaction, dans n’importe quelle équipe.

Je ne veux pas être pessimiste. Je n’imagine pas Charlie Hebdo à feu et à sang. Nous pouvons à tout moment contrer cette avancée des haineux. La rage ne l’emportera pas. Je désire ouvrir l’année via un article rempli d’espoir. L’espoir de ne plus s’attaquer à l’art. Le désir de réfléchir collectivement sans massacre. Un tel 7 janvier ne doit plus advenir. La France était en deuil, tout comme celles et ceux qui souhaitent lire et rire… Charlie Hebdo illustre avant tout des dessins, et non un tract malveillant. Ne soyons pas responsables de barbaries au nom d’une croyance. Nos convictions doivent être ébranlées. Qu’y a-t-il à gagner, lorsqu’on impose une et une seule vision de la réalité ?

Au oui, mais vous l’avez un peu cherché, avec vos dessins que l’on nous oppose, je réponds qu’au Bataclan, il n’y avait pas de dessinateurs, dans le métro de Bruxelles non plus, à la basilique de Nice non plus. -Coco

DRAMA – texte et photo

clips2022

LES MEILLEURS CLIPS 2022

Les membres de votre webzine préféré font une pause. Avant de relancer la machine, il fallait partager certaines merveilles. A savoir, les meilleurs clips de l’An passé ! 50 vidéos furent choisies. On y retrouve entre autres Eosine, Idles, Arctic Monkeys, Onha, Kendrick Lamar, The Smile, Mademoiselle K, Pomme, The Black Angels, Alice Martin et leur grande créativité.
Animation, acteurs réels, art abstrait, tout y passe ! Que vos yeux s’enchantent.

DRAMA
Illustration ©Lunatic

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Marjorie Goffart Interview

Dernièrement, trois Kurdes sont tués par balle à Paris. L’acte barbare est impensable. Des failles occidentales sont encore à dénoncer. Une question se vaut après avoir eu vent de la situation : comment découvrir les difficultés quotidiennes des minorités ?
Les photographes jouent souvent un rôle important, lorsqu’il s’agit de mieux comprendre les sociétés. La liégeoise Marjorie Goffart ne cache pas son envie de militer via son art.

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Tu milites en prenant des photos. A quel moment de ta vie as-tu choisi cette voie ?

Je suis fille d’immigré. Ma maman est belge et mon papa vient du Nord de l’Inde. Je ne suis pas très connectée à la culture indienne. Il y a toujours eu une remise en question très forte en moi. Peut-être que c’est dû au fait que j’ai grandi à Droixhe (ndr : quartier de Liège), un endroit très multiculturel où se vit le racisme. Bref, tout le monde est un peu dans sa communauté et moi j’avais envie de questionner ça. Je me positionne où là-dedans ? Je voulais dénoncer le racisme et m’identifier en tant que militante. Donc, j’ai commencé à pointer ce que je souhaitais dénoncer, mais pas directement à travers la photo. Au départ, je ne savais pas trop où aller. Puis, j’ai réalisé des études de photographies. Mon travail de fin d’étude portait sur l’occupation Ebola, qui est désormais la voix des sans-papiers à Bruxelles. En gros, je travaillais sur l’invisibilisation des personnes qui participent quand même à l’économie du pays. Les personnes qui quittent leur pays et qui n’ont pas leurs papiers après 10 ou 15 ans sur une autre terre, sont beaucoup plus exposées aux injustices. J’ai commencé par là. Prendre des photos sur ces thématiques devenait une évidence. M’immerger dans la vie des gens, puis le montrer en photos. Aujourd’hui, je me dis encore que je pars de zéro et que les gens photographiés sont plus riches que moi au niveau émotionnel. Il y a un tas de choses à apprendre.
Par après, j’ai travaillé dans la presse et me suis engagée dans le féminisme. L’activité photo m’a vraiment aidé à confirmer mon envie de creuser les thèmes de l’immigration, d’identité individuelle, de collectivité et de m’engager dans un collectif comme Et ta sœur ?.

Par le passé, une personne sans-papiers t’interrogeait sur ta pratique. Elle déclarait : OK. Tu prends des photos. Et puis quoi ?
Cette remarque est assez fascinante. Tu as sûrement envie de changer le monde.

Je crois que ce serait prétentieux d’annoncer vouloir changer le monde avec mes images. Je pense que c’est un outil qui y contribue. Je pense qu’il y a plein de choses qui, une fois assemblées à certaines valeurs, passent vers une première étape importante : la prise de conscience. Après ce premier pas, c’est intéressant de voir si tu es sensible à tel ou tel sujet.
Par exemple, avec Et ta sœur ?, on peut dénoncer autant qu’on veut, il faut savoir se faire entendre. Mais il faut aussi savoir se faire écouter. C’est extraordinaire de faire des actions de rue, mais si on ne nous voit pas, c’est problématique. Qu’est-ce qui va changer si les politiciens ne se bougent pas ? Ce sont de nouvelles lois qui vont vraiment changer les choses. La prise en charge de victimes de violences sexuelles et sexistes est mieux gérée. Les choses bougent par-là, en termes de prise de conscience et de législation. Ces changements ne se font pas tout seul.
Je crois que j’ai besoin d’un témoignage de ce que je vis en images, en sachant prendre de la distance, comme j’ai pu le faire suite à un voyage en Inde.

Prépare-toi à philosopher. Quelques acteurs trouvent leur identité en jouant divers rôles. Ressens-tu les mêmes sensations en photographiant ?

J’apprends à me connaître grâce à la perception que les autres ont de moi. C’est une bonne ou mauvaise chose, je ne sais pas… il faut un peu mixer. Mais quand je me vois faire des ateliers photos, j’ai un stress énorme. C’est drôle car on m’informe toujours que ça ne se voit pas. Je me suis rendue compte que j’étais une personne anxieuse en travaillant, lors de mes rapports sociaux. La photographie implique les rapports sociaux. La prise de vue, enclencher ton appareil photo, j’ai l’impression que parfois que ce n’est qu’un dixième du travail. J’explore tout le côté relationnel lié à l’art de la photographie. C’est là-dedans que j’explore vraiment ce que je suis, mes failles et comment réagir aux fragilités des gens en face de moi. Dès lors, je me suis rendue compte que j’étais une boule d’éponge. C’est un travail de valeurs, un exercice technique. Il faut être sur tous les fronts. Ça m’épuisait. Le travail m’a donc aidé à mieux comprendre mon tempérament. Quand je vois la Marjo d’il y a quelques années, l’étudiante prête à faire des reportages de guerre, ça me fait bien rire. Je suis parfois en PLS devant des femmes qui ont vécu des violences conjugales. C’est utile d’être à l’écoute de soi, sans trop s’auto-centrer. Parfois, il ne faut pas hésiter à se mettre de côté pour laisser la place aux autres, tout en gérant les prises de parole. Que chaque femme de mes ateliers puisse s’approprier sa photo. De base, la photographe, c’est moi, mais les idées viennent d’elles.

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Merci de livrer tant de pensées intimes. Maintenant, j’aimerais citer le journaliste Ryszard Kapuscinski. Il était connu pour ses travaux sur le monde oriental. Selon lui, pour effectuer un bon reportage, il faut être un homme bon. Lors de mes études de journalisme, les professeurs n’insistaient pas sur ce point. Préfères-tu garder tes distances ou montrer de l’empathie, pendant une situation tendue ?

Autant y aller à fond, hein (rire). Il y a de plus en plus d’histoires humaines derrière mes photos. Ça me booste énormément. Lors de mes voyages, je peux ressentir à la fois de l’excitation et de la peur. Au Kirghizistan, j’ai vécu une agression sexiste. J’étais assez sonnée parce que je n’avais pas une image négative de ce pays. J’étais sidérée quand j’avais failli me faire embrasser par un guide. Je ne bougeais plus. Je lui refusais son envie plusieurs fois. J’avais plein de photos de ce gars. Au début, le contact passait bien. Survient le problème du patriarcat. Vu que je lui souriais, il s’est cru tout permis. Il y a un problème de considération dans le monde entier. Nous ne sommes pas épargnées en Belgique. Le patriarcat a plein de formes différentes.
Ça m’a mis du temps de publier une photo de lui sur mon compte Instagram. Je voulais jouer la carte de l’honnêteté. Je voulais jouer sur le côté vendeur du réseau social. Il y a souvent un aspect vendeur qui se dégage des photos Insta. Cela me rappelle la signification de Kalopsia, une chanson de Queens of the Stone Age. Le groupe décrit le concept de voir les choses plus belles qu’elles ne le sont en réalité. Je trouve qu’on vit à fond là-dedans. Et avec la photographie, on peut très vite y basculer. Même si ce cas d’agression au Kirghizistan semble isolé, je voulais raconter mon histoire. Je souhaitais voir les réactions des gens. Autant être honnête et y aller à fond. Autant illustrer ses expériences. Tu peux laisser les spectateurs interpréter les messages de tes photos. C’est ce qui fait la beauté de l’art et qui participe à ses libertés. Pour mon cas, sans son contexte, il était impossible de deviner qu’à travers le portrait de mon guide, se cachait un potentiel violeur. Je ne désirais pas avoir peur de me livrer. C’est aussi ça que m’a apporté mon vécu de militante, le fait d’assumer que ma vie intime est politique. Je remarquais aussi que la photo sert aussi à croire les victimes.

Laissons libre cours à ton imagination. Durant le confinement, j’ai écrit ma première nouvelle. Le Dernier Cliché met en scène un photographe. Il excelle dans sa profession. Il arrête le temps pour photographier de magnifiques paysages. Si tu possédais ce pouvoir, quel endroit serait à immortaliser ?

Aaah, fameuse question. Il triche ton personnage. C’est un sacré tricheur (rire). Alors, si je pouvais arrêter le temps… je réfléchis… (silence)
Je ne choisirais pas cette option. A mon avis, je passerais à côté de plein de trucs. J’aurais peut-être la sensation de tricher. Il n’y aurait plus cette tension face aux personnes. La dimension humaine de la photo n’y serait plus. C’est un moment hyper fragile. En secondaire, j’avais déjà un coup de cœur sur les reportages. J’imaginais traverser la Turquie pour rencontrer des Peshmergas luttant pour les libertés kurdes. Ce type de voyage me fait toujours vibrer à mort. Si je pouvais fantasmer mon arrivée sur ces lieux, ce serait pour être dans le feu de l’action… mais le feu de l’action, c’est quoi ? Être dans la guerre ? Nous ne sommes ni des cowboys, ni des cowgirls. Si j’arrêtais le temps, je vivrais un problème d’intégrité. D’où l’idée de cette triche… est-ce qu’il va chez le psy ton personnage ?

Il devrait… mais c’est pour ça que je l’aime bien !

Allons en thérapie, c’est super ! (rire)
C’est terrible de rater le moment parfait pour capturer une photo. Mais ça fait partie du deal. C’est comme ça qu’on apprend de ses échecs. Avoir trop de maîtrises sur tout, c’est impossible. S’imaginer qu’il y a un bon moment pour une prise photo, c’est utopique. C’est à toi de te plier. Ce n’est pas à toi de décider. Je t’avoue cela, mais peut-être que dans deux heures, je changerais d’avis (rire). La sensation de triche serait trop présente en moi. Comme je suis une pro pour culpabiliser pour rien, c’est bon quoi. Non merci, pas de super pouvoir. (rire)

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DRAMA  Photos ©Marjorie Goffart / Interview réalisée le 12/11/2022

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TOP/FLOP ALBUMS 2022

Les années covid sont derrière nous ! Enfin, nous pouvons savourer la paix, la liberté, les excès en tous genres… Très vite, 2022 rappelle la réalité physique que derrière chaque vague, se cache souvent une plus haute.
Certains ont pris le temps d’optimiser leur technique de surf, car pourquoi faire autrement quand ça a toujours fonctionné ? D’autres se concertent, s’associent de manière parfois inattendue, innovent. La musique de 2022 contraste dans le rapport à l’identité. Pour être nous mêmes, doit-on évoluer radicalement, innover et tenter de surfer la vague avec un nouveau catamaran supersonique ? Ou doit-on rester fidèle à ce qui a fait un jour notre identité ? En 2022, pas de demi mesure, personne n’a pensé à s’acheter simplement une nouvelle planche de surf… et les extrêmes dans leurs deux asymptotes, ça passe ou ça casse

The Smile n’est pas un sourire de béatitude. C’est celui d’une personne qui nous ment, tous les jours, comme l’exprimait leur chanteur Thom Yorke. Cette subtilité, cette nuance d’angoisse colore chaque morceau. Jamais de noir, jamais de blanc (sauf dans le clip merveilleusement glauque de Thin Thing). The Smile est une nouvelle formation qui existe indépendamment de Radiohead, étiquette tatouée par certains sur le front des musiciens. Les parties de la somme ont fait preuve dans ce projet tant d’authenticité que d’expérimentation, d’ailleurs habituelle à ces virtuoses alchimistes.
Quant à Fontaines D.C., ils présentent en ce début d’année Skinty Fia, dont les mises en goût ont été efficaces et juste assez innovantes. Les singles Jackie Down The Line et I Love You ont tout ce qu’il faut à un morceau pour devenir un hit : un refrain entêtant, des premières secondes instantanément reconnaissables et quelques riffs à chaque instrument qu’on attend systématiquement lorsqu’on lance le morceau. L’appétit suscité par ces délicieux avant-goûts a été pleinement rassasié à la découverte de l’album. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. Tant par l’inattendu que par la cohérence, cette unité surprend et garde en haleine : au fil de ces 10 morceaux, on finit par nous-mêmes s’indigner au rythme des paroles revendicatrices et dévouées de Grian Chatten. Skinty Fia est équilibré au beau milieu d’une cuvée 2022 justement et fortement tiraillée dans les extrêmes.

Petite note concernant le terme flop : il n’est pas question ici d’albums n’ayant pas généré suffisamment de streams par rapport aux moyennes de l’artiste, ni d’ailleurs d’une moyenne des notes récoltées sur d’autres médias de critique musicale. Cette catégorie devrait ainsi n’avoir que relativement la connotation négative, car la notion de flop se rapporte aux attentes depuis des singles prometteurs, au suspens attisé par les artistes, qui ont, à mon sens, éclos de façon anti-climatique. Pétard juste un petit peu plus mouillé que prévu. J’appellerai donc cette catégorie « pétard légèrement humide ». Petit déchirement myocardique en pensant à The Haunted Youth, qui a évidé son premier album de tous les morceaux phares avant le jour, souvent assez symbolique, de la sortie d’un premier opus. Ces flops sont donc à mon sens fortement inégaux en leur sein et méritent clairement une oreille en raison des merveilles spoilées qu’ils contiennent !
Enfin, les yeux les plus attentifs auront remarqué
le paradoxe Once Twice Melody. Ne pas placer Beach House au plus haut d’un top paraît indigne de la fan de dreampop que je suis ! Cette combinaison de 4 EP, sortis au compte goutte durant l’hiver dernier, semble avoir visé la quantité plutôt que la qualité sur le long cours. Une distillation de ce 18 titres aurait produit sans aucun doute un album digne des plus cultes du légendaire groupe de dreampop américain. –Elena Lacroix

TOP 10

1. Skinty Fia – Fontaines D.C.

2. A Light for Attraction Attention – The Smile

3. Park – Park

4. Ants From Up There  – Black Country, New Road

5. Winding Whispers – Condore

6. A Murmur, Boundless to the East – Yoo Doo Right

7. Laminated Denim  – King Gizzard & The Lizard Wizard

8. Once Twice Melody – Beach House

9. LIMPORTANCEDUVIDE – Jacques

10. Emerald Sea – Sound Or Ceres

FLOP 5

1. The Car – Arctic Monkeys

2. Pre Pleasure – Julia Jacklin

3. Once Twice Melody – Beach House

4. The Haunted Youth – Dawn of the Freak

5. Kowari – The Trail

L’exercice devient de plus en plus difficile à accomplir. Classer les albums du pire au meilleur est trop complexe cette année. Comme si plusieurs artistes respiraient enfin après deux années étouffantes. Jovanotti nous fait oublier la périod covid, où nos dirigeants nous obligeaient à ne plus vivre. Arcade Fire conçoit l’album le plus propre, s’écoutant le mieux d’une traite. The Smile est une expérience à part, tant ses membres réunissent afrobeat et ambiance shamanique. Quant à Arctic Monkeys, quelle évolution ! Loin de leur minimaliste AM, la bande accompagne des violons envoutants et enivrants via The Car.

Moult artistes méritent bel et bien la médaille d’or. Pourquoi poser Verdena en première place !? Les musiciens annonçaient déjà un retour extraordinaire à la sortie de America Latina, une bande son composée pour des cinéastes. Ils pondent ensuite de nouveaux titres pour un album plus qu’attendu, après 7 ans d’absence. Une évidence frappe aux oreilles. Par rapport à d’autres projets de l’An, leurs mélodies me ressemblent le plus ! Comment diantre une musique peut s’assimiler à une personnalité ? C’est très simple Jamy. Volevo Magia sonne comme une tuerie écoutée durant mon enfance et adolescence. Les sensations sont nombreuses : planer, détruire, danser. Ces mêmes sensations désirées lorsque je me rends à un concert.

Verdena plaira à divers auditeurs. Celles et ceux sensibles aux arrangements rappelant les disques des Beatles. Sans oublier, les passionnés de rock et les amoureux de l’effet distorsion. Même si ses membres sont désormais de vieux adultes, le groupe italien ne perd rien de son énergie. Une force se traduisant aussi comme accalmie. Certi Magazine et Nei Rami signent mes nuits rêveuses. Ces morceaux me guident vers un ciel étoilé. Des cieux plus intéressants que des fans de Coupe du monde, de vaccins tout terrain, de… pouvoir. –DRAMA

TOP 10

1. Volevo Magia – Verdena

2. WE – Arcade Fire

3. A Light for Attraction Attention – The Smile

4. Il Disco del Sole – Jovanotti

5. The Car – Arctic Monkeys

6. Fréquence Violence – Pogo Car Crash Control

7. Gemini Rights – Steve Lacy

8. II – Dead Cross

9. <COPINGMECHANISM> – Willow

10. Change the Show – Miles Kane

TOP 5

1. TPA – Roméo Elvis

2. The Mars Volta – The Mars Volta

3. SZR 2001 – S-Crew

4. Alpha Zulu – Phoenix

5. The Other Side of Make-Believe – Interpol

Illustration ©Antoine Wathelet

dac 746

LA DURE A CUIRE #74

Pogo Car Crash Control – Fréquence Violence

Reste sage est le morceau que j’écoute le plus cette année, paraît-il. Comment le prouver ? Spotify déballe ses chiffres (c’est aussi une réalité). Dès lors, partageons le double clip de Pogo Car Crash Control pour fêter ce fait d’importance musicale !

Bad Situation – Electrify Me

Dealer 2 Metal est un vidéaste qui s’implique à fond. Il ne se limite pas à parler rock sur Youtube, il en joue ! Son duo Bad Situation sort un premier EP. Même si les passages vocaux, très « boys bands », des chansons ne donnent pas envie d’écouter l’opus, les titres dégagent une foutue énergie… parfois ça suffit amplement.

Mr. Bungle – The Raging Wrath of the Easter Bunny Demo

Deux ans après la sortie du quatrième album de Mr. Bungle, que reste-t-il ? Un live gratuit partagé pour petits et grands. Des oreilles en miettes. Une envie de détruire.

JOI – Mk I

JOI est un duo rock d’Annecy. En juin dernier, les musiciens sortent un EP calibré pour la scène. On sent déjà la sueur des mélomanes. On voit déjà les doigts écorchés du bassiste, tout comme la rigueur et précision du batteur. Quant au premier titre du mini-album, Edges, il embarque directement les auditeurs dans une aventure rock.
Le bilan ? Deux instruments règnent via des morceaux fins et bourrins.

MÖBIUS 99 – MÖBIUS A

Nous étions un peu tous en train de terminer nos études et faisions face à beaucoup d’anxiété : la crise environnementale, l’isolement social du confinement, devoir trouver un travail, changer de vie, etc. Alors, nous nous sommes réunis pour créer et faire sortir tout ça de nous. On voulait un peu se lâcher ! -Lucille, chanteuse et claviériste de Möbius 99

DRAMA
Votre playlist Spotify

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TOP FILMS 2022

Le cinéma français brille énormément en cet An de grâce. De pertinentes propositions artistiques foisonnent. Prenons Quentin Dupieux et Céline Devaux. Ils apparaissent comme un fer de lance d’une génération à l’inventivité folle, à l’humour pointu et réfléchi.
Quant aux USA, Joe Biden doit remercier les Daniels. Ce duo de choc (bien connu pour la conception de clips totalement barjos) réalise le meilleur film de l’année… la meilleure pièce technique. Everything Everywhere All at Once contient tout ce que je recherche dans un film : un scénario sagace, des acteurs crédibles, un univers à la fois loufoque et fascinant. Ses concepteurs maîtrisent d’ailleurs un thème de bout en bout. A l’écran, on observe le respect apporté au métavers (une prouesse, n’est-ce pas Marvel ?). Daniel Kwan et Daniel Scheinert filment une famille, plus précisément les troubles d’une mère face à sa fille, pour ensuite créer la plus grande folie visuelle de ces dernière années. Chapeau !

Le projet des Daniels semblait gagner la première place du classement. Une dernière sortie ciné change la donne. Philosophons. La liberté est impossible à définir. Le cinéaste Luca Guadagnino dépeint des personnages libres de vivre leurs pulsions. Qu’elles soient primaires, sexuelles ou existentielles, ces pulsions reflètent aussi une société incapable d’accepter les différences. Si via Call Me by Your Name, les corps se mêlaient à une chaleur italienne, cette fois, le réalisateur colle les chairs au milieu des campagnes américaines. Bones and All est une œuvre d’une extrême beauté. Que retenir d’autre ? La cruauté de son propos obsède beaucoup trop. Le film illustre l’impossible acceptation d’êtres sanguinaires. Même si ses deux protagonistes, Timothée Chalamet et  Taylor Russell, suivent une éthique détestable, il n’empêche qu’ils incarnent notre peur… peur de se faire rejeter.
Leurs actes sont inobservables. Leurs pensées sont amorales. Pourtant, ils s’aiment. Tout porte à croire qu’ils se cherchent dans un microcosme fermé d’esprit. Mais comment prendre parti pour ces jeunes gens ? Bravo Guadagnino, me voici sans réponse. –DRAMA

TOP 5

  1. Bones and All – Luca Guadagnigno

  2. Everything Everywhere All at Once – Les Daniels

  3. Incroyable mais vrai – Quentin Dupieux

  4. Ennio – Giuseppe Tornatore

  5. Tout le monde aime Jeanne – Céline Devaux

Depuis mon enfance, je ressens toujours la joie à l’idée de rentrer dans une salle obscure. Rien n’a changé. C’était mon excursion préférée. J’aimais et j’aime toujours cette sensation de magie que me procure le cinéma. C’est un endroit hors du temps, hors du monde, qui me transporte la durée d’un film vers un autre univers. Je ne suis pas passive à regarder des images qui défilent. Je suis actrice invisible. Je me balade, observe et vis l’histoire se déroulant sous mes yeux.

Cette année, le grand écran m’emmène dans une Russie étrange. Je me fait ballotter, secouer par des histoires dures aux humains abîmés par la vie. Tout ça dans rythme tantôt paisible, tantôt effréné. Je ne ressors pas indemne de ce voyage. Bloquée dans mon siège, je me demande ce qui avait bien pu se passer ? Petrov m’avait transmis sa fièvre.

Puis, lorsque j’ai pu me lever et changer de salle, j’arrive dans un monde où je pouvais faire Tout partout et les deux à la fois. Je me transforme en ninja aux techniques de combat épiques pouvant passer d’univers à univers. Le rythme est vif, l’humour savamment orchestré, les mondes fous et colorés. C’est les yeux grands, psychédéliquement ouverts, que je termine ce film.

Quand ma vue se rétablit, je passe Trois mille ans à attendre, poétiquement, une histoire d’amour fine, profonde, philosophique dans un décor aux douces senteurs orientales, chargé d’histoire et de magie. Soudain, sans crier gare, l’amour se présente et nous changeons de salle ensemble ! Prit d’une folie, aussi incroyable mais vraie, nous achetons une maison malicieuse et étrange. Nous y rigolerons beaucoup, mais avec un goût amer. Un tunnel bien sarcastique nous enverra mine de rien vers nos vices.
Un Maestro touchant, déterminé, drôle, talentueux viendra nous sauver avec ses musiques de films inégalées ! Ennio, merci de nous avoir sorti de là !

J’espère que 2023 me transportera autant. Je vous laisse. 2022 se conclut doucement mais quelques films attendent encore d’être vécus. A bientôt pour de nouvelles aventures cinématographiques ! –Mouche

TOP 5

  1. Everything Everywhere All at Once – Les Daniels

  2. La Fièvre de Petrov – Kiril Serebrennikov

  3. Trois mille ans à t’attendre – George Miller

  4. Incroyable mais vrai – Quentin Dupieux

  5. Ennio – Giuseppe Tornatore

Illustration ©Antoine Wathelet

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Bossanova sur Equinoxe FM

L’été dernier, Bruno Caruana (DRAMA) publiait sa quatrième nouvelle. Bienvenue à Bossanova mêle plusieurs genres. L’écrit pourrait se définir comme tragi-comique. Grâce à l’aide d’Antoine Wathelet (mise en page & illustrations), le projet s’imprime en risographie aux Ateliers du Toner.
Le jeune auteur dialogue une nouvelle fois à la radio. Après être passé sur les ondes de RCF Liège, il répond aux questions de Nathalie Born sur Equinoxe FM. Bonne écoute !


Bannière ©Antoine Wathelet & ©Equinoxe FM

topmangas 22

TOP MANGAS 2022

Il est bon d’être fan de manga. Cette année nous régale vraiment. One Piece a fait revivre le feu sacré des fans en se lançant dans sa dernière saga avec un panache inégalé. Les animes de cette saison d’automne sont en train de redéfinir les standards de qualité de l’industrie. La surreprésentation de la fantasy est enfin en train de ralentir un peu pour laisser place à un peu plus de variété. Et cerise sur le gâteau, Hunter X Hunter fera son retour triomphal.

Les nouvelles sorties de cette année ne reflètent pourtant pas cet état d’esprit positif. J’ai eu l’impression que beaucoup de nouvelles œuvres abordaient des sujets sombres comme la mélancolie, le deuil et la perte de repère. Il semblerait que la société que le covid laisse derrière nous porte en elle un vent de désespoir qu’il est important d’aborder.
C’est donc sans surprise que les trois meilleures nouvelles sorties en librairie de l’année sont des œuvres adultes sombres réussissant à cristalliser ce besoin d’expression.

En première position, nous retrouvons la nouvelle œuvre de Sui Ishida (Tokyo Ghoul) que j’attendais avec impatience. Même si le récit prend un peu de temps avant de démarrer, l’auteur a clairement profité de sa pause pour raffiner encore ses dessins. D’ailleurs, les cases débordent de style et de personnalité. J’ai particulièrement hâte de voir la suite.

Ensuite, le nouvel opus de l’auteure du cultissime Dorohedoro. On a clairement affaire ici à un ovni. A contempler : des dessins très détaillés avec un style brut et crasseux. Un univers foisonnant, déjanté et mystérieux. Un récit où tenter de comprendre ce qu’il se passe ne sert pas à grand-chose, mais où on se laisse entrainer volontiers.

Enfin, présentons une surprise inattendue nommée Boy’s Abyss. Ce drame psychologique est une belle réussite. Pour un thème assez peu représenté (découvrez pas vous-mêmes), le dessin est très beau, bien qu’il manque un peu de personnalité. La poésie intrinsèque, la complexité de chacun des personnages, et surtout le rythme du récit exécuté parfaitement, réussissent à envouter le lecteur. –Pierre Reynders

TOP 3

  1. Choujin X – Sui Ishida

  2. Dai Dark – Q Hayashida

  3. Boy’s Abyss – Ryou Minenami

Cette année fut si particulière. Je ne me suis jamais autant intéressé aux bandes dessinées. Découvrant de fond en comble l’univers d’Urasawa, m’émerveillant encore devant les récits de CLAMP ou adorant l’inventivité subversive de Fujimoto, je suis optimiste quant aux futurs travaux des mangakas.

Actuellement, un et un seul défaut se note parmi leurs propositions artistiques. Un maudit thème revient sans cesse, jusqu’à lasser les plus passionnés de lecture… la chasse aux démons. O combien de mangas abusent de ce fil narratif ! On n’en peut plus ! Heureusement, quelques exceptions font encore rêver. Pensons à Chainsaw Man.
Mon classement s’éloigne donc de la thématique maintes fois répétées. Laissons savourer le goût du vomi aux fanatiques.

Le recueil de nouvelles de Tatsuki Fujimoto. La série riche en émotions de Kôhei Horikoshi. La dernière dinguerie de Q Hayashida. Mes coups de cœur de l’An ont de la gueule ! Ces lectures provoquent diverses sensations. Peur. Admiration. Soif de curiosité. Je ne demande qu’à découvrir les nouvelles planches de ces auteurs. Leurs aventures me font toujours rêver, qu’elles soient sordides ou émouvantes. –DRAMA

TOP 3

  1. 17-21 – Tatsuki Fujimoto

  2. My Hero Academia – Kôhei Horikoshi

  3. Dai Dark – Q Hayashida

Illustration ©Antoine Wathelet