Musique
Frappé en Afrique
Qui a parlé d’acheter un billet d’avion pour l’Afrique ?
Foutaise ! La musique est la porte menant à de nouvelles perceptions.
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Pourquoi Nevermind plaît aux mélomanes ?
Si tu pouvais voyager dans le passé, quel groupe voudrais-tu voir en concert ?
Cette question m’est posée lors du premier confinement. Inutile de réfléchir. Je réponds sans hésiter : Nirvana. Se prendre un mur du son qui décoiffe, telle est la sensation recherchée. Le trio américain synthétise mon amour pour les mélodies enragées.
Soufflons ensemble les 30 bougies de Nevermind, histoire d’en comprendre la force.
Nous sommes en 1991. Nirvana a déjà signé un premier album chez Sub Pop. La major Geffen les repère ensuite et souhaite produire leur prochain projet. Les musiciens se lancent dans l’aventure. Ils se préparent alors à enregistrer ce qui est contraire aux codes musicaux. L’artiste Waxx énonce quelques-unes de leurs méthodes. L’enregistrement de certains titres se déroule en une prise. Chaque riff doit être simplifié au maximum. La bande désire utiliser le moins d’instrument possible. Les paroles se focalisent énormément sur une jeunesse mise à l’écart, au sein du pays.
Pasquale Caruana témoigne de son amour pour l’œuvre grunge. Il ne s’embrouille pas à décrire les détails de son mixage. Le génie de Nevermind apparaît ailleurs.
Au niveau du son, sa dynamique fait son charme à l’époque. Les passages doux-violents de ‘Smell Like Teen Spirits’ en sont la preuve. Par rapport aux productions sonores, ça sonne bien, mais ça ne retient pas mon attention… je suis séduit par les compositions.
Chaque chanson s’enchaîne à merveille. -Pasquale Caruana, ingénieur du son
Le Liégeois cite les délires nirvaniens. La ligne de basse et l’effet chorus de ‘Come As You Are’. La merveilleuse ballade qu’est ‘Lithium’. Les guitares assassines de ‘Territorial Pissings’. ‘Something In The Way’, aux antipodes du premier morceau.
La magie de l’opus opère encore aujourd’hui. Les titres de Nirvana n’ont pas pris une ride. Pourquoi l’expérience est toujours aussi intense ?
J’admire Kurt Cobain. Entre autre pour la sincérité de sa musique et la simplicité de ses compositions. Nevermind est un parfait exemple de minimalisme.
Je retrouve cet esprit chez Alice In Chains. Ils ont livré de simples compositions, des accords très basiques, généralement à 3 sons tonique-tierce-quinte. De temps en temps, des power chords, ou de rares accords enrichis, mais toujours parfaitement placés. Ces musiciens n’ont pas cherché à impressionner avec des soli de malades ou en jouant des accords impossibles. C’est du ressort des grands maîtres, ce qu’ils ne sont pas. Il ne s’agit pas de virtuoses, mais d’excellents artisans. -Vincent Halin, ancien rédacteur chez JCCLM
La pureté guerrière de Nevermind reflète son importance. Son influence artistique est considérable (The Wytches, God Damn, etc.). Elle apporte également une incroyable énergie aux adolescents, toute génération confondue… ce qui en fait de loin, un classique indétrônable.
brunoaleas – Photo bannière ©Nirvana & ©brunoales
La dure à cuire #53
Et la reprise musicale fut…
Lors de la réouverture de La Zone (Liège), une sensation particulière a dû traverser bon nombre de sauvageons autour de moi. La rage de vivre est parfois indescriptible. La soif d’adrénaline est tout à fait compréhensible. Ce soir-là, tout un chacun a sué de la tête aux pieds, en écoutant des morceaux punk/metal. Ce soir-là, la joie a explosé à travers la danse et les chants.
Down To Dust à La Zone (04/09/2021)
Les mesures covid de notre gouvernement nous plongent dans une espèce de science-fiction sans nom. Mais durant l’évènement musical, tout le monde était dans un Ailleurs.
Il est temps de comprendre que les artistes ne sont pas de simples vendeurs de rêves. Cette expression est assez ignoble et n’est qu’un dixième de leur objectif. Les artistes permettent d’accéder à de nouveaux questionnements, à de nouvelles perspectives sur notre monde. Certes, certains croient que les artistes ne servent qu’à divertir… néanmoins, d’autres déclarent fermement qu’une société sans culture est vouée à mourir.
Liège bouillonne et bouillonnera encore de créativité ! De jeunes groupes naissent pour revenir à ce que nous aimons : s’évader d’un système anxiogène ! Empty Head, Karma Nova et Naked Passion ne se gêneront pas pour défiler dans les salles liégeoises. Dès lors, comment partager toute son énergie sur scène ?
Notre but en live n’est pas de recréer nos morceaux tels quels. Nous voulons profiter de la magie du concert pour traduire l’énergie qu’il y a dans nos titres. Chaque membre apportera de l’authenticité et de la spontanéité dans son jeu, vu que l’improvisation n’est pas proscrite sur scène. Puis, le groupe est d’accord sur le fait qu’il est important de repenser notre style de musique, une fois en spectacle. -Gilles Vermeyen
Le jeune chanteur/guitariste de Sonic Tides va bien plus loin dans son raisonnement. Il expose un point important du quatrième art.
Quelle est la raison première de notre implication musicale ? C’est de faire du live.
Pour nous, c’est ultra important. C’est notre motivation principale : jouer un max, en essayant d’emmener les spectateurs pendant un instant, avec nous, dans notre univers. C’est l’essence même des musiciens : transmettre et encapsuler une émotion, une ambiance, ou un état d’esprit dans une chanson.
Ensuite, c’est communiquer et susciter cet état d’esprit au public, en concert. Peu importe si cela signifie assourdir leurs oreilles avec des larsens désagréables et angoissants, ou si c’est jouer sur une basse dynamique avec des harmonies vocales douces et mélancoliques !
Si son argumentaire vous paraît trop flou, savourez « Throught My Bones ». Ce morceau est calibré pour la scène. A la fois ravagée et relaxante, la chanson fera bondir tout mélomane.
DRAMA – Photos ©DRAMA (La Zone, 04/09/2021)
Coline & Toitoine – Soma
Coline et Toitoine, c’est le duo électropop qui renverse la scène bruxelloise. En mai 2021, la bande sort leur premier EP, Soma. Inspiré du roman Le Meilleur des Mondes, cet EP est composé de sept chansons. Ils ont pour thème la société dans son ensemble, le tout en dépeignant un monde dystopique. Les sujets sont variés, et terriblement actuels : l’urgence climatique, les dérives politiques, la pression sociale et ses travers, etc.
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Tim Dup – La course folle
Une pastille pour l’été, voilà ce dont nous avions besoin. Une pastille sucrée, un bonbon qui dégouline de gourmandise. Tim Dup débarque avec un album hédoniste où son principal terrain d’action s’ancre en Italie. Pas de chichi. Ce pays est parfait pour célébrer l’ivresse de la vie.
L’artiste se lâche alors en délaissant ses tics hip hop. Il dépeint des cadres méditerranéens à travers un chant parfois haut perché. Sa poésie emporte les auditeurs vers les doux souvenirs d’été, à notre amour du voyage.
Ce nouveau disque est singulier car j’y trouve une certaine forme de paix,
de lumière et de Soleil. –Tim Dup Continuer la lecture
La dure à cuire #52
La dure à cuire #51
La dure à cuire #50
Black Country, New Road ou le ciné d’action de notre ouïe
Les sonorités de Black Country, New Road s’approchent d’un phénomène musical ultra frais. Comment définir cette posture qui bouleverse les codes ? Il est inutile de poser une étiquette sur la bande anglaise. Puis, ce facteur ne suffit pas à livrer des louanges sans raison. Continuer la lecture
Tounu et le corps libre
La France compte son lot d’artistes surfant sur de la techno hilarante. Salut C’est Cool remporte peut-être la palme d’or de l’humour stellaire. Tounu débarque ensuite avec sa version des faits : acceptons la nudité pour s’affranchir des règles et des préoccupations ! Le clip farfelu de leur deuxième single annonce du lourd. Un ton bon enfant et des sonorités dansantes sont au rendez-vous. Le duo donne envie de brûler des vêtements.
C’est à se demander si ces Français sont inspirés par les traditions allemandes. Sont-ils les enfants du Freikörperkultur (FKK), fruit d’une longue tradition outre-Rhin ? Ce concept du XIXe siècle signifie ‘la culture du corps libre’.
En Allemagne de l’Est communiste, la FKK constituait une véritable échappatoire dans un pays où les restrictions et les privations étaient nombreuses. Se dénuder représentait une façon de se sentir libre dans une période tourmentée et face à un État répressif. –Robin Tutenges
Qui sait si la nudité est l’ultime stade à atteindre pour s’éloigner des normes ? Méditons en bougeant notre derrière à l’écoute de facéties tounesques !
DRAMA – Illustration ©Tounu