Le temps file à la vitesse du son. Comment analyser toutes les sorties musicales ?! Calmons le jeu. Discutons d’electro. Sens aiguisés. Démarche chaloupée. A chaque coup de cœur partagé, un voyage à l’international est proposé !
France
Créer sans cesse des boucles mélodiques peut vite lasser. Heureusement, via ‘Des Images’, Puce conte une histoire ponctuée de rebondissements sonores. Kids, let’s dance !
Allemagne
Fejká délivre des sons planants depuis un certain temps. Jetons la première pierre à celles et ceux imaginant l’artiste produire toujours la même soupe. Ses morceaux invitent au voyage.
Belgique
Il suffit de se renseigner quelques secondes sur Vaague pour comprendre une évidence… ses compositions sont sophistiquées ! Jam découvre son univers. On y aperçoit son matos ultra-méga-giga fascinant (l’art et la manière de détourner les sonorités d’une batterie).
Il y a tant à dire sur Gigi’s Recovery, le second opus des Murder Capital. Cette sortie donne à réfléchir. La scène rock ne grouille plus de pépites aussi percutantes qu’auparavant. Pourquoi ? Peut-être est-ce dû aux musiciens copiant trop de groupes, tels que les Beatles, Radiohead ou Pixies.
Puis, débarque The Murder Capital. Un chant digne d’un messie nous emmenant vers un univers froid et mélodieux. Des guitares dont les parties s’incrustent parfaitement aux bons moments, à chaque chanson. Et surtout, avant tout, miraculeusement, une ambiance mémorable, voire fascinante, à découvrir à l’écoute de Gigi’s Recovery !
Au début, tout ce qu’on avait, c’était une idée claire de la direction sonore que l’on voulait explorer. On était obsédé par certaines textures, certaines ambiances.
On a plongé dans le monde des synthétiseurs et des pédales d’effets. Ça a vraiment débloqué notre créativité. –Cathal Roper, guitariste chez The Murder Capital
Je tombe enfin sur un album solide, unique en son genre. Une pièce musicale à écouter plusieurs fois pour comprendre sa beauté sonore.
Giancane – Tutto Male
Souvent en Italie, la personne qui crie le plus fort gagne les revendications. Quelles en sont les conséquences ? Sentir une odeur de plastique brûlé, en pleine nuit sans broncher. Observer des bars incendiés sur les plages. Primer la volonté d’arnaquer sur la pyramide des valeurs. Nul ne souhaite ces situations pour les Italiens.
Giancane tire la sonnette d’alarme, d’albums en albums. Dès lors, sa collaboration avec l’auteur Zerocalcare (ayant illustré de nombreuses fois l’univers du musicien) apparaît logique. Les deux artistes pointent du doigt un système rempli de failles. L’un compose des morceaux plutôt fédérateurs, l’autre dessine ses doutes et souvenirs. Une figure rhétorique les unit. Elle se résume en quelques mots : savoir brillamment exploiter l’ironie pour transmettre des messages.
Tutto Male est empreint d’humour, mais est aussi très contemporain d’un pays gouverné par de Grands Déconnectés du Ciboulot. Alors oui, les chanteurs engagés existent encore !
Rien de mieux que des animes avec peu d’épisodes. Ils sont simples, efficaces et percutants. Voilà leur recette. Ils sauront vous transporter sans qu’un goût de trop peu ne vienne tout gâcher. Ils auront la qualité de ne pas vous lasser. Koni no tabi : The beautiful World, ReLife, Araburu et bien d’autres en font partie ! Ils seront sujets à plusieurs articles écrits dans les prochains mois. Aujourd’hui, je présente Kotaro en Solo.
Voici votre nouveau voisin ! Il s’appelle Kotaro, a 4 ans et vit seul. Il est espiègle, borné, rempli d’imagination, insouciant, touchant et surtout il a dû grandir trop vite. Il a besoin de vous, de votre amour mais il ne vous le dira pas. Il doit déjà être adulte. Pour lui c’est une nécessité. Il n’a pas besoin d’aide ! Il vous fera rire et pleurer. Vous agacera et vous épatera. Mais malgré lui et malgré vous, l’immeuble dans lequel vous vivez deviendra sa nouvelle famille. Petit à petit, il se laissera aller dans vos bras. Il se laissera le droit d’être un enfant.
Kotaro en solo met en avant avec justesse et finesse ce que peut vivre un enfant qui, très tôt, est obligé d’affronter l’abandon. L’anime arrive à faire comprendre les mécanismes internes (et les comportements qui en découlent) qu’un petit être à peine né peut développer pour se protéger face à ce type de traumatisme. Ceci en partie grâce au travail de recherche sur la psychologie de l’enfant abandonné qu’a certainement dû faire l’auteure, Mami Tsumura. Je sens à plusieurs reprises que les problématiques amenées dans les épisodes sont approfondies et recherchées. J’ai l’impression de refouiller mes cours, de revivre des discussions avec mes professeurs de psychologie, lors de ma formation en éducation spécialisée. Ainsi, je conseille vivement cette série à de futurs travailleurs sociaux ou futurs psychologues. Kotaro sera d’une grande aide pour mieux appréhender vos cours et mieux comprendre la théorie vis-à-vis de ce thème.
La plus grosse force de l’œuvre réside dans la mise en scène de la thématique de l’abandon. Elle allie humour et émotion avec brio au point d’être joyeux et triste, sans qu’une émotion n’en surpasse une autre. Elles se complètent. Je ressens alors un sentiment particulier. Comme si l’autrice tentait d’expliquer qu’un enfant coupé de liens familiaux ne doit pas être accompagné avec un excès de tristesse ou dérision. Ni avec surprotection, ni avec négligence. Mais avec tendresse, une douce fermeté, gaieté et amour.
Kotaro en solo fera de vous un voisin comblé, le tout en 10 épisodes.
On sait, on sait… La Jungle vient de sortir un nouvel album cette année ! On rattrape notre retard car le duo s’inscrit dans l’actualité tribale et musicale, quoi qu’il arrive. Alors savourez No Eyes, un concentré de tornades sonores.
Maura Weaver
Plus le temps passe, plus les Strokes deviennent une référence pour bon nombre de jeunes groupes. Maura Weaver se cale se situe dans cet héritage où la surprésence de guitares ne dérange jamais !
Shamir – Homo Anxietatem
Qui n’a jamais rêvé de tourner un clip dans sa chambre ? Lieux de rencontres, création, épanouissement pour la plupart des mortels. Découvrons Shamir via un morceau conjuguant l’ambiance des années 90 et une voix paisible et douce.
Baroness – Stone
Baroness porte bien son nom. Ses membres deviennent barons d’un genre musical à la fois brutal et mélodieux. Que le prochain opus reste sur cette voie.
Ecouter Echt! est une expérience. C’est accepter son corps en transe, presque transporté dans un décor froid et allemand, sous un Soleil de plomb. Oui, l’oxymore est electro-machiavélique. Les Bruxellois forment un projet où les instrumentations se confondent pour, non pas créer une cacophonie, mais des sonorités plutôt fascinantes. Heureusement, le quatuor, à la différence d’un Glauque, se passe du chant. Eurêka ! La recette fonctionne et les musiciens continuent sur leur voie en sortant un second album, sobrement nommé Sink Along (un titre ironique, une touche de fatalisme pour les mélomanes).
Echt! souhaite un public dansant à ses spectacles. Les Intelligences Artificielles ne remplaceront pas leurs mélodies. Leurs machines s’envolent au-delà du jazz, au-delà des frontières du Connaissable. Leurs machines sont un outil pour danser sur des boucles sonores jamais ennuyeuses, jamais pauvres en termes de rythmique.
Ce n’est pas un disque avec des mélodies évidentes et des itinéraires tout tracés. L’idée, c’est justement de se perdre dans les ambiances, de s’abandonner à la couleur des sons et de laisser une grande place à l’imagination du public.
Telles sont les paroles du batteur Martin Méreau. Si la danse est provoquée à l’écoute de Sink Along, la transe sera bel et bien inévitable !
À quel point un film peut-il être prophétique ? Cherche-t-on vraiment l’envie d’observer une réalité alternative, quand on va au cinéma ? En tout cas, Romain Gavras, il y a un an, réalise un film qui restera dans les mémoires des plus cinéphiles d’entre nous. Il y développe ce que la rage des banlieues. A savoir, des jeunes se regroupant pour venger la mort d’un de leur frère.
Romain Gavras prend la température et sent cette pulsion de mort qui plane sur certains territoires français. Faut-il applaudir le cinéaste pour avoir produit Athena, œuvre dont les images dépassent la fiction ?
Je fais référence à l’affaire Nahel, où un policier exécute un adolescent, comme si de rien n’était. Cette tragédie s’apparente vraiment aux propos du long métrage. Actuellement, nous sommes en droit de nous questionner. Comment expliquer que les justiciers de la paix exterminent la jeunesse ? Quel futur proposer à nos enfants, si ces gardiens massacrent des innocents ?
Il est temps de remettre l’église au milieu du village. Nous avons besoin d’artistes comme Romain Gavras. En plus d’épater via des techniques cinématographiques totalement bluffantes -mouvements de caméra imprévisibles, direction d’acteurs ultra crédible- il soigne à l’écran le pire scénario possible. Les failles du système se résument à la mort d’un jeune homme et les conséquences du drame provoquent une sorte de guerre épique. Romain Gavras expose la violence depuis plusieurs années mais cette brutalité donne à réfléchir.
Quand l’Etat abandonne certains lieux de France, il n’y a plus aucune surprise à voir apparaître autant de saccages dans les rues du peuple. Le cinéaste pointe du doigt une tragédie qui n’a rien d’illusoire, Athena étant désormais comparable aux dégâts laissés à Nanterre, Lille et j’en passe. Il dénonce ni la barbarie des policiers, ni l’absence de politiciens, mais plutôt une haine ambiante, incontrôlable, dont l’origine se dévoile une fois nos yeux rivés vers les dernières séquences.
Le réalisateur oppose, certes, 2 camps, la justice et les banlieues. Cependant, il ne prends pas parti et laisse le spectateur deviner ce qu’est la racine du mal. Au final, le maux de nos sociétés s’appelle l’ignorance. Ignorer notre pouvoir d’action. Ignorer notre force de frappe. Ignorer notre échelle de valeur.
Lorsqu’on explore une tragédie, l’idée, c’est de ne pas avoir des gentils d’un côté et des méchants de l’autre. Les situations sont toujours plus complexes. Le film n’est pas très bavard, on est plus dans l’action et la frénésie du moment et les acteurs ont réussi à ignorer cette complexité. Tout est dirigé par le destin : il y a un mal fait au début du film et à partir de ce mal fait, c’est le destin qui vient tout ravager. Si le film pouvait se résumer en une phrase ou un tweet, ce ne serait pas intéressant. –Romain Gavras
Le maire de Trappes, excellent orateur, décrit des jeunes Français exaspérés par un fonctionnement étatique complètement déconnecté de la réalité. Il réagit aux propos de Gérald Darmanin, un ministre au vocabulaire fasciste, un homme ne souhaitant pas comprendre ses citoyens.
Je ne justifie en aucun cas le fait de brûler des voitures, détruire des écoles, casser des vitrines puis, voler les commerçants, pour crier haut et fort ses idées. Parfois, j’aimerais valider ces actes vu qu’un vie ne mérite pas d’être enlevée après un contrôle de police sans péril… toutefois, cette réflexion est plutôt amorale. Je préfère privilégier le dialogue, les manifestions sereines et solidaires. Or, n’admettons pas que ces saccages viennent de nulle part. L’Histoire jugera les vrais coupables de cette tragédie sans nom. Et Romain Gavras sera salué pour ses talents artistiques.
Qui se marre sur Twitch ? Pierre Reynders et Bruno présentent Je Crie C’est La Musique chez Silenceless. Les camarades développent divers sujets. Demeurer d’insatiables curieux. Recruter les premiers venus. S’adresser à n’importe quel artiste. Promouvoir, non pas la 5G sur Mars, mais les projets artistiques des membres. Bonne écoute !
Photo de l’émission en direct sur Twitch – Ecouter et regarder l’émission entière
CROA est l’histoire de l’exil, une fuite vers l’avant, loin des jugements subis en permanence. Comprenons notre environnement. Déployons les ailes de la liberté.
Un Poivron Séché casse la Routine conte le récit d’un homme prêt à bouleverser son destin. Après une soirée bien arrosée, il rencontre une femme énigmatique. Elle le mène vers sa renaissance. Notre protagoniste croque la vie à pleines dents du jour au lendemain… mais pour combien de temps ?
Bruno Caruana imprime 2 nouvelles pour un total de 5 pages. Cette fois, les réalisations suivent l’esthétique si particulière de la risographie ! Au rendez-vous : humour noir et fantastique. Antoine Wathelet s’occupe de la mise en page. Camille Chautru dessine l’illustration au dos de l’écrit, formant un poster A3 à afficher chez vous ! Il est également possible d’envoyer ce manuscrit par la poste, grâce à une case dédiée à cette fonction.
En stock ? Une vingtaine d’exemplaires / Coût d’un exemplaire ? 5 euros
Pour s’en acquérir, il suffit de :
verser la somme exacte sur BE58 1431 3003 6079
communiquer vos coordonnées complètes (NOM prénom, adresse et code postal) et préciser le nombre d’exemplaires que vous souhaitez recevoir via jcclmusique@gmail.com
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Disponibles également dans 2 librairies de la réalité vraie :
Pour découvrir l’auteur et son œuvre, l’origine du projet et l’envers du décor : RCF Liège. Cette boutique est provisoire. Elle disparaîtra une fois le stock écoulé. Bonne lecture !
Où se trouve la chaleur humaine ? Désigner l’art comme non-essentiel. Observer nos abeilles disparaître petit à petit. Voir des manifestations devenir de vraies scènes de guerre… l’heure est à la réconciliation. Nicolas Michaux partage ‘Chaleur Humaine’. Il semble faire la paix avec soi-même. Son clip dévoile une ambiance chaleureuse. Le guitariste se promène vers des décors ensoleillés. On aurait envie de se perdre à ses côtés, au milieu des plages méditerranéennes. Le Soleil, c’est bien beau mais peut-on y déceler un message clair et net ? Sur Instagram, l’artiste décrit vouloir garder espoir en chantant ‘Chaleur Humaine’, malgré nos deux maux actuels : le dérèglement climatique et le capitalisme débridé.
En 2021, Nicolas Michaux exprime déjà un élan d’optimisme, tout en tenant un discours nuancé. Lorsque je rédige mon mémoire au sujet de la critique musicale francophone, ses mots donnent à réfléchir.
Le confinement et toute cette histoire de corona bouleversent beaucoup de choses. J’aperçois de la bienveillance de la part des médias envers les artistes belges. Je vois ça d’un bon œil. Sauf que j’ai toujours eu le sentiment que la Belgique francophone est un territoire peu chauvin. C’est vrai que ça a aussi plein d’avantages. Je n’ai pas envie qu’on devienne des patriotes culturels qui brandissent les couleurs des artistes pour tout et pour rien. Je ne vois pas le monde, la culture et la vie de cette façon. Je pense vraiment que les mentalités évoluent.
Il y a quelques années, il fallait être connu ailleurs pour être reconnu chez soi. Aujourd’hui, une vraie réflexion s’impose. On devrait soutenir mieux, ou encore plus, nos artistes, sans avoir peur d’en être fier. Pour ma part, je me considère extrêmement chanceux quant à la réception d’Amour Colère. Des dizaines d’artistes produisent des œuvres pleines de valeurs et dont on ne parle jamais ! Il y a également un engouement autour de Capitane Records (ndr : label musical géré par Nicolas Michaux). Il y a un intérêt chez la sphère médiatique pour les initiatives similaires à la création du label.
Quelques années plus tard, l’artiste propose un morceau classieux, propre à son rock minimaliste. Un titre solaire et solidaire. ‘Chaleur Humaine’ me rappelle à quel point j’aime rencontrer les artistes. Ces derniers ne suivent pas le modus operandi des politiciens. Rien n’est calculé à l’avance pour la plupart d’entre eux. La spontanéité domine bien plus leur manière d’être. Nicolas Michaux comprend sûrement cette opinion, lui-même favorisant le pouvoir à la sainte collectivité, et non à l’idéologie libérale de plus en plus superficielle.
Mon travail de composition est plus coopératif qu’auparavant. Plutôt que de me focaliser sur une idée fixe qui va d’un point A à un point B, de juste essayer de la mettre en place pour qu’elle ressemble au maximum à ce que j’ai en tête, ici, j’arrive avec un élément clé qui me chauffe. Puis, on décortique et on aménage le tout ensemble.
Les autres membres ont beaucoup d’expérience. Leurs conseils amènent souvent à des passages auxquels je n’aurais pas pensé. -Maxime Knappen, guitariste chez Oghma
TH da Freak – Indie Rock
Thoineau Palis, leader de TH da Freak, attire l’attention grâce à son humour non-dissimulé. ‘Serie A’ révèle le côté méta de ses compositions. Indie Rock fut partagé lors d’un premier avril. Il arrivera bientôt à nos oreilles et sourires.
Enjoy
Les jumeaux Wyatt et Fletcher Shears forment The Garden. J’avais déjà écrit à quel point le duo est avant-gardiste. En solo, les gaillards sont tout aussi forts ! Enjoy revient en force avec ‘Hard Lesson’, une ambiance qui rappelle les heures dorés de l’opus Punk Planet.
Nicolas Michaux
‘Chaleur Humaine’ est une chanson sur le changement climatique et malgré toutes les nouvelles effrayantes qui circulent, c’est une chanson d’espoir. Que toute cette chaleur humaine porte ses fruits. Fruits d’amour et de sagesse. La chanson m’est tombée dessus comme une aubaine. Une journée de vacances à jouer du ukulélé. Tout m’est venu d’un coup, du début à la fin en quelques minutes. C’est comme si toute l’anxiété qui s’accumulait lentement à propos de l’avenir avait soudainement été libérée et transformée en quelque chose de joyeux. Comme si la partie de moi qui veut encore croire l’avait emporté sur la peur et la consternation. –Nicolas Michaux
Sharko incarne un esprit enfantin. On le note en contemplant ses clips, en décryptant ses paroles. Est-ce la recette pour ne pas finir ringard ? Il faut le croire !
Jack and the Bearded Fishermen – Playful Winds
More is less. Effets voix comme réglées par un démon-fantôme. Guitare déchainée et attirée par le bruit. Welcome to Playful Winds !
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Le titre ‘Spécial’ est traversé par un swing diabolique. Cette chanson pioche autant dans l’univers pop français de L’Impératrice que dans celui tout en groove de Kaytranada. -+++
Lonny – Autour d’Ex-Voto
Dans quelques mois, on partagera une surprise en rapport avec Lonny. Le folk français s’analysera sur JCCLM ! En attendant… que vienne l’élégance.
Pourquoi j’aime les taiseux et taiseuses ? A la différence des personnes faisant part de leur hystérie, d’autres apparaissent sages, restant calmes en toute situation. Posées. Réfléchies. Ces personnes peu loquaces analysent souvent le monde avec des yeux uniques en leur genre. Les musiciens d’Aleph Quintet font sûrement partie des ces personnalités.
Le groupe émerge de la scène bruxelloise. Il propose une musique envoûtante, c’est-à-dire un style nord-africain mêlant jazz et culture soufie.
Le silence tient un rôle principal au sein de leur univers. Une information comprise en lisant une interview sur les pages de la revue Larsen. Surtout quand est nommé leur album, Shapes of Silence.
Une personne peut être silencieuse mais émettre beaucoup d’énergie et de messages aux autres. Sans qu’on le sache. -Théo Zipper, bassiste
Les membres suivent aussi la voie du soufisme. D’après Eric Geoffroy, auteur de La Grande Histoire de l’Islam (2018), cette croyance est née en Arabie au septième siècle. Elle se définit tel un aspect de la sagesse éternelle, universelle, qui s’est incarné dans le corps de la religion islamique. Les soufis étaient souvent de grands oulémas (savants en sciences islamiques). Ils rappelaient que seul l’Esprit est à même de vivifier les formes, et de lutter contre la sclérose de la pensée islamique.
Si cette spiritualité provoque les mélodies émouvantes et imprévisibles de la bande, autant continuer sur cette voie. Car le silence est souvent synonyme de sauvegarde. Le silence est un fructueux bouclier. Il sert à se protéger de l’énervement, des malentendus, de l’ignorance…
Aleph Quintet laisse notre imagination bercer aux sons de leurs instruments. Une action sacrée. Un jeu élégant. Sans qu’aucun chant ne gâche leurs instants de pur voyage vers l’Orient.
La musique naît du silence. Il faut faire mieux que le silence. -Akram Ben Romdhane, oudiste