Lomepal au Palais 12

Quand je débarque au Palais 12, je ressens une soif de curiosité. Lomepal s’entoure de musiciens pour présenter Mauvais Ordre. Est-ce vraiment suffisant pour se déplacer jusqu’à la capitale ? Bien sûr. Voyons si le fan des Strokes défend un rap enrichissant et mélodieux.
Une fois serré comme une sardine, je l’attends impatiemment. L’attente est trop longue et Limsa n’arrange rien. Ce dernier assure la première partie. Rien ne va. Trois jeunes filles gueulent ses paroles de merde. L’artiste vanne maladroitement :
Bruxelles ! Montrez que vous êtes chauds ! On n’est pas à Charleroi ici. Cerise sur le gâteau, le rappeur prévient un comparse-producteur qu’un morceau démarre sur une fausse note… s’ensuit un malaise assez pénible. Le public n’en peut plus. La tension est palpable.

Passée cette pseudo-écoute (Limsa, mon cerveau fut totalement débranché), voici de premières sensations fortes : des notes de pianos retentissent brillamment, des lumières s’activent de toute part, plusieurs hommes arrivent enfin un par un ! Lomepal, vêtu de blanc, apparaît charismatique. L’air sérieux, il entonne ‘Auburn’. Morceaux rock assumé. Le titre est toujours aussi entêtant. La guitare et le synthé m’emportent vers un électrisant western. Le Parisien ouvre le bal comme il se doit !

aurolom

Il enchaîne les chansons du nouvel opus, en reflétant une belle assurance. Le sourire aux lèvres. Les mains pointant son public. Il invite à lâcher prise.
Lomepal domine la scène. Mieux encore ! Le rappeur maîtrise son chant. Sa voix ne fait jamais défaut. Là où ‘Crystal’ sonne comme le piège parfait pour celles et ceux à la voix trop mielleuse, son interprète gère et communique son énergie ! La salle boit ses paroles.

Les morceaux plus méchants ne sont point délaissés. ‘Lucy’ et ‘Pommade’ font tourner les têtes. Il fait de plus en plus chaud. Lomepal est inépuisable. Un atout majeur pour ce trentenaire à la cheville foulée. Seuls bémols : ‘Maladie moderne’ couplé à ‘Pour de faux’. Est-ce le véritable ventre mou du concert ? Assurément.
Mais le show est si jouissif qu’il est impossible d’en être dégoûté.

D’ailleurs, saluons le travail des techniciens. La scénographie est minimaliste au vu des néons accrochés aux structures métalliques. Les lumières n’ont rien de psychédéliques. Ces points rendent l’évènement mémorable. Le concert ne provoque pas une crise d’épilepsie. Ce concert est visuellement propre et sobre. Le spectacle est également intense. ‘Decrescendo’ est joué lors du rappel. Ambiance électrique à fond les ballons. Pression sonore fascinante. Lomepal réinterprète le morceau. Comme pour ‘Etna’, il incarne une figure théâtrale. Couleurs et écrans se mêlent pour ensuite se fermer devant l’artiste. Ainsi se conclue sa performance. Un adieu digne d’une pièce tragique. Lomepal s’en va sous de longs applaudissements. A force de travailler, d’écouter les Beatles, de croire en la musique, il façonne une foutue perle.

brunoaleas – Photos ©Elo Fenty & ©Aurore.m

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