Mad God faisait partie de l’un de ces projets pour lesquels j’avais perdu tout espoir de poser les yeux un jour. Véritable arlésienne du cinéma et censé représenter l’œuvre matricielle de son créateur, cet OVNI cinématographique aura pris 33 années avant d’être achevé. Certains objets filmiques sont aujourd’hui légendaires de par leur inexistence. Chaque spectateur connaît un projet devenu culte, même si au final celui-ci ne s’est jamais fait. Nous pourrions citer le Dune d’Alejandro Jodoroswy (qui donnera le sublime documentaire Jodorowsky’s Dune de Frank Pavich) ou bien encore Megalopolis de Francis Ford Coppola. Toutefois, il arrive que certaines de ces folles ébauches aboutissent des années plus tard, alors même que nous les pensions mortes et enterrées. C’est le cas pour L’Homme qui tua Don Quichotte. Bien que n’ayant plus rien avoir avec sa proposition originel, le film de Terry Gilliam reste un produit méta absolument fascinant. Mad God fait partie de ces rares exceptions.
Projet finalement assez méconnu du grand public, de la même manière que son réalisateur, il n’en reste pas moins une œuvre attendue religieusement par de nombreux cinéphiles et curieux à travers le monde. Phil Tippett est un artiste étant resté relativement dans l’ombre, comparé à certains de ses homologues, mais demeurant une figure quasi christique pour tous les amateurs d’effets spéciaux pratiques, de stop motion. Continuer la lecture