L’idéal après un accident de bagnole est d’y survivre. Après ma mésaventure campagnarde, me voici au Reflektor. Je suis prêt à écouter les rythmiques de BRNS. Sans oublier leurs parties vocales, leurs transitions sonores et leur messes extraterrestres. BRNS réunit bel et bien ces composantes. Celluloid Swamp, leur dernier album en date, illustre à nouveau une envie d’innover, quitte à se détacher de la scène rock ! Ce soir, je ne voulais pas être déçu.
Le quatuor est-il aussi efficace en concert qu’en studio ? Affirmatif.
« Void » ouvre le bal. Le public bat des mains, au rythme de la chanson. Soudain, nous rentrons en communion avec les Bruxellois. A noter : le guitariste utilise un tournevis pour frotter ses cordes. L’outil me rappelle ô combien ma camionnette devrait rester dans un garage… mais surtout, ô combien les musiciens surprennent sur scène. S’enchaînent « Mexico » et « My head is into you » aux cris fédérateurs. Les auditeurs s’improvisent chanteurs. Je me situe juste devant la scène. Leurs paroles traversent mon dos. Dès lors, le volume des deux morceaux est largement amplifié. Une vraie chorale se dresse face au groupe.
Mention très honorable à « Lighthouses ». La bande défend des mélodies complexes. Le titre offre une transition épique. D’abord bousculé par une partie féroce, nous basculons vers une échappée planante. Ce type de composition démontre la maestria du groupe à varier de registres quand il veut, où il veut. Qui sait si Celluloid Swamp deviendra mon opus favori de leur discographie ? En tout cas, jouer « Lighthouses » en live fut une bonne idée.
Un tonnerre d’applaudissements annonce la fin du spectacle. Que retenir de frappant ? Un rappel exposant des artistes infatigables. Une puissance vocale toujours aussi impressionnante. Le souvenir d’un spectacle point synonyme de liturgies foireuses. Et une certaine prise de conscience : à la batterie et au chant, Timothée Philippe porte la formation de bout en bout.
La scène est l’objectif du projet.
On a besoin de ressentir cette énergie, cette puissance de l’instant. -Diego Leyder (Larsen n°44)
La pensée du guitariste m’évoque mon dérapage. Lors de mon accrochage sur la route, je ne ressentais aucune peur, zéro sensation…
heureusement, devant BRNS, l’adrénaline semblait s’activer à chaque chanson.
brunoaleas – Photos ©Mouche – Reflektor, 01/06/2022