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Dead Sara dans la pure tradition rock

Quitte à partager une liste de course, définissons point par point la beauté de la tradition rock. Pourquoi ? Pour prouver un fait. Certains groupes font encore honneur au style musical. Parmi eux : All Them Witches, Empty Head, Soccer Mommy, Wolf Alice, Arctic Monkeys, Toro y Moi, Royal Blood, Sick Joy, The Voidz, Cosmo Pyke, Tomahawk, It It Anita, Elder, Foo Fighters, Verdena, Snail Mail, Wet Leg, Highly Suspect, Nilüfer Yanya, Idles et j’en passe.

Ces dernières semaines, un groupe retenait mon attention. Dead Sara est une bande américaine. Sa chanteuse s’appelle Emily Armstrong et fait désormais partie de Linkin Park, remplaçant – même s’il est irremplaçable – Chester Bennington.
En écoutant leur dernier album, Ain’t it tragic (2021), je me souviens d’une certitude. Seul le talent compte. Le look, les messages, l’attitude sont des bonus.

Pourquoi Dead Sara respecte donc la tradition rock ? Présentons la susdite liste.

  • Une voix folle et rageuse
  • Une musique sans fioriture, qui va droit au but
  • Des Yeah répétés et chantés avec allégresse et légéreté
  • Des refrains efficaces qu’on aimerait brailler

Bien sûr, cette liste pourrait contenir d’autres observations pertinentes. Dead Sara, c’est du bon pour reprendre foi en un genre musical, parfois trop homogène, standardisé, voire fade – pensez aux dernières productions de Blur, Black Keys –.

Mais ce qui importe, c’est de suivre son instinct. Vous avez le droit d’aimer la merde. Qui suis-je pour dicter vos goûts ? Puis, vos héros ne seront jamais les miens. Je n’idolâtre personne. Emily Armstrong chante d’ailleurs de sages paroles quant à l’idolâtrie.

All my heroes are dead, now. But they’re living in my head. I’m giving up, I’m giving up now

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #113

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

IAMWILL

J’ai besoin de me sentir vivre, de me sentir vivant. Des gens ont besoin de sauter en parachute. Moi, j’ai besoin de sauter dans le vide avec de nouveaux projets, des productions strictement jamais réalisées. Voilà, ici, je me retrouve seul avec un micro devant moi.IAMWILL

Searows

I could ask you who you think I am. But I don’t really wanna find out.

Fondry

Une question fut posée à Diego Leyder, ancien guitariste de BRNS, formant Fondry, un trio foufou. Quel est leur défi ? Sa réponse est claire et nette : D’oser se laisser beaucoup d’espaces de liberté, d’improviser…

brunoaleas

Mangas à lire une fois dans sa vie Part 2

Les mangas ? Pourquoi faire ? Ca se mange ? Posons la bonne question. Souhaites-tu lire d’incroyables bédés japonaises ? Même si tu n’y connais rien, même si tu ne sais pas où commencer, découvre nos livres, des œuvres cultes.

Bleu Spring Ride – Io Sakisaka

Comme moi vous ne vous lassez jamais de ces romcoms diffusées en boucle à la télévision ? Vous attendez avec impatience le retour des films de Noël pour voir des histoires d’amour toutes mignonnes et toutes les mêmes ? Alors, laissez-vous attendrir par Bleu Spring Ride. Une histoire d’amour douce, simple, compliquée sans l’être. Ce n’est pas la meilleure dans son genre mais elle se laisse lire. C’est une belle histoire pour un premier contact avec le l’univers shōjo (histoires d’amour dont les adolescentes sont le public cible. Mais évidemment elles restent totalement accessibles et très agréables à lire pour les adultes).

Puis, soyons honnête, entre nous, quand on aime les romances un peu nunuches, peu importe que le scénario soit bon au mauvais, tant que l’on voit deux personnages tomber amoureux, c’est tout ce qui compte !

Une Sacrée Mamie – Saburō Ishikawa

Vous préférez les histoires de vie ? Celle où l’existence de monsieur et madame tout le monde est sublimée ? Souhaitez-vous partir en immersion dans une famille japonaise ?
Je ne peux que vous conseillez d’aller toquer à la porte de Sacrée Mamie. Un manga poignant, intelligent, drôle qui vous donnera l’envie de regarder les détails du quotidien avec plus d’attention. Le livre vous donnera la force de vous aimer vous-mêmes et les autres avec plus de sincérité.

Death Note – Takeshi Obata

Vous aimez les thrillers ? Vous bavez devant une série policière bien réalisée ? Vous débattez avec ardeur de la notion justice ? La remise en question ne vous fait pas peur ?
Death Note est fait pour vous ! Cette œuvre vous fera ressentir des émotions fortes jamais ressenties auparavant.

Suivez la bataille psychologique entre le plus charismatique, fascinant et effrayant des lycéens japonais dans sa quête de purge du mal. Sans oublier L, un enquêteur surdoué, intrigant et avide de justice. Votre notion de moral n’en ressortira pas indemne… et vous aussi.

Mouche – Photo ©brunoaleas

TOP ALBUMS COLDPLAY

Moon Music, nouvel album de Coldplay, établit un constat… ces musiciens devraient s’arrêter. Leur créativité s’essouffle. Mais ne jetons pas tous leurs disques !

5. Everyday Life

Il y a beaucoup de choses qui se passent dans le monde, à Paris, en Syrie. On se demandait ce que ressentait toutes ces personnes. On voulait comprendre en tant qu’humain. Là où vous êtes nés n’est pas votre destin. Votre vie est façonnée par l’endroit où vous êtes nés.
On essaye juste d’imaginer la situation dans laquelle d’autres personnes se retrouvent. Faire preuve d’empathie. Chris Martin, chanteur du groupe

4. X&Y

On sent l’ambition recherchée par nos gaillards. Violons et performances vocales marquent l’esprit. X&Y est un album dense. Chris Martin livre aussi de merveilleuses parties au piano. Malheureusement, il manque un je-ne-sais-quoi pour qualifier l’opus de singulier.

3. A Rush of Blood to the Head

Jadis, une question n’était pas à ignorer : Chris Martin et ses camarades deviendront les nouveaux Beatles ? Bien sûr, la réponse est négative. Ne partons pas fâchés. La discographie de Coldplay ≠ les œuvres si influentes des Scarabées.
Cependant, les premiers album du quatuor sont une merveille, tant ils regorgent de tubes à chanter ensemble ou seuls, déprimés ou enjoués.

2. Parachutes

Album de mon enfance, Parachutes est un apaisement total à savourer. On ne retrouvera plus jamais ce Coldplay, si acoustique, si intimiste, oui… peu importe. Cette première proposition demeure, par conséquent, unique dans leur discographie !
Je ne pleure pas pour invoquer un temps révolu. Fuck la nostalgie. Me voici juste relié à ces chansons par une magie inexplicable. Ca suffit amplement.

1. Viva la Vida or Death and All His Friends 

Viva la Vida signe définitivement une nouvelle ère pour Coldplay. Album clivant, certes, mais jouissif au possible. Ce succès international provient sans doute d’une aide apportée par le producteur Brian Eno. Plusieurs mélomanes annoncent alors la fin de Coldplay. Pourquoi ? Leurs compositions seraient désormais trop atmosphériques, trop éloignées des premières heures.
Néanmoins, l’aventure est une réussite. Les Anglais partagent une musique riche en émotions. L’ambiance épique de ‘Viva la Vida’. Danser pour la pluie, en écoutant ‘Lost?’. Bref, cordes baroques, sonorités hindoues, ou autres chants fédérateurs font du quatrième disque un exploit.

brunoaleas

Mangas à lire une fois dans sa vie Part 1

Les mangas ? Pourquoi faire ? Ca se mange ? Posons la bonne question. Souhaites-tu lire d’incroyables bédés japonaises ? Même si tu n’y connais rien, même si tu ne sais pas où commencer, découvre nos livres, ou plutôt, des œuvres cultes.

Pluto Naoki Urasawa

Court et magistral.

Pluto est un chef-d’œuvre incomparable, combinant parfaitement les talents de 2 des plus grands génies de la bande dessinée japonaise.
Il s’agit de l’adaptation moderne d’une histoire culte d’Astro, le petit robot d’Osamu Tezuka, considéré par beaucoup comme étant le père des mangas.

L’histoire est absolument palpitante. La manière dont le mystère est amené fait vibrer les mains du lecteur, accélère le rythme des yeux et des mains. Je n’ai peut-être jamais lu aussi vite de ma vie. C’est avant tout un récit extrêmement touchant. Naoki Urasawa réutilise les thématiques de Tezuka avec une main de maître, les faisant résonner. La guerre, l’identité, le devoir, autant de thèmes sont abordés avec tant de tendresse et de mélancolie, mais aussi avec beaucoup d’intelligence. Il est certainement impossible de ne pas verser quelques larmes tout au long du récit.

Battle Royale – Masayuki Taguchi

Culte.

Je place Battle Royale dans cette liste car je considère cette œuvre comme culte incontournable. Ce manga n’est pas parfait. Néanmoins, sa prémisse fut tant réutilisée dans tant de médias différents que je pense qu’il serait une grave erreur, pour tout aficionado de récits d’action/thriller, de ne pas ajouter cette référence à leur grille de lecture.

Battle Royale est d’abord un roman, mais c’est son adaptation en manga, puis en film, qui l’a rendu culte. Les personnes n’ayant vu que le film, vous ratez beaucoup de choses ! Le manga décrit beaucoup plus en détail le parcours et l’histoire de chaque personnage. Il est aussi beaucoup moins mesuré dans la violence des événements, rendant l’expérience encore plus troublante et mémorable.

One Punch Man – Yusuke Murata

Des dessins divins.

Si je dois vous recommander une seule œuvre dont les dessins m’époustouflent, c’est One Punch Man. Certes, Berserk aurait été la suggestion facile, et d’autres mangas sont aussi bien dessinés.
Mais Yusuke Murata a un sens de la démesure qui ne manque jamais de m’époustoufler. Cette sensation de vertige lorsqu’une fresque gigantesque survient sans prévenir, au détour d’une page, est toujours aussi exaltante.
Le scénario n’est pas en reste. One, à la manière de Tatsuki Fujimoto, est un écrivain audacieux, trouvant toujours des idées jamais vues. En tout cas, on ne s’ennuie jamais !

Pierre Reynders – Photo ©brunoaleas

LA DURE A CUIRE #112

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Nicolas Michaux

Nos politiciens deviennent aussi pathétiques qu’un séparatiste serrant la pince du Roi. Heureusement, un artiste vient à la rescousse ! C’est Nicolas Michaux. Son nouvel album, Vitalisme, contiendra sûrement des chansons pleines de vie. La politique, c’est aussi danser.

Moorea

Nous délaissons rock, metal et stoner pour l’electro de Moorea. L’artiste vit dans une maison hantée. Se l’avouer, c’est l’accepter. Il n’y a pas plus dure à cuire !

ANNA

Via ‘Names’, ANNA démontre sa folie ludique. Comme un enfant qui n’en finit pas de s’amuser. Comment le deviner ? Ecoutez les cuivres, orgues, guitares électriques, crescendos et chœurs. Le groupe suit définitivement les pas des Beatles.

Oasis

Le reformation d’Oasis ne me fait ni chaud, ni froid. Par contre, sur les terres croates, un camarade me fait découvrir ‘The Masterplan’. Le titre sonne comme une dinguerie digne d’une musique 007. Son compositeur, Noel Gallagher, prouve à quel point Oasis pourrait viser plus haut, en termes de sonorités ! Il n’est jamais trop tard – au lieu de plagier, hein –.

brunoaleas

Travis Scott – Days Before Rodeo

Récemment, Travis Scott a retourné Internet avec un seul tweet : DAYS BEFORE RODEO, RE-RELEASING EVERYWHERE AUGUST 23. Et, le tweet était accompagné d’une vidéo, des images de la confection du projet. On y voit notamment Metro Boomin en studio avec Travis.

Voir ces images et réécouter la mixtape m’a rendu nostalgique d’une époque pas si lointaine des mixtapes. En effet, avant Spotify, Deezer et Apple Music, les artistes hip-hop sortaient des mixtapes pour faire patienter le public.

C’est quoi une mixtape ?

Il n’y a pas de réelle définition de ce qu’est une mixtape dans le hip-hop. Donc, je vais simplement résumer les différentes raisons d’être d’une tape.

Dans un premier temps, les artistes sortent des mixtapes pour faire attendre leurs publics dans la période avant la sortie d’un album. Ensuite, une mixtape peut également servir comme moyen de se faire connaître, car elle est gratuite. Elle peut également être une compilation des morceaux qui n’ont pas été retenus pour figurer dans l’album final. Enfin, du fait de sa gratuité, ce format permet aux artistes de sortir des morceaux contenant des samples non autorisés.

Days Before Rodeo

Nous sommes en 2014. A cette époque, Travis n’est pas du tout la star mondiale que le grand public connaît actuellement. Il ne compte qu’une mixtape, Owl Pharaoh (2013). Et, il vient seulement d’annoncer la sortie de son premier album nommé Rodeo. Dans ce contexte, celui qui se surnomme La Flame sort Days Before Rodeo.

C’est à ce moment-là que je découvre le rappeur natif de Houston (Sud des États-Unis). Je reçois une véritable gifle lors de ma première écoute. En effet, avec ce projet, l’Américain veut montrer de quoi il est capable. Pour ce faire, il fait appel à un producteur, une légende vivante, Mike Dean, et à un certain Metro Boomin. Avec ces deux producteurs à la manette, le projet s’inscrit assurément dans la lignée de ce qui se fait de meilleur à Atlanta, à cet instant précis de l’Histoire. En effet, dans le monde hip-hop, deux villes se sont toujours battues pour l’hégémonie sur le rap : New-York (côte Est) et Los Angeles (côte West). Mais, au début des années 2010, une nouvelle ville vient se mêler à la bataille : Atlanta.

Le meilleur projet de Travis Scott ?

Comme expliqué précédemment, une mixtape peut servir à présenter son univers musical. Et, Days Before Rodeo est assurément le projet où Travis veut montrer sa patte artistique. Il ne fait pas seulement que s’entourer de très bons producteurs. Il fait également appel aux meilleurs artistes de ce moment-là. Par exemple, dans le deuxième titre du projet, ‘Mamacita’, il invite Young Thug et Rich Homie Quan. Il fait également appel à Big Sean dans le single ‘Don’t Play’. Sans oublier, le groupe Migos, l’accompagnant dans le légendaire ‘Sloppy Toppy’.

Cette mixtape n’est pas seulement un rassemblement des Avengers d’Atlanta mais une démonstration de la maîtrise de son art par La Flame. Et, je vous conseille d’écouter ‘Basement Freestyle’ pour le comprendre.

Days Before Rodeo marque énormément d’auditeurs de rap US lors de sa sortie. Il symbolise une époque où le rap n’était pas encore si populaire, une époque où la créativité des artistes n’était pas bridée par l’envie de vouloir faire de la musique qui plaît au plus grand nombre.

Fortuné Beya Kabala

LA POIVRE ET SEL #10

La Poivre et Sel est une analyse de l’actu culturelle. Pour le dixième épisode, honorons les manga. Un podcast de Bruno, Mouche et Pierre. Bonne écoute !

A qui conseiller My Hero Academia ? ~ 57sec

Adieu Eri, œuvre d’un auteur attirant, mais surtout, perturbant ~ 11min40

Notre arc préféré de One Piece (sans gros spoils) ~ 20min55

Générique
Vinicio Caposella – ‘Che cossè l’amor’
Tracklist
The Different – ‘Boy’ / Kinematic – ‘Peyote’

LA DURE A CUIRE #111

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Tramhaus

Moi, j’aime l’énergie. Mais ce que j’aime par dessus tout, c’est ressentir des émotions fortes à des concerts. Les Néerlandais de Tramhaus seront-ils à la hauteur ? Quand je mate le clip de ‘Ffleur Hari’, la question est vite répondue.

The Smile

Listen close, listen carefully. You will hear that the birds are in the wrong place. Fortunately there the system will provide. Windows 95, Windows 95.

Jack White

Le retour de Jacques Blanc mérite sûrement un article. Pour l’instant, comment nier l’album surprise de l’artiste ? No Name s’écoute comme un bon vin dégusté sous les ruines.

brunoaleas

Wendy-Jasmine Henchich Interview

Wendy-Jasmine Henchich aime la musique. Elle combine sa passion à ses convictions politiques. Elle est DJ et MC chez Les Volumineuses, collectif bruxellois et féministe. Dès lors, elle s’exprime sur le secteur musical, sans langue de bois.

Actuellement, en tant qu’artiste, un combat t’anime plus que tout.

Le combat qui m’anime le plus, c’est la libération de la Palestine. En effet, en tant qu’artiste, surtout quand je suis MC ou quand je mixe, c’est mon devoir de militer sur les plateformes qu’on m’offre, que ce soit en appelant à aller manifester, à voter en pleine conscience, ou encore, en passant de la musique d’artistes de Palestine. Je ne suis pas Palestinienne. Mais c’est une lutte qui nous concerne toustes car il s’agit de défendre des droits humains inaliénables, mais qui sont pourtant bafoués au nom du profit et de l’individualisme. C’est tout un système d’oppression qui est mis en lumière, et pourtant, il est plus épineux que jamais de mettre un terme à ce génocide. Cela n’a pas de sens. C’est le symptôme, on ne peut plus probant, d’un dysfonctionnement de notre humanité.
Si on remonte à la cause première de ce système oppressif, on se rend compte qu’il s’agit du patriarcat : l’envie de dominer l’autre, de lui prendre ses richesses, de l’infantiliser, de l’ostraciser. Par conséquent, les choix que je fais lorsque je décide de travailler, ou non, avec certaines personnes ou organisations, se fait à travers un prisme féministe.

Je te propose de décrire tes autres activités, au sein de notre plat pays. En Fédération Wallonie-Bruxelles, le Concours Circuit est là pour dénicher les talents. Plus de 420 artistes s’étaient portés candidats à l’édition 2022. Eosine remporte le prix. Ce groupe shoegaze fut en compétition avec Alex Lesage, jeune artiste electro, ou encore Jazmyn, chanteuse soul. Toi qui étais membre du jury, quels étaient tes critères de sélection ? Comment choisir les artistes les plus marquants ?

Mon critère de sélection, outre la qualité de l’exécution, le voici : il faut que le projet me fasse vibrer l’âme. Je n’ai donc pas beaucoup de contrôle ni d’objectivité de ce côté-là. Je suis surtout à la recherche de quelque chose d’unique, pas forcément novateur, mais qui permettra au projet de se distinguer.
En 2023, j’avais également eu l’opportunité d’être dans le jury, lors des showcases (ndr : mini-concert promotionnel, où un groupe se produit devant des professionnels, journalistes ou invités, dans un lieu ouvert au public). Lorsqu’il faut passer de 15 à 5 projets, il faut réfléchir avec des critères beaucoup plus rationnels, comme la représentation des styles musicaux, la parité et le potentiel de développement.

Faisons un bond en arrière. Durant la période covid, certaines personnalités ne se gênaient pas pour qualifier la culture de non-essentielle. Comment en sommes-nous arrivés là ? Devrait-on réaliser plus souvent à quel point la culture sauve des vies ?

Tout d’abord, j’ose espérer que ces personnes ont changé d’avis, parce que ce sont les films, les livres, la musique et toutes les autres formes d’art qui nous ont permis de tenir lors des confinements. Ce n’est pas pour rien que certains·es étaient prêt·es à encourir des amendes, en organisant des évènements clandestins.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Je ne suis pas sûre de détenir la véritable réponse. Néanmoins, je pense que c’est lié à cette montée en puissance des organismes de répression et de la mouvance liberticide que l’on observe actuellement en politique. Et comme l’art est le premier espace où il est possible d’exprimer son opinion publiquement et librement, je crois que c’est pour ça qu’il a été tenté de museler le secteur culturel.

Pour terminer, soyons fous ! Si tu étais ministre de la Culture, quelle serait ta première loi pour le bien des artistes belges ?

Hmm… j’aimerais que les artistes soient subsidié·es à 100% ! En effet, je constate qu’être artiste, c’est principalement se vendre ou se mettre en compétition afin de pouvoir financer ses projets. Or, le marketing, c’est un tout autre métier !
Je suis convaincue que beaucoup d’artistes pourraient en être plus loin dans leur carrière car iels gagneraient du temps et de l’espace mental pour leurs projets.

Interview menée par brunoaleas – Photo ©Nafi Yao