Melting God

Quel est l’album de cet été ?

Quel album symbolise cet été ? La question semble ridicule. Il n’est pas question de réduire une œuvre à une saison. En tant que mélomane, je veux tomber sur les berceuses de mes jours ensoleillés. Sur les routes italiennes, une évidence me vint à l’esprit. Un mec sort du lot et défonce mes oreilles en sueur. Pourtant, la concurrence fut rude. Cet été, plusieurs artistes peuvent aisément envahir l’inconscient collectif. Miles Kane pour son côté Lennon énervé sur Change the Show. Ou Mr. Oizo et son dernier opus italo-funky-rap. Un garçon plus jeune encore remporte ma palme estivale : Steve Lacy. Continuer la lecture

L’été en France

A quoi ressemble un été en France ? Les politicards profiteront des vacances pour légiférer les pires lois. La canicule asséchera les citadins, tout comme les rats des villes.

Heureusement, la musique, cure des Dieux, rappelle à quel point la France regorge de talents. S’impose alors une obligation : partager une playlist éclectique pour danser, chanter et planer. Optons pour des artistes contemporains attirant notre curiosité. Le retour rock poétique de Mademoiselle K. La richesse instrumentale de Groundation. La fougue composée par Dégage. Ou l’electro d’opéra propre à Superpoze. Bonne écoute. Bonnes vacances ! Continuer la lecture

Aucklane au cœur de la nuit

Sombre. Puissant. Cru. Rebelle. Jouissif. Nightfall, premier EP d’Aucklane, se définit ainsi, et bien plus encore. En tant que fan de Kaleo (mais si, le groupe islandais en première partie des Rolling Stones cet été à Bruxelles !), je ne peux que m’extasier devant ces cinq titres.
Une atmosphère pesante, mais pas lourde, des guitares ultra présentes, mais sublimant la voix de la chanteuse, voici le combo parfait.

Musicalement, on retrouve un côté très américain, une sorte de country bien sombre, rythmée par le bruit des chaînes. Un rock assez brut, la bande son idéale pour marcher dans la rue comme si le monde nous appartenait. Avez-vous déjà entendu parler de ces personnes qui entrent dans leur villain era ? C’est un concept sorti d’internet, assez populaire sur TikTok (enfin, d’après mon algorithme). Essentiellement repris par les personnes de genre féminin, mais pas seulement, c’est un moment charnière dans une vie : un wake up call, une révélation. L’ère du méchant, c’est le moment où l’on s’arrête, on redresse nos épaules, et on voit le monde sous un jour nouveau. C’est un refus de se laisser marcher dessus. C’est reprendre sa vie en main sans se soucier de l’avis d’autres personnes. Très féminin à nouveau, car sans vouloir me lancer dans un discours féministe (ce n’est ni le lieu, ni le moment, quoique), cela représente aussi la reprise de contrôle sur son corps, sur sa vie, sans prêter attention aux diktats de la société patriarcale.
C’est la sublimation du féminin sacré.

03©YvesMaquinay

Nightfall rentre parfaitement dans ce contexte de reprise de pouvoir. Puis, essayez de rester triste et de baisser les yeux avec « Ghost In The Hall » dans les oreilles. Aucklane utilise sa voix et son talent pour nous gonfler de confiance. On ne peut que l’en remercier.

Au niveau de ses textes, la chanteuse liégeoise utilise la nuit comme fil rouge. Irais-je jusqu’à pousser le vice pour faire des liens entre la nuit, la Lune, et la représentation du féminin ? Je m’arrête là. J’ai compris. Il n’empêche, cette fascination pour les heures les plus sombres transparaît dans chaque chanson du projet. Cela lui confère une aura mystérieuse et envoûtante. Aucklane chante un monde caché, où elle retrouve sa puissance parmi les ombres.

La dernière chanson de l’EP, « Over Here », abandonne ce caractère mystique : une guitare acoustique, un rythme plus lent, une voix plus fragile. La chanson nous rappelle que ce n’est pas grave d’être effrayé durant la nuit. Ca arrive aux meilleurs d’entre nous.

Peu importe au final que la nuit nous renforce ou nous engloutisse. Peu importe que nous restions courageux face à la noirceur ou que nous nous cachions sous les couvertures. Ce qui compte, c’est ce qu’on fera du jour, une fois le Soleil levé : resterons-nous cachés par des couches et des couches pour nous protéger du monde ou prendrons-nous exemple sur la Lune, en brillant pour ceux qui ne trouvent pas la lumière ?

ephios – Photos ©Pierre Vachaudez & ©Yves Maquinay

Sonic Tides et l’insomnie

L’insomnie. Un thème analysé pour la troisième fois. D’abord, lors d’une interview avec Good Morning TV. Qu’apprenait-on ? Les insomniaques demeurent très créatifs, même lorsque leurs yeux défient le sommeil. Ensuite, nous nous penchions sur le manga Insomniaques, ou comment la solitude nocturne est bannie à deux. Dernièrement, Sonic Tides signe son retour en illustrant les affres de la nuit. « Insomnia » ne s’éloigne pas de leurs précédentes productions. Les guitares sont à l’honneur. L’ambiance est garage grunge. Les Liégeois offrent une généreuse expérience dépassant les six minutes.

Certes, les jeunots sont insomniaques, mais il ne perdent rien de leur énergie. Ils en profitent pour donner carte blanche à Simon Medard. Gilles Vermeyen, chanteur/guitariste du groupe, décrit en profondeur la participation du réalisateur.

Simon Medard a réalisé tout le clip avec ses assistants. Il avait une grande liberté quant aux choix des visuels. Nous avions eu quelques réunions en sa compagnie. On lui a raconté nos rêves, nos phases d’insomnies On lui a aussi livré les paroles et notre vision de la chanson.
Ces partages, Simon les appelait ‘nourriture mentale’. Puis, il est revenu vers nous, en montrant ses dessins au fusain, ses scans de livres, ses idées de rotoscopie.

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Les images du clip amènent à diverses interprétations. D’après le musicien, aucun message caché n’est à percevoir. Les séquences sont au service de la mélodie brutale et calme à la fois. Elles illustrent un chemin cyclique, où un protagoniste subit de faux réveils, en pleine transe. Comme si un chaos environnant était insécable au mental des non-dormeurs. 

Notre personnage suit une trajectoire sans fin, sans but. Il n’y a pas de Valhalla à atteindre. Il se promène de décors en décors, de rêves en rêves, tout en revenant à la réalité, une fois dans son lit. Il n’y a pas de destination finale.

Saluons l’inventivité de la bande ! Qui ne se reconnaît pas dans cette aventure multidimensionnelle ? Que désirer pour la suite ? Les musiciens de Sonic Tides en étant toujours prêts à délivrer d’autres clips aussi travaillés.

brunoaleas – texte et photos

LA DURE A CUIRE #63

Apex Ten

Par rapport à mes anciens projets, Apex Ten est peut-être plus atmosphérique. On y retrouve un peu plus de space rock perceptible. Pour mon plus grand plaisir, je suis amené à jouer bien plus de soli. Ils font partie intégrante de la musique que l’on propose. Sur plusieurs passages, le travail de ma main droite est plus frénétique. Quant à notre mentalité, on se focalise sur un échange d’idées très important. Une incroyable sensation advient quand on réussit à se détacher de la réalité. Se laisser complètement porter par l’instant voué à se développer sollicite une toute autre façon de jouer de la musique. On s’éloigne d’un jeu propre aux formations dites plus classiques. -Benoît Velez, guitariste d’Apex Ten

Nina Attal – Pieces of Soul

Dix ans de carrière. Quatre albums à son actif. Nina Attal invite les auditeurs vers un Far West dansant. « Never Been Clear » est un morceau méritant une place de luxe sur les ondes de Radio Nova, médium le plus funky de France.

Metro Verlaine – Funeral Party

Avis aux fans de Cure ! Metro Verlaine rythmera vos bals de fin d’année, vos ruptures amoureuses et votre funéraille idyllique. Une manière spéciale de célébrer la vie.

Pavement – Terror Twilight

Pavement est souvent cité comme influence du rock actuel.
En avril dernier, l’EP Terror Twilight a droit à une réédition. De quoi re/découvrir le travail d’un Saint producteur : Nigel Godrich, sixième membre de Radiohead !

DRAMA – Votre playlist Spotify

Opinion & Stoner Bud’s – Earworms

Rien ne semble arrêter Hugo Carmouze. Le Français orchestre Opinion, sort trop de projets musicaux et ouvre son propre label nommé Nothing Is Mine, en 365 jours ! Dernièrement, il  fusionne à un autre groupe rock nommé Stoner Bud’s, de l’écurie Flippin’ Freak’s.

Fin 2020, quand j’ai déménagé à Gradignan, j’ai rapidement fait la rencontre des Stoner Bud’s. A l’époque, leurs EP Yeah-Yeah ! était toujours en cours de mixage par Alexis Deux-Seize, mon grand ami. Il m’a fait écouter ses premiers mixages et j’ai tout de suite accroché aux compos de ce jeune trio. Je les ai vu pour la première fois à La Voûte. On s’est rendu compte qu’on habitait tous à Gradignan. On s’est donc tout de suite vu un week-end pour une petite jam session.
Pendant cette expérience, en février 2021, on a réussi à créer une démo qui deviendra plus tard « No Sense », notre première composition. Suite à la réalisation de cette chanson, l’idée de faire un EP ensemble semblait logique. On s’y ait mis avec beaucoup d’envie et d’amour. Après un an de divers enregistrements, de jams, de compos pures,
Earworms voit enfin le jour en ce mois de février, en digital et sous forme de cassettes ! -Hugo Carmouze

Ces nombreux rendez-vous portent leur fruit. Le résultat équivaut à un voyage, où l’on plane près des cactus ! Les sonorités du supergroupe provoquent plusieurs hystéries : l’envie de pogoter tel un hyperactif et le désir de baiser les amplis à l’infini. Hugo Carmouze continue son chemin et enrichit un style déjà fort prononcé sur Opinion. Il porte haut et fier l’héritage grunge sur ses épaules. Il ne délaisse jamais sa voix enfantine ou ses guitares frottées par de multiples croches musicales. Aux côtés de Stoner Bud’s, il ravive encore plus la flamme rock et la rage adolescente en chacun de nous.
Le Sud de la France peut être fière de sa jeunesse !

DRAMA – Illustration ©Opinion & Stoner Bud’s