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Roméo Elvis ne sait pas écrire

Pourquoi Roméo Elvis ne sait pas écrire ? Depuis ses débuts, le jeune rappeur surfe sur des instrus de qualité… sauf que ce facteur ne suffit pas à valoriser ses textes ! Comprenons son point faible.

Sur le pont de « Dessert », il cite une marque de chaussure, affiche sa philosophie propre à son dress code (wow), ennuie et fait de la peine : Chaussures Puma sur les pieds. J’suis dans les nuages, dur de perdre. J’fais des murs de texte, et des purs de verte. Le Motel sauve les pots cassés en tant que producteur. Désormais, le binôme ne joue plus entièrement sur les projets de Roméo. Ce dernier doit redoubler d’effort.

L’échec littéraire le plus récent se nomme « L’adresse ». Le morceau n’apporte rien, si ce n’est l’avis du Belge au sujet des haineux. Roméo vit sa meilleure Vie, lorsqu’il se balade avec sa beuh dans le froc. Roméo se rend compte que la Vie est parsemée d’aléas. Roméo découvre qu’il est impossible de voir la Vie en rose… le troisième single de TPA brasse du vide. A la fin de son écoute, l’auditeur est en droit de crier : Et ???!!!
Le seul point positif à retenir : les clins d’œil du pseudo-rappeur posés sur d’autres artistes (Nos, Ademo, Lorenzo). Au bout du compte, « L’adresse » démontre les faiblesses d’une plume incapable de se renouveler, même au troisième album !

Trois putains d’opus et toujours deux thèmes récurrents. Bruxelles. Marijuana. Ces deux mots complètent la carte d’identité de Roméo Van Laeken. Pareil pour la petite sœur qui troque la drogue douce au féminisme (une cause comme une autre, je préfère la fumette). Parenthèse fermée. Le grand frère ne cesse de sacraliser la plante verte. Quand on a une telle communauté composée de jeunots, est-ce vraiment la meilleure pratique au monde ? Loin de moi l’idée de prier pour que les rappeurs deviennent des anges. Néanmoins, je préfère un Nekfeu prêt à analyser les relations humaines, à creuser des sujets de société !

« Nappeux » demeurera mon titre préféré. En 2017, Elvisito débarque avec des paroles en béton, au chant fédérateur. Citer la capitale n’est plus synonyme d’épilepsie buccale. On plane avec l’instru de façon légale. Quittons-nous sur ces rares notes portant à un début de réflexion : voit-on nos sociétés selon notre prisme ou d’après celui des autres ? La biz de Liège, 100% bio.

DRAMA Photo ©Séverine Courbe

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L’oxymore en rap

Disiz décortique le sentiment amoureux tout au long de son nouveau projet. L’Amour est son treizième album. Quelle raison le pousse à se dédier à un tel thème vu et revu ?

Je pense que c’est l’énergie du désespoir. Dans ma vie personnelle, j’avais accumulé pas mal de problématiques à régler. Il fallait que je change quelque chose. Ma séparation et mes autres changements m’ont permis d’aller au bout de moi-même. Disiz

Le rapport à l’autre, le rapport à soi, sont ses sujets principaux. L’artiste expose également ses folies nocturnes, sans jamais sombrer dans la vulgarité. Dès lors, que vient foutre Damso sur l’album ?

Yseult correspond bien plus au cadre proposé par le rappeur d’Amiens. Dems, lui, est à mille lieues de conquérir le public féminin dans son entièreté. Cette audience est parfois trop choquée par son style cru et rustre.
Sauf que via « RENCONTRE », le Belge délivre une performance digne d’intérêt. Même s’il saoule à cause de ses formulations inutilement puantes (on se fout de la manière dont tu doigtes ta meuf), ses paroles servent de tremplin à Disiz. Sa plume marque une forte nuance face à l’écriture de son aîné. Le son passe de l’ombre à lumière, d’une froideur bruxelloise à une chaleur caribéenne.

Disiz Le Remède partage sa joie. Les mélomanes imaginent souvent le même constat artistique : le malheur inspire bien plus que le bonheur… écouter « RENCONTRE » symbolise une belle exception.

DRAMA – Photo ©Yagooz

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Impossible d’arrêter Nekfeu

Après un film exutoire, Ken Samaras capte l’attention l’année dernière. Mettons de côté les rumeurs qui annoncent l’abandon de sa carrière. L’artiste doit sûrement gratter jour et nuit. Certes, Les Etoiles Vagabondes (Syrine Boulanouar, 2019) illustre un rappeur qui galère à trouver son inspiration. Désormais, il semble impossible de l’arrêter.
Certaines de ses récentes collaborations marquent l’esprit. Des exercices où il continue d’afficher des vérités sur le papier. (à des années lumières de ce branleur de Roméo Elvis)

Nekfeu apparaît en forme sur la don dada mixtape. L’ambiance est mélancolique sur « malevil ». Sa voix rauque fait peser la sombreur du projet d’Alpha Wann. Puis, son flow blasé fait un bien fou ! Il dégage de la sagesse. On a beau être généreux, l’égoïsme est le propre de l’Homme.

On traite les autres d’égoïstes parce qu’on l’est tous.

Avec plus de 8 millions d’écoutes sur Spotify, « Moins un » connaît un sacré succès. Nekfeu s’allie à un ancien du rap, Dinos. La fusion fonctionne à merveille. A croire qu’une bienveillance berce leurs paroles. L’invité de Stamina, transpire une putain d’attitude ! Grosso modo, il avoue une certitude sur les passionnés de rap authentique. Ils vivent les vraies expériences en ce bas monde… fort.

Si t’écoute du bon rap, t’as perdu trop d’gens.

Comment ne pas citer Népal ? Lui et son ami offrent une dernière perle sur Adios Bahamas. Nekfeu admet que la route est longue avant d’atteindre les cimes. Il l’exprime en jouant avec les mots et en faisant de l’argot sa poésie. Les groupes ont tendance à voir une sûreté économique en se joignant à des labels. Lui, préfère serrer la ceinture et tracer sa voie. Dans ce merdier, la vérité est troublante. Ca ne l’empêche pas d’oublier d’où il vient. Le message alimente la philosophie d’un Népal qui ne cesse de manquer à la scène française.

Maintenant le squa est dans les kiosques, qui est-ce qui ose quoi ?

DRAMA Photo ©Julien Lienard

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La curiosité d’ONHA

ONHA semble être extrêmement curieux. Cet artiste de la Cité Ardente ne fait pas dans la demi-mesure. On sent qu’il souhaite jouer sur plusieurs terrains musicaux. Espérons d’ailleurs qu’il balance divers morceaux aux sonorités jazz. Pour le moment, son nouveau son se nomme « Balise ». A son écoute, tout est là pour illustrer sa curiosité. (et son envie de soigner son univers)

Là où « Toujours » sonne plus comme un standard des productions actuelles, « Balise » donne une meilleure importance aux instrumentations. Elles suffisent à faire rêver.

Aucune basse vulgaire qui fait tâche. Oui, fuck the trap. Le bassiste l’accompagnant se lâche et ça groove du feu de Dieu ! Sa richesse sonore envoie diverses notes bien placées. Nul flow pété qui étouffe l’instru. ONHA maîtrise bien et bien la mélodie de « Balise ». Il apporte son grain de poésie au milieu des plantes.

Il assume sa volonté de poser des vérités via ses paroles. C’est ça qu’on veut ! Marre de ces moralistes au ton politiquement correct (salut Bigflo & Oli). Marre de ces pseudos-rappeurs qui ne racontent rien (coucou Roméo Elvis). ONHA puise dans ses impressions personnelles afin d’imaginer une introspection de qualité. Sans oublier son partage d’observations intéressantes sur nos sociétés. Puis, il a le mérite d’avoir une plume subtile. Un style à surveiller de près !

Qu’il se consume comme le récit du Soleil. Qu’il récite à chacun de nos éveils.

DRAMA Photo ©tiny.prod

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Caballero & JeanJass – High & Fines Herbes

Adieu le CSA. L’émission High & Fines Herbes est de l’entertainment pur et dur. Enfermés à Barcelone, 6 rappeurs doivent passer 6 épreuves planantes afin d’élire le Poumon d’Or. Un concept qui fait très américain. Un délire provenant bien sûr des cerveaux de Caballero et JeanJass. Les deux lascars ne se limitent pas à filmer cette dinguerie… Une mixtape sort en avril et met en PLS tous les fans du belgo-franco game !

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Lomepal – 3 jours à Motorbass

Antoine Valentinelli a tourné deux fois la page dans sa carrière.
La première avec FLIP (2017). Personne ne s’attendait à une telle rafale de classiques. Une collection de sons composés par d’excellents producteurs tels que Superpoze, Ponko ou Le Motel!
La seconde avec Jeannine (2018). Une introspection aux paroles et thèmes universels. Une dédicace à sa grand mère et aux âmes torturées.
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