Manga

Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction

Dans un Japon contemporain, où une soucoupe extraterrestre flotte sans bouger au-dessus de Tokyo, depuis maintenant trois ans, Kadode, Oran et leurs amies continuent leurs vies normales de lycéennes et se préparent à passer leurs examens d’entrées à l’université.

La nouvelle série d’Inio Asano, le maître derrière Bonne Nuit Punpun (2007-2013), représente une œuvre tout a fait typique d’un auteur ne surprenant pas ses fans.

Le dessin est toujours aussi magnifique, tout est photo-réaliste et extrêmement détaillé. Les objets, les maisons et surtout les quelques paysages que l’artiste nous montre sont à couper le souffle. Malgré cette patte hyper-détaillée, la marque de l’auteur peut décontenancer : les visages des personnages, eux, sont très simplifiés, ce qui permet de contempler des expressions plus vives et de reconnaître le caractère d’un personnage en un simple coup d’œil.

Le grand talent d’Asano est sa faculté à incorporer des morceaux de vérités et de sagesse qui vous feront réfléchir sur la société, au travers de discussions banales et mondaines entre des personnages contrastés. La plupart sont normaux mais interagissent avec une minorité de personnages haut en couleurs et cyniques. Citons un alien déguisé qui observe avec un œil innocent le quotidien de l’espèce humaine ou un membre d’une fratrie de quintuplés qui se démarque en s’habillant de manière gothique. Le personnage d’Oran est particulièrement réussi. Cette jeune fille déjantée semble exprimer par sa voix toutes les arrières pensées de son entourage.

Le ton léger employé durant une grande partie du récit n’est cependant pas là pour nous détourner du thème principal défini par une source de préoccupations quotidiennes pesant sur la vie de tout un chacun. Au contraire, les scènes sérieuses prennent bien plus de poids.
Comme dans la vraie vie, les personnages passent leurs temps à rire, à se plaindre ou à plaisanter afin d’oublier les problèmes plus graves qui les dépassent. Lorsque cette façade est brisée, les émotions rendues sont ainsi bien plus efficaces.

Ce manga offre d’aussi beaux dessins que de belles réflexions. Parfaite pour se relaxer et cogiter un peu, cette série en cours est aussi une bonne occasion de découvrir un grand anthropologue de la littérature nippone.

Pierre Reynders

Tenjin – Le Dieu du Ciel

Tenjin le dieu du ciel est le premier manga de Sugie Tasuku. Il raconte le parcours de Riku, un jeune japonais, qui pour suivre les traces de son père, cherche à devenir pilote de chasse. Il se découvrira un talent incroyable pour le vol et apprendra de précieuses valeurs comme la camaraderie et l’abnégation.

Son apprentissage lui permettra-t-il de découvrir la vérité derrière l’accident à l’origine de la démission de son père?

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Fire Force

Il y a une dizaine d’année, Soul Eater était l’une des séries shonen les plus populaires du marché. Grâce à son style gothique, ses personnages cyniques et une mise en scène des combats vraiment excellente, ses 25 volumes, accompagnés de leurs 51 épisodes animés, furent, pour beaucoup de jeunes de l’époque, une introduction au monde du manga.
Après avoir sortit Soul Eater NOT, un spin-off tranche-de-vie un peu raplapla, Atsushi Ohkubo sort enfin une toute nouvelle série : Fire Force.

Peut-on s’attendre à la même qualité de sa première œuvre ou l’auteur s’est-il relâché avec l’âge ?

Fire Force repose sur une prémisse assez simple. Un phénomène, appelé « combustion spontanée« , transforme aléatoirement des gens en véritables torches humaines qui détruisent tout sur leur passage. Une poignée d’élus, êtres sachant manipuler les flammes, ont alors créé la Fire Force pour intervenir, en cas d’urgence.

Le héros, Shinra, un des rares élus capable de générer directement des flammes depuis son corps, devra affronter torches humaines et d’autres élus, afin de trouver le terrible secret qui se cache derrière ces combustions qui n’ont, peut-être, rien de spontanées.

Autant l’écrire tout de suite, on n’attend pas grand-chose de ce scénario. Beaucoup trop de clichés sont repérables, après une rapide feuilletage. Dans un shonen, des clichés sont bien sûr inévitables, mais si dans My Hero Academia, ils sont manipulés de manière intelligente pour rendre le récit plus attrayant, les clichetons de Fire Force sont synonymes de fainéantise. Le cliché qu’on retrouve dans 80% des shonens : le héros est rejeté par la société à cause de sa différence. Concernant Fire Force, ce cliché est particulièrement raté, puisque son « handicap » est de sourire de manière incontrôlable, quand il est tendu… question drama, on a vu mieux.

Malgré cela, pour ce qui est du dessin, rien à redire. Si Soul Eater souffrait d’un style très inégal, avouons-le, aujourd’hui, Ohkubo est à maturité. Le feu est très réussi et les combats, toujours aussi énergiques. Les personnages, aux traits clairs et aux yeux perlés, sont la plus grande réussite graphique de l’auteur.

Au final, grâce a un design reposant et à un scénario un peu bête, mais sans prise de tête, ce manga, qui s’annonce de toute façon assez court, est agréable à lire, en somme. Fire Force ne se montre pas à la mesure de son prédécesseur, mais reste un petit shonen respectable et sans prétention. Il plaira surtout à ceux qui connaissent bien son auteur.

Pierre Reynders – Illustrations ©Atsushi Ohkubo

King’s Game Extreme

Après le grand succès commercial de King’s Game, il était évident pour les éditeurs que se limiter à 5 tomes pour une série si lucrative était hors de question. Rappelé, ce bon vieux Nobuaki (le scénariste, partageant son nom avec son personnage principal) à la rescousse est accompagné d’un dessinateur plus talentueux que l’ancien, Renji Kuriyama.

Leur tout nouveau projet : King’s Game Extreme, la suite directe de son prédécesseur, avec plus de violence, plus de sexe et plus de gages sadiques !
La suite fait-elle donc honneur à une première saison moyenne ou bien fera-t-elle honte à toute sa lignée ?

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King’s Game

Depuis le phénomène Battle Royale, le survival game est devenu un véritable genre indépendant avec ses propres codes et clichés dans le panorama de la culture japonaise. Le genre est extrêmement populaire et a engendré de nombreuses œuvres, parfois excellentes, mais souvent peu originales. King’s Game est un symptôme typique de cette  » tendance ».

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TOP MANGAS 2016

DOKMA : L’année 2016 a été une année vraiment chargée avec un nombre obscène de sorties. J’ai décidé de faire un petit tri des animés qui m’ont le plus plu. J’ai automatiquement retiré les animés les plus connus parce que je fais ce que je veux !!! 

Plus sérieusement, c’est surtout parce que les mangas « mainstream » sont connus de tous et ce top n’aurait aucun intérêt s’il ne faisait que les citer… J’ai aussi décidé de me limiter à un animé de chaque « genre » pour essayer de diversifier mon top.

1. My Hero Academia

2. Hai to Gensou no Grimgar

3. Bungo Stray Dogs

4. Dagashi Kashi

5. Jojo’s Bizarre Adventure : Diamond is unbreakable

CYMOPHAN : Grande année que 2016 pour les mangas. Avec la parution de One Punch Man en Europe, L’Attaque Des Titans, dépassant enfin l’anime, ou encore le début de deux shonens prometteurs: My Hero Academia et Twin Star Exorcist.

Mais pas que, de nombreux mangas moins connus, non pas en version animée mais qui ont commencé à prendre leurs essors.
C’est avec fierté que je vous dresse ici la liste des meilleurs mangas de 2016 !

Le top ne prend pas en compte les mangas étant adapté en anime, mais bien les sorties françaises mangas de 2016 . Il s’agit d’un top 5, mais la dernière place est en réalité un ex-aequo entre les mangas sortis seulement en fin d’année, qui n’ont pas encore assez de tomes pour avoir une critique digne de ce nom mais qui sont néanmoins très prometteurs.

1. Tokyo Ghoul: Re

2. Biorg Trinity

3. I Am A Hero

4. Les Enfants De La Baleine

5. Gunnm, Mars Chronicles / Ninja Slayer / Atom The Beginning

Les Enfants De La Baleine

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Dans un monde où tout est recouvert d’une mer de sable, un petite communauté d’êtres humains vit des jours paisibles sur la baleine de glaise, une sorte d’île flottante sur des dunes infinies. La grande majorité des habitants de la baleine sont des « marqués »: ils peuvent manier une forme de télékinésie mais vivent bien moins longtemps que les « non-marqués » qui les gouvernent.
Le héros est un scribe marqué vivant des jours sereins avec ses amis. Mais un jour, on repère une petite embarcation échouée dans la mer de sable et notre héros sera envoyé dans le groupe de reconnaissance. Ce qu’ils y trouverons pourrait changer à jamais le destin de la baleine.

Les Enfants De La Baleine est ma grande découverte 2016.

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Tokyo Ghoul : Re

Tokyo Ghoul : Re, la suite du très populaire seinen Tokyo Ghoul, change l’atmosphère de la série. Après avoir découvert le monde caché des goules, nous suivons désormais Haise Sasaki, un nouveau protagoniste membre des « Colombes », la police chargée d’exterminer la menace représentée par les goules. Il sera notamment chargé de superviser l’entrainement des « Quinkes », des membres des Colombes, modifiées génétiquement pour posséder les mêmes attributs qu’une goule.
Est-ce que ces nouvelles « armes » seront-elles à la hauteur des tâches qui leurs seront confiées? Et quel sombre secret cache les pouvoirs de l’équipe de Sasaki ?

La suite de l’excellent Tokyo Ghoul est classé numéro 1 de mon classement de 2016 pour de très bonnes raisons: ce manga est presque parfait. On peut y retrouver une esthétique travaillée et pleine de personnalité ajoutée à un scénario riche avec des personnages extrêmement bien développés.

La série suit un nouvel arc mais est strictement réservée à ceux qui ont lu la première série. On nous ouvre à de nouveaux personnages et à un nouvel univers, celui des Colombes. On suit ainsi avec plus de précision le système de hiérarchie policière, la façon dont les enquêtes sont conduites, etc. Ce nouvel arc donne une bouffée d’air frais mais n’oublie cependant pas les questions non-résolues de la première série.

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Ce qui est si bon dans le scénario de Tokyo Ghoul, c’est l’excellent rythme du récit. Elle marche un peu comme une bouilloire qu’on remplit d’eau et fait chauffer: d’abord, on prend le temps de développer les personnages de chaque factions, on comprend leurs motivations (on remplit la bouilloire). Ensuite, on leurs affecte à chacun un objectif propre qui les mènerons inévitablement à une rencontre fatidique et à une confrontation magistrale (on la met sur le feu), puis la tension monte, les pièces se mettent en place (la bouilloire siffle) et c’est le climax gorgé d’actions: le thé est servi et on peut remplir à nouveau la bouilloire.
Les nombreux retournements de situations, les moments de tensions ou d’excitations, tout cela marche tellement bien grâce au temps mis dans le développement des personnages qui vous sont ainsi extrêmement sympathiques.

Le dessin est très recherché et en constante évolution. Il suffit de comparer le premier et le dernier tome parut pour se rendre compte de l’évolution flagrante de l’esthétisme. Cependant, contrairement à d’autres auteurs qui améliorent simplement leurs techniques de dessin au fur et à mesure de leurs publications (comme Hiro Mashima qui a commencé avec un dessin assez pauvre dans Rave et qui aujourd’hui détient une très belle patte), l’auteur de Tokyo Ghoul est en constante expérimentation. Il essaye sans cesse de nouvelles techniques et change son style de dessin en synchro avec l’évolution de son personnage principal. Lorsqu’il est rempli de doute, le dessin général devient plus flou, lorsqu’il est déterminé, on a des marques plus lisses. Cette inconsistance du style et du character design peut être vu comme déconcertant pour certains, mais permet aussi de redécouvrir le manga à chaque lecture.
Les combats sont de toutes beautés, utilisant des figures abstraites et assez poétiques dans les mouvements et la représentation du corps des goules, mais aussi à travers une grande violence dans des impacts portés lors d’affrontements.

Les corps des goules, étant résistant et capable de se régénérer, sont fréquemment soumis à des mutilations rarement létales. Néanmoins, l’œuvre étant un seinen, il faudra s’attendre à des hécatombes de personnages principaux durant les climax.

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S’il y a une chose que je craignais en commençant la lecture de cette nouvelle saison, c’est que toutes les questions non résolues soient oubliées et passées à la trappe pour se concentrer vers de nouvelles intrigues. Il y a certes de nouvelles intrigues mais il est clair que l’auteur ne désire laisser aucun angle mort dans son scénario. Néanmoins, il faudra être très patient pour avoir des réponses et accepter que les personnages principaux ne recherchent pas activement par eux-mêmes des réponses. C’est la vérité qui arrive d’elle-même, qui n’attend pas qu’on la cherche mais qui vient frapper les héros aux moments les plus critiques.

Si vous aimez les seinens orientés « action », Tokyo Ghoul est un immanquable absolu! Si vous avez regardé l’anime et pas lu le manga, je vous prie de commencer la lecture du Tokyo Ghoul original à partir du tome 8 pour ne pas manquer ce que l’horrible saison deux a modifiée et profiter d’un des meilleurs manga sur le marché.

Pierre Reynders

My Hero Academia

Pas de style révolutionnaire ni de thème de ouf abordé. Qu’est-ce qui peut bien le mettre à la première place du top mangas 2016 ? Je ne sais pas, peut-être que My Hero Academia a juste le potentiel de devenir un PUTAIN de One Piece ou de Naruto en puissance. C’est-à-dire un genre de manga qui, via ses récits remplis de péripéties, plaît à un grand nombre de personnes, dont les adolescents tout particulièrement. On a affaire au public cible du shonen manga.
Avec déjà seulement une saison, j’ai craqué et lu tout les mangas papiers alors quand ils ont annoncé la suite le 27 mars 2017. J’ai pété un câble.

Donc la première saison (2017) compte 13 épisodes et verra une suite le 25 mars 2017. My Hero Academia est une adaptation d’un manga qui est en parution depuis le 7 juillet 2014 et qui est toujours en cours avec 12 tomes pour le moment.

Midoriya Izuku est un jeune japonais obsédé par les héros, et surtout par All Might, le plus grand des héros. Le problème c’est qu’il vit dans une société ou presque tout le monde possède des pouvoirs alors que lui n’en a pas. Il est même discriminé à l’école. Mais Izuku ne se laissant pas démoraliser passe les tests théoriques pour aller dans la meilleure école de héros du Japon, et va même jusqu’à réussir !!! Malheureusement, comme il n’a pas de pouvoir, il sait qu’il va rater la partie pratique. Heureusement, un jour il est témoins de l’attaque d’un méchant et est sauvé par All Might.

C’est à ce moment que sa vie va changer.

Comme cité précédemment, ce n’est pas une série qui à la prétention d’être novatrice mais bordel, depuis quand c’est signe de qualité ? Oui, ça peut aider mais la force de My Hero Academia réside justement dans le fait de reprendre tous les codes qui on déjà marché pour les autres. Cette œuvre va se les approprier parfaitement.
L’histoire axée sur des supers-héros est plus proche d’un style Marvel ou DC que d’un banal manga japonais. On retrouve vraiment le même effet que
L’Attaque des Titans, qui, avec sont univers n’ayant aucun rapport avec le Japon, a permis une reconnaissance mondial. C’est pareil avec MHA (même si c’est au Japon) parce que le thème des héros fonctionne largement bien, partout dans le monde. Il a exactement les mêmes bons points que Code Geass : une bonne histoire, un style classique, des bons personnages et un thème universelle.

Dokma

Hai to Gensou no Grimgar

Grosse grosse surprise les amis !!! Ils disaient qu’une histoire sur des aventuriers dans un monde avec des Gobelins et autres saloperies ne pouvaient plus nous surprendre… Hé ben mon gars, ils avaient tort !!!

OK je me calme et je vais me faire la paperasse de Hai to Gensou no Grimgar.
Adapté d’un light novel (2013) et d’un manga (2015-2016), la série d’animation (2016) compte 12 épisodes et un oav. Je ne peux pas me retenir de dire « Bravo » à toutes la team derrière ce projet. Si vous n’avez pas vu des bribes d’images de cette œuvre, vous ratez un truc !

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