Manga

Beastars

Beastars est un anime récemment apparu sur notre Netflix national. C’est initialement un manga de romance, adapté en 3D et mettant en scène des animaux anthropomorphisés.

Toute l’intrigue se passe dans l’institut Cherryton, un lycée haut de gamme pour herbivore et carnivore, où les différences entres les deux espèces sont bien marquées. L’histoire s’ouvre sur le meurtre d’un élève herbivore opéré par un carnivore mystérieux. Toute l’école est en deuil mais la suite de l’intrigue ignorera complètement cet évènement. L’histoire qui nous intéresse est celle de Legoshi. Ce jeune loup réservé se rend compte de sa crise de puberté lorsque, poussé par son instinct, il tente de dévorer une de ses camarades de classe en pleine nuit.
Comment résister à cette pulsion meurtrière et surtout, comment faire la différence entre amour et instinct de prédateur ?
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Publié le 3 juillet 2020

My Home Hero

Un père de famille tout ce qui a de plus banal, si ce n’est qu’il est passionné de lecture et d’écriture de polars, voit sa petite vie tranquille lui échapper. Cela arrive lorsqu’il apprend que le petit ami de sa fille compte abuser d’elle, voire la tuer. Au pied du mur, il assassine le jeune homme qui se révèle être le fils d’un puissant mafieux. Notre héros suera donc sang et eau pour cacher son crime et protéger sa précieuse famille. Continuer la lecture

Publié le 1 mars 2020

Devilman Crybaby

Akira Fudo, jeune lycéen japonais, voit son destin chambouler lorsqu’un ami d’enfance refait surface. Ryo l’emmène avec lui pour lutter contre de terrifiantes créatures qui environnent notre planète. Sous l’apparence d’un démon au cœur d’homme, Akira devient Devilman.

Considéré comme un Dieu au Japon, le papa de Goldorak, Gō Nagai, détenait l’Art de la subversion durant les années 70 (période de parution du manga Devilman). Véritable bijoux au pays du Soleil-Levant, si Netflix en avait fait une sorte de Dragon Ball Evolution (hérésie), en ne respectant pas l’âme du manga, alors aucune excuse n’aurait suffi à défendre ce projet. Tel anime questionne admirablement l’humanité et son environnement. Il relève d’un modèle pour tout mangaka qui se respecte !

Après avoir lu les deux premiers tomes de l’œuvre originale, j’avais quelques doutes sur le potentiel de cette adaptation. Le récit allait trop vite. Certes, le format est court.
Cependant, les personnages méritaient un meilleur développement. Pendant que mes amis me vendaient cette série comme de l’or, je n’y croyais pas des masses, malgré une animation et une bande son hors pair.

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Revirement de situation ! Plus j’enchaînais les épisodes, plus la tension et les thèmes abordés frôlaient la perfection ! Nulle niaiserie ! Gueux que nous sommes, nous n’étions point prêt à prendre cette baffle. Aux couleurs à la fois psychédéliques et grisantes, au rythme ultra dynamique, et illustrant une cascade de douloureuses révélations, une mise en scène dantesque sert le spectateur. De quoi suer du sang, manger ses ongles et subir le syndrome de Marie-Antoinette ! Modifier les codes du mythe Devilman pour obtenir pareil rendu final… On vise à l’intemporel.

Après de violentes séquences liées aux trois derniers épisodes, la série nous largue vers de tristes pensées… Livrant de denses réflexions, pas étonnant d’imaginer Devilman comme une leçon de vie. On a beau n’être pas d’accord avec la métaphysique du show, elle amène pourtant à des débats tout aussi pertinents qu’impertinents (savoir choquer).

L’Homme sur l’échiquier du désespoir.
La Nature et ses limites.
Le surnaturel n’a jamais été aussi vrai.

J’ai adoré le style graphique. Surtout la transition entre la partie psychédélique du début et le style réaliste de fin.
À partir du moment où les démons sont dévoilés et que c’est l’apocalypse, c’est merveilleux. La scène où le **** mange sa **** représente également une réussite.
Dokma

Cet anime est le seul à m’avoir littéralement fait hurler et rouler par terre pendant son visionnage. Mon esprit a été brisé. J’en ai ensuite récupéré les morceaux et les ai assemblé pour construire la personne névrosée que je suis aujourd’hui. Merci Devilman ! Pierre Reynders

brunoaleas

Publié le 21 avril 2019

Dr. Stone

Taiju, un jeune lycéen fougueux et son meilleur ami Senku, un surdoué possédant une connaissance presque sans limite de la science, vivent des jours paisibles dans leurs petite ville du Japon. Quand tout à coup, une catastrophe survient. Une lumière éblouit la planète entière.
Chaque être humain se voit changé en statue de pierre. 3000 ans plus tard, alors que la nature a retrouvé ses droits, les deux amis se libèrent de leurs étaux de pierre. Ils jurent alors de reconstruire, à eux seuls, leur civilisation perdue.

Le savoir de Senku et la témérité de Taiju suffiront-ils à cette tâche herculéenne ?

Gros succès de la maison d’édition Shueisha, bientôt adapté en anime, Dr. Stone réussi l’exploit de proposer une histoire de type shonen/mindgame trépidante, tout en proposant de nombreux segments très instructifs sur la physique, la chimie et toutes sortes de trivia sur la survie.

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Les personnages, que l’on voit évoluer au sein de cette atmosphère hostile, sont très attachants. Leur duo est très dynamique. L’un cynique et manipulateur, l’autre optimiste et niais. L’histoire évolue à un bon rythme et ne manque pas de retournements de situations. Et bien que le coté éducatif prend une place conséquente dans la trame, il est toujours présenté de manière inventive et attrayante au regard. Chaque avancée technologique réalisée par nos amis provoque toujours une grande satisfaction.

Côté graphisme, on a à boire et à manger, la patte du dessinateur est simple mais assez unique en son genre. Les corps sont fins mais sculptés. Ils apportent presque un effet de marbre adéquat, vu le thème des statues de pierres. On a une grosse emphase sur les ombres qui rend le visuel assez intense, malgré un dessin, au final, assez simpliste. Les paysages luxuriants et naturels réussissent à ne pas étouffer l’action, sans pour autant s’effacer. Bien joué !
On peut quand même reprocher des déformations vraiment trop exagérées, durant les scènes d’humour. Même si c’est un lieu commun récurent dans les shonen, la déformation est ici excessive et devient un peu lourdingue, après un moment.

Dr. Stone est le shonen du moment. Lisez-le maintenant, comme ça, quand il sortira en anime et qu’il deviendra vraiment populaire, vous pourrez dire : Moi, j’ai lu le manga avant même qu’il soit populaireuh, nananéreuh et ainsi prouver votre supériorité culturelle à tous vos camarades !

Maintenant les choses commencent à devenir intéressantes !

Senku

Pierre Reynders

Publié le 18 avril 2019

Eveil

Acteur du manga contemporain, Taiyō Matsumoto délivre un one shot, partageant moult émotions. Eveil (2002) amène à diverses réflexions, tout en contemplant des pages dignes de tableaux artistiques.

Au cœur des montagnes, une civilisation exécute des traditions chamaniques. Parmi ce peuple, deux familles se distinguent et collaborent : les « danseurs » et les « sculpteurs ». Les seconds ont besoin d’un nouveau doyen. On compte deux prétendants. D’un côté, Yuri, l’aîné, possède un don exceptionnel pour la sculpture et ne sort jamais de chez lui. De l’autre, Tsubaki, le cadet, ne perçoit pas les esprits.

Si le scénario sert les dessins, le premier effort ne vaut rien si les seconds n’arrivent pas à séduire. Les traits du mangaka sont si fascinants. Comment ne pas ressentir une envie de découvrir sa façon d’illustrer la vie des protagonistes ? Son art détient une incroyable force immersive. Via le procédé du regard à la première personne, les lecteurs errent dans les bois, tel un esprit. A un moment, ils sortent aussi d’une grotte, en étant dans la peau de Yuri. Grâce à cette astuce similaire à la caméra subjective, Matsumoto propose un pur voyage visuel. Les lecteurs se sentent deux fois plus impliqués dans son univers. De pareilles expériences deviennent rares.

La puissance formelle propre à Eveil ne s’arrête pas là ! A l’instar de Princesse Mononoké (Hayao Miyazaki, 1997) ou de Vagabond (Takehiko Inoue, 1999-en cours), la Nature est mise à l’honneur. Qu’elle soit humaine, végétale ou spirituelle, elle transpire de chaque page. Merveilles pour les yeux, les caractéristiques de cette Nature sont d’autant plus intrigantes. Dès lors, nos yeux entrent en communion avec elle.

Quant à la scène finale, inutile d’y trouver une et une seule explication. Afin d’interpréter cette fin, et la symbolique de l’œuvre, le titre original (Hana signifiant « fleur » en japonais) n’est pas à négliger. Ce dernier et celui en français (Eveil) collent au contenu du manga. Les deux ont un point en commun : la transformation. Au moment où une fleur éclot, elle se transforme en sa version définitive. Dès qu’un être vivant se réveille, il change d’état. Ces deux titres synthétisent le parcours de Yuri. Il se libère de ses chaînes pour vivre ses volontés. L’aîné de la famille reste fidèle à ses choix du début à la fin. Il préfère suivre sa voie plutôt que celle imposée par les siens. Yuri s’envole vers d’autres horizons, en ayant écrit son destin. D’ailleurs, si l’on devait analyser le rôle des esprits l’entourant, je l’assimilerais à sa flamme intérieure qui lui souffle : « Pars. C’est plus fort que toi ». Ces spectres apparaissent, tels des protecteurs défendant les décisions de Yuri.

Le mangaka dépeint brillamment un monde rural, teinté de surnaturel. A quoi s’ajoute un style graphique assez atypique. Ce manga peut (et doit) se retrouver entre toutes les mains ! Petits et grands imagineront leurs conclusions… ou leur compréhension d’une œuvre intemporelle.

brunoaleas – Illustrations ©Taiyō Matsumoto

Publié le 11 avril 2019

Gloutons & Dragons

Dans un monde d’Heroic Fantasy inspiré par les MMORPG, où de nombreux aventuriers vivent de l’exploration du donjon et où la mort n’a comme inconvénient qu’une perte d’équipement, d’argent et de temps, nous suivons une petite équipe alors qu’elle est en déboire face à un cruel dragon ! Malgré leurs niveaux censés être suffisants, le dragon prend vite le dessus et avale d’un coup la soigneuse de l’équipe qui, dans un dernier soupir, réussi à renvoyer son équipe à l’entrée du donjon. Après une brève inspection, les aventuriers découvrent la raison de leurs démise : le manque de nutrition ! C’est en rencontrant un nain, expert dans la cuisine de donjon qu’ils trouveront le courage de sauver leur amie de la digestion du dragon et qu’ils apprendront sur le chemin tout ce qu’ils ont besoin pour manger comme un roi dans l’endroit le plus dangereux du monde.

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Publié le 24 septembre 2018

Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction

Dans un Japon contemporain, où une soucoupe extraterrestre flotte sans bouger au-dessus de Tokyo, depuis maintenant trois ans, Kadode, Oran et leurs amies continuent leurs vies normales de lycéennes et se préparent à passer leurs examens d’entrées à l’université.

La nouvelle série d’Inio Asano, le maître derrière Bonne Nuit Punpun (2007-2013), représente une œuvre tout a fait typique d’un auteur ne surprenant pas ses fans.

Le dessin est toujours aussi magnifique, tout est photo-réaliste et extrêmement détaillé. Les objets, les maisons et surtout les quelques paysages que l’artiste nous montre sont à couper le souffle. Malgré cette patte hyper-détaillée, la marque de l’auteur peut décontenancer : les visages des personnages, eux, sont très simplifiés, ce qui permet de contempler des expressions plus vives et de reconnaître le caractère d’un personnage en un simple coup d’œil.

Le grand talent d’Asano est sa faculté à incorporer des morceaux de vérités et de sagesse qui vous feront réfléchir sur la société, au travers de discussions banales et mondaines entre des personnages contrastés. La plupart sont normaux mais interagissent avec une minorité de personnages haut en couleurs et cyniques. Citons un alien déguisé qui observe avec un œil innocent le quotidien de l’espèce humaine ou un membre d’une fratrie de quintuplés qui se démarque en s’habillant de manière gothique. Le personnage d’Oran est particulièrement réussi. Cette jeune fille déjantée semble exprimer par sa voix toutes les arrières pensées de son entourage.

Le ton léger employé durant une grande partie du récit n’est cependant pas là pour nous détourner du thème principal défini par une source de préoccupations quotidiennes pesant sur la vie de tout un chacun. Au contraire, les scènes sérieuses prennent bien plus de poids.
Comme dans la vraie vie, les personnages passent leurs temps à rire, à se plaindre ou à plaisanter afin d’oublier les problèmes plus graves qui les dépassent. Lorsque cette façade est brisée, les émotions rendues sont ainsi bien plus efficaces.

Ce manga offre d’aussi beaux dessins que de belles réflexions. Parfaite pour se relaxer et cogiter un peu, cette série en cours est aussi une bonne occasion de découvrir un grand anthropologue de la littérature nippone.

Pierre Reynders

Publié le 7 août 2018

Tenjin – Le Dieu du Ciel

Tenjin le dieu du ciel est le premier manga de Sugie Tasuku. Il raconte le parcours de Riku, un jeune japonais, qui pour suivre les traces de son père, cherche à devenir pilote de chasse. Il se découvrira un talent incroyable pour le vol et apprendra de précieuses valeurs comme la camaraderie et l’abnégation.

Son apprentissage lui permettra-t-il de découvrir la vérité derrière l’accident à l’origine de la démission de son père?

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Publié le 27 juin 2018

Fire Force

Il y a une dizaine d’année, Soul Eater était l’une des séries shonen les plus populaires du marché. Grâce à son style gothique, ses personnages cyniques et une mise en scène des combats vraiment excellente, ses 25 volumes, accompagnés de leurs 51 épisodes animés, furent, pour beaucoup de jeunes de l’époque, une introduction au monde du manga.
Après avoir sortit Soul Eater NOT, un spin-off tranche-de-vie un peu raplapla, Atsushi Ohkubo sort enfin une toute nouvelle série : Fire Force.

Peut-on s’attendre à la même qualité de sa première œuvre ou l’auteur s’est-il relâché avec l’âge ?

Fire Force repose sur une prémisse assez simple. Un phénomène, appelé « combustion spontanée« , transforme aléatoirement des gens en véritables torches humaines qui détruisent tout sur leur passage. Une poignée d’élus, êtres sachant manipuler les flammes, ont alors créé la Fire Force pour intervenir, en cas d’urgence.

Le héros, Shinra, un des rares élus capable de générer directement des flammes depuis son corps, devra affronter torches humaines et d’autres élus, afin de trouver le terrible secret qui se cache derrière ces combustions qui n’ont, peut-être, rien de spontanées.

Autant l’écrire tout de suite, on n’attend pas grand-chose de ce scénario. Beaucoup trop de clichés sont repérables, après une rapide feuilletage. Dans un shonen, des clichés sont bien sûr inévitables, mais si dans My Hero Academia, ils sont manipulés de manière intelligente pour rendre le récit plus attrayant, les clichetons de Fire Force sont synonymes de fainéantise. Le cliché qu’on retrouve dans 80% des shonens : le héros est rejeté par la société à cause de sa différence. Concernant Fire Force, ce cliché est particulièrement raté, puisque son « handicap » est de sourire de manière incontrôlable, quand il est tendu… question drama, on a vu mieux.

Malgré cela, pour ce qui est du dessin, rien à redire. Si Soul Eater souffrait d’un style très inégal, avouons-le, aujourd’hui, Ohkubo est à maturité. Le feu est très réussi et les combats, toujours aussi énergiques. Les personnages, aux traits clairs et aux yeux perlés, sont la plus grande réussite graphique de l’auteur.

Au final, grâce a un design reposant et à un scénario un peu bête, mais sans prise de tête, ce manga, qui s’annonce de toute façon assez court, est agréable à lire, en somme. Fire Force ne se montre pas à la mesure de son prédécesseur, mais reste un petit shonen respectable et sans prétention. Il plaira surtout à ceux qui connaissent bien son auteur.

Pierre Reynders – Illustrations ©Atsushi Ohkubo

Publié le 3 mai 2018

King’s Game Extreme

Après le grand succès commercial de King’s Game, il était évident pour les éditeurs que se limiter à 5 tomes pour une série si lucrative était hors de question. Rappelé, ce bon vieux Nobuaki (le scénariste, partageant son nom avec son personnage principal) à la rescousse est accompagné d’un dessinateur plus talentueux que l’ancien, Renji Kuriyama.

Leur tout nouveau projet : King’s Game Extreme, la suite directe de son prédécesseur, avec plus de violence, plus de sexe et plus de gages sadiques !
La suite fait-elle donc honneur à une première saison moyenne ou bien fera-t-elle honte à toute sa lignée ?

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Publié le 13 octobre 2017

King’s Game

Depuis le phénomène Battle Royale, le survival game est devenu un véritable genre indépendant avec ses propres codes et clichés dans le panorama de la culture japonaise. Le genre est extrêmement populaire et a engendré de nombreuses œuvres, parfois excellentes, mais souvent peu originales. King’s Game est un symptôme typique de cette  » tendance ».

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Publié le 8 août 2017