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Nicolas Michaux Interview

Ex-membre d’Eté 67, Nicolas Michaux livre quelques mots au sujet de son album solo nommé A la vie, à la mort. Le surpeuplement, le surréalisme ou le patrimoine belge sont notamment des thèmes qui enrichissent cet entretien.

Est-ce qu’il y a moins de pression à faire un album en solitaire qu’avec un groupe ?

Il y a plus de pression quand t’es en solo. On a vraiment l’impression, quand on travaille sur un album solo, qu’on a plus de choses à assumer pleinement, comme par exemple, le nom sur la pochette. Tandis que quand on est dans un groupe, on peut toujours se dédouaner, se dire que c’est un travail collectif et que j’en suis qu’une partie. La nécessite d’assumer un projet, une fois en groupe, est moins grande. En ce qui concerne cet album, c’est mon premier en solo et dans la mesure où ce n’est pas un nom de scène ou un concept, c’est plutôt l’album d’un artiste qui s’appelle Nicolas Michaux dans la vraie vie, tant sur scène que sur disque. Je voulais que ça me ressemble et que se soit honnête sur ce que je suis et sur ce que je crois être. Je voulais que ce soit assez fort, dès le premier album.

J’ai pensé à cette question car assez souvent, diverses mentalités se rencontrent dans un groupe et peuvent être source de désaccords.

C’est-à-dire qu’il y a plus de liberté dans ce qui est de concevoir, d’écrire et d’enregistrer l’album puisque j’ai pu choisir les musiciens avec lesquels j’ai décidé de travailler, en fonction des morceaux. Ça peut sembler figeant. Dans un groupe, on sait très bien qu’on continuera avec qui on a commencé. Il y a plus de liberté dans un projet en solo mais quand il s’agit de sortir le disque et de se rendre compte qu’il devra être dévoilé à la face du monde, il y a alors plus de pression que quand on est six à l’assumer.

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Avant de sortir ton opus, tu étais au Danemark. Qu’est-ce qui t’as inspiré pour tes chansons, lors de ton séjour là-bas ?

C’est toujours difficile de pointer un certain nombre de choses et d’identifier précisément ce qui m’a influencé le plus. Partir au Danemark m’a donné beaucoup de temps et pas mal de solitude. J’étais là pour retrouver ma copine et à part elle, je ne connaissais personne en arrivant. Du coup, j’avais beaucoup de temps pour lire, regarder des films, me balader dans la forêt ou aller la mer. Ce qui a réellement participé à mon inspiration, c’est une espèce de porte ouverte sur une période de ma vie, sur un autre rapport au temps. Je pense que le temps et la solitude que j’ai eu là-bas, m’ont aidé à creuser un peu plus profondément les thèmes qui me travaillent en général, dans mon écriture et ma composition.

Es-tu d’accord sur le fait qu’il faille savoir s’ennuyer ?

C’est peut-être un peu prétentieux de dire ça mais plus je vieillis, moins je m’ennuie. Je me souviens quand j’étais ado, j’étais à l’Athénée d’Esneux et parfois, il y avait des après-midi où on ne savait pas trop quoi foutre. Le temps paraissait très long alors qu’il était juste deux heure de l’aprem. On attendait « je sais pas quoi » à la fin de la journée. Je me suis parfois ennuyé à cette époque mais ça fait longtemps que je ne m’ennuie plus. J’ai toujours une curiosité pour quelque chose. Si j’ai un peu de temps, je vais ouvrir un livre, lire un article sur Internet, écouter un disque ou que sais-je encore. Je trouve toujours quelque chose pour m’occuper. En fait, j’ai l’impression que quand on vieillit, on se dit plus qu’on aura jamais le temps de faire ce qu’on a envie de faire ou découvrir ce qu’on a envie de découvrir, plutôt que d’avoir l’occasion de s’ennuyer.

Qu’est-ce que tu entends par « Les îles désertes n’existent plus », chanté dans ta chanson « Les îles désertes »?

On peut le lire à plusieurs degrés mais le premier degré est celui de constater qu’en 2014, l’année où le morceau a été écrit, le monde était surpeuplé de beaucoup trop d’êtres humains, d’objets, d’immeubles, de voitures, d’usines. Bref, notre planète est envahie par l’humain et par tout ce qu’il a pu créer. On a donc parfois ce sentiment que trouver un endroit calme, telle une île déserte, relève du parcours du combattant. C’est difficile de trouver un endroit où l’on va vraiment se sentir seul et apaisé. Pendant des siècles et des siècles, l’être humain a quand même vécu avec énormément d’espace. La terre était vaste et les groupements d’humains étaient relativement réduits. Il y a très longtemps, une ville pouvait comptabiliser 7000 à 8000 habitants. Aujourd’hui, on est à l’ère des mégalopoles. On peut imaginer qu’un jour, les villes vont tellement s’agrandir qu’elles vont toutes se toucher et qu’elles finiront par être une et une même ville énorme. Bon, ça semble apocalyptique comme type de lecture mais la chanson est plutôt un jeu de questions/réponses entre une personne qui en questionne une autre et qui a comme réponse : « Arrête, laisse moi tranquille avec tes questions. De toutes façons ça n’a pas de sens, les îles désertes n’existent plus. ». Je pense qu’il y a un peu d’ironie dans cette chanson. On peut la voir au premier degré, comme une conversation absurde sur des questions qui n’ont pas beaucoup de sens.

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J’ai remarqué un goût pour l’absurde dans le clip de « Croire en ma chance ». Y a-t-il des œuvres surréalistes que tu aimes beaucoup ?

J’ai vu Le Chien Andalou, d’autres films de Luis Buñuel et j’aime aussi Salvador Dalí mais je ne suis pas un grand connaisseur du surréalisme datant du 20e siècle… Ma copine s’y connait plus que moi. L’histoire du clip est importante dans son choix de collaborations. L’idée de faire ça avec Simon Vanrie et Marine Dricot a amené à avoir un vraie connexion avec le surréalisme. On peut y noter une création d’esthétique et d’univers très particuliers. Le fait de faire rencontrer des époques différentes et des références culturelles variées crée quelque chose de nouveau ou en tout cas d’inédit. C’est vrai qu’il qu’il y a en général dans mes clips, surtout dans « A la Vie à la Mort » et « Croire en Ma Chance », une volonté de prendre le travail au sérieux, sans pour autant se prendre soi-même au sérieux.

C’est assez belge ça.

Voilà c’est ça. On puise dans le surréalisme belge et on fait de l’auto-dérision. A vrai dire, je ne suis pas un grand amateur de clip vidéo. Je n’écoute pas la musique sur Youtube, j’écoute la musique sur disque comme les gens de ma génération. J’ai grandi à l’époque du CD et maintenant, j’ai une petite collection de vinyles. C’est ainsi que j’aime vraiment écouter la musique ou alors via mon casque branché à mon Ipod. Selon moi, la musique n’a pas vraiment besoin d’images pour exister et donc, mon rapport vis-à-vis du clip est plutôt ludique. Je trouve ça assez marrant de faire une vidéo rigolote pour une chanson sérieuse.

C’était drôle de voir des sous-titres en italien dans « A La Vie à la Mort ». Ça jouait sur un cliché ?

Il y avait plusieurs raisons à l’idée de ces sous-titres. Chaque année, je pars en Italie, minimum 1 mois par an. Je vais souvent en Ligurie, dans un village qui s’appelle Perinaldo, sur les hauteurs de Vintimille. Du coup, je me suis fait quelques amis dans ce village et ça me plaisait de voir que les gens de là-bas puissent comprendre les paroles du morceau. D’habitude, les chansons sont souvent sous-titrées en anglais et le faire en italien, une langue latine proche du français, donnait l’affirmation de quelque chose. Vu que ma mère est d’origine italienne et ma grand-mère est italienne, ça me touchait aussi de voir quelque chose que j’avais imaginé en français, en version italienne.

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On peut savoir ce que tu fais sur la pochette de l’album ? Est-ce que cela symbolise quelque chose ?

En fait, ce n’est pas moi qui suis sur la pochette.

(rire)

J’ai travaillé avec une photographe liégeoise qui s’appelle Lara Gasparotto. C’est une grande voyageuse qui fait des photos partout dans le monde. La pochette est un autoportrait qu’elle a réalisé dans les montagnes d’Amérique du Sud. Je suivais son travail depuis pas mal de temps et j’ai vu ses photos sur son Tumblr. Après un bon bout de temps, j’ai revu ce qu’elle faisait et cette photo me parlait en particulier. Quand j’écoutais l’album, en regardant cette image, j’ai pensé qu’elle fonctionnait avec ma musique, sans savoir pourquoi. Ce que fait la personne sur la photo n’est pas très clair. On a l’impression qu’elle se livre à une espèce de rituel chamanique, en se jetant de la poudre ou peut-être du maquillage, qui sait ? J’aimais bien ce côté mystérieux, et pour en revenir justement aux « îles désertes », j’aimais voir ce même inconnu au milieu d’une vaste et pure Nature. Observer quelqu’un de petit par rapport à la grandeur de la Nature.

Ce que se jette cette personne me faisait penser à des cendres d’une urne. Comme la fameuse scène dans The Big Lebowski, où John Goodman balance les cendres de son pote à contre-vent.

Oui oui. Ça pourrait être ça. Je ne sais pas moi-même ce que c’est exactement.

N’as-tu pas envie de percer le mystère ?

Non, ça me plaît comme ça. J’aime bien l’idée d’interpréter cette image comme le moment où quelqu’un procède à un rituel, qui se maquille à la façon des indiens traditionnels.

Toi qui as beaucoup voyagé, qu’est-ce que tu reproches et adores le plus en Belgique, comparé aux autres pays ?

Ah, c’est une bonne question. Hum…

(petite pause, moment de réflexion)

C’est compliqué de dire ça, parce que même en voyageant, on a pas tellement de recul par rapport à son pays et à sa région d’origine. J’ai parfois l’impression que la Belgique est vraiment un pays qui n’a pas de sens. C’est à la fois ce que je déteste et ce que j’aime le plus. Quand on vit à Bruxelles, alors qu’on vient de Liège, on doit se réinscrire dans plein d’organismes parce que l’administration est différente. On a plus la même mutuelle, etc… Fin, je considère cela comme une aberration administrative. Pour réparer un trou sur l’autoroute, il faut parfois deux ans ou plus. A Liège, les travaux de la place St Lambert ont pris 35 ans. La Belgique a également détruit son patrimoine. Bruxelles était une des plus belles villes d’Europe, aux alentours de 1910 et 1920, mais dans les années 50, ce que la guerre avait épargné a été détruite à coups de bulldozers par des élus bruxellois, pour construire des autoroutes intra-urbaines. Il y a vraiment une espèce de non-respect du patrimoine, ce qui est fou. On ne retrouvera pas du tout cela en Italie ou en France, où l’on défend avec ferveur tout ce qui est Église ou monument intéressants. Dans ces pays, ils ne penseront jamais à détruire ce qui touche à leur patrimoine, en tout cas l’envie sera moindre. Je trouve dommage qu’en Belgique, on se soit évertuer à détruire les villes et ce qui faisait leur beauté. C’est quelque chose qu’on vit toujours aujourd’hui. Si quelqu’un d’autre ne dit pas qu’une chose est bien, on aura du mal à dire de soi-même que c’est bien. J’ai signé sur un label français et on est venu me trouver en me disant : « Ah ouais, t’as signé avec un label parisien, alors ça veut dire que c’est vraiment bien ce que tu fais ! ». J’avais envie de répondre que je faisais cela depuis toujours. J’ai pas besoin d’un label français pour que ce soit bien. C’est un côté qui m’énerve et en même temps, c’est peut-être parce qu’on a pas un côté nationaliste. Ce qui est bon, c’est qu’on ne chante pas la Brabançonne à chaque fois qu’il y a un évènement dans notre vie ou qu’on doit inaugurer un rond-point. On n’est pas là à toujours crier : « Vive la Belgique ! ». Le fait qu’on soit un pays peu patriotique est le revers positif de la médaille.

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Je comprends ce que tu veux dire mais j’ai pourtant remarqué que quand il y a un match de foot, il y a tout un évènement incroyable qui se passe en ville. Alors que parfois, quand les syndicalistes essayent de mobiliser les gens pour des manifestations, il n’y a pas grand monde pour protester avec eux.

Tu as raison. L’engouement pour l’équipe de foot est quelque chose d’assez récent. Maintenant, les joueurs jouent mieux alors qu’avant ils jouaient comme des gros nuls. Ça change évidemment la donne. On est pas extrêmement patriotique mais on est par contre extrêmement individualiste en Belgique. A part pour l’équipe de foot, je ne vois pas en quoi les Bruxellois et Wallons sont vraiment fiers. Tandis qu’en France se dégage une intensive fierté d’être français. Au Danemark, les gens ont un drapeau danois sur un mât, dans leur jardin. Les Britanniques ont aussi une vraie fierté de la Nation. Nous on l’a moins parce que notre Nation est beaucoup plus petite et éclatée. Ce qui me révolte également en Belgique, c’est la difficulté à lancer des mouvements sociaux pour améliorer des choses.

Quand j’étais petit, j’étais stupéfait de voir qu’en Italie, chaque village avait son propre dialecte. Tandis qu’ici, on a tué la langue wallonne pour des raisons économiques vu que ça coûte trop cher d’enseigner une nouvelle langue. Je trouve ça dommage parce qu’apprendre une langue, liée avec ses propres racines, fait aussi partie de notre patrimoine culturel.

Oui bien sûr. Il y a comme une espèce de détestation de notre culture. Je pense que la porte est sans cesse ouverte aux cultures anglo-saxonnes et françaises. Ceci n’est ni bien ni mal. On adore se nourrir de tout ça mais parfois, on a des poètes incroyables comme Jacques Izoard qui sont complètement morts, méconnus et dans la clandestinité. Il y a des dizaines d’artistes extrêmement talentueux mais très peu reconnus par la Wallonie parce qu’ils ne fonctionnaient pas en France. Alors qu’en Flandre, on peut se rendre compte qu’il n’y a pas besoin d’être connu à Amsterdam pour faire son chemin en Flandre. Les Flamands seront heureux de voir quelqu’un de chez-eux faire des choses pour eux. Ils sont contents car ils en comprennent les subtilités. On retrouve cela aussi au Québec. Les Québécois sont hyper enjoués d’avoir des chanteurs québécois qui chantent en québécois et qui parlent aux québécois. Ils n’ont pas besoin que ça plaise à New-York ou Paris pour se dire que c’est bien. Ici, je sens souvent la nécessité, venant des media de masses, de nous montrer ceux qui arrivent à fonctionner dans des pays étrangers. Je trouve ça dommage. C’est peut-être le même phénomène, le même espèce de virus qui explique qu’on est capable de détruire nos villes comme on a pu le faire dans les années 50 et 60.

Quand tu dis que la Belgique n’arrive pas à mettre en valeur son patrimoine, ça me fait penser au cas de la Cathédrale de Liège.  Je la trouve magnifique sauf que…

Elle est toute noire à cause de la pollution…

Ce n’est même pas ça. C’est juste que des urinoirs sont postés juste à côte…

Oui oui, on peut pisser dessus quoi. C’est un beau symbole. Le patrimoine en Belgique, on pisse dessus.

(grand rire commun)

C’est une bonne et mauvaise chose.

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brunoaleas – Photos ©Alexis Docquier (Reflektor, le 01/12/16) / Interview faite le 01/12/16

Esperanza Spalding – Emily’s D+Evolution

J’aimerais écrire en lettres de feu cet article car Emily’s D+Evolution d’Esperanza Spalding est chaud chaud chaud !!!!

La première fois que j’ai découvert Esperanza, c’était dans un live du Tiny Desk, du temps où elle avait une coupe afro épique.
Après son troisième opus,
Chamber Music Society, je n’avais plus suivi ce qu’elle produisait. Quand un jour, une sainte envie m’est venue de me remettre à écouter ses chansons. Un pur enjouement ! Son dernier album représente une sublime fusion entre rock et jazz.

Produit par Tony Visconti (producteur de 13 albums de David Bowie), cette œuvre a reçu 4 étoiles sur 5 de la part du Rolling Stones Magazine.

Les chœurs et les multiples voix s’entrechoquent au turbulent premier morceau : « Good Lava ». Tout démarre en trombe et laisse place ensuite à « Unconditionnal Love », piste assez tranquille qui nous conte une certaine perception de l’Amour. J’interprète les paroles de cette dernière ainsi : « Les relations amoureuses peuvent souvent sembler de pénibles routines, changeons les normes. ».

Si j’ai pioché ces deux premières chansons pour les analyser, c’est pour illustrer les atmosphères diverses de Emily’s D+Evolution. Entre bruits tout aussi posés que bestiaux, l’ivresse instrumentale qui s’y dégage donne envie de s’intéresser à la discographie de l’artiste.

« Earth To Heaven », incontestablement, mon morceau favori, est tout à fait particulier. Débutant avec une cadence assez brute, le piano, lui, exécute une musique que l’on pourrait très bien entendre dans une quelconque salle d’attente. Survient ensuite un refrain qui me fait rêver. Une fois arrivé à ce même refrain, les musiciens jouent moins fort, l’ambiance se calme et la voix d’Esperanza s’impose, puis, se mélange à plusieurs cordes vocales. Tout s’entremêle pour former un véritable crescendo sonore de la part de la guitare, des voix et de la batterie.

Ultime album que j’ai savouré du début jusqu’à la fin, Emily’s D+Evolution symbolise une brulante caresse de 2016.

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Battle Royale

On ne présente plus la sommité qu’est Battle Royale. Ce film cultissime est aujourd’hui connu de tous. Si énormément de personnes ont eu l’occasion de visionner le film, vous devriez savoir qu’avant d’être un film, c’était un roman! Et après avoir été un roman, c’était un manga! Ca, ça nous intéresse. Alors ma mission chers lecteurs, est de vous expliquer en quoi le film et le manga diffèrent et pourquoi vous devriez vous intéresser à ce dernier.

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Découverte Rap : Les débuts de la Sexion d’Assaut

Qui n’a jamais entendu parler de la Sexion D’assaut ? Ce groupe de rap composé d’artistes très connus à l’heure actuelle (Comme Lefa, Maître Gims ou encore Maska pour ne citer qu’eux) a su se faire entendre dans le game* et est à présent le groupe dont le retour est le plus attendu dans le monde du rap. Malgré les tentatives de carrières solos assez critiquables de certains membres (comme Maître Gims ou Black M), l’espoir de retrouver un rap unique, qui leur appartient, suffit à faire vibrer les fans du groupe. En attendant leur retour prévu pour fin 2017, voire début 2018, avec l’album Le Retour des Rois, il est bon de se replonger dans les débuts fracassants de la Sexion. C’est pourquoi j’ai orienté ma loupe sur l’album 3eme prototype – Le Renouveau.

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Shabaka and the Ancestors – Wisdom Of Elder

En général quand je vois ce genre de nom apparaître sur Youtube, je clique… Et souvent je fais bien… En effet, le saxophoniste londonien Shabaka Hutchings et son groupe sud-africain sont ma découverte du mois !

A la première écoute, j’ai été plongé dans un monde où le jazz d’avant-garde british, sonnant comme un clavier Rhodes dans une rue de Camden Town, se mélange avec d’étranges forêts africaines aux allures vaudous enivrantes. Un parfum de Nouveau et d’Ancien se dégage. Certains sons rappellent étrangement l’album Bitches Brew de Miles Davis, quand le mystérieux chanteur Siyabonga Mthembu nous fait penser au grand Fela Kuti. Heureusement, les références sont subtiles, on ne fait que les imaginer car l’album est nouveau, frais et éclatant !

Le morceau « Joyous » en est un excellent exemple où le trio percussion-batterie-basse vient créer une nappe rythmique écorcée mais douce et herbeuse, parfaite pour les envolées de Shabaka et de son saxe ténor. Un morceau qui prend de l’ampleur au fil des minutes avant de doucement redescendre et atterrir confortablement.

C’est d’ailleurs le mot d’ordre de beaucoup de morceaux sur cet album : monter prendre de la force, s’assagir au fil des minutes (certains morceaux font entre 9 et 13 minutes), grandir et s’affirmer au final. D’où la Sagesse des Anciens ( Wisdom of Elders )…

Et encore une fois dans « The Sea », il ne suffit que de deux notes de basses pour partir sur la mer houleuse d’Afrique du Sud, dont les vagues prennent écho dans le son des cuivres. Il y a de ça, quand on lit que Shabaka est parti de Londres très jeune pour grandir dans les Caraïbes. Il traîne un gros bagage culturel derrière lui, et en veut visiblement plus avec cet album enregistré à Johannesburg.

Si je suis aussi imagé, c’est parce que j’écoute l’album au moment où j’écris à son sujet. Je l’ai écouté à beaucoup de sauce, que ce soit en jouant à Battlefield, ce qui améliorait mes performances (véridique) ou en apprenant à conduire, ce qui n’était pas vraiment une bonne idée… Pour en revenir à « The Sea », à 8:54 minutes, le batteur tape sur la cloche de sa cymbale, le saxophone sonne magnifiquement bien, le faux calme est envoutant et le percussionniste commence à son tour. Qui a dit que les Africains n’étaient pas dans le coup ? Voici de la qualité en tout point, tant en ce qui concerne l’enregistrement que les musiciens.

« Natty » et « Obs » sont aussi de très bons morceaux, très organiques.

Mais le morceau qui m’aura le plus marqué sur cet album avec « Joyous » est l’énormissime « Give Thanks » de 8 minutes qui est d’une force et d’une intensité rare ! Le batteur est épatant: il commence le morceau en jouant sur tout ce qu’il peut avec une organisation qui rappelle Antoine Pierre. Ce morceau est un déferlement violent de frappe et de saxophone qui grandit et vrombit comme un arbre fort et grand, poussant en dégageant tout les autres, lentement mais surement, incontrôlable… Un belle démonstration de ce qu’est la force de la nature. C’est peut-être un morceau et un opus que beaucoup de gens devraient attentivement et analytiquement écouter, en ce monde où tous ses aspects naturels et sauvages de la vie sont en train d’être détruits. Où l’on refuse également de tirer l’enseignement de l’Ancien, pour recommencer encore et encore les mêmes erreurs…

Pour ce qui est de Wisdom of Elders, tout est dit. Non pas que je rejette le Nouveau et que je vénère l’Ancien mais je prône la combinaison des deux au profit de l’avenir, tout comme cet album en somme, ainsi que ses 8 magnifiques musiciens. On dit que la prochaine grande puissance mondiale sera l’Afrique… J’espère que c’est vrai.

Lev.

Héritiers de Flume Part 2

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Une explication à ce titre est nécessaire pour le comprendre entièrement.
Des artistes se copient inconsciemment ou volontairement pour parfois créer leurs œuvres. Je n’écrirai pas au sujet du « plagiat », au contraire, j’aime utiliser plutôt le terme « hérédité ». De fait, depuis l’arrivé de Flume, c’est-à-dire en 2011, une panoplie d’artistes puise énormément de sa technique. Car il faut savoir qu’il a eu un véritable impact sur le monde de l’électro, non pas parce qu’il est juste un jeune musicien et producteur d’Australie, mais aussi parce qu’il a une signature sonore qui lui est propre. En d’autres mots, il a complètement réussi à façonner une nouvelle approche musicale. Les nombreuses particularités qui font toute sa « magie » apparaissent désormais chez d’autres DJs juvéniles.

Via un Pad, une guitare, un piano/synthé, Petit Biscuit offre des chansons électros qui instaurent une ambiance relaxante. Ayant commencé en 2014, Mehdi Benjelloun, âgé d’à peine 17 ans, détient déjà une certaine renommée sur la scène artistique.

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Odezenne Interview

Véritable phénomène de la scène musicale française, Odezenne a accepté sa première interview en Belgique avec JCCLM. Au café liégeois du Reflektor, Jaco et Alix ont dédié leur temps à SilverDave et DRAMA.

DRAMA : Comment qualifier votre musique en quelques mots?

Alix : On n’a pas de qualificatif à donner pour notre musique parce que c’est comme si on allait tout de suite restreindre notre champ de la perception. Tout ce qu’on conseille de faire au gens, s’ils sont curieux, c’est de taper Odezenne sur Google et de regarder les liens sur leur propre écran et de se faire leur propre avis sur ce que l’on fait.

DRAMA : N’avez-vous pas l’impression d’avoir trouver une signature sonore qui est vôtre avec l’album Dolziger St. 2 ?

Jaco : Je pense que la signature sonore on l’a depuis le début dans nos têtes, dans ce que l’on veut faire. Après, accéder à ses envies, c’est souvent pas réalisable instantanément. Il faut travailler et mettre en place des choses. Mais là, l’identité commence vraiment à ressortir beaucoup plus clairement sur nos sons d’aujourd’hui, surtout du fait que ce soit que de la compo.

Alix : Pour prolonger un peu ce qu’il vient de dire, j’ai en tout cas l’impression que c’est l’album où l’on a le mieux réussi à se mélanger dans ce qu’on a à apporter au groupe, chacun, individuellement, que ce soit en terme d’influence et de textes. Donc, je sais pas si c’est une signature, c’est un peu pompeux le mot « signature ». C’est la meilleure tentative de disque qu’on ait sorti.

DRAMA : OK. Santé. (les verres s’entrechoquent)

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DRAMA : Y a-t-il un message qu’il faut retenir à la fin de l’écoute de cet album ?

Alix : Non je crois pas. Nous on l’a fait sans arrières pensées, c’est-à-dire sans filets. Sans même savoir ni où l’on voulait aller ni si on allait y arriver. Je crois que l’album est à prendre comme il est. Je pense que c’est un album qui peut s’écouter d’un trait dans l’ordre où on l’a écrit et enregistré.

Jaco : Du côté de l’auditeur, le message, les moments, les souvenirs s’inscrivent de manière assez personnelle sur un album. Tu ne peux gérer ça en te disant qu’il y a « un message » car personne ne va le percevoir tout à fait de la même façon. Même nous, entre membres du groupe, je pense qu’on ne le perçoit pas de la même manière.

DRAMA : Ce dernier album en date a été enregistré en Allemagne. Trouvez-vous qu’il y a une grande différence entre l’attention que l’on porte à la culture entre l’Allemagne et la France ?

Jaco : On sait pas parce qu’on a passé beaucoup de temps à bosser sur ce disque. On avait un studio h24, du coup on y restait assez régulièrement. Ça nous bouleverse pas vraiment que les gens fantasment sur Berlin parce que c’est pas non plus « un musée d’Art contemporain à ciel ouvert partout ». C’est plutôt très calme et très apaisant. J’ai pas trouvé de musique berlinoise spécifique mais dans tous les bars ils passent du bon son.

Alix : Moi j’ai trouvé que ce qui sautait aux yeux par rapport à la France, c’est que les bars passent du bon son, comme ici. En France, c’est un plus NRJ et d’autres radios qui sont diffusées. J’ai découvert plein de bons groupes français en Allemagne dont Jacno. C’est improbable, j’aurai du le connaitre depuis bien longtemps. Ce qui saute encore aux yeux, c’est le côté un peu calme des rues. C’est une sorte de grand village. J’ai l’impression que c’est assez chelou parce qu’en même temps, t’as une rigueur, genre il faut pas traverser au feu rouge, ce qui fait qu’il y a pas un côté libertaire, où tout le monde fait ce qu’il veut mais les églises par contre, sont touchées par les graffitis.

Jaco : C’est un super endroit. Maintenant, on ira pas jusqu’à dire que c’est la musique électronique berlinoise qui a influencé le disque. C’est plus la vie au jour le jour, le froid, le grand ciel blanc.

DRAMA : Les clips de « Novembre » et « Chimpanzé » sont réalisés comme des mini-documentaires résumant pour le premier, une manifestation tournant au vinaigre et pour le second, la crise migratoire. Êtes-vous de ceux qui croient que la musique peut changer du tout au tout les mentalités ?

Alix : Moi je sais pas si la musique peut changer du tout au tout. Mais il faut que noter qu’en ce moment, je m’aperçois qu’en écoutant pas mal de disques de mecs qui chantent en français, je me lève le matin avec une phrase dans la tête ou je fredonne tout d’un coup l’après-midi. Je me rends compte vraiment ces derniers temps que quand tu chantes, tu dis des trucs que les gens impriment donc forcément, sans penser que ça soit de grand changements fondamentaux, ça fait son chemin. Pour ce qui est des images, c’est pareil. Ces clips documentaires, qu’on a fait avec Jérôme, c’était pour recoller au réel et il se trouve que c’étaient des crises. Je pense en effet que ça peut faire son petit chemin.

Jaco : Je pense que la musique peut changer la vie de quelqu’un donc elle peut, quelque part, changer la face du monde puisque quelqu’un peut changer la face du monde. Mais je pense pas qu’il faille l’affaire pour ça.

DRAMA : Comment ça ?

Jaco : Il faut pas que tu te dises que tu vas faire des morceaux pour toucher quelqu’un qui va changer le monde ou pour changer le monde. Mais il est au moins possible que la musique puisse changer quelqu’un.

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DRAMA : Revenons à Dolziger St. 2, est-ce que l’on peut considérer la chanson « Souffle le Vent » comme une ode à la vie ?

Jaco : Je sais pas du tout. C’est une chanson d’amour pour ma meuf mais qui dérive sur l’Amour en général.

Alix : Je vais peut-être mieux en parler que lui…

Jaco : Ouais, parce que j’ai du mal à parler de moi.

Alix : Autant il y a des morceaux qu’on chante et qu’on a écrit à deux, comme « Vodka », autant il y a « Souffle le Vent » que je n’ai pas du tout écris. Il y a des morceaux en gros, où on s’est invité respectivement. Le texte de « Souffle Le Vent » est arrivé comme ça et j’ai même pas voulu m’inviter dedans. Moi, en l’occurrence, c’est une chanson qui m’a touché presque d’une manière extérieure. Je sais pas si c’est effectivement une « ode à la vie » mais c’est un peu une espèce d’urgence, où il y a quelque chose à saisir. C’est sûr que c’est un baromètre où quand tu l’écoutes, soit t’es content, soit tu pleures. Ça dépend de si t’as fait de la merde ou pas dans ta vie. Tu vois ce que je veux dire ?

(rire)

Alix : Je ne sais pas tout exactement mais ça a un rapport avec la vie.

DRAMA : J’aime beaucoup les paroles.

Alix : Merci.

SilverDave : J’ai réécouté vos musiques ce matin, et je me disais que soit vous étiez cash et dégueulasses soit cash avec un petit coté sentimental et fragile. Fragile, non pas dans le sens péjoratif, mais plutôt doux, qui aime bien la vie, les femmes. Je me rends compte que parfois c’est assez crus.

Alix : Oui bien sûr. C’est aussi pour ça qu’on est parti à Berlin. L’idée c’était de se retrouver entre nous, à l’écart de tous les gens et de tout ce qui se fait. Et du coup, décrire au plus proche comme une photographie. Forcément, comme tout un chacun, ce qui nous touche d’abord dans la vie, ce sont les femmes et c’est aussi de temps en temps « la colère » mais encore « l’angoisse » ou « être heureux ».
Essayer d’être sans filets, c’est pas très évident. Il faut créer des conditions pour cela, en sachant que tu peux être sollicité assez souvent, ce qui te déconnecte du vivant.

Jaco : L’être humain a plusieurs facettes. On a par conséquent plusieurs facettes. On est pas foncièrement toujours dégueulasses, sentimentaux ou crus. C’est comme ça vient.

SilverDave : Justement. Il y a cette façon d’écrire qui est crue mais ça passe parce que c’est doux.

Alix : C’est peut-être pas si cru…

Jaco : Dans le fond, c’est pas si cru.

Alix : Il y a un côté « pas cuit » dans « cru ».

Jaco : Alors que c’est mijoté quand même.

SilverDave : C’est ça qui fait que ça devient de la poésie et que ça passe crème.

Alix : On essaye de « parler vrai » plus que « cru ». Je cogite pas pour essayer de dire quelque chose crument, j’essaye de le dire de façon vraie. C’est subjectif ce que je dis.

Jaco : Il y a un moment, certains disaient qu’on faisait du rap. On fait des chansons. Ce n’est pas une question de faire du rap ou autre, on s’en fout, on fait de la musique et pas de la menuiserie. C’est juste à écouter, t’appuies sur « play » et c’est tout.
Enlever l’attitude, c’est quelque part essayer d’être le plus honnête devant ta feuille. Ce n’est pas donner de mimiques, des si ou des la. Quand t’essayes d’écrire des textes un peu plus généraux que plein de gens peuvent écouter et que c’est indescriptible, si t’as encore l’attitude de te dire que tu n’es plus un rappeur mais un poète et que tu veux prendre l’attitude d’un poète, et bien t’as tout loupé. Il n’y a pas à chercher cela, ça viendra plus tard ou ça ne viendra jamais à toi. Ça ne viendra jamais. De toutes façons, on s’en fout. Ce qui compte c’est d’être le plus honnête devant ta feuille sans faire de démagogie. Dans le fond, on prend plein de textes de plein de gens et on est pas si dur que ça. Ni très cru ni très dur et de tout temps franchement.

SilverDave : OK. Je réécouterai avec cette vision là.

Alix : Oui mais tu as le droit d’avoir ton approche.

SilverDave : C’est toujours cool d’écouter une musique avec des a priori, une approche, puis de la réécouter et de s’en faire une toute autre idée.

Jaco : C’est peut-être toi qui a raison. Moi j’ai souvent dit qu’on avait la tête dans le guidon.

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DRAMA : N’avez-vous jamais penser faire des projets solos, chacun de votre coté, sans semer le chaos dans le groupe ?

Alix : Je pense que ça sèmerait le chaos parce qu’un groupe c’est un groupe. Fin, « semer le chaos » ça veut rien dire mais ça serait une véritable dislocation. J’ai même pas envie de faire de la musique tout seul, ça m’intéresse pas. Je ne pourrai pas. Je pourrais aller chercher des « beatmakers » mais à la base et jusqu’à maintenant, on se considère plus comme un groupe que comme un groupe de musique. On aurait pu ouvrir une pizzeria, un bar, une galerie, une bibliothèque, pourvu qu’on fasse des choses ensembles de manière imaginative et créative. C’est ça qui nous lie, et pas tellement la musique.

Jaco : Si on avait voulu faire de l’argent, on aurait clairement fait autre chose que de la musique. Ce n’est pas une histoire d’intérêts, ça serait juste moins bon de manière pragmatique.

Alix : Il est possible que ce soit faisable après la vie du groupe mais pas pendant.

Jaco : J’aurai pu partir en solo plein de fois parce que je cherche souvent pour l’inspiration, pour pouvoir amener le concentré dans le disque.

Alix : On est pas du genre à être dans trois groupes. Ça prend trop de temps !

Jaco : Une fois que t’as bien travaillé ton groupe, pourquoi essayer de partir en solo ? Pourquoi ne pas trouver un autre système, une autre aventure avec les mêmes gens pour aller autre part et faire autre chose ? Ça m’intéresse plus de faire autre chose accompagné de gens avec qui je suis, plutôt que de refaire la même chose avec d’autres gens.

Alix : C’est assez bizarre parce qu’au final personne ne fait vraiment la musique qu’il a envie de faire.

Jaco : Ouais mais la situation dans laquelle je me situe, me permet de faire la musique que je veux. On est dans ce casse-tête mais moi, quand je suis dans ma piaule et que je fais ma musique, je me préoccupe pas d’une quelconque carrière solo et du coup, je fais ce que je veux.

Alix : Absolument. Si j’étais tout seul, on ferait pas exactement ce que l’on fait maintenant. Mais en même temps, je suis encore plus content de découvrir des nouveautés dans notre groupe. Même moi parfois je découvre Odezenne et c’est cool.

Jaco : Je vais expliquer ce qu’Alix voulait dire par le fait que chacun ne fait pas la musique qu’il veut.
On fait tout pour le centre. Le centre c’est ce disque, c’est le sujet. Alix, Matia et moi, on va donner ce qu’il y a de mieux pour le sujet. Sans se la raconter, ce sujet va être magnifique pour nous. Ce sera toujours mieux que si chacun donne sa meilleure copie. C’est beaucoup de compromis de travailler à trois sur un même sujet parce que parfois, tu dois lever ou enfoncer un peu plus le pied pour que le sujet en lui-même soit en l’air. C’est comme Aimé Jacquet disait à Cantona : « Tu es le meilleur joueur mais l’équipe est meilleure sans toi. ». Humainement, sans démagogie, et dans ce qu’on vit comme amitié, ça te met à ta place parce que tu as vite fait la tête qui part, surtout dans ce que l’on fait. Ce n’est qu’une illusion. Hier, on a joué devant 1500 personnes à Paris, c’était la folie mais c’est un métier de forain. Après, on a pris la route, on est arrivé, on a déchargé. Il faut prendre en compte l’envers du décors et garder les pieds sur terre. Bref, soudé c’est mieux, tout seul…
T’es tout seul et quand t’as plus l’inspi, tu fais quoi ?! Faut bien manger.

DRAMA : Il y a bien Nekfeu qui arrive à faire de supers choses en solo.

Alix : Ouais mais on ne fait pas du tout la même vie. Il y a une différence. Nous on est vraiment dans une optique de groupe. On n’est pas dans la « punchline », les performances textuelles, les attitudes. Je dis pas que ce que l’on fait est mieux, c’est juste qu’on serait pas épanoui dans ce que je viens de citer. J’aurai aucun épanouissent personnel à essayer de développer une carrière solo. Rien que d’y penser, ça me fait chier. C’est limite si je me bats pas chaque matin pour qu’Odezenne puisse être diffusé. C’est peut-être plus pour faire plaisir à mes potes comme eux aussi peuvent le faire. On fait les choses pour les autres, c’est vraiment une autre approche. Il n’y a rien d’autocentré là-dedans.

DRAMA : C’est beau…

Alix : Ah mais attention, je suis même pas en train de te dire que c’est beau. C’est juste comme ça.

Jaco : C’est comme ça et un dollar c’est un dollar. On est sur le qui-vive, on regarde tout et elle est là la différence avec Nekfeu, c’est qu’il n’est plus à un dollar près. T’es entre nous, t’es là… On est dans le bunker.

(rire)

DRAMA : A quoi on doit s’attendre pour le prochain album ?

Jaco : Peut-être rien.

(rire)

DRAMA : « Rien » c’est déjà…

Jaco : Peut-être que dalle alors.

DRAMA : Aaaah.

Jaco : Nan mais il faut déjà que ça vienne et que ça nous plaise. Déjà on va d’abord se reposer et finir la tournée. Là ce qu’on fait c’est l’équivalent de 3 ans de marathon en sprint et il faut se reposer un peu. Il faut dépresser le citron.

Alix : C’est vrai qu’on met tous ce qu’on a pour chaque disque sans se dire qu’il y aura une suite, ce qui fait que c’est compliqué de parler d’une suite. Je ne veux pas faire d’effet d’annonce en disant que Dolziger est notre dernier album mais en même temps, si plus rien ne se fera par après, ça sera le dernier.

DRAMA : Il y a pourtant « Matin » qui est sorti.

Alix : « Matin » c’est autre chose. C’est la réalisation de son clip documentaire qui nous a poussé à sortir cet inédit. On avait décider de pas mettre cette chanson dans l’album parce que ça collait pas à l’esthétique de Dolziger mais c’était aussi un morceau qu’on aimait bien. Il a trouvé des images, ça a « matché » tout seul. On a pas sorti « Matin » pour teaser un album. C’est vraiment pas ça le délire.

Jaco : Je pense qu’on a sorti Dolziger il y a tout juste un an. Ça se digère, ça se défend. Pour l’instant on a rien. On a l’intermittence.

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DRAMA et SilverDave – Photos ©SilverDave (Reflektor, 18/11/16) /Interview faite le 18/11/16

La Folle Histoire de Max & Léon

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Le Palmashow débarque au cinéma…Et putain ça fait du bien !

Attention ! Les mots qui vont suivre, sont le reflet de la pensée d’une personne ayant de profonds griefs envers le cinéma français en général.

Plus la peine de présenter Gregoire Ludig et David Marsais. Le duo comique révélé par Internet a su se montrer au fil de ses dernières années plus que présents sur les réseaux sociaux et les chaînes télés. Bien qu’aujourd’hui ils soient encadrés par des groupes aussi importants que C8 et Canal+, cela ne les a pas empêché d’imposer au yeux du public une forme d’humour tout aussi populaire et captivante, à coup de sketchs et de vannes marquantes et fraîches.

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