Battle Royale

On ne présente plus la sommité qu’est Battle Royale. Ce film cultissime est aujourd’hui connu de tous. Si énormément de personnes ont eu l’occasion de visionner le film, vous devriez savoir qu’avant d’être un film, c’était un roman! Et après avoir été un roman, c’était un manga! Ca, ça nous intéresse. Alors ma mission chers lecteurs, est de vous expliquer en quoi le film et le manga diffèrent et pourquoi vous devriez vous intéresser à ce dernier.

Tout d’abord, un synopsis rapide pour ceux qui auraient la mémoire courte: dans un futur proche, la glorieuse nation japonaise connait une grande vague de délinquance, 800 000 élèves refusent d’aller en cours et font n’importe quoi. Les adultes terrifiés votent la loi Battle Royale. Chaque année une classe de lycéens est sélectionnée aléatoirement et tous les élèves se voient forcés de s’entretuer sur une ile déserte, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul survivant. On suivra donc Shuya Nanahara, un fan de rock qui devra survivre à ses propres camarades.

La première chose que l’on remarque en comparant les deux œuvres, c’est que du point de vue de l’histoire et du déroulement des évènements, elles sont quasiment similaires! Et ouais les gars, un vraie et fidèle adaptation! Évidemment, ce n’est pas avec un film d’une heure trente que l’on va couvrir avec précision l’histoire de chacun des personnages mais c’est quand même du beau travail. Grâce à cela, vous ne serez pas dépaysés et franchement, vous prendrez grand plaisir à revoir vos scènes préférées en format dessiné.

Cependant, je dois vous avouer une chose: je n’aime pas trop le style de dessin du mangaka, Masayuki Taguchi (qui n’a jamais rien fait d’autre, comme quoi…) Les visages ne sont ni réalistes ni stylisés, le chara-design laisse un peu à désirer. On aurait vraiment voulu un peu plus de finesse dans les traits très bruts de l’auteur. Mais cette brutalité, qui est certes une faiblesse dans une vision esthétique, est un atout total dans les scènes d’action et si vous pensiez que le film était violent, mes petits amis, vous allez peut-être vous repositionner en voyant l’incroyable brutalité de certaines scènes. Censure = zéro, on nous montre toute l’action sous l’angle le plus horrifique possible. Une balle dans la tête? Cervelle everywhere! Un Viol? Les hentais tentacules ont plus de tact! Là où parfois le film donnait l’impression que les balles étaient en caoutchouc, le manga nous rappelle la fragilité du corps humain à chaque coup tiré. Le rythme bien plus lent du manga rajoute toute une sensation d’oppression et de peur. Cette angoisse manquait justement au film où l’on assiste presque à une bataille directe.

La plupart des personnages ont bien sur été simplifiés dans l’adaptation cinématographique, sans que leurs personnalité ou leur profondeur n’en pâtisse. Mais certain personnages, surtout les antagonistes, ont subit un bon nombre de modifications. Pour des facilités de compréhension, j’appellerai chaque personnage par leurs particularités ou leur objet fétiche: Le taré/mitraillette (Kiriyama Kasuo), Fille serpette (Soma Mitsuko) et GPS (Sugimura Hiroki).

Madame serpette: c’est une antagoniste de premier ordre dans le manga! Elle a quelques bonnes scènes dans le film mais pas la moitié de ce qu’elle aurait pu avoir. Avec une backstory complètement dérangeante, elle représente tout le pouvoir de la sexualité et tous les extrêmes du sexe utilisé à des fins sournoises. Mieux dessinée que les autres, assassin sans aucune pitié, elle vous glacera le sang. Frisson garanti!

GPS: Alors lui, il ne ressemble en rien à la version du film. Le film n’a conservé que la quête de sa bien-aimée autour de l’île mais ce qu’ils ont omis de préciser c’est que cet homme est… Un expert en arts martiaux, surpuissant et capable de déraciner un arbre d’un simple coup de poing!!! Oui on comprend tout de suite qu’il a été coupé pour des raisons de réalisme et même dans le manga, il fait une sacrée rupture avec le reste de ses camarades. Néanmoins, chacune de ses scènes d’action sont carrément funs et exagérées, vous rappelant vos films préférés de Bruce Lee.

Le taré/ mitraillette: dans le manga, il n’est pas là par choix, c’est vraiment un élève de la classe sélectionnée. Il n’est pas du tout sadique ou cinglé comme dans le film… Par contre son tableau de chasse est peut-être encore plus impressionnant dans le manga! Et oui, ici il ne s’agit pas d’un sadique fan de tuerie mais d’un surdoué en tout, une espèce de demi-dieu taciturne et absolument sans pitié. J’aime bien le surnommer « Terminator » et pour une bonne raison. Dans le film, c’est un gamin qui s’amuse, tandis que dans le manga c’est un vraie machine à tuer, instoppable, qui vous traquera sans relâche et vous tuera avec perfection, avec juste le nombre de balles nécessaires, et il le fera sans hausser un cil…

Enfin, le professeur perd toute la dimension émotionnelle qu’on essaye de lui procurer dans le film, sans aucune pitié, c’est lui le vrai sadique. Ne vous attendez pas à ressentir un once de compassion pour ce personnage.

Au final, chaque version est d’une ampleur similaire dans son modem respectif: un culte intemporel, choquant nos mœurs en jubilant. Si vous avez aimé le film et que vous adorez les mangas gores et traumatisants, foncez à la librairie!

Cymophan

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