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Pinocchio

Quel dommage de ne pas avoir vu Pinocchio au cinéma ! Je m’imaginais déjà aux Grignoux. Après avoir bu ma bière au café hipster. Avant de m’embarquer dans un monde fantaisiste.

Le livre de Carlo Collodi (1881) voit encore une adaptation sur grand écran ! Ma curiosité est plus forte que moi. Si elle n’est pas diffusée en salle, je ne me prive pas de la voir dans mon salon. Je suis de nouveau face à un Geppetto construisant une marionnette. Un pantin qui prend vie. Il se nomme Pinocchio et désire devenir un véritable petit garçon.

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La dure à cuire #27

Twelve Foot Ninja

Je prie chaque nuit pour que Twelve Foot Ninja nous livre un troisième album. Cette cover démontre à quel point le groupe déchire encore parmi les bandes metal. Le kitchissime « Stuck with you » (1986) est très bien adapté aux sonorités imprévisibles des Australiens.
Avouons que leur son devient reconnaissable… Une signature mortelle !

Squid

Les Anglais et leur manie à se différencier des autres groupes rock. Squid n’échappe pas à la règle. Une voix loufoque voguant sur des percussions et une guitares dynamitées. Loin d’être aussi extrême que black midi, le quintet fait parler ses instruments via divers effets.
Une scène underground anglaise qui se nourrit toujours plus.

Tamar Aphek

Dans le désert, on danse sous une ambiance presque Mars Volta, proche de PJ Harvey. Tamar Aphek, artiste israélienne signée sous le label bruxellois EXAG’ RECORDS, compte nous balancer un premier album (titre et date de sortie encore inconnus). Le temps de patienter avant de voyager au Moyen-Orient.

Naked Passion

Il s’en passe des choses au Koko Studio ! Un endroit qui voit les nouvelles générations rock défiler : It It Anita, La Jungle, Lysistrata, et Naked Passion. Ces derniers colleraient à l’affiche d’un VALEERO ou d’un Coyote Melon. De quoi bouger le cul des Liégeois pendant encore longtemps !

FITZ ROY

FITZ ROY est de retour avec une fausse berceuse. Trompeuse car sauvageonne. Malfaisante car emplie de rage. Pas besoin d’en ajouter plus. Mettez le volume à fond !

DRAMA – Illustration ©Visualamnesia

LA POIVRE ET SEL #2

La Poivre et Sel est un podcast, une analyse de l’actualité culturelle. Nous suivons 3 volets, c’est-à-dire, un focus sur les médias, l’art asiatique et la musique. Bonne écoute !

–Des sorties d’albums à ne pas rater (par.sek, Hanni El Khatib, Odezenne)
Skins par Noémi Valle
The K.

 


Générique The Hype – « Fuck U »

Tracklist
Hanni El Khatib – ‘Stressy’
Odezenne – ‘Hardcore’
Yusuf / Cat Stevens – ‘Wild World’
The K. – ‘Everything Hurts’

Par.Sek Interview

Dès 2017, Simon devient la tête pensante de Par.Sek. Marion le rejoint ensuite à la basse, tout comme Corentin aux percussions. Désormais, le chant de Simon enrichit les compositions electros de la bande. Découvrons l’univers chaleureux de ces Français souhaitant embrasser la pop ! Le groupe nous offre également la diffusion du clip « GALERE » en avant-première. Quel honneur !

Vos premiers morceaux expérimentent diverses sonorités.
On dirait que vous vous lancez plusieurs défis au niveau de vos compositions.

Simon : Le premier album était plutôt un album de recherche. J’étais encore seul dans par.sek à ce moment-là. J’avais juste demandé à Marion d’enregistrer des lignes de basse. L’idée était de me laisser aller dans mes envies. Les compositions ont été très orientées par des « erreurs » dont je m’inspirais pour continuer à composer, car je ne connaissais pas encore très bien les outils que j’utilisais. Je m’attendais souvent à autre chose que le résultat sonore que je trouvais. Plutôt que de chercher absolument à retrouver mon idée initiale, je laissais ces hasards et ces choses inattendues guider la suite des compos. Le seul « défi » que je me suis imposé a été de créer quelque chose de différent de ce que j’entendais dans la musique que j’appréciais à cette époque. Je désirais de travailler sur la surprise, les changements brutaux de rythme, d’ambiance sonore, et ne pas me poser de limites en termes de composition.

Etes-vous toujours dans une perpétuelle recherche de nouvelles sonorités ou avez-vous trouvé votre style ?

Simon : Aujourd’hui, je pense qu’on a trouvé un style qui nous correspond, en effet. Cela dit, ça n’empêche pas d’être toujours en recherche de nouveauté en matière de rythme et de son. On garde toujours une porte ouverte à l’utilisation d’une autre gamme de son, à l’inspiration d’autres styles musicaux dans lesquels on va piocher ce qui nous plaît sur le moment pour l’insérer dans les nouvelles compos. Se garder une possibilité permet d’être toujours en évolution, ce qui nous paraît très important dans notre pratique de la musique. En plus, découvrir de nouveaux champs d’exploration permet de revenir sur les compos finies qui ne sont pas encore sorties, de les emmener plus loin à chaque fois qu’on a envie de revenir dessus. Mais bon, à un moment, il faut quand même savoir s’arrêter et fixer ce qui a été fait pour pouvoir avancer sur autre chose. Globalement, ce rythme de création est plutôt guidé par nos envies, et on a souvent envie d’avancer vers le futur, de créer du neuf, pour notre plaisir personnel, beaucoup, parce qu’on ressent que c’est vital de se renouveler.

Marion : Comme le style a pas mal évolué depuis le début en passant de l’instrumental à la chanson, j’ai l’impression que, même si on est plutôt fixé maintenant, on est assez libre de revenir sur le style plus instru et expé, si l’envie nous prend.
D’ailleurs, on n’a pas abandonné les anciens morceaux, car on continue à les jouer en live. Ce qui est assez chouette pour changer d’univers.

Pourquoi avoir décidé d’inclure le chant dans votre EP prévu pour septembre ?

Simon : L’idée initiale du groupe Par.Sek, c’est de créer un pont entre musique expérimentale et musique pop, de décider de ne pas faire de distinction. Avec Marion, on est allé en fac de musicologie. Là-bas, on nous apprend qu’il y a en gros, la musique savante d’un côté, et la pop de l’autre. Ce qui est un peu tristoune comme vision de la chose. Pour moi, ce sont des musiques qui s’appuient sur des ressorts différents, mais qui utilisent chacune un langage très complet, même si ce n’est pas toujours le même. Un des outils hyper importants de la pop, ce sont les paroles. Après le premier album, qui se situe dans un paradigme plus expé, on s’est dit que ce serait chouette d’aller voir ce qu’on pouvait trouver dans une musique plus pop. Et d’entamer ce geste avec l’ajout de paroles, sur des mélodies simples, comme on entend dans « GALERE ». Au fur et à mesure des EPs, d’albums, etc. On va essayer de trouver le point de rencontre, pile au milieu, entre ces deux « mondes » musicaux, qui sont quasiment des manières de voir l’art pour certains. Donc on oscille autour du point central, et on essaie de se rapprocher. Après, il faut admettre qu’on a pris goût à la chanson. Franchement, c’est super agréable à faire, et plus simple à partager en soirée.

Marion : Souvent, on se dit que c’est étrange parce qu’en dehors des gens qui viennent nous voir en live, personne n’est vraiment au courant de l’évolution pop de Par.Sek. Alors je trouve que faire un EP avec du chant, c’est aussi l’occasion de montrer cette nouvelle facette.

L’ajout de paroles à vos morceaux donnent moins d’espace et de liberté à vos instrus ?

Simon : Un peu, quand même. Le fait qu’il y ait moins d’espace pour l’instru se sent beaucoup dans « GALERE », où il y a vraiment peu de place pour la musique instrumentale d’une manière temporelle, et aussi peu de place pour la complexité musicale. Mettre des paroles, ça cadre toujours un peu, surtout qu’on voulait pouvoir les chanter, qu’elles soient rythmées,… Si c’est trop complexe, on en perd le sens à mon goût. Mais c’est une liberté et un espace qu’on compte retrouver dans nos prochaines compos. On la retrouve déjà un peu dans l’EP qu’on sort en septembre.

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A l’écoute de « GALERE », on réalise que l’humain peut aller jusqu’à construire des navettes spatiales mais est parfois incapable d’avouer ses sentiments.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire une chanson pareille ?

Simon : Il y a dans « GALERE » une volonté de raconter ça, en effet. Plus précisément, que ces choses que l’on construit, on les fait souvent aussi pour s’adresser aux autres, que ce soit nos proches ou le monde tout entier.
Il y a des gens qui choisissent de faire une carrière incroyable. D’autres qui veulent acheter des choses qui les feront briller, ou amasser énormément d’argent pour en faire profiter leurs proches. Puis, il y a les cadeaux qu’on s’offre, aussi. Tout ça, je le vois comme une multitude de manières de faire du bien aux gens qu’on aime. Ou bien, c’est une recherche de reconnaissance, mais je pense qu’on veut être reconnu parce qu’on aime l’autre, de base, et qu’on veut donc avoir de la valeur à ses yeux. En gros, les paroles, c’est « je parle à mes objets, mais ce que je vise n’est pas de leur parler à eux, mais aux autres ». Je ne sais pas si c’est de mauvais goût de faire une explication de texte comme ça !
Nous, on fait des objets musicaux, parce que ça nous permet de parler à des gens, de partager avec eux. On n’y arriverait peut-être pas juste en les croisant dans la rue, ou n’importe où, parce que c’est galère. Il y a plein de trucs qui rentrent en compte : le temps qu’on a, la timidité, les névroses, les galères en tout genre, qui font qu’être en société des fois, c’est compliqué.
Tout ça amène parfois à faire des choses qui ne sont pas si bonnes pour les autres en voulant leur parler. Par exemple, Elon Musk, pour parler à l’humanité et lui dire qu’il l’aime, il a décidé qu’il allait envoyer 32 000 satellites dans l’espace.
Je suppose qu’il voit ça comme un gros gros, gros, gros cadeau. Mais bon, au final, ça fait quand même un peu trop de satellites. Il y a plein de choses comme ça qui se font dans le monde.
Après, on ne peut pas se placer en juges et déterminer qui a raison ou qui a tort. Même si on a souvent notre avis sur la question, on doit très souvent se tromper. Alors, on n’a pas parlé d’Elon Musk, ni de personne d’autre dans la chanson. Juste de nous pour ne pas trop se mouiller.

Corentin : Et puis, d’un point de vue sociologique, j’ai l’impression que la pudeur physique et verbale caractérisent de plus en plus nos échanges... Même si les signaux sont parfois contradictoires entre la volonté de se dévoiler aux autres et la peur de se montrer tel qu’on est. Et si rompre cette pudeur commençait par en faire le constat publique ?

Depuis des années, on assiste à la démocratisation de l’électro. Il existe même de sérieuses études concernant la rave party ! Quant à Flume, il s’allie aussi bien à Beck qu’à JPEGMAFIA. Aujourd’hui, en tant que musicien, désirez-vous créer la surprise ?

Simon : C’était un des objectifs du dernier album. Mais je trouve qu’il est trop difficile. Il y a beaucoup trop d’infos qui nous arrivent de partout pour pouvoir surprendre qui que ce soit. Surtout en musique électronique, comme tu le dis, il y a tellement choses différentes et excellentes de partout…
Aujourd’hui, ce que je voudrais, plus que créer la surprise, c’est créer un sentiment de liberté. Ce qu’on peut ressentir, quand on se dit qu’on peut faire ce qu’on veut musicalement parlant, et plus globalement en créant de l’art. C’est vraiment de la liberté qui fait de mal à personne, et qui est assez infinie. Je pense que je voudrais transmettre ça aux gens qui écoutent ce qu’on fait.

Marion : Pour ma part, plus que la surprise, j’aime l’idée de pouvoir toucher les gens, et les faire oublier un peu leur galère du quotidien. Ou même pouvoir prendre du recul dessus. Je ne sais pas trop si on y arrive mais c’est en tout cas ce que je ressens dans ce que j’écoute, et ce que j’espère pouvoir transmettre aussi.

Corentin : Tous ces mélanges sont super. Je me demande ce qui va naître de ces croisements de plus en plus fous et rapides entre les genres. Par rapport à la surprise, en tant que musicien, on cherche aussi à atteindre une forme de sincérité. Dans la composition, ce qui est parfois impalpable, mais aussi dans le texte. Je crois que le Graal est de se surprendre soi-même, en réussissant à aborder des sujets qu’on redoute ou qui nous paraissent hors de portée des mots qu’on imagine. C’est un chemin de prise de conscience et d’assurance.

Pour ce qui est de la France, elle a toujours été une terre sacrée pour l’electro (Justice, Daft Punk, SebastiAn, Mr. Oizo, etc.). Actuellement, certains groupes mêlent de plus en plus la langue française à des sons très surprenants. Entre Odezenne, Bagarre et Flavien Berger, avec qui prendriez-vous un verre ?

Simon : J’irais bien prendre un verre avec Flavien Berger. J’ai eu une grosse phase Flavien Berger, où je l’écoutais en boucle. Je trouve qu’il est très touchant. Je suis assez fasciné par sa musique. En plus, je serais trop intimidé pour aller prendre un verre avec un groupe entier comme Bagarre ou Odezenne. Ca fait plusieurs personnalités à rencontrer d’un coup. Je suis plus à l’aise avec une seule personne.

Marion : Même si je pense aussi qu’un groupe est bien plus intimidant, je choisirais de boire un verre avec Odezenne. Leur musique me touche beaucoup, dans leur sonorité et leurs paroles. C’est peut-être un des groupes dans lequel je me suis le plus plongée récemment.

Corentin : En soit si tout le monde veut faire la teuf, je suis preneur.

Pour terminer, j’ai une question trop importante à poser.
Simon, serais-tu le fils caché de Damon Albarn (Blur, Gorillaz) ?

Simon : C’est une question extrêmement flatteuse ! (rire)
Je demanderai peut-être à mes parents, mais je ne crois pas. Enfin, ce serait un sacré choc, sous tout point de vue !
En vrai, Damon Albarn est quelqu’un de très inspirant, musicalement, et dans ce qu’il représente. Via sa musique, il transmet ce sentiment de liberté dont je parlais. C’est très beau.

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DRAMA – Bannière logo ©Clémentine Stfkn / Photo ©Intza Bagur

Radiohead et la quête de vérité

Et si nos vies se résumaient à une recherche perpétuelle de la vérité ? Comprendre notre entourage, nos sociétés, nos choix et décisions. Difficile d’échapper à cette envie de découverte. Comment ne pas goûter à de nouveaux horizons ? Quel qu’il soit, l’humain évolue et apprend à chaque étape importante de son existence. De ses premiers pas à son dernier souffle. 

Le monde a soif de connaissance.

Tel est le slogan du webzine. Il n’a rien d’anodin.

Dans le monde culturel, Radiohead attire toujours ma curiosité. La bande se réinvente d’année en année. Elle est vite devenue une référence tant elle expérimentait le rock et l’electro. Suite à quelques écoutes, ma quête de vérité commençait après l’adolescence. Je m’amusais à décortiquer In Rainbows (2007). Le premier album vendu sur Internet, sans maison de disque intermédiaire et à prix libre. L’opus nous invite dans des noyades fuzz, nous sert des boucles électroniques et des échos quasiment fantomatiques. Une œuvre émotionnellement bluffante. Je croyais ensuite en une certaine conviction : Radiohead battait à plate couture les groupes que j’avais l’habitude d’écouter. Il est rare de ne pas être surpris en savourant leur discographie.

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Une évidence frappe alors à l’esprit. Leur jeu des codes musicaux et leurs compositions imprévisibles prouvent qu’un groupe peut survivre à travers le temps. Derrière eux se dresse une flopée de musiciens animés par des flammes créatrices. Radiohead souffle un vent d’espoir. Les nouvelles générations d’artistes ont l’opportunité de se dépasser en les contemplant.

Pourquoi se contenter d’admirer ?

Relevons de nouveaux défis. Radiohead inspire et inspirera la musique moderne.

Mes certitudes peuvent disparaître à tout moment. Au final, personne ne détient la Vérité. Thom Yorke ne prends d’ailleurs aucune responsabilité afin de la répandre. Il enrichit ses morceaux de ses névroses. Il ne détourne pas les yeux quant à notre condition d’esclave d’une culture d’écrans. Il perçoit la musique comme échappatoire. Le point le plus important à ses yeux. Le bilan le plus essentiel à mes yeux.

Je pense qu’aucun artiste ne peut prétendre avoir accès à la vérité ou à une version authentique d’un événement.
Mais évidemment, ils ont des moyens légèrement meilleurs à leur disposition puisqu’ils ont leurs arts pour amplifier tout ce sur quoi ils veulent écrire. Ils ont la musique. -Thom Yorke

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En avant

Depuis 1995 avec le cultissime Toy Story, Pixar trône comme l’un des géants de l’animation occidentale. Filiale de Disney, la compagnie à la lampe a su se démarquer grâce à son style inimitable. On ne compte plus les films cultes signés du nom de la société. Les Toy Story bien sûr, mais aussi nombre d’autres pépites comme Là-haut, Wall-e, Vice-Versa, et bien d’autres.

Comme chaque année, nous attendions avec impatience la sortie du nouveau Pixar. Mais celui-ci serait loin d’émerger dans un contexte facile. La crise sanitaire ayant tué tout espoir de marketing dans l’œuf, En avant souffrirait aussi de son héritage. Les trois précédents films de la société (Coco, Les Indestructibles 2 et Toy Story 4), étant considérés comme parmi les meilleurs films d’animation de la décennie.

Mais les surprises existent et nous sommes chez Pixar.
Ce dernier film mérite donc un intérêt certain.

En avant de Dan Scanlon raconte l’histoire de deux frères, Ian et Barley, vivant dans un monde de fantasy qui a évolué vers une société moderne. La magie, autrefois omniprésente, a quasiment disparu. Mais c’est sans compter le père des deux héros, décédé, qui a laissé à ses fils un cadeau : un bâton capable de le faire revenir à la vie. Ian, doué de magie, est le seul à pouvoir l’utiliser. Mais son manque de confiance l’empêche d’effectuer le sortilège, qui ne fonctionne qu’à moitié.

Plus que jamais décidés à retrouver leur père, Ian et Barley se lancent dans une aventure fantastique, déterminés à effectuer le reste de l’incantation.

Au premier abord, l’œuvre pourrait avoir l’air d’un énième film d’animation surrythmé, puéril, n’abordant des thématiques profondes dans l’unique but d’avoir un semblant de niveau de lecture. Mais si on fait l’effort de s’y plonger, de se laisser bercer par l’histoire et de mettre de côté tout apriori, En avant a de grandes qualités qui méritent d’être énumérées.

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Tout d’abord, comme pour la plupart des Pixar, le film jouit d’une bande-son mémorable, parfaitement en accord avec les émotions suggérées. Mêlant contemporain et classique, elle est en parfait accord avec tout le reste de l’histoire. Son univers, sa morale, ses personnages, son identité. Certains morceaux sont des chefs-d’œuvre à eux seuls. Comme « New Ian » ou le sublime et significatif « Carried me with you » de Brandi Carlile.

Ensuite, le développement des héros et de l’univers dans lequel ils évoluent est construit avec une beauté orchestrale. Certes Ian et Barley n’ont ni l’originalité d’un Wall-e, des héros de Vice-Versa, ni le charme discret de Carl Fredricksen, emblème de Là-haut. Mais ils ont un développement touchant. Leur évolution, liée à leurs défauts, est en parfait accord avec tous les autres éléments de l’œuvre, menant à une excellente cohésion.

Et pour finir, la fin. Dans ce domaine-là, Pixar n’en est pas à son coup d’essai. La seule critique universelle qu’on pourrait faire aux « fins à la Pixar » est leur trop-plein. Leur manque de discrétion. En avant n’échappe pas à la règle. Ses dernières minutes pourraient prodiguer une certaine indigestion, tant elles sont denses. Sans que cela n’altère leur qualité.

On reconnaît un bon film à sa conclusion. Car c’est là qu’est synthétisé tout l’esprit de l’histoire. La fin de ce film illustre de manière claire et synthétique sa structure et sa morale : regarder en arrière pour aller… en avant.

En bref, En avant n’est pas un chef-d’œuvre. Ce n’est pas un Wall-e, un Là-haut, ni un Toy story.
Mais il demeure un Pixar dans toute sa splendeur, avec son lot d’éléments qualitatifs. Il respecte également les marques d’un métrage inoubliable : une grande cohérence et une bonne construction. Même s’il n’est pas aussi excellent que certains de ses prédécesseurs,
En avant mérite de traverser le confinement pour être vu en salles, une fois tout cela terminé.

Lou

LA POIVRE ET SEL #1

La Poivre et Sel est un podcast, une analyse de l’actualité culturelle. Nous suivons 3 volets, c’est-à-dire, un focus sur les médias, l’art asiatique et la musique. Bonne écoute !

–Le dernier album de The Strokes
–2 animes à découvrir par Pierre Reynders
Glass Museum

Générique The Hype – « Fuck U »

Tracklist
The Strokes – ‘Why Are Sundays So Depressing’
Last Dinosaurs – ‘Flying’
Cloud Nothings – ‘No Future / No Past’ (dédicace au Covid)
Glass Museum – ‘Iota’

Caballero & JeanJass – High & Fines Herbes

Adieu le CSA. L’émission High & Fines Herbes est de l’entertainment pur et dur. Enfermés à Barcelone, 6 rappeurs doivent passer 6 épreuves planantes afin d’élire le Poumon d’Or. Un concept qui fait très américain. Un délire provenant bien sûr des cerveaux de Caballero et JeanJass. Les deux lascars ne se limitent pas à filmer cette dinguerie… Une mixtape sort en avril et met en PLS tous les fans du belgo-franco game !

Les morceaux sont de qualité. Ils font appel à une part du fleuron du rap actuel.
C’est pourquoi, Caba et Jinedine Jidane nous rappellent à quel point on vit le summum du rap francophone.

Entre un Roméo Elvis bien vulgos, une fusion allemande entre Swing et Oxmo Puccino ou une vraie découverte nommée Chilla, High & Fines Herbes offre moult univers artistiques. Sans compter un Mister V délivrant un banger des plus jouissifs, en laissant enfin tomber sa darko-trap et son Auto-Tune. Franchement, même Alkpote et le Roi Heenok se fondent brillamment à ce jeune panorama.

Puis, il y a les valeurs sûres tel Lomepal, ayant une plume toujours aussi intéressante à suivre.

Que dire du bon son old school comme « Profondeurs Part II » ?
Cette particularité donne un côté imprévisible à l’opus.

Là où les deux Belges m’habituaient à des instrus peu mémorables (une fois en groupe), celles d’High & Fines Herbes mettent en valeur leurs paroles. Et quand les productions sont bercées par les tirades pétées du Roi, on savoure. Ouais, ça se savoure.

Ce projet signe une année où le rap rayonne. Il prouve également qu’on a été gâté cette dernière décennie (Nekfeu, Lomepal, Tiers Monde, Jok’air, Vald, etc.). Sans aucun ton moralisateur, il nous souffle des thèmes comme ceux du temps qui passe ou de la défonce. Dommage que Bigflo et Oli viennent tout gâcher avec leur rap politiquement trop correct.

Peace and weed.

brunoaleas – Illustration ©Mouv