Thom Yorke – ANIMA

Sommes-nous contents de vivre l’instant présent ? On nous enquiquine souvent en nous affirmant que c’était mieux avant… sauf que l’époque des hippies testant les premières drogues dures est révolue. Depuis des années, on délaisse les studios et les vieilles méthodes d’enregistrement pour ne faire plus qu’un avec les machines.
Dans ce contexte, un homme offre une autre dimension à l’électronique. Thom Yorke, chanteur des Radiohead, modernise le 4e art. Sa recette ? Nervosité. Sensibilité. Complexité.

L’énergumène pousse ses limites à l’infini en tant que musicien. Via ses albums solos, il confectionne des projets assez transcendants. D’une collaboration visuelle avec Paul Thomas Anderson (There will be blood, Magnolia) naît ANIMA. Il s’agit d’une boîte à surprises sonores. Dès qu’on l’ouvre, on souhaite lâcher prise. Se lancer dans le vide, bercé par des nappes de synthétiseurs et des percussions aux rythmes imprévisibles.

A quoi bon comprendre les paroles ou ce qu’on entend ? Ce n’est pas de la paresse. C’est répondre à l’invitation du mélomane cinquantenaire. Celle de sentir une nouvelle expérience nous traverser.

Thom Yorke semble indomptable. Lui, qui comme Beck, se fraye un chemin tout en gardant une touche individuelle d’année en année. Rien ne sonne faux dans ANIMA. Basse, batterie et voix fusionnent afin de plonger dans des échos bipolaires d’un chant unique. On confondrait le thé par du goudron, en écoutant les sombres imageries du britannique. Il ne reste plus qu’à s’incliner face à tant de recherche et de maîtrise.

Ces derniers lustres ne se résument pas à des artistes incapables d’inventer quoi que ce soit. Merci Thom.

Drama

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