Nekfeu – Cyborg

Une fois le deuxième album de Nekfeu dévoilé au grand jour, je ne pouvais que réagir et me mettre à écrire! C’est plus fort que moi. Ce jeune rappeur français fait partie de mes coups de cœur musicaux.

Sans aucune promotion, lors de son concert à Bercy, Ken expose au calme à ses fans, son nouveau projet nommé Cyborg. Quelle classe! Autant avouer que j’étais sur le cul à la connaissance de cette nouvelle ébouriffante.

Cet opus est très différent du premier projet. Là où Feu était une espèce de mixtape qui recueille un ensemble de sons dansants, Cyborg propose une palette sonore plutôt monocorde, sur un ton bien plus sérieux.

Alors que j’ai écouté des milliers de fois Feu, il m’est impossible de m’imaginer faire de même avec Cyborg. Sûrement cause de l’ambiance très sombre qui s’y dégage.

Serait-ce la faute à la trap qui ne m’enjaille pas plus que ça? Who knows?

Ken décide de parler des technologies qui nous environnent. Pertinent! Les générations touchées par la culture d’écran vont se sentir concernées par l’ensemble des chansons. Et si l’Homme contemporain n’était plus qu’un robot, aussi froid que les machines qu’il use?

Il complète également ses morceaux avec des thèmes liés à ses problèmes de la vie courante additionnés à des histoires d’amour.

Des préoccupations sont enfermées dans ses nouvelles créations.

C’est la fin des temps

sont les derniers mots de « Réalité Augmentée ».
Doit-on comprendre que plus l’humanité améliore la robotique, plus on courre à notre perte ? Ce qui est sûr, c’est que j’ai toujours pensé que le Fennec livre des vérités qui touchent au quotidien de tout un chacun.

« Squa », « Humanoïde » et « Avant tu riais » représentent les pistes qui m’ont véritablement impressionnées.
Celle qui m’a vraiment marqué l’esprit est incontestablement « Avant tu riais »: le flow qui l’initie est à la fois émouvant et efficace. L’instru, elle, se détache du reste de l’album grâce aux violons et à la voix de Clara Luciani (ex-chanteuse de La Femme). Elle se colle à la perfection à une atmosphère mélancolique.

« Esquimaux », tout aussi direct que brut, propulse Nek et Népal en pleine stratosphère gangsta.

La fin divertissante de « Saturne » rappelle à l’auditeur que le chanteur peut aisément se permettre de livrer des paroles juste sur un fond de percussions minimalistes.

« O.D. », frais, solaire et compacte, tout comme le morceau décrit précédemment, détient une sonorité d’une diversification extrême. L’ajout d’Archie Shepp dans la composition de « Vinyle » et « O.D » a toute son importance. Les percussions et le saxophone dans ces deux titres ne sont que le produit de cette légende du jazz. Il crée une ambiance lamaresque! Même la voix de Ken dans « Vinyle » fait penser au style de chant de Kendrick Lamar. Ecoutez « u » de To Pimp a Butterfly. Lamar symbolise la beauté du game de la West Coast. J’aime comparer ces deux artistes talentueux.

Malgré toutes ces louanges, des reproches ne sont pas à négliger.
De fait, la mélodie de « Mauvaise Graine » ressemble trop à celle de « Nique Les Clones Part.2 ». Les paroles de « Programmé » sont certes louables, néanmoins, elles deviennent rapidement pénibles à l’écoute.

Il m’est difficile de débusquer les défauts de Cyborg car ce poète du S-Crew m’époustoufle encore et encore. Il n’empêche que pour un public non-averti, Nekfeu pourrait passer pour un rappeur de l’innovation… Ce n’est malheureusement pas le cas. Comme cité plus haut, Nekfeu pompe, d’une certaine manière, le style musical de Kendrick Lamar. Puis, son flow sur « Avant tu riais » rappelle un certains Eminem.

Me voilà mitigé pour la critique de cet opus.

Laissons une merveilleuse homophonie (« désert »), piochée dans « Humanoïde », signer le point d’honneur de cet article.

Entrer dans ce monde plat nous dessert ; j’plane, est-ce le désir?
J’ai peur d’moi car le sage n’est pas de ceux qui craint le sabre.
Ecrivain le soir, j’rappe sur les dunes pendant des heures.
Un petit grain de sable, la solitude m’inspire des airs.

DRAMA

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