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TOP MANGAS 2021
2021 signe un renouveau pour les mangas ! Après un 2020 au rythme de publication très ralenti, mais riche en nouveautés, ces derniers mois ont été enrichissants en termes de lectures.
Ce fut une année à marquer d’une pierre blanche. La fin de L’Attaque des Titans restera un évènement historique, tant ce manga est devenu un classique de la BD japonaise. Le tome 100 de One Piece arrive bientôt, après plus de 24 ans de publication. My Hero Académia surprend, en prenant une tournure bien plus dramatique lors de son dernier arc en date. On a également vu la grande montée en popularité du nouveau béhémoth du shonen : Jujutsu Kaisen, qui, j’en suis sûr, continuera d’égayer les amateurs de bastons pendant de nombreuses années. Et surtout, du côté des mangas pour adultes, Chainsaw Man demeure la sortie bimensuelle qui nous aura fait saliver. Son scénario déjanté et tumultueux ne laisse pas de marbre. Chaque nouveau tome était un évènement.
Mon top, comme chaque année, vise à mettre le projecteur sur les mangas dont la publication a commencé en 2021, et pas avant (comme ceux cités précédemment).
Savourez ma petite liste des meilleures nouveautés mangas !
On a de tout ici : du shonen trépidant avec Blue Lock, l’histoire d’amour relaxante de Insomniaques et, cerise sur le gâteau, un émouvant drame à propos du développement de soi à travers l’art grâce à Blue Period.
Que de bons investissements pour agrandir votre bibliothèque en 2022 ! –Pierre Reynders
TOP 3
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Blue Period – Tsubasa Yamaguchi
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Blue Lock – Yusuke Nomura & Muneyuki Kaneshiro
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Insomniaques – Makoto Ojiro
2021 a été une drôle d’année. L’industrie du manga n’échappe pas à ce constat. Beaucoup de chefs d’œuvres ont livré leurs dernières pages : Beastars, Horimiya, Seven Deadly Sins,…
Quelle est la fin la plus marquante ? Sans aucun doute celle de L’Attaque des Titans. Isayama nous quitte définitivement avec une fin poétique mais surtout cohérente.
Il y a aussi eu des retours en force, comme Sui Ishida avec Choujin X, sa toute nouvelle série déjà prometteuse. 2021 a aussi été synonyme de découverte. Tokyo Revengers… Comment ne pas vous en parler ? Pour le résumer simplement, le récit est centré sur un petit gars retournant dans le passé. Dès lors, il y joue le gangster à seulement 14 ans. Je caricature, bien évidemment. À l’instar de mangas cruels comme Bonne Nuit Punpun, Tokyo Revengers m’a fait énormément pleurer. Comme si on me foutait de gros coups de pied dans le ventre. Ce titre m’a également fait découvrir un personnage aussi attachant qu’incroyable : Baji.
Notons que Demon Slayer et Jujutsu Kaisen ont réussi à retourner toute l’industrie du manga, à l’image d’un combat WWE sans foi ni loi. Puis, One Piece livre prochainement son historique tome 100. Encore merci à Oda…
Quant à Junji Ito, il est redevenu populaire ! Le maître de l’horreur a eu droit à trois grosses rééditions en français (ses œuvres majeures) : Uzumaki, Gyo et Tomié. Sensor est également sorti. Ainsi qu’un gros pavé réunissant dix one shot, sortis en novembre dernier.
Le manga le plus curieux de cette drôle année est bel et bien Komi Can’t Communicate. Un excellent slice of life que je vous recommande chaudement. Son humour décalé a le don pour me faire éclater de rire à chaque chapitre. Un manga si singulier et pourtant… pas encore adapté en français !
Pour finir, M-E-R-C-I Togashi pour ce tant attendu tome 37 de Hunter × Hunter !!! –anti
TOP 3
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L’Attaque des Titans – Hajime Isayama
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Les œuvres de Junji Ito
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Tokyo Revengers – Ken Wakui
Deux auteurs ne passent pas inaperçus cette année. Hajime Isayama et Tatsuki Fujimoto concluent leur récit de manière mémorable. Le premier réalise un chef d’œuvre, qui, je l’espère, sera étudié tant sa narration est éblouissante. Le second signe la fin de la première partie d’un manga subversif, cynique, excitant !
Quant au maître Urasawa (Monster, Pluto), j’ai hâte de connaître le message final d’Asadora.
Néanmoins, cette année apparaît assez sombre à l’annonce d’un décès… Kentaro Miura sera pour toujours un auteur incontournable de dark fantasy. Vive Berserk, une œuvre inoubliable.
Revenons-en aux sorties. Ce fut une belle cuvée. Reste à savoir quelles seront les prochaines BD à rejoindre un tel niveau d’écriture. Alea jacta est ! –DRAMA
TOP 3
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L’Attaque des Titans – Hajime Isayama
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Chainsaw Man – Tatsuki Fujimoto
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Asadora – Naoki Urasawa
Illustration ©Galynn
Tim Burton en quelques lignes / Dark Shadows
Tim Burton est un cinéaste qui marque les esprits. Comment définir ses gimmicks ? Il nous présente souvent des personnages au cœur d’or. On s’emporte vers des récits pour enfants et adultes. Son imaginaire illustre bel et bien de farfelus protagonistes baignant dans divers décors à la fois macabres et baroques. Pourtant, il s’y note généralement une touche féerique. Avant que mes cheveux blancs envahissent entièrement ma tête, analysons en quelques phrases certaines de ses œuvres. Continuer la lecture
MEILLEURES SERIES 2021
Down to Dust au Wood Studio
Les lumières sanguinaires du Wood Studio (Chênée) n’inspirent pas l’hostilité. Au contraire, elles accueillent des mélomanes afin d’aider Pilori. Suite à une de leur date annulée, des Belges sont venus à leur secours ! (bien sûr) Quoi de mieux qu’un spectacle à deux centimètres des musiciens, sur quelques mètres carré ?! Vu que plus on est de fous, mieux on rit, Down to Dust s’occupe de la première partie, le soir même.
Après leur venue à La Zone, la force de frappe est toujours présente.
La guitare s’embrouille dans une disto aussi féroce que la voix d’Olivier Jacqmin. Ce chanteur partage une rage très communicative. Durant les morceaux, il n’hésite pas à crier loin du micro. Ce crachat de poumons n’est pas le seul point attirant mon regard. Il se pose également sur le jeu de batterie d’Hadrien Panelli. L’artiste délivre une performance tribale et brutale, au service du post-metal !
« Savour Your Days » demeure leur morceau le plus accessible, de par sa durée et sa structure efficace. Le titre est une belle synthèse de leur premier EP, Demonstration. « The light above us » apparaît comme une respiration, où basse et batterie captent l’attention. Quant à « Upstair till the unknown », il est très intelligent de le jouer en dernier. Cette tuerie est bel et bien faite pour la scène ! Son riff final est si lourd qu’il me file la patate, m’excite, m’oblige à pactiser avec le Diable. Bref, il laisse un bon souvenir. Par les temps qui courent, c’est assez énorme.
Certains miracles ont lieu, lors de nos journées dignes de La Quatrième Dimension. Surveillons l’évolution de ce groupe… et profitons des concerts, secrets ou illégaux, modafucka !
brunoaleas – Photos ©Kyra Thonnard – Wood Studio, novembre 2021
7 clips inoubliables de nos foutues années
Nous publierons notre playlist des meilleurs clips de l’année, dans quelques mois.
En attendant, voici une sélection de 7 coups de poing visuels (2020-2021). Il est temps de saisir la situation ! La poésie d’Alix Caillet (O2ZEN) qui balaye des gobelets, métaphores des métastases. Chiello et son ambiance sanguinaire. Le gigantisme propre à l’univers de Woodkid ! Et tant d’autres trouvailles mémorables à l’image. Bon visionnage.
OrelSan a tout dit
Quoi ? Qu’est-ce qu’on vient d’entendre ?! Pardon, Aurélien ? OrelSan est de retour ! Ce n’est pas l’instrumentation de ‘L’odeur de l’essence’ qui me ravit. Je n’accroche toujours pas aux délires de Skread. Il livre des sonorités datés, sans grand renouvellement…
qui s’apparentent à du Kanye West de Wish. Via ce nouveau clip, l’attention est directement portée sur les paroles du rappeur !
Titre politique. Punchlines politiques. Attitude ? Politique, bien sûr ! OrelSan passe le cap de la maturité. Fini le temps où sa pensée se limitait à Les mecs du FN ont la même tête que les méchants dans les films. Son morceau, tiré de Civilisation, dépeint des constats bien plus poignants. L’hypocrisie humaine : critiquer les riches quand on aime posséder de l’argent. L’incompréhension face au système scolaire : on ne forme pas des citoyens, on le devient. L’échec des dirigeants étatiques : le ras-bol se ressent et se ressentira dans les rues. Et surtout (merci Orel d’en parler) : une paranoïa toujours plus grandissante, où tout semble trop sensible.
Une phrase particulière marque l’esprit. Elle symbolise une idée éternelle.
L’histoire appartient à ceux qui l’ont écrite.
Je vous laisse interpréter ce passage. Pour ma part, je crois qu’il souffle un vent d’optimisme, malgré la noirceur de ‘L’odeur de l’essence’. Il n’est jamais trop tard pour faire valoir son dégoût de la société. OrelSan le fait à travers son art. Il passe au scanner nos actualités, nos peurs et nos problématiques.
Certes, son instru ne casse pas trois pattes à un canard. Néanmoins, ‘L’odeur de l’essence’ donne une sacrée envie de découvrir le quatrième album de l’artiste !
brunoaleas – Photo ©OrelSan
bagnanimale
The Green Knight
Loyauté. Honneur. Deux thèmes qui prennent forme via un film d’une lenteur extrême et d’un esthétisme mémorable. David Lowery revisite une quête de l’univers arthurien. Son personnage nommé Gauvain relève un défi surnaturel. Cela l’oblige à vivre un voyage traumatique. Les spectateurs s’engouffrent alors dans le froid, la brume, les forêts et quelques pièges… aussi bien scénaristiques que visuels. Continuer la lecture
La dure à cuire #56
La dure à cuire #55
Good Morning TV Interview
L’insomnie est souvent source d’inspiration artistique. Suite à un EP éponyme, Good Morning TV sort un premier album dont le travail provient de joies nocturnes. Ces Français, généreux en termes d’effets instrumentaux, apportent quelques visions précises de ce qu’est leur musique, et dévoilent leur fonctionnement de purs mélomanes.
Y a-t-il une personne insomniaque dans la bande ? Si c’est le cas, cela doit sûrement nourrir votre créativité.
Barth : Je le suis et effectivement. C’est inspirant. J’ai passé des années à faire de la musique, toutes les nuits, chez moi comme un gros geek. D’ailleurs, j’ai réalisé mes meilleures productions par manque de sommeil !
Thibault : Durant les heures nocturnes, c’est le temps où t’as rien à faire et donc, ça inspire pas mal nos créations. Les heures creuses t’amènent à de l’introspection.
Bérénice : J’ai écris le morceau « Insomniac ». En dehors de l’insomnie, la chanson relate de toutes les questions qu’on se pose quand on n’arrive pas à dormir. Ce sont les prises de tête qui n’aident jamais à t’apaiser ou à dormir correctement.
Les miroirs de votre clip « Insomniac » semblent illustrer une part du problème.
Thibault : On essaye toujours de réfléchir selon un principe. Le but est de trouver un principe qui se décline. Le miroir nous paraissait cool pour dupliquer le point de vue. On obtient une variété de plans et une richesse visuelle. C’est aussi une manière de créer de la désorientation dans la musique. On part d’une structure simple pour après te perdre dans des mélodies plus foisonnantes. C’est un peu ce qu’on voulait reproduire à l’image avec les miroirs.
Bérénice : On désirait jouer sur la perte de repères. Tu ne sais jamais ce qui est la vraie image.
C’est ce que ressent Barth.
Barth : J’ai passé des heures et des heures à transformer plusieurs morceaux. Comme si j’étais hors du temps. Je n’ai pas l’impression de perdre du temps ou d’avoir une limite. Ca m’a toujours poussé à tester des trucs.
Fais-tu partie de ces gens qui souhaitent des journées de 28 heures ?
Barth : Ouais, à fond ouais.
Parlons d’un autre titre. « Storm Rider » est mon morceau préféré.
Symbolise-t-il le plus la couleur sonore du groupe ? C’est-à-dire, l’apport de transitions douces et féroces ou même d’un solo de guitare dissonant.
Bérénice : Ce morceau du premier EP n’est pas vraiment l’emblème du groupe. On ne travaillait pas encore à 4. Au début, c’était juste Barth et moi. Je ne pense pas que ce soit le meilleur récapitulatif de ce qu’on aime faire ensemble.
Thibault : Il y a quand même des éléments dans ce morceau qui ont été développés par le groupe. Ca colle un peu à nos morceaux fleuves, aux ruptures harmoniques. On a approfondi sur l’album ce qu’on pouvait déjà écouter sur notre EP.
Barth : En tout cas, ta remarque est très juste. Lorsque j’ai écouté pour le première fois les morceaux de Bérénice conçus dans sa chambre, j’ai tout de suite accroché aux transitions sonores. Par la suite, c’est vraiment un truc que j’ai essayé de pousser à fond sur l’EP.
Durant votre live à Les Capsules, j’ai noté que vous utilisez de nombreux effets sonores, notamment sur les instruments à corde.
Comment trouver le juste équilibre sans que ce soit trop brouillon ?
Barth : On ne se pose pas la question (rire).
Thibault : C’est une question de balance. Chaque partie nécessite des textures différentes pour obtenir un morceau contrasté. On tente d’apporter divers timbres d’instrument. On aime écouter une diversité de sons intéressants à l’oreille. Le plus important avec les effets, c’est de servir la mélodie. Il ne faut pas que ce soit des artifices.
Et aujourd’hui, après ce live et malgré les temps troubles, qu’est-ce qui vous motive à faire de la musique ?
Barth : Je pense qu’on a la musique dans le sang. On continuera à jouer quel que soit le contexte. Je parle pour mon compte mais je suis convaincu que tout le monde suit cette philosophie dans le groupe. C’est plus qu’une passion à nos yeux.
La musique, c’est notre vie et on en fera toujours.
Interview menée par Drama – Photos ©Antoine Magnien