Au Poste!

CRITIQUE SOUS FORME D’UN CADAVRE EXQUIS

C’est l’histoire d’un moustachu paumé en face d’un commissaire avec un trou dans la panse. Nous sommes au cœur d’un commissariat de police français. Cependant le récit nous emporte, l’air de rien, dans moult endroits divers tels que des parkings abandonnés et des plages ensoleillées. Il est question d’un interrogatoire où le suspect n’est pas doué pour la mémoire, et c’est donc un grand voyage dans le cerveau humain, je crois.

Savoir bien manger une huître, savoir ce que fout Benoît Poelvoorde sur une plage, aider Orelsan à se suicider et trouver le coupable car c’est arrivé près de chez vous. On démarre assis dans un bureau à s’ennuyer avec un homme très moche mais petit à petit le mystère d’une vie ennuyeuse sera révélé. Notre suspect est-il coupable? Ou bien un pauvre innocent dans cette farce macabre dont on ne peut s’échapper? La fin? Donner du fric à Quentin Dupieux et financer le cinéma français de ce type.

Ce scénario très théâtral, mais dans le genre vieux théâtre de comédie, sait faire mouche dans son absurdité malaisante, spécialité de Quentin Dupieux. On touche à l’absurde. Le réalisateur surprend encore et toujours avec des personnages aux répliques imprévisibles. Ca fait du bien de rire de scènes surréalistes.

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Poelvoorde au meilleur de sa forme. Une part du Palmashow mise en lumière. Mr Fraise qui a la pêche et Orelsan qui joue mieux qu’il ne rappe. En gros, ils ne sont pas dégueu mais un peu trop théâtraux. Ils jouent un peu comme s’ils n’étaient pas des vrais personnages mais des acteurs qui jouent d’autres personnes. Ce qui est bizarre, hein? C’est pour ça que je n’ai absolument rien à dire sur la caméra.

La caméra nous embarque dans un décor intemporel. Elle filme la naïveté tout aussi bien que la cruauté des évènements. L’image est léchée. Bonne photo pour un film hors-du-commun.

Superbe expérience pour un film atypique. Dommage que Dupieux tente de justifier chaque scène absurde. Au Poste! n’est pas au même niveau que Réalité. Pourtant, cette œuvre demeure unique en son genre… En fait non, j’ai menti. Ce film est juste bizarre mais je l’aime bien quand même. Il ira dans la boîte du bas dans ma bibliothèque.

Pierre Reynders et DRAMA

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