Pogo Car Crash Control Interview

RAGE, POGO ET BOULETS DE LIEGE

Faire du krav maga, courir un sprint ou dégommer une porte… ces instants de rage ne valent pas le plaisir que procure le punk endiablé de Pogo Car Crash Control. Les Français sont de passage à la Guerre des Gaules X ! Ils y délivrent un entretien sans langue de bois.

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Est-ce que la plupart de vos chansons traitent d’histoires fictives
ou d’expériences que vous avez vécues ?

Olivier : A la base, ça part quand même d’expériences vécues.

Simon : Il y a aussi une part de romance et de symbole. Tout cela est mêlé à nos histoires personnelles.

Est-ce un exutoire d’écrire ce que vous écrivez ?

Olivier : Ouais. C’est une forme de thérapie. Ecrire des morceaux permet d’expulser une rage contenue dans nos vies.

Simon : On peut en dire de même avec notre musique assez violente.

C’est comme aller à la boxe.

Simon : Ouais voilà, c’est ça.

Olivier : Lorsque t’écris un truc, ça fait du bien de le voir comme nulle part ailleurs.

Pouvez-vous me décrire la naissance du morceau « Déprime Hostile » ?

Olivier : Je voulais écrire un texte sur la déprime et la dépression. Le but n’était pas d’en faire un anti-dépresseur. Pas à la manière d’Orelsan qui traite cela de façon apathique et molle. Ce qui m’intéressait, c’était d’écrire quelque chose de violent.

Est-ce toi qui écris la plupart des textes ?

Olivier : Nan, on est à trois. Simon, Louis et moi. Je n’ai jamais fait le calcul de savoir qui écrivait le plus.

Passons à une question un peu plus ‘physique’. Qu’est-ce qu’un bon pogo ?

Simon : Là où les gens s’amusent.

Lola : J’adore quand l’on voit qu’il y a des gens qui trépignent à certains passages de morceaux et qu’ils sont prêts à pogoter parce que c’est plus forts qu’eux. C’est un pogo un peu plus fidèle.

Simon : Moi mon pogo, c’est lié à ceux qui font de la démonstration. Les mecs qui sont vraiment venus pour venir se foutre sur la gueule.

Olivier : Il a a des pogos déconnectés de la musique. La musique est calme et des personnes continuent à pogoter.

Lola : Ou il y a aussi les pogos généreux. Quand tu tombes, qu’on te relève et que c’est reparti.

Vous êtes friands de cette danse.

Lola : Ah ouais !

Quel est votre dernier énorme pogo ?

Lola : Avec les Psychotic Monks, au Petit Bain. Ce sont des amis. J’y ai perdu mon chouchou.

Louis : Je n’aime plus trop les pogos. Ca me saoule. J’aimais ça plus jeune.

(rire)

Simon : Comme disait Lola, les meilleurs pogos c’est ceux où tu kiffes tout seul dans ton coin, où tu ne peux plus t’empêcher d’y aller. Celui où il y a juste un mouvement de foule qui se crée naturellement. Sinon c’est un truc de bolosses.

(rire)

En ce moment, est-ce qu’il y a un groupe qui vous inspire plus qu’un autre ?

Olivier : Oui, on en a chacun. Hier, on a joué avec Cocaine Piss et ils m’inspirent beaucoup.

Et pour votre album ?

Simon : On écoute plein de groupes différents, tout le temps.

Louis : J’écoutais beaucoup de rap.

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T’as toujours une réponse différente des autres ! (rire)

Louis : Ouais. J’écoute Francis Cabrel, voilà. (rire)

Qu’aimez-vous le plus en Belgique ?

Lola : La Belgique.

Olivier : Il y a une espèce de simplicité ambiante qu’on ne retrouve pas en France. J’ai l’impression que tout est un plus simple que chez nous.

As-tu un exemple ?

Olivier : Je ne sais pas trop. Tout est plus pratique. Tout est plus cool. Les gens sont un peu plus détendus. C’est plus de l’ordre de l’impression qu’une idée précise.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que les Français acceptent difficilement la critique ?

Olivier : Qu’ils ont torts.

Simon : C’est faux !

(rire)

Lola : A partir du moment où l’on crée, il faut apprendre à être critiqué.

Olivier : Ca reste toujours intéressant.

Lola : Les gens qui viennent nous voir à la fin des concerts sont ceux qui les ont appréciés. Les gens qui n’ont pas aimés se sont cassés. C’est dommage de ne jamais pouvoir parler avec eux.

Vous aimeriez avoir un avis constructif.

Lola : Ben ouais ! Ils devraient laisser une petite note.

Olivier : Ce serait intéressant de savoir ce qui dérange dans notre musique. Pour connaître ce dans quoi on est mauvais.

Faites gaffe à ne pas tomber dans le travers de produire de la musique pour les autres et non pour soi.

Simon : Naturellement, tu la fais pour toi la musique.

Olivier : Nan mais c’est carrément égoïste et égocentrique de savoir qui n’aime pas ta musique. Ca revient à savoir qui ne t’aimes pas et ses raisons. C’est très narcissique au final.

Pour en revenir à la Belgique, en avez-vous un bon souvenir ?

Lola : Hier, on jouait à Arlon. Avant cela, on avait joué qu’une seule fois en Belgique, c’était à Bruxelles. Jouer dans ce pays, c’est comme faire des concerts à nos débuts. Ici, les gens ne nous connaissent pas. Ils savent vaguement qui on est. On n’a fait aucun festival belge. C’est un peu le début, on doit les charmer.

Olivier : Ce qui est super excitant, c’est d’avoir l’impression de conquérir un nouveau territoire. Puis on aime vraiment la culture belge.

Moi qui pensais que vous alliez me parler de la bière et des frites.

Lola : Nan, on n’est pas des clichés.

(rire)

Lola : On aime les gens.

Simon : Et les boulets de Liège.

Lola : Et les boulets de Liège !

(puis là, c’est parti en discussion culinaire au sujet de spécialités belges)

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DRAMA
Interview faite le 27/10/2018 – Centre Culturel de Chênée, Liège
Photos ©James Barbosa (BRSA Media) – Centre Culturel de Chênée, Liège

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