Paradoxant / Mansfield.TYA

Paradoxant – Earworm

Antoine Meersseman semble hyperactif. L’ancien rédacteur de feu RifRaf francophone s’éloigne un instant de BRNS pour s’allier à Monolithe Noir. De cette fusion naît Earworm, un album glacial aux sonorités très fraîches. Car oui, l’electro n’a pas dit son dernier mot et les divers effets vocaux participent à la patte artistique du projet.

Comment ne pas comparer Paradoxant à BRNS ?! Quelques passages rappellent ce mélange electro rock, typique des Bruxellois. A la différence que l’ambiance de ce premier jet est bien plus sombre. « Faster » illustre un bel exemple. Le titre mêle les aigus et les graves dans un tourbillon de chuchotements.

Les mélodies du trio provoquent notre métamorphose en insecte sortant d’un igloo… prêt à tortiller du cul tel un robot dans l’eau ! La pochette d’Earworm traduit cette joyeuse et morbide pensée. Les 9 morceaux reflètent également une autre évidence : l’importance de la basse dans un groupe. Lorsqu’elle est mise en avant à ce point, on sautille de joie.
Mention honorable à « Uheimlich », où les lignes de basse se déploient efficacement. Paradoxant pond un opus ni trop long ni trop court. J’espère que cette initiative encouragera d’autres formations belges à se lancer dans l’electro rock. Continuons de briser les frontières !

Mansfield.TYA – Monument ordinaire

Julia Lanoë est un bijou pour la France. On la retrouve dans Sexy Sushi et plus récemment avec Vitalic, au sein de KOMPROMAT. Quant à sa participation chez Mansfield.TYA, elle réalise un cinquième album aux côtés de Carla Pallone.

Ses approches artistiques sont souvent fascinantes. Avant la sortie de Monument ordinaire, les fans ont droit à de courtes capsules vidéos donnant vie aux chansons. Ce type de présentation marque l’esprit. Des descriptifs racontent l’histoire des morceaux, Mansfield.TYA propose plus qu’une simple écoute d’album. Le duo prépare littéralement son terrain de jeu. Les clés sont offertes afin de plonger dans leur univers.
Alix Caillet (
Odezenne) exprime sa joie de jouer une composition laissée dans ses tiroirs (« Une danse de mauvais goût »). Christelle Lassort dépeint la place de ses violons (« Ni morte ni connue »). Carla Pallone affirme une folie ! Elle a enregistré le sang dans ses veines (« Le sang dans mes veines »).

Qualifions Mansfield.TYA de sorcières ! Non pas des femmes à mettre au bûcher. Il s’agit plutôt d’êtres surnaturels à vénérer. Elles sont capables d’envouter quiconque via d’incroyables sonorités. De quoi propulser les auditeurs nus à une rave party, où l’on parle toutes les langues. Ces possédés n’ont plus qu’à crier les messages du duo. Leurs tournures de phrases sont d’une grande subtilité, nous faisant passer pour de sages démons.

Le fait que l’on ne déguise pas notre propos, que l’on ose dire des choses qui paraissent parfois indicibles dans la chanson française, c’est certainement un aspect de notre musique qui nous distingue. Julia Lanoë

La messe est dite.

DRAMA
Illustrations ©Paradoxant et ©Mansfield.TYA

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