Moonlight

Qui se souvient de Moonlight ? Ce drame américain récompensé par l’Oscar du meilleur film, en 2017. A mon avis, pas grand monde… les humains oublient plus qu’ils ne respirent. Ne soyons pas méprisants ! Une question me vient à l’esprit lorsque je pense aux propos du long métrage. Quel est le rôle des cinéastes ? Abderrahmane Sissako certifie son idée sur le sujet. Le réalisateur mauritanien l’exprime sur le plateau de Médiapart.

Le rôle d’un cinéaste, de tout artiste, est de se projeter loin dans le monde. Savoir ce qui arrive dans un pays, continent.

Barry Jenkins s’inscrit-il dans cette mission d’anticiper les faits et événements ? Le réalisateur de Moonlight décrit des situations précaires, tendues, extrêmes, c’est-à-dire, le quotidien d’un jeune Afro-Américain, près de Miami. Comment ? En illustrant trois périodes cruciales d’une vie. Barry Jenkins explore le présent sans poser un ridicule jugement quant aux futurs de ses personnages. De l’enfance à l’âge adulte, le protagoniste est notre serpent s’incrustant là où personne ne souhaite sa venue. Ni sa mère, ni ses camarades de classe. Chiron est régulièrement martyrisé. Mais à aucun instant, il va se plaindre.


A Liberty City, la vie est rude. Surtout si nous nous révélons être bien plus différents des autres. Mais quand tout semble perdu, quand tout semble illusoire, une lueur d’espoir n’est jamais très loin. Qui est la lumière de Chiron ? Juan. Incarné brièvement par Mahershala Ali, le personnage prend le gosse sous son aile. Non pas pour le former à être le prochain dealer du coin… mais pour jouer un mentor bienveillant.

Alors, qui se souvient de Moonlight ? Sans doute, les plus cinéphiles d’entre nous. Cependant, même si ma mémoire n’est pas la plus vive au monde, je me souviendrai toujours de l’œuvre pour un point émouvant. Il s’agit des sages paroles prononcées par Juan.

A un moment, c’est à toi de décider qui tu veux être. Ne laisse personne décider à ta place.

Le plan final devient alors mémorable. Comme si Chiron fut toujours éclairé par Juan. Ce clair de Lune est si chaleureux. Il suffit parfois d’une personne pour que nos vies soient bouleversées du jour au lendemain. J’en suis convaincu. Et si Barry Jenkins l’était aussi ?

brunoaleas

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