Loons et la relance rock

Le rock n’est pas mort. Une telle évidence n’est plus à écrire.
Pourtant, un détail assez superfétatoire est à noter. Certains articles parlent de revival dès que des groupes ravivent les cendres du rock and roll… comme si leur style se résumait à une simple relance. Au diable les étiquettes ! Au diable les cases trop réductrices !

Montpellier voit naître un trio percutant les oreilles. Loons n’a rien d’une relance rock. Je prie pour que la bande soit au contraire, un fer de lance pour d’autres jeunots souhaitant dégommer les scènes. Signé sur Flippin’ Freaks, le groupe d’adolescents sort un premier EP nommé Cold Flames. Quelle est la raison de cet oxymore ? La volonté de proposer des mélodies à la fois calmes et brutales. Non pas à la manière des Pixies via des morceaux très courts, mais plus à la façon de Nirvana suintant la rage d’un jeu rapide, sans fioriture où chants et instruments flirtent avec les notes graves. Montpellier n’est pas Néo-Seattle, berceau d’un futur grunge prononcé. Il s’y trouve tout de même des mélomanes friands de rock post 2020.
Comment expliquer un tel phénomène ?

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Aujourd’hui, il y a plein de gens ouverts d’esprit. Quand on joue à Montpellier, on voit pas mal de jeunes à nos concerts et c’est cool. On sait que ce n’est pas leur musique de premier choix, mais on arrive à leur partager quelque chose. D’autant plus que c’est le public qu’on vise indirectement.
On ne fait pas de la musique pour ce que ça plaise. Mais on se dit que si ça nous plaît, ça plaira forcément aux gens de notre âge.
-Elio Richardeau, chanteur et guitariste de Loons

Après avoir subi deux années de blocage intense au niveau culturel (aussi bien en France qu’en Belgique), il nous fallait un groupe comme Loons afin de suer en paix !

Lorsqu’on est sur scène, on ressent une sensation très spéciale. Elle permet de libérer son esprit. C’est le moment où on se lâche avec la réalité, comme si l’instrument se mettait à parler.
Et oui, de notre côté, on dégage beaucoup d’énergie.
-Antoine Bay, bassiste de Loons

Le musicien complète en comparant ses performances artistiques à la puissance d’un Super Saiyan (on n’aurait pas trouver meilleure image). L’énergie déployée sur scène est bel et bien une caractéristique propre aux retours positifs de leurs auditeurs. Energie et curiosité nourrissent donc le rock de Loons. Dès lors, arrêtons de simplement résumer leur genre aux codes des années 90, une période rock reflétant des cheveux gras, des pulls à rayures et des sourires ravagés… les clichés sont aussi à oublier.

DRAMA – Photos ©Bertrand Richardeau

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