Arcade Fire et la transmission parentale

Qui est blasé d’écouter Arcade Fire ? La question se pose suite à leurs récentes activités.
Après un Everything Now en demi-teinte, plongé vers un surplus de néons, d’electrosonorités lourdes, et d’ambiance trop festoyeuse, la bande désire encore surprendre notre ouïe. Les derniers titres proposés ne s’éloignent pas de leur une zone de confort. La recette se résume à des chants fédérateurs, de joyeux changements de cadence, un jeu rapide et entrainant. Arcade Fire ne surpasse aucun niveau avant-gardiste. Néanmoins, leurs messages engagés apportent une vraie couleur et une sacrée force à leur prochain projet !

WE offre 40 minutes de réflexion. Le groupe partage ce qu’ils savent faire de mieux : porter un cri engagé vers les masses endormies. L’objectif de l’album est d’afficher les forces qui menacent de nous séparer des gens que l’on aime et le besoin urgent de les dépasser, dévoile un communiqué de presse. Comment ne pas penser à ces dernières années hors du temps ?
Les Canadiens suivent une philosophie aristotélicienne. Les humains sont des animaux politiques. Leur communauté est source de satisfaction.

Arcade Fire enfonce le clou via « Unconditional I (Lookout Kid) ». Les musiciens livre un texte rempli d’émotions fortes. Là où certains ne souhaitent plus élever d’enfants sur une planète surexploitées, Win Butler chante une ode à la transmission parentale. La société impose de futiles priorités : posséder une voiture, fonder une famille, finir ses études, sourire à pleines dents, marcher droit, etc. L’artiste n’oublie pas ces faits absurdes. Il écrit aux futures générations. Il partage une vérité loin d’un égoïsme pesant, proche d’une empathie certaine.

Lookout kid, trust your body
You can dance, and you can shake
Things will break, you make mistakes
You lose your friends, again and again
’cause nothing is ever perfect
No one’s perfect
Lеt me say it again : no one’s perfеct

Win Butler a les yeux en face des trous. Au lieu de cacher les tristes réalités aux futures génération, il sacrifie son temps et sa sagesse pour la bonne cause. L’artiste n’hésite pas à jouer « Unconditional I (Lookout Kid) » au festival Coachella. Prêt à ouvrir son cœur pour bâtir un monde meilleur, il pleure devant son public. Notre passé influence notre présent.
Si les citoyens préfèrent supporter des
mesures liberticides pour le bien-commun, l’apocalypse est à prévoir. Si les citoyens préfèrent vivre en adéquation avec les bouleversements culturels et les aléas de la vie, l’ataraxie est envisageable… pour nous et nos enfants.

brunoaleas – Photo ©SilverDave

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