Musique

Chevalrex – Futurisme

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CLAIR/OBSCUR

Que sonnent les trompettes!

Chevalrex est un musicien originaire de Paris. Sa plume déverse simultanément des mots lumineux et sombres.

J’ai découvert cet artiste grâce à une de ses chansons nommée « Aussi Loin ». J’avais peur de découvrir son album Futurisme dans son entièreté. De fait, loin de moi l’idée d’expliquer que j’ai perdu toute foi en la variété française, cependant, je craignais d’écouter un style qui m’était familier.

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Esperanza Spalding – Emily’s D+Evolution

J’aimerais écrire en lettres de feu cet article car Emily’s D+Evolution d’Esperanza Spalding est chaud chaud chaud !!!!

La première fois que j’ai découvert Esperanza, c’était dans un live du Tiny Desk, du temps où elle avait une coupe afro épique.
Après son troisième opus,
Chamber Music Society, je n’avais plus suivi ce qu’elle produisait. Quand un jour, une sainte envie m’est venue de me remettre à écouter ses chansons. Un pur enjouement ! Son dernier album représente une sublime fusion entre rock et jazz.

Produit par Tony Visconti (producteur de 13 albums de David Bowie), cette œuvre a reçu 4 étoiles sur 5 de la part du Rolling Stones Magazine.

Les chœurs et les multiples voix s’entrechoquent au turbulent premier morceau : « Good Lava ». Tout démarre en trombe et laisse place ensuite à « Unconditionnal Love », piste assez tranquille qui nous conte une certaine perception de l’Amour. J’interprète les paroles de cette dernière ainsi : « Les relations amoureuses peuvent souvent sembler de pénibles routines, changeons les normes. ».

Si j’ai pioché ces deux premières chansons pour les analyser, c’est pour illustrer les atmosphères diverses de Emily’s D+Evolution. Entre bruits tout aussi posés que bestiaux, l’ivresse instrumentale qui s’y dégage donne envie de s’intéresser à la discographie de l’artiste.

« Earth To Heaven », incontestablement, mon morceau favori, est tout à fait particulier. Débutant avec une cadence assez brute, le piano, lui, exécute une musique que l’on pourrait très bien entendre dans une quelconque salle d’attente. Survient ensuite un refrain qui me fait rêver. Une fois arrivé à ce même refrain, les musiciens jouent moins fort, l’ambiance se calme et la voix d’Esperanza s’impose, puis, se mélange à plusieurs cordes vocales. Tout s’entremêle pour former un véritable crescendo sonore de la part de la guitare, des voix et de la batterie.

Ultime album que j’ai savouré du début jusqu’à la fin, Emily’s D+Evolution symbolise une brulante caresse de 2016.

brunoaleas

Découverte Rap : Les débuts de la Sexion d’Assaut

Qui n’a jamais entendu parler de la Sexion D’assaut ? Ce groupe de rap composé d’artistes très connus à l’heure actuelle (Comme Lefa, Maître Gims ou encore Maska pour ne citer qu’eux) a su se faire entendre dans le game* et est à présent le groupe dont le retour est le plus attendu dans le monde du rap. Malgré les tentatives de carrières solos assez critiquables de certains membres (comme Maître Gims ou Black M), l’espoir de retrouver un rap unique, qui leur appartient, suffit à faire vibrer les fans du groupe. En attendant leur retour prévu pour fin 2017, voire début 2018, avec l’album Le Retour des Rois, il est bon de se replonger dans les débuts fracassants de la Sexion. C’est pourquoi j’ai orienté ma loupe sur l’album 3eme prototype – Le Renouveau.

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Shabaka and the Ancestors – Wisdom Of Elder

En général quand je vois ce genre de nom apparaître sur Youtube, je clique… Et souvent je fais bien… En effet, le saxophoniste londonien Shabaka Hutchings et son groupe sud-africain sont ma découverte du mois !

A la première écoute, j’ai été plongé dans un monde où le jazz d’avant-garde british, sonnant comme un clavier Rhodes dans une rue de Camden Town, se mélange avec d’étranges forêts africaines aux allures vaudous enivrantes. Un parfum de Nouveau et d’Ancien se dégage. Certains sons rappellent étrangement l’album Bitches Brew de Miles Davis, quand le mystérieux chanteur Siyabonga Mthembu nous fait penser au grand Fela Kuti. Heureusement, les références sont subtiles, on ne fait que les imaginer car l’album est nouveau, frais et éclatant !

Le morceau « Joyous » en est un excellent exemple où le trio percussion-batterie-basse vient créer une nappe rythmique écorcée mais douce et herbeuse, parfaite pour les envolées de Shabaka et de son saxe ténor. Un morceau qui prend de l’ampleur au fil des minutes avant de doucement redescendre et atterrir confortablement.

C’est d’ailleurs le mot d’ordre de beaucoup de morceaux sur cet album : monter prendre de la force, s’assagir au fil des minutes (certains morceaux font entre 9 et 13 minutes), grandir et s’affirmer au final. D’où la Sagesse des Anciens ( Wisdom of Elders )…

Et encore une fois dans « The Sea », il ne suffit que de deux notes de basses pour partir sur la mer houleuse d’Afrique du Sud, dont les vagues prennent écho dans le son des cuivres. Il y a de ça, quand on lit que Shabaka est parti de Londres très jeune pour grandir dans les Caraïbes. Il traîne un gros bagage culturel derrière lui, et en veut visiblement plus avec cet album enregistré à Johannesburg.

Si je suis aussi imagé, c’est parce que j’écoute l’album au moment où j’écris à son sujet. Je l’ai écouté à beaucoup de sauce, que ce soit en jouant à Battlefield, ce qui améliorait mes performances (véridique) ou en apprenant à conduire, ce qui n’était pas vraiment une bonne idée… Pour en revenir à « The Sea », à 8:54 minutes, le batteur tape sur la cloche de sa cymbale, le saxophone sonne magnifiquement bien, le faux calme est envoutant et le percussionniste commence à son tour. Qui a dit que les Africains n’étaient pas dans le coup ? Voici de la qualité en tout point, tant en ce qui concerne l’enregistrement que les musiciens.

« Natty » et « Obs » sont aussi de très bons morceaux, très organiques.

Mais le morceau qui m’aura le plus marqué sur cet album avec « Joyous » est l’énormissime « Give Thanks » de 8 minutes qui est d’une force et d’une intensité rare ! Le batteur est épatant: il commence le morceau en jouant sur tout ce qu’il peut avec une organisation qui rappelle Antoine Pierre. Ce morceau est un déferlement violent de frappe et de saxophone qui grandit et vrombit comme un arbre fort et grand, poussant en dégageant tout les autres, lentement mais surement, incontrôlable… Un belle démonstration de ce qu’est la force de la nature. C’est peut-être un morceau et un opus que beaucoup de gens devraient attentivement et analytiquement écouter, en ce monde où tous ses aspects naturels et sauvages de la vie sont en train d’être détruits. Où l’on refuse également de tirer l’enseignement de l’Ancien, pour recommencer encore et encore les mêmes erreurs…

Pour ce qui est de Wisdom of Elders, tout est dit. Non pas que je rejette le Nouveau et que je vénère l’Ancien mais je prône la combinaison des deux au profit de l’avenir, tout comme cet album en somme, ainsi que ses 8 magnifiques musiciens. On dit que la prochaine grande puissance mondiale sera l’Afrique… J’espère que c’est vrai.

Lev.

Héritiers de Flume Part 2

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Une explication à ce titre est nécessaire pour le comprendre entièrement.
Des artistes se copient inconsciemment ou volontairement pour parfois créer leurs œuvres. Je n’écrirai pas au sujet du « plagiat », au contraire, j’aime utiliser plutôt le terme « hérédité ». De fait, depuis l’arrivé de Flume, c’est-à-dire en 2011, une panoplie d’artistes puise énormément de sa technique. Car il faut savoir qu’il a eu un véritable impact sur le monde de l’électro, non pas parce qu’il est juste un jeune musicien et producteur d’Australie, mais aussi parce qu’il a une signature sonore qui lui est propre. En d’autres mots, il a complètement réussi à façonner une nouvelle approche musicale. Les nombreuses particularités qui font toute sa « magie » apparaissent désormais chez d’autres DJs juvéniles.

Via un Pad, une guitare, un piano/synthé, Petit Biscuit offre des chansons électros qui instaurent une ambiance relaxante. Ayant commencé en 2014, Mehdi Benjelloun, âgé d’à peine 17 ans, détient déjà une certaine renommée sur la scène artistique.

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Héritiers de Flume Part 1

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Une explication à ce titre est nécessaire pour le comprendre entièrement.
Des artistes se copient inconsciemment ou volontairement pour parfois créer leurs œuvres. Je n’écrirai pas au sujet du « plagiat », au contraire, j’aime utiliser plutôt le terme « hérédité ». De fait, depuis l’arrivé de Flume, c’est-à-dire en 2011, une panoplie d’artistes puise énormément de sa technique. Car il faut savoir qu’il a eu un véritable impact sur le monde de l’électro, non pas parce qu’il est juste un jeune musicien et producteur d’Australie, mais aussi parce qu’il a une signature sonore qui lui est propre. En d’autres mots, il a complètement réussi à façonner une nouvelle approche musicale. Les nombreuses particularités qui font toute sa « magie » apparaissent désormais chez d’autres DJs juvéniles.

Cet héritage touche notamment à un DJ de France nommé Fakear.
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Découverte Rap : Black to the Future de Tiers Monde

Tiers Monde est un rappeur de 35 ans issu d’une banlieue du Havre. Il n’a pas débuté sa carrière en solo. Il est tout d’abord apparu sur un album du collectif de rap « La Boussole », notamment dans le morceau « Destins croisés ». Il formera un duo avec un autre rappeur du Havre, nommé  Brav’. Ce duo s’appellera « Bouchées Doubles » et produira 2 albums : « Apartheid » et « Matière Grise ». Albums dans lesquels il arrivera à faire un featuring avec le prince des sayajins Végéta, rien que ça (1). Les deux membres du groupes se lanceront dans le rap chacun de leur côté et Tiers monde va donner naissance en 2012 à son premier album solo : Black to the Future.

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Jean Paul Estiévanart – Wanted

« Du jazz ?! » « Ca se fait encore ça ?! » « Du jazz belge en plus ?! » « Avec quoi tu viens toi ?! ». Je suis sûr que c’est ce que vous vous êtes dis en voyant de quoi parle cet article.

Nous sommes bien sur loin de l’âge d’or du jazz qui doit se situer entre les années 20 et 60, mais ce genre de musique hybride est loin d’être mort, bien au contraire, il se cache là, sous ces vieux magasines, dans le meuble de télévision de ton grand-père, bien au chaud, et il attend les curieux, les intéressés, ceux qui veulent revoir leurs définitions du mot Musique (avec un grand M). N’hésitez surtout pas à vous plonger dans ce style riche car au mieux, vous découvrirez une nouvelle passion et au pire, vous aurez un sujet de conversation avec votre beau-père qui aime surement le jazz (si si ! Je vous assure !) .

J’ai décidé pour ce premier papier de vous parlez de jazz belge et plus précisément de l’album « Wanted » de Jean Paul Estievenart, 31 ans, trompettiste de son état. Ses grandes influences furent Chet Baker (qui enregistra d’ailleurs quelques albums dans notre plat pays, avec des musiciens belges) et Freddie Hubbard (virtuose du Bebop/ Hardbop … « Ouuh les mots bizarres qui veulent rien dire ! » Non, ces mots sont pleins de sens quand on s’y intéresse, vous verrez). Il est accompagné sur ce disque par le batteur belge du moment, Antoine Pierre, un gars à vraiment voir en concert si vous êtes batteur ! Deux musiciens que vous pourrez retrouver ensemble dans de différentes formations comme le Lg Jazz Collective ou le projet Urbex, leadé par ce même Antoine Pierre. Une bande d’amis donc, avec en plus le bassiste multi-facette Sam Gerstmans, sideman de Melanie de Biasio et l’espagnol Perico Sambeat. Pour les avoir plusieurs fois vu en concert, ils en valent vraiment la peine.

Le premier morceau « The Man » donne tout de suite le ton, après une intro classique, on comprend très vite que ce sont essentiellement Estievenart et Pierre qui nous guiderons sur les terrains en pente du jazz européen, avec brio… Le phrasé percussif du trompettiste et la finesse technique du batteur envoient du lourd !

Ensuite il y a « Am I Crazy ? », sorte d’hymne de la joyeuse bande que vous pouvez être sûr d’entendre en concert, morceau oscillant entre moment de suspens et d’accélérations subites, on croirait entendre Lee Morgan et Art Blakey… Avec en prime un petit solo de Pierre, ceux-ci sont toujours assez impressionnant de maîtrise et de technique, ils donnent toujours l’impression que c’est la pluie qui joue de la batterie…

« Amok » est aussi un morceau impressionnant, avec ses 3 notes de basses répétitives et envoutantes donc, et les roulements de balais à la batterie.

Il vous est interdit de rater « Lazy Bird », petit délire bordélique qui commence par 2 minutes 30 de trompette et de batterie, à la limite de l’improvisation ! C’est dans ce genre de morceau qu’on sent que l’âme du jazz peut bizarrement et fort heureusement se trouver même en Belgique.

Ce qu’il y a de réellement déroutant sur cet album et qu’on retrouve assez bien sur le morceau « Sd », ce sont les petites touches rapides d’Antoine Pierre, il tape des petits coups sur tout ce qu’il peut, afin de former ses nappes de percussions remplissant absolument tout les espaces et créant une atmosphère rythmique, parfaite pour les solos d’Estievenart, qui alternent de longs et courts phrasés. Sur « Sd », ce rythme presque africain est parfait pour le trio trompette/basse/batterie, car comme le dit Estievenart dans une interview donnée au Soir, il compose toujours en fonction de ses musiciens.

Le morceau « Wanted », lui, se fait attendre… Et à juste titre ! Cet excellent swing langoureux et dépressif mute après quelques minutes en un genre de free jazz frôlant la perfection ! Un grondement sourd qui fait attendre l’auditeur jusqu’à un final maîtrisé… Et voilà comment se fini ce qui surement restera l’un des albums de jazz belge de la décennie, et Dieu sait si ce jazz belge a tendance à tourner en rond ces derniers temps.

En résumé, je vous conseille vraiment cet album qui vous prouvera que le très bon jazz belge existe ! En effet, le « Wanted » de Jean-Paul Estievenart est de très haut niveau, surtout pour les amateurs de solo de trompette ou de batterie (Antoine Pierre est vraiment un garçon à suivre, tout comme Estievenart). Voilà, c’est tout pour moi, j’espère que vous aurez été jusqu’au bout de mon premier jet, et si oui, que vous l’aurez apprécié ! À la prochaine !

Lev.