Musique

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LA DURE A CUIRE #86

Sharko – We love you David

Sharko incarne un esprit enfantin. On le note en contemplant ses clips, en décryptant ses paroles. Est-ce la recette pour ne pas finir ringard ? Il faut le croire !

Jack and the Bearded Fishermen – Playful Winds

More is less. Effets voix comme réglées par un démon-fantôme. Guitare déchainée et attirée par le bruit. Welcome to Playful Winds !

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Le titre ‘Spécial’ est traversé par un swing diabolique. Cette chanson pioche autant dans l’univers pop français de L’Impératrice que dans celui tout en groove de Kaytranada. -+++

Lonny – Autour d’Ex-Voto

Dans quelques mois, on partagera une surprise en rapport avec Lonny. Le folk français s’analysera sur JCCLM ! En attendant… que vienne l’élégance.

Drama – Votre playlist Spotify

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Aleph Quintet et le silence

Pourquoi j’aime les taiseux et taiseuses ? A la différence des personnes faisant part de leur hystérie, d’autres apparaissent sages, restant calmes en toute situation. Posées. Réfléchies. Ces personnes peu loquaces analysent souvent le monde avec des yeux uniques en leur genre. Les musiciens d’Aleph Quintet font sûrement partie des ces personnalités.

Le groupe émerge de la scène bruxelloise. Il propose une musique envoûtante, c’est-à-dire un style nord-africain mêlant jazz et culture soufie.
Le silence tient un rôle principal au sein de leur univers. Une information comprise en lisant une interview sur les pages de la revue Larsen. Surtout quand est nommé leur album,
Shapes of Silence.

Une personne peut être silencieuse mais émettre beaucoup d’énergie et de messages aux autres. Sans qu’on le sache. -Théo Zipper, bassiste

Les membres suivent aussi la voie du soufisme. D’après Eric Geoffroy, auteur de La Grande Histoire de l’Islam (2018), cette croyance est née en Arabie au septième siècle. Elle se définit tel un aspect de la sagesse éternelle, universelle, qui s’est incarné dans le corps de la religion islamique. Les soufis étaient souvent de grands oulémas (savants en sciences islamiques). Ils rappelaient que seul l’Esprit est à même de vivifier les formes, et de lutter contre la sclérose de la pensée islamique.

Si cette spiritualité provoque les mélodies émouvantes et imprévisibles de la bande, autant continuer sur cette voie. Car le silence est souvent synonyme de sauvegarde. Le silence est un fructueux bouclier. Il sert à se protéger de l’énervement, des malentendus, de l’ignorance…
Aleph Quintet laisse notre imagination bercer aux sons de leurs instruments. Une action sacrée. Un jeu élégant. Sans qu’aucun chant ne gâche leurs instants de pur voyage vers l’Orient.

La musique naît du silence. Il faut faire mieux que le silence. -Akram Ben Romdhane, oudiste

DRAMA – Photo ©Valentine Jamis

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LA DURE A CUIRE #85

Royal Blood – Back to the Water Below

Foo Fighters, Queens of the Stone Age et désormais, Royal Blood… cette année, certaines légendes rockennerollesk’ font leur retour ! Nous sommes gâtés, c’est fou. ‘Mountains at Midnight’ rappelle une évidence frappante : Royal Blood forme un duo pondant, encore et toujours, des mélodies brutes et accrocheuses. Mention honorable à la batterie ouvrant le morceau sans chichi, tout en puissance.

Mono(Pol) – Vlek Cinko

Quel sacré trip ce Mono(Pol). Vu qu’on aime les artistes à la fois atypiques et grand public, son titre ‘Zob Mateub’ se doit d’être honoré. Clap clap.

Drast – Indaco

‘Gran Finale’ chanté par Drast est une romance à cœur ouvert. La Dure à Cuire, c’est ça aussi. Puis, la langue italienne semble la meilleure pour les chansons d’amour. Grazie Drast !

DRAMA – Votre playlist Spotify

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La beauté de la vie, c’est l’art

L’art est une chose que l’on voit tous les jours mais qu’on prend rarement le temps de regarder et apprécier. L’art est un débat mondial, l’art, c’est tout et rien en même temps. Est-ce que les jeux-vidéo, c’est de l’art ? Est-ce qu’une casserole, c’est de l’art ? Est-ce qu’une banane scotchée à un mur, c’est de l’art ? Ect.

Car oui la banane scotchée à un mur est une œuvre d’art créée par Maurizio Cattelan vendue à 120 000 dollars. Cet artiste italien a voulu défier les règles de l’art et ce n’est pas le seul.

Et c’est là que je reviens à mon sujet principal la beauté de la vie c’est… l’art car l’art, c’est la beauté de la vie pour ses catégories classiques ; l’écriture, le dessin, la danse, la peinture et j’en passe… Mais c’est aussi la beauté de la vie car c’est une banane scotchée à un mur, une toilette retournée, et plein d’autres choses aussi farfelues vu que cette forme d’art, sa seule limite, c’est la créativité de l’homme, qui elle, est illimitée.

L’art, c’est la beauté de la vie car c’est c’est ce qui l’a écrite.

Simon M. – Photo ©DRAMA, David vs Goliath d’Osch
Texte écrit lors d’un atelier Scan-R

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LA DURE A CUIRE #84

Loons – Cold Flames

Les 20 ans d’un label qui honore la brutalité sonore… ça se fête ! Bravo à Head Records. Pour le coup, écoutons Loons, un groupe dont j’attends impatiemment de nouveaux morceaux.

Protomartyr – Formal Growth In The Desert

Malgré les qualités visuelles du clip ‘Make Way’, Protomartyr n’est pas mon trip. Il s’agirait d’écouter Formal Growth In The Desert ce 2 juin… mais le chanteur qui ne chante pas n’attire pas ma curiosité à ce point.

Club Bombardier – Anger Management

Club Bombardier change de style, vraiment ? Un changement de voix advient et laisse le groupe vaguer dans une énergie toujours aussi percutante. ‘Mr. Muscle’ accroche assez vite à l’oreille. Il sera aisé de suer, une fois la chanson jouée sur scène.

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Edges à l’Ancienne Belgique

Je prends ma voiture. Je suis à la gare. J’oublie mon GSM. Je reprends ma voiture. Je chope mon GSM et revient à la gare. J’entre dans le train et rate le second. J’en profite pour manger, j’admire les campagnes wallonnes, et… je fucke le monde.

Une réplique propre à l’esprit d’Edges. Ce nouveau projet du guitariste Guillaume Vierset joue à l’Ancienne Belgique. Même si j’oublie des objets, même si les transports en commun sont souvent en retard, je préfère réfléchir comme l’artiste. Lors d’une interview au Soir, il rappelle ô combien la musique permet de s’échapper d’un quotidien trop étouffant. Il juge son œuvre enregistrée en 2020. Son regard est limpide.

Je suis ultra-heureux parce ça représente bien une époque, la pandémie, le confinement. J’ai joué avec de l’énergie, de la hargne. Je fucke le monde en fait, allez tous vous faire foutre, je fais mon truc et on voit ce qui se passe.

Cette philosophie se retrouve sur scène. Le jeune homme apparaît vêtu d’un peignoir et démarre le concert, sans un salut la famille. Heureusement, tout comme Antoine Pierre (batteur chez Next.Ape) en seconde partie, Guillaume Vierset communique énormément avec son public. Dès les premières notes, une forte impression martèle mon crane. Et si Edges était bien meilleur à écouter en live ? Non pas que l’album de ses membres soit inaudible. Mais une fois écoutés au spectacle, les morceaux The End of the F***ing World semblent taillés pour la scène. Si l’opus n’avait jamais été joué devant des auditeurs férus de rock, cela aurait été un pur gâchis.

Accords Simples et efficaces. Rythme envoutant, jamais ennuyant. Improvisation bien amenée. Sourire en coin, joie notable et instants incroyablement doux. Cette liste de mots définissent ce moment partagé avec le quatuor. Comme quoi, parfois il faut revenir à l’essence de la musique : jouer instinctivement pour créer une magie unique en son genre.

DRAMA – texte & photo

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Empty Head aux Deux Ours

Samedi dernier, je m’aventure vers une tanière modavienne. Je découvre une salle de concerts. Aux Deux Ours, l’envie de se déchaîner est compréhensible. A l’affiche, on retrouve des groupes aux riffs bruts et méchants : Lymass et Naked Passion. Empty Head est aussi de la partie. Ses membres dévoilent de nouveaux morceaux. Une opportunité en or pour savoir si leur jeu est toujours aussi puissant.

Le quatuor faisait une résidence sur les lieux, quelques jours avant le spectacle. Dans quel but ? Ecouter les remarques de Jeremy Alonzi, l’homme aux mille-et-un projets, mais avant tout, musicien parmi The Experimental Tropic Blues Band. Thomas Michiels, guitariste chez Empty Head, décrit cette aide artistique.

Ses meilleurs conseils sont nombreux. Etre plus libres sur scène. Se laisser aller davantage. Se faire confiance les uns, les autres. Jouer bien plus ensemble, en fonction de ce qui se passe sur le moment même. Laisser place à l’imprévu pour se détacher de notre set bien carré, bien exécuté, pour le faire vivre encore plus, le rendre plus sincère. En n’oubliant pas d’inclure plusieurs fois le public.

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Le concert démarre, ça bastonne en peu de secondes. Les deux guitaristes se complètent sans que leurs effets deviennent brouillons. Le chanteur devient insaisissable, tant il se déplace partout, tout le temps. Un interlude rappelle la force de frappe des Liégeois. Elle est en mesure de provoquer un pogo, même pour les plus statiques. Parlons-en. Choc générationnel ou pas, peu de personnes dandinent leur fessier… rien de grave ! Je continue à exploser ma nuque sur de nouvelles chansons, telles que ‘Violence’. Ce coup de cœur fut déjà apprécié au Bear Rock Festival. ‘Modern Man’ demeure probablement leur chanson la plus radiophonique. Rien de dérangeant. Les membres calment le jeu, l’espace d’un instant.
‘Cosmic Rave’ retient l’attention. Pourquoi ? Dio santo ! Ce titre est parfait pour clôturer le concert en sueur. La fougue domine sur plusieurs aspects : au niveau d’un chant maîtrisé et des soli de guitare plutôt mémorables.

Que manquait-t-il à cette soirée ? L’imprévisible singe-costard-cravate. A savoir, le personnage principal de ‘Moden Man’. Un grain de folie de plus pour ces musiciens à l’énergie débordante.

DRAMA – texte & photos

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L’electro à l’international Part 1

Le temps file à la vitesse du son. Comment analyser toutes les sorties musicales ?! Calmons le jeu. Discutons d’electro. Sens aiguisés. Démarche chaloupée. A chaque coup de cœur partagé, un voyage à l’international est proposé !

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France

Ce n’est pas la première fois (ni la dernière) qu’on cite Par.Sek. Le duo présente une musique déjantée et dansante ! Leur véritable slogan s’écoute dans leur dernier morceau en date : On vit d’amour, y a pas le choix.

Angleterre

Les artistes anglais sont toujours en avance sur le temps. Il vous faut une preuve ?
Ecoutez Jamie xx. Le jeunot percute les oreilles encore et encore. Ses ambiances tribales, africaines, aux mélodies imprévisibles, sont excitantes à découvrir.

Etats-Unis

Nosaj Thing conçoit la musique comme nul autre. Pour son cinquième album aux atmosphères posées et planantes, il fait appel à un casting en or : Toro y Moi, Panda Bear, ou bien Hyukoh, groupe séoulite plutôt prometteur.

Italie

Cosmo adore célébrer la vie. ‘La verità’ s’inscrit dans cette envie. Chanter qu’on se sent bien, sans porter de masque, sans jouer la carte de la superficialité.

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Ultraphallus au KulturA.

Quand dandiner sa tête devient impossible… c’est pour mieux pogoter. Combien de concerts donnent l’impression de ramollir ? Combien de concerts nous font vibrer ? Plus les années s’écoulent, plus un besoin devient vital : contempler des spectacles bousculant les tripes.

Heureusement, Ultraphallus existe encore. Prononcer leur nom bouscule les mentalités. Un nom parfait pour leur style proche d’un metal psychédélique.
La bande joue au KulturA. Pourquoi éviter cette date printanière ?! Avant de franchir le pas de la salle, je ne m’attends à rien. Je ne suis ni un grand fanatique, ni un détracteur assumé du groupe. Ne rien attendre des musiciens, c’est sûrement la meilleure position à adopter devant leur show.

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Dès les premières notes écoutées, je passe du Côté Obscur de la Force. Le quatuor se fait plaisir. Comment ? A bas les costumes foireux sur scène. Adieu les fioritures sonores. Ici, ce sont des gaillards habillés normalement jouant des gros riffs barbares. Entre le chanteur aux mouvements vaudous, et le batteur aussi percutant qu’un tir de tank, le jeu en vaut la chandelle.
Le titre Motherbumface reflète mes propos. Le son est bête et méchant. Simple et bourrin. Surtout très méchant.

Les surprises ne s’arrêtent pas là ! Le groupe adapte une chanson composée par Evil Superstars, ‘Can’t Seem To Fuck Things Up’. Il faut applaudir. Evil Superstars faisait partie des groupes belges à la carrière brève, intense, aux compositions mémorables. Ses membres étaient de talentueux énergumènes. On y apercevait Tim Vanhamel (Millionaire, Broken Glass Heroes) ou même Mauro Pawlowski (dEUS). La reprise est réussie, tant elle colle au répertoire phallusien. L’hommage est donc apprécié !

Ultaphallus marque un retour comme il se doit. Surveillons la suite des évènements. Qui sait ? D’autres mélodies pourraient enrichir leurs morceaux. Même si la trompette de Phil Maggi, ainsi que sa voix, marquent déjà l’esprit.

DRAMA – texte & photos

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LA DURE A CUIRE #83

Albert Hammond Jr. – Melodies on Hiatus

Albert jouant comme les Strokes est peu atypique. Albert singularisant Hammond est toujours intéressant. Qui sait ? Le guitariste est sûrement une pièce irremplaçable du quatuor new-yorkais. D’année en année, ça se comprend de mieux en mieux.

Ronker

Ronker est sauvage et direct. Sur ‘MJ’, le chanteur crie six mots taillés pour le groupe belge : I want to be Michael Jordan. Il tire sûrement son énergie de ce slogan !

Trainfantome – Thirst

Une musique à la fois brute et planante, voici la proposition de Trainfantome. Une autre merveille de Flippin’ Freaks. A suivre de près.

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LA DURE A CUIRE #82

Stoner Bud’s – Vampires

When it’s done, it’s easy to complain. But when I’m gone, don’t try to come back to me. Les paroles du nouveau single des Stoner Bud’s sont aussi frontales que leur musique. Un son brute, comme à leur habitude, rempli d’énergie.

Angel Olsen – Forever Means

Angel Olsen a un univers plutôt magnétique. J’attendais un morceau aussi fort que Woman (MY WOMAN, 2016). Me voici servi. De fait, Nothin’s Free laisse respirer une instrumentation incroyable. Au menu ? Saxosex, piano stellaire, légère batterie.

Foo Fighters – But Here We Are

Le retour des Foo Fighters se passe de commentaires. Rien à écrire, si ce n’est que la découverte de ce prochain chapitre sera émouvant.

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Insert Name Festival #7

La septième édition du festival Insert Name dévoile une affiche alléchante. Pourquoi ? Diantre ! Cosse, Gnome, et Ronker sur le même écriteau ! Plongeons vers ces concerts attirant les passionnés des cordes et percussions.

Apex Ten ne calcule rien à l’avance. Le trio suit son instinct stoner. Le but est d’improviser. Une guitare ou deux, un riff ou du chant, la bande envoie du lourd. Benoît Velez se lâche. Il se met aussi bien au service des lignes de basse, qu’à son service (oui, il se fait plaisir). Il joue alors des solos dont la durée n’est jamais trop longue, jamais trop courte.

Ronker communique une énergie sans nom. Le chanteur grimpe sur tout et n’importe quoi, quand il ne crache pas ses cordes vocales.
Serait-ce un Idles flamand sous nos yeux ? Il est sûrement trop tôt pour tenter la comparaison. Les Anglais flottent sur une autre stratosphère, tant sur le plan scénique qu’instrumental. Quoi qu’il en soit, me voici en contemplant la rage des Belges. 

Les classieux Cosse, eux, restent groupés sur scène. Du peu que j’ai écouté, leur concert fut une merveille. Des effets guitares très doux se mêlent à leurs brutes transitions. Leurs mélodies mordantes s’enchaînent sans tarder, offrant une vraie couleur au groupe.

Quant à la puissance sonore de Naked Passion, elle apparaît telle une surprise incroyable. Le batteur souffle quasiment à chacun de ses coups. Les guitaristes tournoient face à leur public. Le bassiste rejoint ce mouvement énergivore. Les membres s’emparent de la scène sans danse macabre, sans théâtralité foireuse.
Va falloir suivre ces jeunes Liégeois pour comprendre leur magie. Comment le prouver ? Il suffit d’écouter la fin de leur spectacle. On les aperçoit tenir quelques notes, longuement, avec assurance… en suant de leur meilleur front pour ensuite éclater en crescendo ! Comme face à un volcan toujours prêt à exploser. Plutôt bluffant. Bravo.

Finalement, Insert Name est un évènement vraiment intéressant. Ce rendez-vous annuel sert à cerner la sphère actuelle des actrices et acteurs rock, stoner, metal. Pour les mélomanes, il est difficile de rater le coche.

DRAMA – texte et photo