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Jean Paul Estiévanart – Wanted
« Du jazz ?! » « Ca se fait encore ça ?! » « Du jazz belge en plus ?! » « Avec quoi tu viens toi ?! ». Je suis sûr que c’est ce que vous vous êtes dis en voyant de quoi parle cet article.
Nous sommes bien sur loin de l’âge d’or du jazz qui doit se situer entre les années 20 et 60, mais ce genre de musique hybride est loin d’être mort, bien au contraire, il se cache là, sous ces vieux magasines, dans le meuble de télévision de ton grand-père, bien au chaud, et il attend les curieux, les intéressés, ceux qui veulent revoir leurs définitions du mot Musique (avec un grand M). N’hésitez surtout pas à vous plonger dans ce style riche car au mieux, vous découvrirez une nouvelle passion et au pire, vous aurez un sujet de conversation avec votre beau-père qui aime surement le jazz (si si ! Je vous assure !) .
J’ai décidé pour ce premier papier de vous parlez de jazz belge et plus précisément de l’album « Wanted » de Jean Paul Estievenart, 31 ans, trompettiste de son état. Ses grandes influences furent Chet Baker (qui enregistra d’ailleurs quelques albums dans notre plat pays, avec des musiciens belges) et Freddie Hubbard (virtuose du Bebop/ Hardbop … « Ouuh les mots bizarres qui veulent rien dire ! » Non, ces mots sont pleins de sens quand on s’y intéresse, vous verrez). Il est accompagné sur ce disque par le batteur belge du moment, Antoine Pierre, un gars à vraiment voir en concert si vous êtes batteur ! Deux musiciens que vous pourrez retrouver ensemble dans de différentes formations comme le Lg Jazz Collective ou le projet Urbex, leadé par ce même Antoine Pierre. Une bande d’amis donc, avec en plus le bassiste multi-facette Sam Gerstmans, sideman de Melanie de Biasio et l’espagnol Perico Sambeat. Pour les avoir plusieurs fois vu en concert, ils en valent vraiment la peine.
Le premier morceau « The Man » donne tout de suite le ton, après une intro classique, on comprend très vite que ce sont essentiellement Estievenart et Pierre qui nous guiderons sur les terrains en pente du jazz européen, avec brio… Le phrasé percussif du trompettiste et la finesse technique du batteur envoient du lourd !
Ensuite il y a « Am I Crazy ? », sorte d’hymne de la joyeuse bande que vous pouvez être sûr d’entendre en concert, morceau oscillant entre moment de suspens et d’accélérations subites, on croirait entendre Lee Morgan et Art Blakey… Avec en prime un petit solo de Pierre, ceux-ci sont toujours assez impressionnant de maîtrise et de technique, ils donnent toujours l’impression que c’est la pluie qui joue de la batterie…
« Amok » est aussi un morceau impressionnant, avec ses 3 notes de basses répétitives et envoutantes donc, et les roulements de balais à la batterie.
Il vous est interdit de rater « Lazy Bird », petit délire bordélique qui commence par 2 minutes 30 de trompette et de batterie, à la limite de l’improvisation ! C’est dans ce genre de morceau qu’on sent que l’âme du jazz peut bizarrement et fort heureusement se trouver même en Belgique.
Ce qu’il y a de réellement déroutant sur cet album et qu’on retrouve assez bien sur le morceau « Sd », ce sont les petites touches rapides d’Antoine Pierre, il tape des petits coups sur tout ce qu’il peut, afin de former ses nappes de percussions remplissant absolument tout les espaces et créant une atmosphère rythmique, parfaite pour les solos d’Estievenart, qui alternent de longs et courts phrasés. Sur « Sd », ce rythme presque africain est parfait pour le trio trompette/basse/batterie, car comme le dit Estievenart dans une interview donnée au Soir, il compose toujours en fonction de ses musiciens.
Le morceau « Wanted », lui, se fait attendre… Et à juste titre ! Cet excellent swing langoureux et dépressif mute après quelques minutes en un genre de free jazz frôlant la perfection ! Un grondement sourd qui fait attendre l’auditeur jusqu’à un final maîtrisé… Et voilà comment se fini ce qui surement restera l’un des albums de jazz belge de la décennie, et Dieu sait si ce jazz belge a tendance à tourner en rond ces derniers temps.
En résumé, je vous conseille vraiment cet album qui vous prouvera que le très bon jazz belge existe ! En effet, le « Wanted » de Jean-Paul Estievenart est de très haut niveau, surtout pour les amateurs de solo de trompette ou de batterie (Antoine Pierre est vraiment un garçon à suivre, tout comme Estievenart). Voilà, c’est tout pour moi, j’espère que vous aurez été jusqu’au bout de mon premier jet, et si oui, que vous l’aurez apprécié ! À la prochaine !
Lev.
Terminator Genisys
Voulez-vous que je vous en parle? Sérieusement?
Par où commencer? Je vous préviens, ça risque d’être long.
Comme me le disait un de mes amis: « PLUS JAMAIS!!! »
Quand je pense qu’il y en a qui débatte de ce qui ne va pas dans le film. Ne cherchez plus les mecs, le problème de Genisys, c’est que c’est de la merde… C’est tout.
Exit
The Basketball Diaries
Avec un oscar remporté cette année, Leonardo Di Caprio est un acteur qui a su montrer, au fil du temps, son talent polyvalent dans le monde cinématographique. Revenons bien des années en arrière et analysons un film, relatant une histoire vraie, qui n’a pas été vu de tous: The Basketball Diaires. Il s’agit en effet d’un film auquel participe un Di Caprio (avant Titanic).
Ce film est un cocktail incroyable entre Requiem for A Dream (réalisé par Darren Aronofsky) et Shame (réalisé par Steve McQueen), c’est-à-dire que si vous voulez obliger quelqu’un à perdre à jamais un vice ou une quelconque obsession qui lui est nuisible, faites-lui voir ce film. Dans cette œuvre foutrement trash, nous suivons la descente en enfer de Jim Carol, interprété par Leo, qui se shoote à un nombre incalculable de drogues.
Plongé dans une période où l’arrivée des drogues explose en grande quantité, Jim Carrol représente ce qu’un jeune adolescent pouvait subir de plus destructeur de la part des psychotropes. Lui et ses compagnons vont vivre des moments plus que terribles qui les rendront vraiment à l’état de zombies.
Plus le film avance plus la santé de Jim se dégrade. Néanmoins, rien de grave n’arrive à son talent d’écrivain (Jim aime écrire, détail qui a toute son importance) qui sait exposer poétiquement les situations dans lesquelles il se trouve. Comme si l’art d’écrire était devenu la seule chose cohérente qui le tenait encore debout et qui laissait transparaître sa conscience.
La voix-off de Jim rend le film d’autant plus pertinent étant donné que chacun de ses « trips » sont expliqués de manières froides et effroyables. Voulant cesser ses expériences néfastes avec grande difficulté, il fait également découvrir aux spectateurs les bas-fonds de New-York, des junkies au bout de leurs vies et une violence environnante.
Certes le quotidien de ce jeune drogué n’a rien de rose mais une once d’humanité et de solidarité réside dans ce film. En effet, lorsqu’il était sur le point de finir de creuser sa tombe, un ami essaye de l’aider à remonter la rampe. Alors qu’il semblait ne plus avoir de chance de réussite dans son existence, Jim a su se relever et changer ses faiblesses en puissances. Loin de toutes anciennes vicissitudes, il explique ce qu’il a été :
Il y a nous, les gosses des rues. On se défonce de plus en plus jeunes, autour de 13 ans. On croit qu’on contrôle la situation, qu’on ne deviendra pas accro mais en général, on se plante. J’en suis la preuve vivante. En fin de compte, suffit de se dire que le junkie fait ses 8 heures par jours, sauf qu’elles le conduisent, le plus souvent, dans les ténèbres.
Véritable hymne à l’espoir et reflet d’une décadence juvénile, The Basketball Diaires laisse place à des acteurs qui ont su dévoiler, avec justesse, la souffrance sous plusieurs facettes.
brunoaleas
Ex Machina
Quoi de plus fascinant que l’intelligence artificielle ?
De nos jours, on pourrait croire que la technologie dépasse la fiction et que la frontière entre réalité et fiction se rétrécit de plus en plus.
The Neon Demon ou NWR, perfectionniste du Mal
Moi qui voulais me saouler avant de voir le dernier bijou cinématographique de Nicolas Winding Refn, pensant que ce serait plus facile de comprendre ce genre de cinéma, dit d’auteur…
Cette idée « d’alcoolique anonyme » était stupide. Il est clairement faisable de comprendre tous les symboles utilisés dans The Neon Demon, tout en étant sobre.
Le Tombeau des Lucioles
Grand fan d’animation japonaise, lorsqu’on ma parlé pour la première fois du Tombeau Des Lucioles, j’en avais l’eau à la bouche:
Dinos
Du dedans du dehors
10 Cloverfield Lane
Ce sont les maltraitances mentales qui mènent à la paranoïa. Il va en être question de manière effrénée dans 10 Cloverfield Lane.
James Blake – The Colour In Anything
Le son de James Blake m’évoque beaucoup de choses abstraites. En effet, il m’est arrivé de me représenter ce chanteur comme l’incarnation du personnage du Voyageur contemplant une mer de nuages (1818), peint par Caspar David Friedrich, sortant du tableau pour nous chanter, immergé dans le brouillard, un air mélancolique sans jamais s’arrêter sur son chemin.