Tous les articles par Drama
La dure à cuire #23
Scandale
Le film choc de l’ère post #MeToo nous plonge dans les abysses du géant Fox News.
La visite guidée alléchante d’un patriarcat pervers est trop peu percutante. Continuer la lecture
Sorry – Snakes
Nous ne voulions pas faire un album de rock. D’ailleurs je n’aime pas trop nos premiers singles grunge… –Asha Lorenz
La chanteuse de Sorry s’exprime ainsi au sujet de leur album à venir, 925. Elle-même et le guitariste Louis O’Brien attirent l’attention pour un tas de raisons.
A la base, ils étaient en compétition. Ils postaient des morceaux sur Soundcloud en tant que rivaux. Ces jeunes Londoniens ont ensuite assemblé leur force afin de former Sorry. Ils ont vite partagé la scène avec d’autres groupes du Sud de Londres (Shame, Goat Girl ou encore HMLTD).
Bref, au lieu de bûcher à l’unif, ils ont passé leur temps libre dans leurs chambres jouant de la musique ensemble.
Le jeu électrisant d’O’Brien et la nonchalance vocale de Lorenz participent à créer un univers particulier. A l’écoute de Snakes, on étouffe aussi bien avec la guitare qu’avec la batterie. Cette dernière délivre des coups emplis d’échos, comme si son enregistrement s’était déroulé dans un hangar désaffecté. Cette angoisse permanente nous traverse également via les paroles.
And every time I made you cry
I was crying too
Right Round The Clock démontre que les deux membres savent fusionner leurs voix avec brio. Des chants en partie de ping pong, portés par un saxophone enrichissant les mélodieux piano, basse et guitare.
Quant à Rock’n’Roll Star, il clôt l’EP sur une touche positivement virulente ! Un saxo qui n’est jamais de trop. Une batterie d’une très bonne vivacité. Et une voix qui passerait crème dans un bar miteux. Prions pour que la chanson soit transmise dans une saison de True Detective !
La capitale anglaise grouille de futures pépites musicales. On mise sur Sorry. Des sonorités qui se rapprocheront d’une pop malsaine.
DRAMA
La dure à cuire #22
King Krule – Man Alive!
Le premier album est souvent le meilleur. Le second confirme si tel artiste ou tel groupe demeure talentueux. King Krule en est à son troisième opus. Man Alive! se compose de 14 morceaux qui ont la force de mêler plusieurs genres musicaux (dub, jazz, electro, etc.). Tellement iconoclaste que Mowno pose l’étiquette « indie philosophique » au disque. Autant dire qu’on n’est pas les seuls à fumer la moquette.
Archy Marshall (de son vrai nom) revient après une longue période d’absence. En novembre 2019, il nous balançait déjà de quoi nous guérir le mental: un court métrage nommé Hey World!, réalisé par sa compagne Charlotte Patmore et lui-même. On y découvrait 4 titres inédits, enregistrés à l’arrache, dans des décors typiquement anglais. Il y avait de quoi saliver quant à l’attente d’un nouveau projet, même si les 4 morceaux étaient présentés de façon claquée. Mais c’est aussi pour cela qu’on aime ce Roi du spleen britannique. Ne venez pas nous ennuyer à résumer ses productions d’attrape-hipsters. King Krule a un style… Et quel style !
Man Alive! s’ouvre avec un morceau fort dynamique, porté sur une paranoïa (« Cellular »). L’observation d’un monde qui s’écroule. Encore une preuve que ses habituels accords jazz collent parfaitement à ces sons electros, bizarroïdes, envahissant l’auditeur du début à la fin. On continue notre traversée via plusieurs chansons plus sombres les unes des autres. Comment oublier « Stoned Again », où une voix caverneuse nous chante les déboires d’une jeunesse chaotique ? King Krule fonctionne comme un Andy Shauf (artiste folk de talent).
L’important, c’est d’accrocher l’auditeur dès la première ligne. Mais aussi de vivre ce que tu écris. C’est pour ça que je passe beaucoup de temps seul, à l’extérieur, dans un bar ou autre, à écouter et à regarder ce qu’il se passe autour de moi. Sinon je ne peux pas en parler. –King Krule
« Comet Face », lui, est une véritable poussée d’adrénaline bercée par un saxophone endiablé et une basse sortant d’un cartoon maléfique.
A chaque fin de morceau débute la musique de la piste suivante. Comme si tout coulait de source. Comme si on ne pouvait pas changer la liste proposée. Du feu infernal des 4 premiers titres à la glace paradisiaque du reste de l’album.
« The Dream » marque un point de rupture. C’est à se demander si le chanteur n’a pas appris qu’il allait devenir père à ce moment-là de la conception de l’opus. En effet, la suite nous réserve une déclaration d’amour envers sa femme et sa fille (« Perfecto Miserable »), et un cri d’optimisme lancé à ce monde cruel (« Alone, Omen 3 »).
« (Don’t Let The Dragon) Draag On » a moins de puissance que le reste de Man Alive! à cause de sa boucle d’accords répétée encore et encore. Mais ce qui arrive par après amène à planer. « Underclass » représente la classe king krulienne par excellence. On saisit là toute l’adoration jazz de l’artiste, grâce à un saxophone qui se lâche de façon hyper mélodieuse (tel un orgasme tant attendu !).
Man Alive! est un savant mélange du premier et second album d’Archy. La noirceur de 6 Feet Beneath the Moon (2013) et l’expérimentation de The OOZ. L’aboutissement d’une grande force musicale enfin reconnue. Maintenant, une seule question se pose…
Qui sera prêt à détrôner le Roi ?
DRAMA – Illustration ©Sound of Brit / Man Alive!
fuck covid-19
On ne pouvait pas rester les bras croisés. Ce foutu coronavirus peut vite rendre paranoïaque. C’est pourquoi, il était évident qu’on vous préparait une playlist afin de vous remonter le moral. Partons du principe que la musique est souvent un remède aux maux de nos sociétés. 13 morceaux vous sont alors offerts pour danser, vous relaxer ou planer en quarantaine!
Des Cranberries à Eté 67. De Billy Joel à Amandine Bourgeois.
On espère que vous prendrez votre pied comme lorsqu’on a conçu cette liste.
Spéciale dédicace à Classic 21, une radio vraiment inspirante.
DRAMA
Illustration ©L’Internaute / Jim Carrey
Dark Waters, ou la culture de la claustrophobie
En termes de cinéma, on pourrait qualifier l’année 2019 d’« année de la claustrophobie ». Ce courant esthétique, né il y a quelques années, ne cesse de se réinventer en proposant bon nombre de prisons différentes. Le seul désir des héros de ces films est de s’en échapper pour retrouver l’air libre. Ces prisons peuvent être physiques (The Lighthouse), sociales (Joker), relationnelles (Marriage Story), ou culturelles (Midsommar). Cependant, elles se ressemblent en plusieurs points: elles sont épouvantables, mais le héros y entre de son plein gré.
Peut-être pourrions-nous en apprendre plus sur ce courant en jetant un œil à un des premiers succès critique de l’année: Dark Waters de Todd Haynes. Continuer la lecture
La dure à cuire #21
Hommage à Elisabetta Imelio – Prozac+ & Sick Tamburo
Ce 29 février, Elisabetta Imelio (notamment connue comme bassiste/chanteuse des Prozac+) est décédée à l’âge de 44 ans, après avoir lutté contre le cancer. Je souhaitais rendre hommage à cette artiste qui a bercé une partie de mon enfance. Voici Elisabetta en 3 chansons. Histoire de ne pas oublier sa voix et son style si punk. Peace. –DRAMA
Musiques « Acida » – Prozac+ / « Angelo » – Prozac+ / « La fine della chemio » – Sick Tamburo feat. Jovanotti, Meg, Elisa, Lo Stato Sociale, Samuel, Tre Allegri Ragazzi Morti, Pierpaolo Capovilla, Manuel Agnelli, Prozac+
Photo bannière ©Elisa Russo / Prozac+
La dure à cuire #20
My Home Hero
Un père de famille tout ce qui a de plus banal, si ce n’est qu’il est passionné de lecture et d’écriture de polars, voit sa petite vie tranquille lui échapper. Cela arrive lorsqu’il apprend que le petit ami de sa fille compte abuser d’elle, voire la tuer. Au pied du mur, il assassine le jeune homme qui se révèle être le fils d’un puissant mafieux. Notre héros suera donc sang et eau pour cacher son crime et protéger sa précieuse famille. Continuer la lecture