Tous les articles par Drama

LA DURE A CUIRE #93

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Subsonica

Subsonica semble critiquer une Italie bloquée dans un passé délirant. Une observation pertinente au vu de son gouvernement fasciste. Après avoir signé le tube de l’époque, vont-ils sortir le meilleur album des dix prochaines années ? Affaire à suivre.

Puma Blue – Holy Waters

Puma Blue met à l’honneur les instruments à corde. Ce fait suffit à écouter ses albums. ‘Hounds’ s’ouvre via une basse trop séduisante. Le morceau est fort planant… à écouter et réécouter pour capter sa richesse sonore.

The Murder Capital

See what you don’t in the clouds. That’s the power of youth.

Sonic Tides – Six Sided Square

Le rock bat son plein à la Cité Ardente ! Empty Head, It It Anita et Sonic Tides font leur retour. Ces derniers pondent un nouvel EP assez garage. Les musiciens s’approchent des Beatles, balancent de sauvages chants et voguent aussi vers quelques mélodies à la fois blues et délicates.

Drama

It It Anita Interview

Combien de merdes s’enchaînent ces dernières années ?! Covid, inflation, guerres… place aux couleurs ! It It Anita honore un chien d’assistance sur la pochette de son nouvel album. Décryptage avec Michaël Goffard, compositeur, chanteur et guitariste du trio.

unnamed

Vous adorez honorer vos ingénieurs du son. Vos précédents albums portent carrément leurs noms. Pour bosser sur le nouvel album, vous faites encore appel à Amaury Sauvé. Par rapport aux autres ingés son, qu’amène-t-il de fort quand il travaille votre son ?

Amaury a une sacrée expertise en ce qui concerne les groupes nerveux et puissants. Nous avons beaucoup apprécié son travail sur Sauvé et ça nous a semblé assez naturel de retourner vers lui pour produire et enregistrer Mouche. Avec, cette fois-ci, l’avantage de mieux le connaître, d’avoir une grande complicité et l’envie de produire davantage les morceaux.

Quand on écoute Mouche, « Psychorigid » sort du lot. It It Anita se la joue Beastie Boys.

It It Anita a envie d’expérimenter, d’ouvrir son spectre et de proposer des choses en plus que sur l’album précédent. Et tant qu’à essayer de produire un morceau un peu plus hip hop, je préfère avoir comme référence les Beastie Boys ! Ce fut assez marrant et difficile à la fois, les intentions sont différentes, même si sur la fin, les vieux démons ont repris le dessus…

Discutons des paroles de vos chansons. J’ai l’impression qu’elles se réfèrent souvent à des maladies. « Authority » signale un caractère malsain, celui de vouloir contrôler les autres. « Kinda the Same » sonne comme un rêve horrifique. Pour le sixième album, Mouche symbolise l’aide aux personnes à mobilité réduite. Cet animal est, en effet, un chien d’assistance. Cherchez-vous des figures ou images salvatrices pour illustrer vos pochettes ? Des figures contrastant la noirceur des paroles de vos chansons ?

Je ne dirais pas que nos chansons se réfèrent à des maladies, plutôt à des comportements interpellant des individus de notre société. On a choisi Mouche car, depuis quelques albums, on souhaite illustrer nos disques par des noms, des personnages, qui ont influencé la vie de It It Anita. Et Mouche a positivement influencé la vie de notre bassiste Elliot – et donc indirectement celle du groupe – ces deux dernières années. Il nous semble aussi que cet album est plus varié, plus coloré que les précédents. C’est pourquoi on a choisi la bouille de Mouche ainsi que les couleurs pour illustrer ce disque.

It It Anita fête 10 ans d’existence. En tant qu’artiste, qu’as-tu appris de plus important ?

Que c’est un métier fantastique et exigeant ! Toutes ces tournées nous auront permis de voyager et de rencontrer un paquet de personnes formidables. Mais ça demande aussi beaucoup de temps, d’énergie, d’organisation et de travail. On n’a rien sans rien…

Interview menée par brunoaleas – Photo bannière ©Grégory Derkenne

LA DURE A CUIRE #92

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

It It Anita – Mouche

It It Anita offre de nouvelles couleurs, via sa pochette, où s’illustre un chien d’assistance, et ses surprenants morceaux. Le trio s’embarque vers un jeu intéressant sur ‘Psychorigid’. Bientôt, vous en saurez davantage. Une surprise est en vue !

Soft Play

Que devient Slaves ?! Il s’appelle désormais Soft Play et est toujours prêt à péter nos tympans. Un son punk, rock, surtout déglingué.

Deeper – Careful!

It’s the right kind of rhythm. I say to myself. Fall asleep now, you feel like someone else.

Drama

Unicorn Wars : guerre au pays de Bambi

Et si les licornes n’étaient pas ces magnifiques créatures magiques, inoffensives ? Avec Unicorn Wars, Alberto Vazquez vient bousculer notre conception de ces créatures féeriques.

Le paradis perdu

L’histoire se passe dans un monde où une guerre terrible oppose les licornes aux ours en peluche. Selon la propagande des oursons, à l’origine, licornes et oursons vivaient en paix dans la forêt magique. Mais un jour, les licornes ont pris les armes contre eux à cause de la jalousie suscitée par la connaissance que les oursons ont acquit au fur et à mesure de l’histoire. À l’issu de terribles batailles, les maléfiques licornes gagnent et chassent les ours en peluche de la forêt magique.

La contre-offensive

Le film débute dans le Camp Joli Cœur, lieu où la compagnie d’oursons, formée par le sergent Gros Câlin, prépare la contre-offensive. Au premier abord, ce camp ressemble au monde des Bisounours. Cependant, tout change lorsqu’on aperçoit écrit sur la plaque d’entrée : Honneur, douleurs et bisous. Dès cet instant, le spectateur comprend qu’il n’est pas devant un film d’enfant.

L’histoire se concentre sur le développement de deux frère, Dodu et Célestin. À travers le regard de ces deux ours en peluche, nous suivons la préparation de la compagnie à l’art de la guerre.

Un film pour enfants interdit aux enfants

Unicorn Wars est typiquement le film qu’un parent, peu attentif, peut aller voir avec ses enfants. En effet, l’affiche ne fait pas spécialement peur et donne peu d’information sur l’œuvre en soi. La réalité est tout autre car Alberto Vazquez signe une réalisation qui est plus proche d’un film d’horreur que de Bambi.

Hormis le sang qui est très présent, notons également qu’il règne une atmosphère drôle et malsaine. C’est illustré notamment par le fait que la relation entre les deux frères est tantôt fraternelle, tantôt flirt avec l’inceste. De l’autre côté, la devise une bonne licorne est une licorne morte m’a personnellement fait rire.

Hormis le style de dessin très beau, le point fort du film réside dans son humour. Le réalisateur en use de manière particulière. Il mélange l’humour noir à un humour plus grotesque, et cela donne des répliques à mourir de rire.

La nature profondément cruelle des êtres

Au-delà de son monde haut en couleur, à l’instar d’un film Barbie, Unicorn Wars nous compte le récit d’une lutte entre deux camps qui ont une haine infinie les uns contre les autres. Cette haine conduit ces deux races à n’aspirer qu’à une chose, éradiquer l’autre.

Et pour y parvenir, chaque camp n’hésite pas à user de récits de propagande pour alimenter et justifier la haine de l’autre. Finalement, via Unicorn Wars, Alberto Vazquez livre un conte aux couleurs chatoyantes qui sonne comme un terrible rappelle que la haine pervertit même les meilleurs.

Fortuné Beya Kabala

Aftersun

Cette année, nous parlons peu du septième art. Mais un film retient l’attention. Bien plus qu’une production Marvel lancée par des scénaristes arriérés. Aftersun est une expérience cinématographique assez mémorable. Pourquoi ? Pour qui ? Pour tout le monde. Les films d’auteurs sont à surveiller. La première œuvre de Charlotte Wells ne fait pas figure d’exception. Elle s’adresse à un public prêt à trembler d’émotions.

Sophie se remémore ses vacances sur la côte turque avec son père, Calum. Elle s’amuse en faisant du karaoké, en se baignant. A cette période de l’histoire, elle se situe entre l’enfance et l’adolescence. Elle partage avec son père bonheur et conflit. À travers ses souvenirs, elle semble chercher des réponses. Les spectateurs deviennent ses yeux. Les yeux d’une jeune fille qui semble passer à côté d’un évènement tragique, d’un souvenir à la fois doux et amer.

d625a9a9-beca-40b4-8a1d-88beb9906c24

Aftersun est une expérience naturiste. Je ne choisis pas ce mot au hasard. Le Larousse vient à la rescousse. Naturiste signifie une tendance à prendre la nature pour seul guide dans son comportement, sa manière de s’alimenter, de vivre. La caméra filme chaque action en prenant en compte l’ennui, la spontanéité et complicité des protagonistes. Les décors nourrissent un imaginaire paradisiaque, quelquefois trompeur. De fait, Calum perturbe durant certaines scènes. Lorsque l’œuvre arrive vers sa fin, vous devinerez sûrement pourquoi ce père souffre d’un mal-être visible depuis nos sièges, invisible pour la petite Sophie. La relation père-fille apparaît alors comme un énorme point d’interrogation. A la fin de l’aventure, que reste-t-il ? Une question. Pourquoi ce long métrage est intense à regarder ?

Ma personnalité et celle de mon père sont la base de celles de Calum et Sophie. Mais est-ce que tout ceci s’est produit, est-ce que j’ai vécu ces vacances ? Non.Charlotte Wells

Nul besoin de voyager vers des galaxies pour décrire les failles des êtres humains. La mise en scène de la cinéaste est inspirante. Parfois, il suffit de puiser dans notre passé pour pondre un objet artistique poignant.

brunoaleas

Call Me by Your Name

Tu pleureras ; de tes lèvres montera le nom de l’ami que tu abandonnes et souvent ton pied s’arrêtera au milieu du chemin. Mais, moins tu auras envie de partir, plus tu dois penser partir.

Ces paroles viennent d’Ovide. Et s’il avait raison ?

Existe-t-il un art d’aimer ? Faut-il le respecter ? Call Me by Your Name s’affranchit de ces questions. L’œuvre présente deux hommes, deux âges, deux personnages. L’un est fougueux et charmant (Elio, Timothée Chalamet), l’autre est séduisant et curieux (Oliver, Harmie Hamer).

Elio vit au sein d’une famille cultivée. Elle accueille Oliver, un Américain qui découvre les richesses de la Méditerranée. Il est censé aider le père du jeune adulte dans ses recherches archéologiques. La rencontre de nos deux acteurs bouleverse l’ambiance du film. Ils incarnent provocation, séduction et sensualité (tout en sueur !).

call_me_1-1024x683

Il ne s’agit pas de dominant ou dominé. Ce film n’impose aucune règle dans leur relation. Nos protagonistes font l’expérience de l’hédonisme dans une Italie excessivement idyllique. Trop beau pour être vrai, comme cette histoire de fusion. Rien n’arrête leurs initiatives, même si elles sont secrètes.
Les bonnes mœurs apparaissent toujours comme un mur dans nos mentalités. Pourtant, les amoureux parviennent à évoluer main dans la main. Elio symbolise véritablement la jeunesse dans sa forme la plus aventureuse. Oliver voit une opportunité de goûter un fruit inoubliable. Rien ne semble superficiel. Sauf que le temps ne sauve rien. Tout a une fin.

Un monologue offre une séquence mémorable. Face à son fil, le père d’Elio adopte une vision optimiste. Il comprend la souffrance du garçon vivant une douloureuse rupture. Sa sincérité fait mouche : Aujourd’hui, tu es triste, et tu souffres. Ne te débarrasse pas de ces sentiments, ils s’en iraient avec la joie que tu as ressentie. Ses mots feront méditer bon nombre d’entre nous. Au lieu de sombrer dans un fatalisme, il joue l’érudit. Pourquoi ? Car les expériences amoureuses nous appartiennent. Personne ne peut détruire le goût d’un baiser, une joie d’antan, une chaleur inestimable.

Le final de l’œuvre ne laisse point indifférent. Les larmes d’Elio… quelle scène, quels frissons ! Le voici séparé d’Oliver, pour de vrai. Que reste-t-il ? Sûrement le souvenir d’un été où aucun code ne dictait aucune action, où chaque folie guidait chaque décision. Ces souvenirs brûlent chez l’adolescent, comme chez les spectateurs. Personne ne peut éteindre ce feu sacré.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #91

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Empty Head – Tales of the Modern Man

On veut avant tout communiquer de l’énergie et faire bouger le public donc c’est super important pour nous de passer par le test live.François Michels, guitariste chez Empty Head

Sufjan Stevens – Javelin

Quand Sufjan Stevens revient sur sa guitare pour composer une chanson au pouvoir fédérateur, que reste-t-il ? Si ce n’est un moment de pure délicatesse.

Opinion – Pumpkinland

Je ne cesse de croire qu’on évolue chaque jour. Mais un fait m’attriste. Je fais référence à ces moments où je perds des proches… cette pensée me vient à l’esprit, lorsque je lis les paroles du nouveau single d’Opinion. Le jeune créatif mêle chant et guitare provoquant une ambiance grisante. I’m just another person.

Drama

Puma Blue / Weite

Puma Blue – Holy Waters

En 2021, une journaliste demande à Puma Blue si son premier album aidera ses auditeurs. Il répond : Honnêtement, j’espère juste que celui qui l’écoute l’aimera et appréciera tous les petits détails que j’y ai cachés. J’espère que cet album donnera envie aux gens d’écouter plus d’albums, parce que c’est le cas pour moi. Cela m’a rappelé pourquoi je fais cela et à quel point j’aime la musique. Cela fait du bien de pouvoir enfin créer quelque chose dont je me sens vraiment satisfait et épanoui.

Une réponse si belle. Malheureusement, In Praise of Shadows ne fut pas un coup de cœur. Qu’en est-il deux ans plus tard ? Le mélomane sort Holy Waters, un opus beaucoup plus intéressant ! Il abandonne les percussions beaucoup trop pénibles à écouter. A savoir, des percussions comparables à des œufs cassés à la chaine. Cette fois, l’artiste met vraiment en avant guitare et voix pour un résultat des plus envoutant. Comment ne pas être séduit par la tension évoluant en crescendo sur ‘Mirage’ ? Comment ne pas applaudir la production de ‘Hounds’ ou ‘O, The Blood!’ et sa merveilleuse transition rythmique ?! Classe et douceur, voici ses forces. Un retour réussi !

Weite – Assemblage

Avis aux adorateurs de Pink Floyd ! Weite plaira à vos oreilles ! Quand Nick DiSalvo crée un projet musical, il faut s’y pencher. C’est un Devoir d’Etat. Cette année, le guitariste-chanteur d’Elder réunit trois musiciens afin de former Weite. Psychédélisme. Maîtrise. Ou mélodies faisant bader le plus straigh edge d’entre vous. Assemblage n’est pas à prendre à la légère.

Le quatuor demande une certaine concentration. Pourquoi ? Il m’a fallu du temps avant d’accrocher à l’univers. Leurs titres sont souvent d’une durée très longue, et les boucles s’enchaînent mais ne trahissent jamais un fait : ses musiciens sont des putains de musiciens. Le jeu à la batterie est tout aussi ensorcelant que les notes imprévisibles de la guitare !

Quant à la pochette de l’album, elle affiche une contrée semblant féerique. Weite me transporte sur son terrain. Que le morceau fasse cinq ou douze minutes, je redécouvre une autre manière de jouer dans un groupe rock. Quel plaisir ! Surtout si on croit que ce genre est obsolète et que plus rien n’est original à notre époque.

brunoaleas

Empty Head Interview

Modernité ne signifie pas apaisement. Nous vivons une époque où quelques personnes souhaitent atteindre perfection et beauté absolues… écouter la musique est alors salvateur. Surtout quand elle donne à réfléchir. Empty Head conte les failles des Hommes modernes. Vous le constaterez, lorsque la bande sortira son mini-album. Interview exclusive avec François Michels, guitariste au sein du groupe fort prometteur.

Empty Head_release2

Vos nouveaux morceaux étaient déjà joués sur scène, ces deux dernières années. Pour terminer leurs compositions, vous faisiez confiance aussi bien à votre instinct de musicien qu’aux retours du public.

Certains des morceaux de l’EP sont joués en live depuis plus d’un an, d’autres depuis quelques mois, ça dépend de quand ils ont été composés. On joue toujours nos nouveaux morceaux en live avant de les clôturer et de les enregistrer pour pouvoir nous les approprier et les tester en ‘conditions réelles’. Après quelques scènes, c’est beaucoup plus naturel et facile de sentir ce qui marche ou ne marche pas dans une composition et, si besoin, de changer certains arrangements. Certains morceaux passent par un nombre incalculable de versions, d’autres fonctionnent dès la version une ou deux – c’est rarement le cas pour nous, on aime souvent se couper les cheveux en quatre –.
D’ailleurs, pour le moment on joue déjà en live quelques morceaux qui viennent d’être composés et qui n’ont donc pas encore été enregistrés. Pour nous, en tant que musiciens, c’est le plus excitant ! On aime que notre set évolue en même temps que nos compositions et ne pas devoir attendre un an ou plus que les morceaux soient enregistrés et sortis avant de pouvoir les jouer sur scène. Donc pour répondre à ta question, je dirais que c’est un mélange des deux : on a besoin de sentir la réponse du public durant un live pour pouvoir évaluer nos morceaux. Avec le projet Empty Head, on veut avant tout communiquer de l’énergie et faire bouger le public donc c’est super important pour nous de passer par le test live.

J’aimerais débattre des textes de votre futur EP, Tales of a Modern Man. On y décèle une figure récurrente. Elle semble incapable d’être elle-même, souvent trop coincée dans les contraintes et responsabilités imposées par nos sociétés. Aujourd’hui, peut-on encore faire de la musique à la fois engagée et efficace ? Croyez-vous que la musique puisse conscientiser sur le fait que cette société veut tout, tout de suite, sans réfléchir sur chaque choix et décision ?

On pense en effet que la musique peut aider à faire réfléchir. Dans notre cas, on ne cherche pas vraiment à conscientiser un public par rapport à une problématique sociétale particulière, ni à proposer une solution à un problème. Nos textes reflètent la plupart du temps des réflexions personnelles ou des expériences vécues et ont souvent une dualité : ils peuvent paraître noirs, intimes, profonds au premier abord, mais sont aussi souvent critiques et ironiques. On essaie plutôt de mettre des mots sur certaines pensées qui nous habitent et nous préoccupent, de les mettre à nu, pour que les personnes qui se retrouveraient dans ces textes sachent qu’elles ne sont pas seules.

Tales of a Modern Man suit un fil rouge. Vos chansons critiquent la ‘pseudo-toute-puissance humaine’. Qu’est-ce qui vous fascine dans cette thématique ?

Le fait que cette ‘pseudo-puissance’ n’est qu’un mirage. L’Homme moderne avec un grand ‘H’ est un être supérieur, à la pointe de la technologie et au sommet de la chaîne alimentaire. Productif, efficace, aisé, heureux, parfait.
En 2023, plus qu’à n’importe quelle autre époque, tout n’est qu’une course aux apparences. Les textes de Tales of a Modern Man s’attaquent à l’envers du décor.

Interview menée par brunoaleas – Photo ©Barthelemy Decobecq