Eosine au Hangar

Je voue un culte pour les bières ambrées. Lorsque je fous les pieds chez l’association Le Hangar (Liège), j’aperçois la vente d’une boisson de ce type. Il est impossible de me souvenir de son nom, mon cerveau alcoolisé est à plaindre. Reprenons nos esprits ! Nous ne sommes point disposés à faire la promotion de ce Saint Breuvage ! Les concerts reprennent de plus belle. Il est temps de se manger plusieurs murs du son, et d’en parler haut et fort.

En cette soirée de février, Eosine joue devant une salle complète. La formation vient défendre un premier EP enregistré au Wood Studio, à Chênée. PopKatari, collectif liégeois porté par des mélomanes, invite les jeunes membres à faire leurs preuves.

Je ne connais rien du groupe. J’aime découvrir de nouveaux talents, en partant à l’aveuglette vers certains évènements culturels.
Eosine n’annonce rien de mauvais. J’avais eu l’occasion d’écouter un extrait de « Onyx » et je savais que ces musiciens étaient fans de Radiohead. Je ne leur ai jamais adressé la parole. Mais leurs sonorités témoignent d’un fait indubitable : ils sont fans de Radiohead.
Un bon point, n’est-ce pas ?

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Passé cette déduction, le show débute et je contemple leur jeu de lumières sur scène. Diverses images aux couleurs enivrantes, saturées et psychédéliques décorent les visages et les corps des musiciens. Puis, des sortes de molécules fleurissent de plus en plus sur eux. Eosine semble nous donner un cours de biologie sous LSD. Une technique assez subjuguante. Elle colle d’autant plus à leurs morceaux planants. Cet adjectif est trop réducteur pour définir leurs sons. Parfois apocalyptiques (« Inner You ») et souvent relaxantes (« Transfusion »), leurs ambiances se marient à merveille face au public. Les spectateurs hochent de la tête, sourient et observent, figés, les performances du quatuor. Il affiche par moment la rage de Benjamin Franssen (batteur) ou un bref instant d’ire vocale d’Elena Lacroix (chanteuse principale). Qui ose s’ennuyer ?

« Antares » synthétise au mieux la signature éosienne : placer un effet reverb envoutant, de doux chants et des percussions jamais trop envahissantes.

L’éosine est une substance fluorescente connue pour ses bienfaits sur la peau.
Cette nuit hivernale, les mélodies de la bande soignent mes oreilles. Durant leur spectacle, mon esprit se détache loin du flux d’informations anxiogènes propre à notre quotidien. Eosine ne suit pas simplement les traces de Thom Yorke et de sa clique. Eosine transporte ses auditeurs vers son univers. Personne n’imitera ses concerts scientifiquement non-identifiés.

brunoaleas Photos ©Elena Sciara – Hangar asbl, 04/02/2022

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