Talisco Interview

LA LUMIERE DES GRANDS ESPACES

Bête de scène, guitariste talentueux et chanteur de folie, Talisco est un musicien français qui, avec Capitol Vision, signe un second opus aux morceaux ensoleillés et directs.
Cette interview dévoile ses projets futurs, son amour pour L.A. et la musique.

Qu’est-ce qui t’as poussé à faire de la musique ?

Bonne question. Je n’en ai aucune idée. Ça date de quand j’étais gamin. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours eu ce besoin de créer, raconter des choses et de m’exprimer. J’ai commencé à jouer de la musique lorsque je j’ai appris à manier une guitare, à mes 11 ans. C’était un moyen assez facile pour s’exprimer. Il suffit de faire deux ou trois accords, de chanter par dessus et après tu peux faire d’autres choses de façon spontanée. C’est pas si important de savoir si « c’est bien » ou « pas bien », le principal est de pouvoir s’exprimer. Voilà comment tout a démarré.

Est-ce que t’as débuté avec Talisco ou avec d’autres petits groupes ?

Talisco existe depuis 5 ans, c’est-à-dire depuis peu. Talisco c’est le nom d’un projet, à part ça, j’ai toujours fait de la musique. J’ai fait beaucoup de chose de manière dilettante, puis plus sérieuses depuis 5 ans.

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Quand j’écoute ta musique, je m’imagine toujours plongé en plein dans un western. Est-ce qu’il y a un lien entre ce genre du cinéma et ta musique ? Y as-tu puiser des influences ?

Il y a beaucoup de choses qui m’ont influencé et marqué. J’aime les grands espaces car on y retrouve une notion de « liberté ». En ces lieux, j’aime aussi y voir de la lumière. Du coup, t’as une projection qui est intimement liée à toute ma conception de la liberté. Quand on regarde des western, on rencontre toujours ce que j’explique, que ce soit quand on nous montre le Far West ou alors de grands déserts espagnols. Le western m’a donc probablement influencé. En tout cas, le décors colle bien avec l’image que je me fais de cette « évasion » et de cette « liberté ». Ce qui m’intéresse et influence le plus quand je fais de la musique, c’est cette volonté de vouloir aller chercher de la liberté et de l’évasion.

T’as dû découvrir plusieurs endroits tels que tu viens de décrire, n’est-ce pas ?

Oui, en grand nombre.

Est-ce que ces mêmes endroits ont été inspirant pour tes chansons ?

Je ne sais pas. Aux États-Unis, on peut retrouver des espaces assez incroyables, surtout en Californie. Puis, il y a également un climat qui ressemble à celui présent au Sud de l’Espagne. Un climat méditerranéen qui est chaud, rempli de lumières, agréable, qui te donne envie de rester et de profiter. Je pense que beaucoup de paysages de la Californie m’ont inspirés.

Est-ce qu’ont t’as déjà proposé de composer des musiques de film ?

Oui on me l’a déjà proposé. Malheureusement, pour le moment, je n’ai pas le temps pour cela car je suis vachement concentré pour ce que je produis au sein du projet Talisco. Autour de ça, il y a la création de l’album, beaucoup de concerts et par conséquent beaucoup de voyages. Au final, c’est quelque chose que je réserve pour plus tard mais on peut dire que c’est prévu pour un futur proche.

Ah super. Je te vois bien là-dedans.

J’adorerais.

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Entre la sortie de ton premier album et le second, y a-t-il eu des événements qui ont fait en sorte que tu n’as plus perçu ou joué la musique comme avant ?

Le live, les concerts ont un tout petit peu changé ma façon d’écrire la musique. Je n’ai pas réellement changer dans ma manière d’appréhender la musique et de la créer. Le live m’a donné une envie de créer une musique plus vivante. J’ai voulu rapprocher, et non assimiler, le disque et le live. En effet, certains sons sont plus bruts et directs, et c’est en cela qu’il y a un changement.

Y a-t-il un concert que tu as vraiment aimé faire, où les gens bougeaient réellement plus qu’ailleurs ?

C’est difficile à choisir vu qu’on en a fait beaucoup depuis ces 3 dernières années. Il y a des scènes marquantes. Un des concerts qui m’a le plus marqué, c’est quand on avait fait un petit live où on avait joué une quarantaine de minutes, place de la République à Paris. C’était devant près de 10 000 personnes. Et cette même place se trouve juste à côté de chez moi. Si tu veux, quand tu fais un live avec autant de personnes à un endroit que tu côtoies tous les jours et où d’habitude il ne passe quasiment jamais rien de spécial… Se rendre compte qu’on est en présence de 10 000 personnes qui sont à fond, juste pour un concert… Fin c’est fou quoi. J’ai adoré ce moment.

Quelle est la chanson dont tu es le plus fier pour ce qui est de sa composition ?

En fait, je les aime toutes. Il n’y a aucun morceau que j’ai placé par dépit. J’ai eu le choix et j’ai fait beaucoup de morceaux avant d’en sélectionner dix ou un onze pour un même album. Aucun n’est mis à l’écart. Ce n’est pas une question de « fierté », mais ceux que je retiens sont « Behind the River » ou encore « Sitting with the Braves », complexes à créer étant donné qu’ils abordent des thèmes durs comme la Mort. Pour ces raisons, ce sont des morceaux que je retiens.

Personnellement, j’aime beaucoup « The Race ». J’espère que tu la joueras à ce concert.

On ne va pas la jouer ce soir. On a pas eu le temps de la bosser mais on va la travailler pour la pouvoir l’exécuter bientôt.

« The Race » a son côté Pixies…

Complétement. Je fais référence aux Pixies.

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Juste dans sa sonorité ?

Dans sa sonorité et dans les paroles. J’ai fait en sorte d’inventer un son dans l’esprit des Pixies. Je parle aussi vite fait de l’album Sufer Rosa.

Que penses-tu du dernier album des Pixies ?

Je ne l’ai pas écouté.

Je ne retrouve plus leur magie et je pense qu’ils sont dans une routine qui leur fait défaut. N’est-ce pas une hantise de toujours faire le même style de musique ?

Ouais, ouais peut-être. Mais je crois que pour ce cas-ci, c’est différent parce que les Pixies forment un groupe…

Qui ont influencé pas mal d’autres…

No no, ils forment un groupe avec une certaine méthode et façon de travailler. Ce n’est pas pareil quand on est seul comme moi. Par exemple, je ne crains pas de faire toujours le même son.

Est-ce que les Pixies font parties de tes idoles ?

Ils m’ont vraiment impressionné quand j’étais gosse. Quand j’ai découvert Sufer Rosa, j’ai trouvé ça génial.

C’est vrai que c’était simple et efficace.

Sufer Rosa contient des morceaux de 2min30, voire 3 min grand maximum, et tu te prends une tarte rien qu’avec ça. Cet album est fou.

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Tu sais assurément partager ton meilleur souvenir, lors de l’enregistrement de ton deuxième album.

Le meilleur souvenir n’est pas un évènement survenu pendant l’enregistrement, mais bien avant. C’est lorsque j’ai rencontré Joshua Johnson pour le mix. On s’est rencontré à une soirée à Los Angeles, où on a sympathisé.

Est-ce un producteur ?

C’est un mixeur. Moi quand j’ai enregistré l’album, j’ai fait un pré-mix, où j’équilibre les morceaux et après, je vais voir un mixeur qui va mettre le tout en évidence. Ainsi, il engendre les sons avec la bonne fréquence, avec la couleur et l’empreinte qu’il faut. Joshua Johnson est un mixeur assez connu qui a beaucoup travaillé avec des personnages hip hop, comme Asap Rocky, Jay-Z, Snoop Dog, des énormes…

Et il s’était intéressé à toi, c’est ça ?

C’est plutôt moi qui m’étais intéressé à lui. J’ai été le voir pour savoir si ça le tentait de bosser avec moi. Je lui avais clairement dit que j’avais envie que ce soit lui qui mixe mes morceaux. Ma musique n’est pas du hip hop mais je trouvais ça cool que ce ne soit pas empathique comme démarche, qu’il n’aille pas faire un mix pop rock ou autre. J’attendais quelque chose qui ait un peu plus de gueule. L’avoir rencontrer, aller dans ses studios et s’être focalisé avec lui sur l’opus, à Los Angeles, c’était dingue.

Est-ce qu’on peut s’attendre à de futures collaborations avec des artistes hip hop ?

C’est possible.

C’est possible?! Wow. Ce serait différent…

Ouais. J’ai plein de projets annexes. Beaucoup de choses vont arriver bientôt…

Beaucoup de choses se sont passées à Los Angeles, c’est ça ?

Effectivement. C’est une ville que j’aime beaucoup. J’y retourne d’ailleurs dans quelques semaines. Je m’y sens vachement bien et on y vit à la « cool ».

Et le climat est toujours le même depuis que Donald Trump a été élu ?

Je n’y suis pas allé depuis. Je suis resté en France pour la sortie de Capitol Vision.

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DRAMA
Interview faite le 16/03/17
Photos ©Dominique Houcmant/Goldo – Reflektor

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