Uncut Gems

Les frères Safdie apparaissent comme de nouveaux cinéastes indépendants des States. Il ne m’a pas fallu longtemps pour être convaincu de regarder leur cinquième film. Fuck yeah. Inspiré du métier de leur père, les deux réalisateurs nous plongent dans le quotidien d’Howard Ratner, un bijoutier totalement borderline. Adam Sandler (le génie gênant) incarnant ce protagoniste, le chaos de New York et du cinéma d’auteur… What a time to be alive !

Connaissez-vous la sensation des palpitations au cœur en ayant cinq litres de café dans le sang ?


Uncut Gems
propose une expérience : ressentir un 
tourbillon d’insultes/conversations/maltraitances physiques. God damn. Cette hystérie visuelle ne serait rien sans une mise en scène qui met à l’épreuve les spectateurs.

uncut_gems_0106202_C.0©Polygon

L’enjeu était de filmer cette cacophonie tout en la rendant intelligible. Avec Uncut Gems, nous avons multiplié par dix ce principe de cacophonie. Chaque film vient avec son lot de défis de mise en scène et d’apprentissage.Ben Safdie

Howie entretient ses relations autour de mensonges. Dans son royaume, on suit la règle de celui ou celle qui gueule le plus fort. Sa famille et son travail ne sont que façades. A ses yeux, ses intérêts sont bien plus importants. Sauf qu’il respire le malheur.
Tant sur le fond que sur la forme, le foutoir est omniprésent.

Cette composition de séquences nerveuses s’accompagne d’une critique du matérialisme/consumérisme. Josh Safdie déclare aux Inrocks que l’argent n’est qu’une invention absurde des hommes. Uncut Gems traduit d’ailleurs cette absurdité via les choix d’Howie, toujours réfléchis en fonction de ses biens et possessions. D’ailleurs, il ne fait que sombrer à cause de lubies capitalistes. I pity him.

Les frères Safdie rendent hommage au Diamond District de la Grosse Pomme. Là où abondent des drames du monde. Là où le dollar gouverne les mentalités. Une fresque où la pause devient utopique. Un endroit où le temps se métamorphose en ennemi. Holy shit.

DRAMA
Illustration bannière ©Layar

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