The Hype Interview

« PUNK IS NOT DEAD »

Benoit, revenu de la messe, Brian avec ses baguettes gargantuesques et Rémi en sweat mauve, m’ont accordé une interview follement riche en opinions rock’n’roll. Ce dimanche, devant leur local, on a ri et parlé punk, cinéma, composition, tout en discutant de cul, en même temps !

En studio, avant leur répétition pour de nouvelles chansons, les Liégeois de The Hype se sont livrés à mes questions. Pouvez-vous me résumer ce qu’est votre groupe ?

Benoit : On fait plutôt du punk garage à tendance néo-grunge.

Brian : Punk is not dead, quoi.

Rémi : Un power trio

Benoit : On est des souillons.

Brian : Des morceaux amusants, punks, dans l’efficacité avec pas trop de chipotages.

Rémi : Avec les fioritures de coté… Le groupe existe depuis 12 ans aussi.

Benoit : Moi j’avais commencé avec des potes puis on a changé. Rémi est arrivé comme bassiste. Moi et lui sommes là depuis les débuts.
Ensuite, on a eu plein de batteurs différents jusqu’à ce qu’on trouve notre ami Brian ! The best « batteur » of the world !

Avec les plus grosses baguettes du monde surtout. (rire)

Benoit : Il n’y a pas que les baguettes qui sont grosses chez Brian ! Nan mais plus sérieusement, depuis que Brian est là, c’est-à-dire 2 ans, on est vachement plus stable.

Vu que tu es le nouveau batteur dans ce groupe, Brian, je voulais te demander comment c’était de jouer dans The Hype ? Peux-tu me dire comment c’est par rapport aux autres groupes avec lesquels tu joues ou tu as joué ?

Benoit : Tu veux dire sexuellement ?

Rémi : Sexuellement parlant, il est bien.

Brian : Ils sont très ouverts. J’ai débarqué pour dépanner, au départ, puis, j’ai donné mon avis sur la structure des morceaux en ce qui concerne la composition. Tout se passait bien dans cette optique là et j’ai continué avec mes propositions et mes compositions. Rémi ou Ben débarque avec un riff, puis ça part assez vite.
Humainement, ils sont cool. Ca « drive » bien, ils se remettent en question s’ils voient qu’il y a un truc qui ne va pas et ils prennent vraiment en compte mon opinion, ce qui est vraiment important.
Il y a d’autres groupes où, des fois, tu arrives juste pour qu’après on t’impose ce qu’on te dit de faire sans que tu ne donnes ton avis. Ici, je suis vraiment libre au niveau de mon jeu de batterie et de mon énergie. C’est chouette d’être avec ces cocos là : ils bossent tranquilles et ça marche super bien.

Benoit : Je rajouterai même que dès l’arrivée de Bryan, il a réussi à canaliser notre énergie. Avant, on partait dans tous les sens avec les autres batteurs.

Rémi, tu fais également parti du groupe Winter Tyre à la musicalité apaisante et calme ? Comment t’es venue l’idée de créer une bande comme celle là ?

Rémi : Le projet est parti d’une amie anglaise qui avait des chansons à jouer mais qui n’avait pas de musiciens. Elle m’a, par la suite, proposé de jouer. J’ai écouté ses démos en cassettes puis, j’ai joué et trouvé des accords à la guitare avec trois autres personnes. Un bassiste et une famille avec des flutes se sont ajoutés, par après. Il n’y a pas de batteur et c’est effectivement plus apaisant. Bref, c’est de la pop, indie rock à la Beck ou Belle and Sebastian.

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Est-ce qu’on doit s’attendre à du The Hype tout craché pour ce nouvel album ou avez-vous essayé d’aller vers de nouveaux horizons ?

Benoit : Les tous nouveaux morceaux, par rapport à l’album précédent qui est fort dans le « rentre dedans, tout le temps », sont un petit plus pop rock.

Brian : Ils sont aussi plus dans l’esprit de groupe comme The Brian Jonestown Massacre, en d’autres termes plus rock indie avec toujours ce coté punk dans le sang. On essaye d’éviter les clichés à propos des nouveaux arrangements.

Benoit : On n’a pas changé fondamentalement notre genre mais on n’avait pas envie de faire le même album. L’esprit est punk mais les morceaux peuvent avoir un esprit indie.

Quel est le morceau que vous aimez le plus jouer en concert?

Rémi : Pour moi, c’est « Going Too Fast » parce que c’est le meilleur morceau…

Benoit : (rire)

C’est celui où tu chantes, c’est ça ? (rire)

Brian : J’aime jouer le morceau « Gone ». Un nouveau, qui sortira sur un futur ep. C’est un titre un peu plus calme que d’habitude et il est agréable à jouer, ça me fait même une pause entre les morceaux et les gens accrochent généralement à ce morceau. Je me suis fort inspiré de mon idole Dave Grohl et de sa période Nirvana dans ma composition.

J’ai pensé à toi en voyant les baguettes géantes, des monuments dans sa ville qui lui sont dédiés.

Benoit : J’aime vraiment bien jouer les nouveaux peut-être parce que je me sens plus à l’aise, parce qu’on les a composés ensemble.

Brian : J’ai réécris quelques passages dans les vieux morceaux et là, pour les nouveaux morceaux on les a fait tous les 3 trois, c’est-à-dire à petites pattes, et donc c’est agréable de les faire ensemble. Concernant les vieilles chansons, j’aime aussi en jouer.

Benoit : Moi je prends mon pied à jouer « Wander ». Petite érection, éjaculation (en voix basse).

Après la sortie du documentaire sur Kurt Cobain, Montage of Heck,  de 2015, un album solo posthume a été livré à la suite. Je voulais savoir ce que vous en avez pensé.

Rémi : Je laisse parler Ben…

Benoit : C’est un scandale ! En tant que fan de Nirvana et de Kurt Cobain, je trouve que c’est scandaleux un truc pareil parce que ce n’étaient que des bazars qu’il enregistrait pour ne pas les oublier. En plus d’être inécoutables, je ne pense pas qu’il ait voulu qu’on les vende. Il n’y a que qu’un morceau qui est vraiment bien… Tout le reste, ce n’est que de la merde.

Brian : Personnellement, je n’ai vu ni le reportage ni écouté l’album.

Rémi : J’ai été voir le film au cinéma et je l’ai trouvé trop intimidant, personnel, intimiste.

C’est vrai qu’à partir du moment où, le réalisateur va dans le grenier, rechercher des éléments pour son documentaire…

Benoit : Je ne pense pas qu’on ait envie de garder une image de Cobain shooté avec son bébé dans les bras. Je pense d’ailleurs qu’il n’aurait pas voulu qu’on voie ça de lui.

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Ce que j’aimais du documentaire, c’est que j’ai appris que la presse l’avait vraiment coulé avec obstination et de façon honteuse.
Par contre, d’autres passages sont, en effet, plus gênants.

Benoit : Oui, il y a des séquences où l’on voit à quel point il en a chié mais il y en a d’autres qui n’ont aucun intérêt.

Quel est, selon vous, le groupe le plus rock and roll encore vivant ?

Rémi : Mudhoney.

Benoit : Oui et Motorhead avant que Lemmy ne meure.

Rémi : Nirvana avant que Kurt Cobain… (rire)

Brian : The Dillinger Escape Plan. Ca… Ca c’était vraiment sauvage ouais. Leur live au Virgin, en 2005, en est bien la preuve. D’ailleurs, petit anecdote avec le groupe : il y a longtemps, à Werchter ou à Dour, ils jouaient début d’après-midi, le chanteur chie dans un petit sachet, le ferme et le jette dans les gens…

Benoit : C’est pas rock and roll, c’est dégueulasse. (rire)

Brian : Les gens lui renvoient le sachet, le chanteur le reprend, l’ouvre, prend sa merde, dit : « Toutes façons tous les groupes qui vont passer après nous, c’est de la merde ! » et il se fout ses excréments en pleine face.

Benoit : Voilà ! Ca c’est la définition du rock and roll pour Brian : tu te chies dessus et tu t’en fous plein la gueule, c’est bien rock. (rire) Sinon, dernièrement, on a vu un concert du groupe anglais, les Fat White Family et ils ont une putain d’attitude rock and roll. Ils ont rien des groupes surfaits que l’on retrouve assez souvent maintenant.

Avez-vous l’intention de voyager en dehors de la Belgique pour vos futurs concerts?

Brian : Tout à fait. Le nouveau label liégeois « Luik Record » nous a un peu pris sous leur aile et offert un tourneur vraiment cool qui était intéressé par notre groupe. On nous laisserait jouer en France. Il est clair qu’on a envie de voyager et de ne pas jouer seulement à Liège. On aimerait taper du punk en Allemagne ou en Hollande parce que le public est beaucoup plus réceptif à ce type de musique. On est bien motivé et ça avance lentement mais sûrement.

Benoit : On n’a jamais eu de tourneur…

Rémi : Nan jamais. On a toujours été super merdique foireux.

Benoit : On a l’occasion de jouer en France, ce qui est déjà pas mal.

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DRAMA – Photos ©Alexis Docquier – Péniche Légia, le 27/03/15 / Interview faite le 20/03/16

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