Star Wars – Le Secret de Tatooine

Alors que le trailer de Star Wars VIII : The Last Jedi, vient tout juste d’être diffusé sur le net, et que le monde entier s’apprête une nouvelle fois à encenser la machine Disney, dont je ne m’amuserai pas à revenir sur la piètre qualité de leur récente production dans cet univers, il ne faut pas pour autant en oublier les immenses possibilités que donne (et continue à donner) l’univers de Star Wars auprès des fans.

En l’occurrence, j’ai décidé de vous parler non pas d’un long-métrage, mais d’un court-métrage « français » découvert il y a peu sur le net.

Réalisé par un jeune Rémois, Jordan Inconstant, qui s’est illustré par le passé avec d’autres courts-métrages, tels que Pirates des Caraïbes : Aux Frontières de L’Oubli et Yo Soy Pedro, d’autant plus primé à plusieurs reprises pour ce dernier.

Etant un grand fan de Star Wars, celui-ci a donc mis tout son talent et son équipe à contribution d’un nouveau Fan-Film, dans l’univers culte initié par Georges Lucas. C’est ainsi qu’en novembre 2016, Star Wars – Le Secret de Tatooine a pu voir le jour sur les réseaux sociaux. Réalisé (et ça on s’en doute) avec 3 fois rien, ce fan-film réussi à renouer avec les qualités de fabrication d’origine des premiers films Star Wars. Le tout filmé aussi bien en studio que dans des décors naturels (désert-Espagne, montage-Alpes), ayant recours à des effets spéciaux de très «TRES» bonnes factures (et pour un fan-film, ça en jette) sans pour autant en abuser, minimisant le coté ultra spectaculaire de l’univers pour se concentrer plus sur son histoire et sa portée mythologique (Obi-Wan Kénobi protégeant le nouvel espoir). Jordan Inconstant réussit, là où J.J. Abrams et Disney on échoués, à nous ramener en enfance sans jouer la carte de « la nostalgie complice ».

D’une durée de 12 minutes seulement, le réalisateur et son équipe se sont appliqués à crédibiliser leur film et ça dès son introduction culte, à la fois véritable hommage mais aussi manière intelligente de faire pénétrer le spectateur de la meilleure des façons qui soit dans cet univers. Bien que connu de tous, Inconstant semble comprendre la puissance évocatrice des images et des éléments qu’il utilise. Que ce soit le cultisme texte défilant, laissant place par la suite au vide intersidérale, pour nous révéler un simple vaisseau spatial entrant dans le champ, tout s’accorde parfaitement pour ne laisser que le spectateur avec sa suspension d’incrédulité.

Allant jusqu’à renouer avec une mise en scène traditionnel (pas de sur-découpage, ni de mouvement de caméra brusque), la plupart du temps, image posée, le film nous remet dans le calme émanant d’un monde désertique comme celui de Tatooine, mais arrive aussi à en capter son danger de par les quelques éléments dispatchés tout le long du court-métrage. On regrettera seulement un léger manque d’iconisation pour certains éléments et personnages. Rien à redire sur la qualité des chorégraphies, le combat final au sabre laser est extrêmement dynamique, mais manque un peu de mouvement de caméra. Même Georges Lucas bouge sa caméra en 77…

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Alors certes, le film n’est pas exempt de défauts. Certains comédiens ne semblent pas à l’aise, la mise en scène d’Inconstant, bien qu’exécutée correctement, paraît légèrement molle par moment. Et l’iconisation de quelques scènes manque cruellement. A ce titre, la scène où Dark Vador apparaît, devient totalement anecdotique, non pas de par son temps de présence, mais a cause de l’exécution de son apparition. Ni traveling, ni suggestion ou autre, Vador n’envahit pas l’écran quand il apparaît et c’est sans doute le seul vrai défaut majeur du film.

Mais comparé à la plupart des fan-film existant (notamment ceux sur Star Wars), ces quelques défauts ne sont rien comparé à toute la passion qui anime ce projet et à la qualité indéniable de son résultat final. Enfin, on retrouve la sensation artisanale de Star Wars : son coté posé et évocateur. Loin de la surenchère d’action, de pyrotechnie, de blague pour teenagers, et de nostalgie doudou. Si on enlève la musique, car elle n’est pas une création originale pour le film, tout le reste s’inscrit dans une démarche à vouloir sortir des sentiers battus. Que ce soit le contexte de l’action, qui n’avait jusqu’à présent jamais été exploité dans un film ou même en série, la qualité des maquillages, des costumes et effets spéciaux qui à eux seuls valent le visionnage du film. Et on n’oubliera pas non plus la qualité du doublage du personnage principal, supervisé par le comédien de doublage Bruno Choël, « la voix officiel d’Obi-Wan Kenobi ».

Beaucoup d’investissement se ressent dans ce court-métrage, et qui surtout, pour notre plus grand plaisir, se voit. Ce « One Shot » dans l’univers de Star Wars a le mérite de réussir à divertir mais aussi d’impliquer le fan dans la mythologie Star Wars et son héritage.

Bien que toujours limité d’un point de vue de mise en scène, et donc de budget, de par son statut de Fan Film mais aussi de court-métrage, il m’est plus plaisant d’assister au visionnage lié à ce genre de production indépendante et passionnée, plutôt que de devoir subir l’éternel recommencement et répétition des mythes populaires qui ont fait la force de Star Wars (et par extension du Cinéma), et qui ne trouve plus le besoin ni l’importance d’innover, tout en cherchant qu’à ne caresser le fan dans le sens du poil.

Une bien courte aventure c’est certain, mais ce qui importe c’est la qualité du rapport et non sa durée.

On souhaitera une bonne continuation a M. Jordan Inconstant et à toute son équipe dans leur futur projet. Si on n’en croit son actualité, celui-ci serait en train de finaliser un nouveau court-métrage, mais cette fois-ci, baignant dans l’univers des super héros retraités… Un pitch se suffisant à lui-même, et qu’on attend avec impatience.

M. Inconstant, que la force soit avec vous !

Le Daron

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