Shigeo Sekito – Volume II

Cet article décrit l’un des plus grand mystère du Jazz nippon. Il s’agit de Shigeo Sekito, un joueur d’électron ayant sorti une série de 4 volumes de Latin Jazz totalement énigmatiques et passionnants dans le milieu des années 70.
Pourquoi mystérieux ? Parce qu’il est totalement impossible de trouver quelconque information biographique sur Sekito, sa ville ou sa date de naissance ou encore son âge… Certains forums de furieux de cette musique cherchent même à savoir s’il est encore vivant, entre deux liens de torrent.

Son instrument aussi est étrange, l’électron, mélangeant les sonorités d’un thérémine et d’ondes Martenot, sous forme d’un clavier.

J’ai décidé de vous parler de son opus nommé Volume II car c’est celui que j’ai écouté en premier. Je fus directement halluciné par ces sonorités bizarroïdes et cette coolitude qui nous fait sentir comme dans un ascenseur interminable, nous menant au ciel. Les premières pistes nous mettent directement bien, confortablement posé sur un petit nuage, jusqu’à la 4ème et la 6ème piste où la mélodie semble familière ! Oui on connaît ces airs, mais d’où viennent-ils déjà ?! Ce n’est pas dur à trouver, je vous laisserai donc deviner. En tout cas, on comprend vite par la suite, que Sekito est un adepte de la reprise, procédé qu’il maitrise à la perfection tant il arrive à mettre son cachet sur ces chansons qu’on connaît tous. Mais le gros choc était encore à venir…

La 7ème piste intitulée « ザ・ワード1 », ou plutôt « The World I », commence de manière endiablée, et je me sens replongé dans mes heures les plus sombres de galère sur Sonic Advance sur GameBoy, à cette époque où je passais des heures à essayer de battre le méchant Eggman avec Tails ou Knuckles (#nostalgie).
Et je n’ai même pas le temps de m’en remettre que commence « The World II »… Et là, je me dis merde… Je connais aussi cette mélodie, mais elle n’est pas plus vieille que cet album, au contraire, elle a été reprise par quelqu’un que je connais très bien… Une petite vérification s’impose: c’est la mélodie de « Chambers of Reflection » du grand Mac DeMarco ! En effet le Canadien nous cachait des choses (Mac avait repris ce morceau pour son album
Salad Days) ! Cette découverte a rendu les deux artistes encore plus géniaux à mes yeux. Surtout que les deux chansons, alors qu’elles sont très différentes, véhiculent exactement la même émotion !

La fin de l’album nous remet sur notre nuage, avec ces sonorités mêlant ambiance Nintendo et Latin Jazz encore et encore. L’avant dernière piste, « Blue Star », est parfaite pour une fin de journée ensoleillée. Elle fait du bien par où elle passe, alors que la dernière piste « Lost Horizon Share The Joy », plus énigmatique, semble nous lancer vers le Volume III des œuvres de cet étrange bonhomme qu’est Shigeo Sekito !

Les 4 volumes, appelé aussi Special Sound Series, sont conceptuels.
Leurs artworks sont juste magnifiques et me donnent envie de les rechercher en vinyles juste pour ça ! Mais bon… 100€/pièce le vinyle sur Discogs… Ils doivent être très rares, et je le comprends !

Lev.

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