The Devil’s Work Interview

REVELATIONS DU DIABLE

Trio de folie, le groupe rock The Devil’s Work a décidé d’en terminer avec son périple sur la scène musicale. Jcclm livre leurs ultimes révélations pour tout fan ou néophyte de ces Liégeois aux sons qui font capoter!

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Quels étaient les objectifs de votre groupe lorsqu’il s’est formé ?

Butt : Oh rien de très ambitieux : ouvrir les portes de l’Enfer, conquérir le monde, asservir l’humanité, le B.A.-BA du rock’n’roll quoi !! Plus sérieusement, au départ je voulais démarrer un projet solo, mais je me suis vite rendu compte que c’était plus malin d’utiliser la créativité des autres membres et de fonctionner comme un « vrai » groupe, où chacun apporte sa pierre à l’édifice. Ce qui était amusant au départ, c’était qu’on était tous les trois à contre emploi : je n’avais jamais joué de guitare électrique dans un groupe, pareil pour Zoé à la basse, et notre premier batteur était guitariste ! Au-delà de ça, on voulait juste s’amuser et faire du rock n’roll, sans prise de tête, et à ce niveau on s’en est assez bien sortis je trouve !

Est-ce que Liège est une ville remplie de rockeurs ?

Butt : Je vais sans doute pas faire l’unanimité, mais je trouve que oui en fait ! Ça fait 25 ans que je traîne dans ce milieu à Liège et ailleurs, et je trouve qu’on est dans une période assez cool en fait. Il y a plein de bons groupes dans tous les styles, il y a plein de concerts et d’initiatives sympas, je trouve qu’on n’a vraiment pas à se plaindre ! Et je souligne en particulier le travail de La Zone qui, depuis que Mathieu a mis le nez dedans, a une programmation d’enfer ! Je n’oublie pas non plus Marc et le collectif Mental, le Smile, la Légia, il y plein d’endroits et de gens motivés à faire bouger les choses et Dieu sait que ce n’est pas facile, mais ils y vont, chapeau à tous ces gars !! Même le Reflektor commence à s’ouvrir au rock et au métal !! Anthrax, Dog Eat Dog ou Madball à Liège, personne ne l’a vu venir, et personne n’y aurait cru il y a 2 ans à peine !! Au niveau des gens, le succès de lieux comme le Warzone et la proportion de mecs barbus et tatoués au km² me fait penser que oui, Liège est une ville remplie de rockeurs, et c’est tant mieux !!

Comment est née la chanson « Another Man » ?

Butt : C’est la chanson préférée de mon fils ! C’est aussi ma première compo pour ce projet, elle a eu plusieurs formes avant de prendre celle qu’elle a aujourd’hui. Elle résume bien l’esprit que je cherchais dans ce projet : du rock’n’roll débridé, simple, efficace, avec des riffs qu’on retient… Niveau paroles, ça parle des gens qui s’expriment par la colère ou la violence parce qu’ils n’arrivent pas à se faire entendre autrement, et par extension, de violence conjugale. C’est rigolo hein ? On a des chansons avec des thèmes plus légers, demande moi de parler de « The Killing Sun » !

Vas-y explique moi.

Butt : Il s’agit d’une chanson qui parle de l’emprise maléfique que peut avoir la crème solaire sur les gens qui ont une peau sensible au Soleil. Pour ces gens (dont je fais partie), le Soleil est un ennemi mortel, qui ne peut être vaincu que par la pénombre, jusqu’au moment où arrive l’indice 50, avec ses promesses, et son prix à payer !

Vu qu’il y a deux vocalistes (Zoey et Butt), comment vous vous organisiez pour savoir qui chantait quoi/à quel moment ?

Butt : au début, c’est moi qui chantait tout. Quand Zoé a rejoint le groupe, elle se contentait de jouer de la basse, mais dès le départ je voulais qu’elle chante aussi ! Ça a commencé assez vite avec « Demons », qu’elle chante seule, et de fil en aiguille, on a essayé de plus en plus de composer des chansons où on chante tous les deux, en harmonie ou en alternance. Il n’y a pas de règles, mais en général je lui laisse les parties que je ne sais pas jouer à la guitare et chanter en même temps.

Zoé : Haha ! C’est vrai ! Mais le « qui fait quoi » s’est souvent imposé à nous, lorsque nous travaillions une chanson ensemble.

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Est-ce qu’il y a un message caché derrière le dessin se trouvant sur la pochette de The Bright Side Of The Apocalypse ?

Butt : le dessin est de Zoé, elle peut sans doute en parler mieux que moi. Le titre par contre, illustre bien l’esprit du groupe : on dit souvent qu’on fait du doom, mais avec le sourire. L’humour est important. C’est que du rock’n’roll, rien de tout ça n’est bien sérieux, donc on s’amuse un peu avec les clichés du genre. On aime bien rigoler avec Satan et la fin du monde en fait… « Just because we’re all doomed, doesn’t mean we can’t have a good time ». J’adore parler de thèmes dramatiques avec humour. Peter Steele est le maître du genre, et il a une grande influence sur mon écriture.

Zoé : En réalité, je voulais illustrer « The Devil’s Work » dans un premier temps. Il y a donc un bouc, symbole du Diable, qui présente un crâne humain dans sa main. La peinture existait avant le titre de l’EP.

Quel sont vos meilleurs souvenirs en studio et en concerts ?

Butt : on n’a été qu’une fois en studio, pour l’EP. C’était une super expérience, au Noise Factory. Gerald, le maître des lieux, a fait un super boulot, et nous a donné des conseils excellents, sans jamais nous prendre de haut sous prétexte qu’on est des amateurs. J’aurais adoré y retourner pour enregistrer un album, mais je pense que j’ai eu les yeux plus gros que le ventre sur ce projet, qu’on a donc abandonné en même temps que le groupe. C’est mon seul regret : j’aurais bien voulu laisser une trace sonore avec Séba à la batterie, notre ancien batteur qui joue sur l’EP. Sur scène, on a plein de bons souvenirs, on a eu la chance de pouvoir jouer aussi souvent qu’on le souhaitait sans vraiment faire le forcing pour trouver des dates, et ça c’est cool. A titre personnel, les deux dates que j’ai préférées, c’était à La Legia avec les Danois de The Hyle et Evra. Pas beaucoup de monde, mais on a passé une super soirée avec les Danois. Notre premier concert au Belvédère était vraiment cool aussi. On ne connaissait pas grand monde dans le public (c’est assez rare, on joue souvent devant les potes), et les réactions étaient cool. J’étais particulièrement en forme ce soir-là. Je garde assez peu de mauvais souvenirs de concert en fait, on fait toujours en sorte que ça se passe bien…

Quel artiste/groupe reste indémodable et toujours aussi puissant musicalement à vos yeux ?

Butt : Sans aucune hésitation : BLACK SABBATH !!! C’est par eux que tout a commencé, et leurs six premiers albums sont essentiels à tout qui prétend aimer la musique à guitare saturée. Mais je suis un ultra boulimique de musique, donc je pourrais te citer 12 000 groupes, de David Bowie à Obituary, en passant par les Beastie Boys ou Claude Barzotti !!

Est-ce qu’on peut s’attendre à un autre projet après la dissolution de votre groupe ?

Butt : Moi, je suis prépensionné du rock’n’roll. C’est moi qui suis à l’origine de la fin du groupe, et je n’ai pas l’intention de redémarrer un autre projet. Après, il ne faut jamais dire jamais, mais pour l’instant, j’en suis là.

Zoé : en ce qui me concerne, je compte bien continuer dans le même genre de style. Ça fait longtemps que j’ai envie de composer seule pour voir ce qui sort. M’en voilà l’occasion !

Séba : En ce qui me concerne, j’ai toujours TILL DAWN, mon groupe principal avec lequel on prépare notre deuxième album et quelques jours après avoir annoncé la fin du groupe, on m’a contacté pour faire du tambour dans un autre trio rock : Scramjet. L’essai a été concluant, le courant est bien passé, donc dès qu’on aura terminé l’aventure The Devil’s Work, je recommence une nouvelle histoire.

DRAMA
Interview faite le 17/05/17

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