PLUS FIN QUE JAMAIS
Soldout, duo belge composé de Charlotte Maison et de David Baboulis, évoluant d’album en album vers un style électro très épuré et enflammant toute piste de danse.
DRAMA, fan du groupe depuis l’enfance, s’adresse à Charlotte afin de discuter Forever, Blade Runner, Goose ou défi musical.
Quel est la différence majeure entre le Soldout du premier album comparé à celui de maintenant ?
On a évidemment beaucoup évolué au long de ces 5 albums. Notre premier album est sorti en 2004, donc ça fait longtemps, c’était le tout début, on l’a écrit plus vite, il a un côté plus jeune, donc plus simple et un peu plus rock. Beaucoup de gens nous parlaient d’un côté un peu punk à ce moment-là. Maintenant, on est plus dans la finesse de la production, ça nous intéresse d’expérimenter, donc au fil des années, on a plus travaillé la mélodie, et la production du son.
Avant la sortie de Forever, avez-vous trouvé de nouveaux plaisirs à jouer avec des machines pour créer des sons ?
Oui, on essaie de changer un peu de synthés à chaque fois. La technologie avance très vite, donc sur ordinateurs il y a des nouveautés chaque année. On essaie de rester à jour, et d’expérimenter avec ce qu’il y a de neuf, même si on utilise toujours des grand synthés classiques, comme le Minimoog, le Korg Ms20, et le SH 101.
Comment s’est passée votre collaboration avec Goose ?
Ca s’est passé très simplement. On se connaissait un peu, on savait qu’on s’appréciait mutuellement, donc on les a contacté pour faire un titre ensemble. On leur a envoyé plusieurs démos, et ils ont flashé sur la démo de « Do It Again ». La ligne de basse était déjà là, mais il manquait tout le reste. On est allé deux jours entiers dans leur studio à Courtrai, à triturer des synthés, à tester des sons, des accords. Il sont très bons, et jouent pleins d’instruments, donc c’est cool pour nous de voir comment un autre groupe fonctionne. J’ai testé des voix sur place, puis on est rentré chez nous à Bruxelles avec toute la matière sur un disque dur. Il a fallu encore pas mal de temps à David pour tout trier, choisir les sons, faire un structure logique avec tout ce qu’on avait fait. En quelques semaines, il leur a envoyé le résultat, et ils étaient emballés.
Comment s’est passée votre tournée en Chine et quel en est votre meilleur souvenir ?
L’accueil du public! Ils ne nous connaissaient pas, mais ils étaient à fond dans la musique, et on a pu parler avec certains après les concerts. On adore jouer devant un nouveau public, dans des petites salles, dans des pays lointains. Nos meilleurs souvenirs sont sans doute les concerts à Xiamen, et Chongqing. Chongqing est une ville énorme de 20 millions d’habitants, on avait l’impression d’être dans Blade Runner… Et vu qu’on est assez fans de science-fiction, c’est clair que là-bas, les paysages urbains étaient vraiment incroyables à voir. Xiamen est un ville côtière, dans le Sud, c’était plus chill là-bas. Il faisait beau, c’était plus « une ambiance relax », totalement l’opposé de Chongqing! Mais on a adoré ces deux côtés très contrastés de la Chine.
Blade Runner 2049 est sorti au cinéma cette année, ce qui nous rappelle l’énorme influence qu’a eu Vangelis sur la musique électro. Est-ce qu’il en va de même pour votre musique ? Si votre réponse est non, y a-t-il un autre artiste qui vous a beaucoup influencé ?
Ah ben c’est drôle, j’ai cité Blade Runner dans la question précédente, sans savoir que tu allais en parler. David a beaucoup écouté Vangelis, il a aussi écouté Klaus Schulze, The Orb, mais aussi Front 242, et bien-sûr, Depeche Mode. Je pense que l’influence de tous ces groupes est claire dans notre musique, même si notre dernier album Forever sonne un peu moins 80s. Moi je suis un peu plus jeune, donc je suis plus années 90, j’ai écouté PJ Harvey, Catpower, No Doubt, Madonna, et des groupes plus instrumentaux comme Mogwai et Sigur Rós. Aujourd’hui, on écoute vraiment de tous les styles de musique, mais moi j’ai quand même une petite préférence pour ce qui est un peu dark 🙂
Y avait-il un défi particulier à relever pour ce nouvel album ?
Le défi est toujours le même, ne pas se répéter et toujours avoir envie. On est content du résultat. Ce n’est pas facile de se retrouver devant une page blanche, il y a toujours un moment où on risque de commencer à tourner en rond. Je pense qu’à ce moment-là, on aura envie d’autre chose.
DRAMA
Interview faite le 15/01/18
Photos ©Dominique Houcmant/Goldo – Reflektor, 30/03/17