Les tristes confessions de Janet Devlin

Cela fait des mois que j’essaye d’écrire un article sur cette artiste.
Des mois que je ne parviens pas à mettre des mots sur ce que sa voix et ses textes me font ressentir, sans savoir comment lui rendre justice. Comment de simples mots tapés sur mon ordinateur pourront décrire cette personne ?

Sa voix brise le cœur, fait monter les larmes, et d’une certaine manière, nous fait sourire… comme face à la promesse d’un monde meilleur.

Découverte il y a maintenant 10 ans dans l’émission X Factor, Janet Devlin est une chanteuse et songwriter d’origine irlandaise. C’est ainsi qu’il y a 10 ans, le monde a pu découvrir une adolescente à l’apparence fragile, à la voix d’ange, aux émotions à fleur de peau, sur une reprise d’Elton John, « Your Song ».

Si elle n’a pas été jusqu’au bout de l’aventure, elle a pu néanmoins poursuivre dans la musique. Aujourd’hui, elle comptabilise quelques exploits : plus de 50 chansons, des originales comme de nombreuses reprises, et une fanbase internationale. Ses reprises sonnent toujours justes. Elle y apporte sa touche personnelle, avec son univers si particulier et son timbre envoutant. Ses textes originaux racontent sa vie, ses sentiments, des moments joyeux comme des souvenirs tristes ou douloureux. Musicalement, on retrouve l’influence de sa terre natale, grâce à des mélodies aux sonorités celtiques – de quoi danser sur la table d’une taverne.  

L’album qui m’a le plus touchée est le dernier en date, My Confessionnal. Dans ce dernier, ce sont toutes les souffrances traversées qu’elle exprime au travers de ses textes et de sa musique. Elle a d’ailleurs publié un livre, une sorte d’autobiographie. Elle reprend chanson par chanson les significations plus ou moins cachées dans les paroles. Elle dévoile tout, sans tabous, sans embellir ou empirer ces récits de vie. L’album prend alors un tout autre sens. Tout devient limpide. Elle ouvre son cœur au monde.

Sur « So Cold », la chanteuse décrit les sentiments sombres insufflés par sa dépression. Une sorte de vide, ‘numbness’ en anglais, une lassitude qui pèse sur les épaules de la jeune femme. « Away With the Fairies » décrit plutôt son addiction à l’alcool, presque comme dans un conte pour enfants. La fée verte n’est plus juste une créature des contrées celtes, mais un démon qui nous chuchote de doux rêves d’évasion, tout en nous faisant sombrer dans nos retranchements les plus obscurs.

Dans la dernière chanson de son album, « Better Now », elle nous ment effrontément, en répétant que la vie est plus clémente. Ses mots, accompagnés d’une mélodie au piano, témoignent de son épuisement, de la fatigue qui résulte de combats incessants. Sa musique comme arme, son honnêteté qui détruit les barrières qu’on nous impose, un exorcisme contre ces voix intérieures qui la blessent encore et encore : Janet Devlin continue son combat, et je suis persuadée qu’elle vaincra.

Pour célébrer les 10 ans de cette audition qui changea sa vie, l’artiste a récemment posté une nouvelle version de sa reprise de « Your Song ». Version qui démontre tout le travail réalisé depuis ce jour. Elle a acquis une maîtrise artistique, via de nombreuses années de pratique. Sans oublier, une voix plus mature, mais toujours aussi ensorcelante que la première fois. Ce timbre tellement fragile, appartenant pourtant à une personne d’une force exceptionnelle.

ephios

Laisser un commentaire