Quel est le point commun entre le chat du film Flow et Wonder Woman dessinée par Daniel Warren Johnson ? Deux être fascinants capables d’être déçus ou en colère, face à la violence. Le premier, plongé dans un monde où la montée des eaux est une menace, fait alliance avec d’autres animaux pour le meilleur et le pire. L’autre tente de comprendre la cause de l’apocalypse, proche des humains ayant besoin de son aide.
Centrons-nous sur Flow – et allez lire la bande dessinée de l’illustrateur américain –. Notre chat trouve refuge sur un bateau, aux côtés d’animaux divers et variés. S’entendre avec eux s’avère un défi. Mais le félin accepte l’entraide et devient empathique, voire, solidaire.

Pourquoi ? Le récit nous rappelle un fait souvent indubitable : dans la pire des situations, nous sommes tous pareils. Nul besoin de s’appeler Einstein pour le capter. La vie réserve des surprises d’année en année. Les catastrophes écologiques font partie des mauvaises surprises.
Ne citons pas les climatosceptiques, ils ont le droit de douter. Pensons plutôt aux milliardaires. Extinction Rebellion ne dissimule rien : l’aviation privée est une affaire de (ultra-)riches, un privilège de quelques-un·es (une heure de vol peut se chiffrer à 25 000 €), une activité encouragée par les États (construction/extension d’aéroports), détaxée (le kérosène est taxé à 40% de moins que l’essence), qui pollue jusqu’à 14 fois plus qu’une ligne commerciale.
Mais que deviennent nos biens, quand la mer, les pluies, les torrents engloutissent tout de près ou de loin ? Pas grand chose. Plus qu’une expérience sensorielle, où la parole n’a pas lieu d’être, Flow nous embarque dans un futur alternatif. De quoi se projeter vers une et une seule pensée : nous ressemblerons bien plus aux animaux du film qu’à des humains omnipotents.
brunoaleas