Il y a une dizaine d’année, Soul Eater était l’une des séries shonen les plus populaires du marché. Grâce à son style gothique, ses personnages cyniques et une mise en scène des combats vraiment excellente, ses 25 volumes, accompagnés de leurs 51 épisodes animés, furent, pour beaucoup de jeunes de l’époque, une introduction au monde du manga.
Après avoir sortit Soul Eater NOT, un spin-off tranche-de-vie un peu raplapla, Atsushi Ohkubo sort enfin une toute nouvelle série : Fire Force.
Peut-on s’attendre à la même qualité de sa première œuvre ou l’auteur s’est-il relâché avec l’âge ?
Fire Force repose sur une prémisse assez simple. Un phénomène, appelé « combustion spontanée« , transforme aléatoirement des gens en véritables torches humaines qui détruisent tout sur leur passage. Une poignée d’élus, êtres sachant manipuler les flammes, ont alors créé la Fire Force pour intervenir, en cas d’urgence.

Le héros, Shinra, un des rares élus capable de générer directement des flammes depuis son corps, devra affronter torches humaines et d’autres élus, afin de trouver le terrible secret qui se cache derrière ces combustions qui n’ont, peut-être, rien de spontanées.
Autant le dire tout de suite, on n’attend pas grand-chose de ce scénario. Beaucoup trop de clichés sont repérables, après une rapide feuilletage. Dans un shonen, des clichés sont bien sûr inévitables, mais si dans My Hero Academia, ils sont manipulés de manière intelligente pour rendre le récit plus attrayant, ici, ils sont synonymes de fainéantise. Le cliché qu’on retrouve dans 80% des shonens : le héros est rejeté par la société à cause de sa différence. Concernant Fire Force, ce cliché est particulièrement raté, puisque son « handicap » est de sourire de manière incontrôlable, quand il est tendu… question drama, on a vu mieux.
Malgré cela, pour ce qui est du dessin, rien à redire. Si Soul Eater souffrait d’un style très inégal, avouons-le, aujourd’hui, Ohkubo est à maturité. Le feu est très réussi et les combats, toujours aussi énergiques. Les personnages, aux traits clairs et aux yeux perlés, sont la plus grande réussite graphique de l’auteur.
Au final, grâce a un design reposant et à un scénario un peu bête, mais sans prise de tête, ce manga, qui s’annonce de toute façon assez court, est en somme agréable à lire. Fire Force ne se montre pas à la mesure de son prédécesseur, mais reste un petit shonen respectable et sans prétention. Il plaira surtout à ceux qui connaissent bien son auteur.
Pierre Reynders – Illustrations ©Atsushi Ohkubo