Je prends ma voiture. Je suis à la gare. J’oublie mon GSM. Je reprends ma voiture. Je chope mon GSM et revient à la gare. J’entre dans le train et rate le second. J’en profite pour manger, j’admire les campagnes wallonnes, et… je fucke le monde.
Une réplique propre à l’esprit d’Edges. Ce nouveau projet du guitariste Guillaume Vierset joue à l’Ancienne Belgique. Même si j’oublie des objets, même si les transports en commun sont souvent en retard, je préfère réfléchir comme l’artiste. Lors d’une interview au Soir, il rappelle ô combien la musique permet de s’échapper d’un quotidien trop étouffant. Il juge son œuvre enregistrée en 2020. Son regard est limpide.
Je suis ultra-heureux parce ça représente bien une époque, la pandémie, le confinement. J’ai joué avec de l’énergie, de la hargne. Je fucke le monde en fait, allez tous vous faire foutre, je fais mon truc et on voit ce qui se passe.
Cette philosophie se retrouve sur scène. Le jeune homme apparaît vêtu d’un peignoir et démarre le concert, sans un salut la famille. Heureusement, tout comme Antoine Pierre (batteur chez Next.Ape) en seconde partie, Guillaume Vierset communique énormément avec son public. Dès les premières notes, une forte impression martèle mon crane. Et si Edges était bien meilleur à écouter en live ? Non pas que l’album de ses membres soit inaudible. Mais une fois écoutés au spectacle, les morceaux The End of the F***ing World semblent taillés pour la scène. Si l’opus n’avait jamais été joué devant des auditeurs férus de rock, cela aurait été un pur gâchis.
Accords Simples et efficaces. Rythme envoutant, jamais ennuyant. Improvisation bien amenée. Sourire en coin, joie notable et instants incroyablement doux. Cette liste de mots définissent ce moment partagé avec le quatuor. Comme quoi, parfois il faut revenir à l’essence de la musique : jouer instinctivement pour créer une magie unique en son genre.
brunoaleas – texte & photo