Liège n’est pas la plus belle ville d’Europe. Liège est remplie de « barakis ». Liège est rarement synonyme de « convivialité ». Et pourtant, j’aime cette ville!
On peut lui attribuer tous les défauts qu’on veut, il y a bien pire que la Cité Ardente.
Je l’aime, d’autant plus que depuis un certain temps, il s’y respire un air rock’n’roll!
Le groupe Hungry Hollows a longtemps été comparé à Queen of Stone Age pour son style musical. Il est vrai que le stoner des deux groupes se ressemblent mais à qui la faute? C’est difficile en ces temps de ne pas étiqueter tout et n’importe quoi.
Si je devais interpréter leur nom de scène, j’expliquerais que les membres incarnent des fantômes ayant faim de prestations scéniques. Ils sont à l’image de leur animaux empaillés qu’ils mettent près d’eux, lors de leurs concerts: il suffit de les poser ensemble à un endroit, munis de leurs instruments, pour que toute l’attention soit portée sur eux grâce aux talents qu’ils dégagent.
Si vous voulez en savoir plus pour ce qui est de l’origine « des animaux empaillés », n’hésitez pas à jeter un œil sur l’interview que jcclm a pu avoir avec eux.
Une petite description de ces jeunots est nécessaire pour comprendre qui est réellement derrière ce son ravageur.
Sur scène, ils ne portent aucune blouse en cuir (pas comme les Last Train ou encore les Black Rebel Motorcycle Club), n’insultent aucun de leurs fans (clin d’œil à Josh Homme) et ne détruisent nul instrument. On croirait que je dépeins des vieux sages en retraite, cependant, leur musique dévoile une toute autre image de la personnalité collée à la bande.
Mon coup de cœur pour leur style musical s’est directement produit lorsque j’ai écouté leur tout premier ep: All That Glitters Isn’t Gold (2013). 3 chansons pour l’équivalent de 3 claques. Si vous attendiez que la Belgique ait aussi ses nouvelles coqueluches de l’univers rock (après dEUS, Evil Superstars et Millionaire), ne doutez plus, Hungry Hollows remplit la tâche de faire vibrer tout le pays.
On peut comparer ce premier mini-album à un manifeste politique, dans le sens où l’on peut retrouver tout ce qui fait la magie du groupe en ces 3 morceaux. Ce n’est pas un groupe qui expriment toujours encore, comme le faisait de manière extrême les Mars Volta, où à chaque album, ils empruntaient de nouvelles voies. Je n’insinue en aucun cas que je reproche à Hungy Hollows de ne jamais innover, à vrai dire j’m’en branle. Ce qu’ils font me suffit amplement. Il n’y a qu’à écouter « My love is coming » pour comprendre qu’il y a moult composantes pour me plaire: des guitares aux sons lourds et agressifs, une batterie dynamique (du bon « rentre dedans ») et une voix exceptionnelle.
Le chanteur a une voix qui en ferait envier certains, j’insiste là-dessus! Nick Cave, Johnny Cash, Alex Turner ou même Mark Lanegan séduisent de par leur timbre de voix qui est d’un grave suave. Il en va bien évidement de même pour le chanteur d’Hungry Hollows.
Pour en revenir à ce que j’ai écrit au sujet de « l’innovation », il ne faut pas nier qu’au final, quelques caractéristiques apportées à leur dernier opus en date, Go It Alone (mixé par l’homme derrière Le Macchine Dell’Inferno, au Canada, et sorti en 2016), prouve que ce groupe ne veut pas s’enfermer dans une « routine musicale ».
« What You Deserve » et « On All Fours » représentent 2 preuves de ce qui est écrit précédemment. Le premier pour son aspect proche d’un très sombre western, qui charme grâce à sa structure: une basse et une voix qui évoluent vers une fin de morceau beaucoup plus brutale, où la distorsion d’une guitare finit par se fondre parfaitement avec les autres instruments. Le second, lui, pour la transition qu’il offre: à la limite d’une batterie plus disco, un rythme très dansant s’impose très facilement.
Go It Alone est un « must » pour tous les amants des QOTSA, Stoned Jesus ou Red Fang.
J’ai beaucoup d’espoir pour ce groupe qui n’est qu’aux lueurs de leur carrière.
De nouvelles chansons et dates de concerts sont au rendez-vous, du coup, ne ratez pas l’occasion de les voir jouer (notamment en première partie du Millionaire)!
DRAMA
Photos d’Alexis Docquier prises au Centre Culturel de Chênée