Je prie chaque nuit pour que Twelve Foot Ninja nous livre un troisième album. Cette cover démontre à quel point le groupe déchire encore parmi les bandes metal. Le kitchissime « Stuck with you » (1986) est très bien adapté aux sonorités imprévisibles des Australiens.
Avouons que leur son devient reconnaissable… Une signature mortelle !
Squid
Les Anglais et leur manie à se différencier des autres groupes rock. Squid n’échappe pas à la règle. Une voix loufoque voguant sur des percussions et une guitares dynamitées. Loin d’être aussi extrême que black midi, le quintet fait parler ses instruments via divers effets.
Une scène underground anglaise qui se nourrit toujours plus.
Tamar Aphek
Dans le désert, on danse sous une ambiance presque Mars Volta, proche de PJ Harvey. Tamar Aphek, artiste israélienne signée sous le label bruxellois EXAG’ RECORDS, compte nous balancer un premier album (titre et date de sortie encore inconnus). Le temps de patienter avant de voyager au Moyen-Orient.
Naked Passion
Il s’en passe des choses au Koko Studio ! Un endroit qui voit les nouvelles générations rock défiler : It It Anita, La Jungle, Lysistrata, et Naked Passion. Ces derniers colleraient à l’affiche d’un VALEERO ou d’un Coyote Melon. De quoi bouger le cul des Liégeois pendant encore longtemps !
FITZ ROY
FITZ ROY est de retour avec une fausse berceuse. Trompeuse car sauvageonne. Malfaisante car emplie de rage. Pas besoin d’en ajouter plus. Mettez le volume à fond !
Et si nos vies se résumaient à une recherche perpétuelle de la vérité ? Comprendre notre entourage, nos sociétés, nos choix et décisions. Difficile d’échapper à cette envie de découverte. Comment ne pas goûter à de nouveaux horizons ? Quel qu’il soit, l’humain évolue et apprend à chaque étape importante de son existence. De ses premiers pas à son dernier souffle.
Le monde a soif de connaissance.
Tel est le slogan du webzine. Il n’a rien d’anodin.
Dans le monde culturel, Radiohead attire toujours ma curiosité. La bande se réinvente d’année en année. Elle est vite devenue une référence tant elle expérimentait le rock et l’electro. Suite à quelques écoutes, ma quête de vérité commençait après l’adolescence. Je m’amusais à décortiquer In Rainbows (2007). Le premier album vendu sur Internet, sans maison de disque intermédiaire et à prix libre. L’opus nous invite dans des noyades fuzz, nous sert des boucles électroniques et des échos quasiment fantomatiques. Une œuvre émotionnellement bluffante. Je croyais ensuite en une certaine conviction : Radiohead battait à plate couture les groupes que j’avais l’habitude d’écouter. Il est rare de ne pas être surpris en savourant leur discographie.
Une évidence frappe alors à l’esprit. Leur jeu des codes musicaux et leurs compositions imprévisibles prouvent qu’un groupe peut survivre à travers le temps. Derrière eux se dresse une flopée de musiciens animés par des flammes créatrices. Radiohead souffle un vent d’espoir. Les nouvelles générations d’artistes ont l’opportunité de se dépasser en les contemplant.
Pourquoi se contenter d’admirer ?
Relevons de nouveaux défis. Radiohead inspire et inspirera la musique moderne.
Mes certitudes peuvent disparaître à tout moment. Au final, personne ne détient la Vérité. Thom Yorke ne prends d’ailleurs aucune responsabilité afin de la répandre. Il enrichit ses morceaux de ses névroses. Il ne détourne pas les yeux quant à notre condition d’esclave d’une culture d’écrans. Il perçoit la musique comme échappatoire. Le point le plus important à ses yeux. Le bilan le plus essentiel à mes yeux.
Je pense qu’aucun artiste ne peut prétendre avoir accès à la vérité ou à une version authentique d’un événement. Mais évidemment, ils ont des moyens légèrement meilleurs à leur disposition puisqu’ils ont leurs arts pour amplifier tout ce sur quoi ils veulent écrire. Ils ont la musique. -Thom Yorke
Adieu le CSA. L’émission High & Fines Herbes est de l’entertainment pur et dur. Enfermés à Barcelone, 6 rappeurs doivent passer 6 épreuves planantes afin d’élire le Poumon d’Or. Un concept qui fait très américain. Un délire provenant bien sûr des cerveaux de Caballero et JeanJass. Les deux lascars ne se limitent pas à filmer cette dinguerie… Une mixtape sort en avril et met en PLS tous les fans du belgo-franco game !
Les morceaux sont de qualité. Ils font appel à une part du fleuron du rap actuel.
C’est pourquoi, Caba et Jinedine Jidane nous rappellent à quel point on vit le summum du rap francophone.
Entre un Roméo Elvis bien vulgos, une fusion allemande entre Swing et Oxmo Puccino ou une vraie découverte nommée Chilla, High & Fines Herbes offre moult univers artistiques. Sans compter un Mister V délivrant un banger des plus jouissifs, en laissant enfin tomber sa darko-trap et son Auto-Tune. Franchement, même Alkpote et le Roi Heenok se fondent brillamment à ce jeune panorama.
Puis, il y a les valeurs sûres tel Lomepal, ayant une plume toujours aussi intéressante à suivre.
Que dire du bon son old school comme « Profondeurs Part II » ?
Cette particularité donne un côté imprévisible à l’opus.
Là où les deux Belges m’habituaient à des instrus peu mémorables (une fois en groupe), celles d’High & Fines Herbes mettent en valeur leurs paroles. Et quand les productions sont bercées par les tirades pétées du Roi, on savoure. Ouais, ça se savoure.
Ce projet signe une année où le rap rayonne. Il prouve également qu’on a été gâté cette dernière décennie (Nekfeu, Lomepal, Tiers Monde, Jok’air, Vald, etc.). Sans aucun ton moralisateur, il nous souffle des thèmes comme ceux du temps qui passe ou de la défonce. Dommage que Bigflo et Oli viennent tout gâcher avec leur rap politiquement trop correct.
De l’encre a coulé pour The Garden! Le duo californien transpire une démarche avant-gardiste. En mêlant punk et electro, il ne se prive pas d’éclectiques ambitions.
A l’opulente discographie, les jumeaux Shears reviennent avec un quatrième album, Kiss My Super Bowl Ring. Leurs 11 nouveaux morceaux démontrent encore leur folle musicalité?Continuer la lecture →
Noel et Liam Gallagher sont notamment connus pour avoir joué dans Oasis. Depuis leur séparation, des mélomanes fantasment une reformation. Noel a dernièrement laissé penser qu’il s’y consacrerait en 2022. Je n’ai rien d’un fan désespéré du groupe. A choisir, je préfère mille fois Blur, bande rivale. Goût du risque. Provoc’ intelligente. Vive Blur. Oasis a tout de même influencé le paysage rock 90’s. Désormais, les frères mancuniens se vannent à distance et continuent de jouer de la musique dans leurs projets respectifs. Mais qui des deux diablotins mérite vraiment l’écoute ?
Classicisme vs anti-nostalgie
Liam Gallagher représente le plus les sonorités Oasis. Cette flamme rock perdure à travers ses albums. Cependant, il ne sort en aucun cas de sa zone de confort et produit ce qu’un groupe de rock exécute de plus basique, à savoir le bon vieux couplet/refrain/couplet – just wow –. Difficile pourtant de critiquer un morceau tel que ‘One Of Us’. Pourquoi cracher sur de mélodieux violons et un chant fédérateur ? Sans oublier ‘Shockwave’, rappelant que les Gallagher, tout comme Alex Turner et Miles Kane, font partie des héritiers directs des Beatles.
Noel Gallagher, lui, s’éloigne de son frère, en proposant une sauce bien plus perchée ! Parfois planant, souvent dansant, son troisième opus, Who Built the Moon ? (2017), est une réussite. Chaque partie instrumentale de l’album est soignée. On a l’impression que toute personnalité y ayant participé s’est totalement lâchée. Il sonne telle une bande originale d’un James Bond, versionasiatique, sous acide. ‘The Man Who Built the Moon’ est à des années lumières d’un Liam Gallagher devenu une caricature d’Oasis. A chaque écoute, la chanson tient en haleine. Ses notes allongées et torturées se fondent parfaitement aux chœurs, ainsi qu’à une reverb ambiante. Son atmosphère en est d’autant plus grandiose !
Personnalité zéro
On se fout des déclarations polémiques des deux frangins. On ne juge pas l’homme en dehors de son art. Même si, entre-nous, je ne souhaite pas aller boire un verre avec ces grandes gueules. Par contre, si j’ai l’occasion d’embarquer vers un concert psychédélique de Noel, alors, pourquoi pas ?
Nous ne voulions pas faire un album de rock. D’ailleurs je n’aime pas trop nos premiers singles grunge… –Asha Lorenz
La chanteuse de Sorry s’exprime ainsi au sujet de leur album à venir, 925. Elle-même et le guitariste Louis O’Brien attirent l’attention pour un tas de raisons.
A la base, ils étaient en compétition. Ils postaient des morceaux sur Soundcloud en tant que rivaux. Ces jeunes Londoniens ont ensuite assemblé leur force afin de former Sorry. Ils ont vite partagé la scène avec d’autres groupes du Sud de Londres (Shame, Goat Girl ou encore HMLTD).
Bref, au lieu de bûcher à l’unif, ils ont passé leur temps libre dans leurs chambres jouant de la musique ensemble.
Le jeu électrisant d’O’Brien et la nonchalance vocale de Lorenz participent à créer un univers particulier. A l’écoute de Snakes, on étouffe aussi bien avec la guitare qu’avec la batterie. Cette dernière délivre des coups emplis d’échos, comme si son enregistrement s’était déroulé dans un hangar désaffecté. Cette angoisse permanente nous traverse également via les paroles.
And every time I made you cry
I was crying too
Right Round The Clock démontre que les deux membres savent fusionner leurs voix avec brio. Des chants en partie de ping pong, portés par un saxophone enrichissant les mélodieux piano, basse et guitare. Quant à Rock’n’Roll Star, il clôt l’EP sur une touche positivement virulente ! Un saxo qui n’est jamais de trop. Une batterie d’une très bonne vivacité. Et une voix qui passerait crème dans un bar miteux. Prions pour que la chanson soit transmise dans une saison de True Detective ! La capitale anglaise grouille de futures pépites musicales. On mise sur Sorry. Des sonorités qui se rapprocheront d’une pop malsaine.
Le premier album est souvent le meilleur. Le second confirme si tel artiste ou tel groupe demeure talentueux. King Krule en est à son troisième opus. Man Alive! se compose de 14 morceaux qui ont la force de mêler plusieurs genres musicaux (dub, jazz, electro, etc.). Tellement iconoclaste que Mowno pose l’étiquette « indie philosophique » au disque. Autant dire qu’on n’est pas les seuls à fumer la moquette.
Archy Marshall (de son vrai nom) revient après une longue période d’absence. En novembre 2019, il nous balançait déjà de quoi nous guérir le mental: un court métrage nommé Hey World!, réalisé par sa compagne Charlotte Patmore et lui-même. On y découvrait 4 titres inédits, enregistrés à l’arrache, dans des décors typiquement anglais. Il y avait de quoi saliver quant à l’attente d’un nouveau projet, même si les 4 morceaux étaient présentés de façon claquée. Mais c’est aussi pour cela qu’on aime ce Roi du spleen britannique. Ne venez pas nous ennuyer à résumer ses productions d’attrape-hipsters. King Krule a un style… Et quel style !
Man Alive! s’ouvre avec un morceau fort dynamique, porté sur une paranoïa (« Cellular »). L’observation d’un monde qui s’écroule. Encore une preuve que ses habituels accords jazz collent parfaitement à ces sons electros, bizarroïdes, envahissant l’auditeur du début à la fin. On continue notre traversée via plusieurs chansons plus sombres les unes des autres. Comment oublier « Stoned Again », où une voix caverneuse nous chante les déboires d’une jeunesse chaotique ? King Krule fonctionne comme un Andy Shauf (artiste folk de talent).
L’important, c’est d’accrocher l’auditeur dès la première ligne. Mais aussi de vivre ce que tu écris. C’est pour ça que je passe beaucoup de temps seul, à l’extérieur, dans un bar ou autre, à écouter et à regarder ce qu’il se passe autour de moi. Sinon je ne peux pas en parler. –King Krule
« Comet Face », lui, est une véritable poussée d’adrénaline bercée par un saxophone endiablé et une basse sortant d’un cartoon maléfique.
A chaque fin de morceau débute la musique de la piste suivante. Comme si tout coulait de source. Comme si on ne pouvait pas changer la liste proposée. Du feu infernal des 4 premiers titres à la glace paradisiaque du reste de l’album.
« The Dream » marque un point de rupture. C’est à se demander si le chanteur n’a pas appris qu’il allait devenir père à ce moment-là de la conception de l’opus. En effet, la suite nous réserve une déclaration d’amour envers sa femme et sa fille (« Perfecto Miserable »), et un cri d’optimisme lancé à ce monde cruel (« Alone, Omen 3 »).
« (Don’t Let The Dragon) Draag On » a moins de puissance que le reste de Man Alive! à cause de sa boucle d’accords répétée encore et encore. Mais ce qui arrive par après amène à planer. « Underclass » représente la classe king krulienne par excellence. On saisit là toute l’adoration jazz de l’artiste, grâce à un saxophone qui se lâche de façon hyper mélodieuse (tel un orgasme tant attendu !).
Man Alive! est un savant mélange du premier et second album d’Archy. La noirceur de 6 Feet Beneath the Moon (2013) et l’expérimentation de The OOZ. L’aboutissement d’une grande force musicale enfin reconnue. Maintenant, une seule question se pose…
Qui sera prêt à détrôner le Roi ?