Musique
La dure à cuire #18
La dure à cuire #17
Damned Soul Fest III : une affiche éclectique
Premier Damned Soul Fest de ma vie. Ce petit festival à la (déjà) grande réputation m’intrigue, et je décide donc de m’aventurer dans le magnifique petit village de Bomal sur Ourthe. A mon arrivée, le froid est déjà perçant. Une petite bière pour réchauffer tout ça, et c’est parti! Je découvre la salle, minuscule mais très chaleureuse et accueillante, avec son côté »underground ». Qui dit petite salle, dit public serré. Mais pas ici ! Malgré la fréquentation importante, nous ne sommes pas les uns sur les autres.
A l’affiche, des groupes belges, mais pas seulement: Luxembourg, France ou encore Pays-Bas, les pays limitrophes sont fièrement représentés. Une diversité qui me plaît. Il y a une diversité de styles aussi : death, hardcore, rock n’roll, ou encore symphonique. Je ne connaissais que trois groupes de l’affiche. Tant mieux, j’aime les découvertes.
Je commence avec Dirty Wolfgang. Première fois que je les vois en live. Récemment, c’est un nouveau batteur qui a rejoint les rangs des « fils de pute » au rock dur version »loud ». La bande offre un set carré et énergique, mais assez peu naturel. Malgré la qualité des enchaînements, on sent que les trois musiciens doivent encore jouer ensemble avant d’acquérir une réelle cohésion. Mais mises à part les petites erreurs rythmiques, c’est prometteur! Les influences du groupe sont multiples, mais Dirty Wolfgang arrive à les fusionner en un style propre, puissant, et crade à la fois. Bref, on aime !
Dirty Wolfgang
Anwynn enchaîne. Première fois que je revois le groupe depuis que Kelly Thans de Pandora’s Key remplace « Bouc » au growl. C’était justement ce mélange de voix que j’aimais. Je suis donc sceptique. Mais je me rends vite compte que mes doutes étaient infondés, tant l’alchimie entre Kelly et Eline est intense! Le mélange marche parfaitement bien. Par contre, toujours au niveau des voix, je ne change pas d’avis sur la voix d’Eline au fil des ans : ses notes méritent d’être mieux « posées ». Quant au reste de la bande, c’est toujours aussi bon et précis! Peut être un petit regret : le set perd en constance et en énergie à sa deuxième moitié.
Anwynn
Ma découverte de cette édition
C’est devant Dysrancor que je prends une claque monumentale. J’avais déjà entendu parler d’eux, mais je ne m’attendais pas à ce que mes yeux soient scotchés à la scène de A à Z. Je suis plutôt du genre distraite. Donc, si le groupe qui joue ne me transporte pas, je décroche et ne raccroche jamais. Ce n’est pas le cas avec Dysrancor ! Pas grand chose à redire de leur set, plus que maîtrisé. Avec une bonne interaction entre musiciens et une énergie débordante, le groupe propose un mélange très original et convaincant de brutal death et de black sympho. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fonctionne !
Je n’ai qu’un regret : ne pas avoir pu assister au concert des Français de Fractal Universe, qui a bénéficié de très bons échos. Globalement, le son et les lights étaient très bons. Et les prix des boissons et snacks, plus que raisonnables. En résumé, une troisième édition réussie! Au total, ce sont près de 500 personnes qui ont fait le déplacement cette année.
Pour finir sur un mot de Matthieu Addonisio, l’organisateur: « Mes attentes sont comblées, et au niveau financier, c’est une édition plus que réussie ». Il faudra encore attendre quelques semaines pour savoir si une nouvelle édition aura lieu en 2021. Mais nous, on l’espère !
Dysrancor
Valentine Cordier
Photos ©Lau Pi / Illustration bannière ©Lau Pi (Ayoub)
Article également publié sur Metal Overload
Bruxelles, capitale du rap belge
A l’occasion de la sortie de Juste Avant Kwami, le nouvel album de Moka Boka, faisons un tour d’horizon du rap bruxellois. Parce qu’il n’y a pas que Paname qui rayonne ! Parce qu’il n’y a pas que Roméo Elvis ou Damso dans le game ! Une scène rap non négligeable et toujours plus prometteuse vit en pleine capitale belge.
Le 77 / Blu Samu
Après quelques concerts bien dynamités, Le 77 a sa communauté. Le trio a construit un univers depuis ses débuts. Le délire autour des lunettes les plus folles à trouver. Comme celui autour du bawler, un mec qui s’en branle de tout, au look douteux et à la drôle de dégaine.
Impossible de ne pas citer Blu Samu lorsqu’on parle de ces Bruxellois. Son énergie hip hop donne toujours un nouveau souffle aux flows de Peet ou de Félé Flingue. Les deux amis ont souvent laissé place à cette force explosant notamment dans ‘Bawlerangers’ (morceau mythique du groupe). Les paroles portugaises de la chanteuse donnent également un côté plus exotique au 77 (‘Salzil’), loin du rap francophone habituel.
Je vous conseille vivement le premier album de la bande, C’est le 77 (2017), afin de saisir l’humour et l’esprit de famille de leurs morceaux.
T’es qui pour dire que moi j’suis personne ?
Swing
L’Or du Commun a participé au succès de Roméo Elvis. Devinez quoi. Swing y provient et charbonne aussi de son côté. Il m’a déjà flanqué une belle claque avec son premier album solo, Marabout (2018).
En février prochain, il revient avec un nouvel EP, ALT F4. Ses deux premiers singles (‘N’ et ‘Gris’) témoignent d’une introspection assez intéressante. Une suite logique à ‘Homosapiens’ (SAPIENS, 2018), constat intelligent de l’être humain et de ses vrais intérêts. Désormais, Swing n’hésite plus à traiter de ses hantises personnelles ainsi que de ses questionnements existentiels.
‘Gris’ délivre d’ailleurs une pensée où Swing semble traduire toute la complexité de la vie; la manichéisme n’a pas lieu d’être. Est-ce que Nemir et Angèle, invités de marque du prochain disque, arriveront à se fondre dans les réflexions du rappeur ?
Pour le moment, les deux morceaux parus ont une certaine couleur sonore, comme si un fil rouge sera présent tout au long de l’écoute d’ALT F4. Un artiste à suivre de très près les amis.
Machines, machines, paramètres, suis-je l’exception à la règle ?
Moka Boka
Moka Boka, jeune nouveau de la scène, mérite notre attention. Son nouvel opus s’écoute d’une traite tant chaque morceau s’enchaîne fort bien. Au rendez-vous : une atmosphère planante, des paroles proches des thèmes de l’amitié, de l’amour ou de ses objectifs personnels. Pour chacun, l’artiste nous révèle ses vérités et convictions.
Juste Avant Kwami confirme aussi que son flow colle à ses instrus travaillées. Le rappeur mène le bateau sans aucun featuring. C’est sans compter l’aspect ultra-moderne de son projet. Ses prods rappellent celles d’un Nekfeu, lors de sa période Cyborg (2016). Par instant, j’en viens même à penser à du Kanye West ! Ecoutez ‘Nord’ ou ‘Intro (Pour te voir)’ et faites ces liens. Puis, vous comprendrez à quel point cette relève du rap belge promet du lourd !
Est-ce que Dieu m’aime fort ?
brunoaleas
Landing Planes au Waterfall Racoon Studio
Lorsque tu traverses à pied et en pleine soirée la N673 (Trooz) juste pour la musique, alors, la passion brûle en toi. Si je pars à la campagne avec mon photographe de choc, c’est pour voir les prestations scéniques de Landing Planes (trio franco-belge/stoner rock).
Une fois arrivé sur les lieux, tout est confort (bière 1 euro, pains/saucisses gratos, bonne humeur au rendez-vous). La salle, petite soit-elle, me rappelle toujours à quel point j’aime l’ambiance d’un concert à petite échelle.
La salle du Racoon Waterfall offre une atmosphère particulière: du fait d’être isolée dans la campagne et d’avoir une capacité de 50 personnes à peine. Une fois à l’intérieur, on se sent dans une petite bulle entre copains, même avec des inconnus. D’un point de vue pratique, un des avantages est l’accès à la scène pour monter et démonter le matériel, qui se fait à part de l’entrée du public. Chose peu commune pour les petites scènes. On peut aussi y enregistrer l’audio de son live en ramenant une carte SD à l’organisateur. Il a installé tout ce qu’il faut pour y arriver. De quoi promouvoir tout ce qui est post-concert. –David Annenkoff (batteur de Landing Planes)
Le trio débarque sur scène et le soundcheck envoie déjà du lourd! Dès les premières notes jouées, la claque est sévère. Une sonorité bien plus frontale, directe et agressive que celle du premier groupe avant eux. Tout sonne clair. On distingue chaque performance. Le slap du bassiste. Les cris mélodieux du chanteur. Le public, lui, gronde sa joie après chaque fin de chanson. Les morceaux s’enchaînent à merveille. Plus le concert avance et plus mon ami me fait remarquer que Landing Planes serait peut-être la relève de feu Mølk. Une nouvelle met du baume au cœur! Certes, nous n’avons pas connu Kyuss. Cependant, Liège regorge désormais de groupes (Hetouht, Elefar, Karma Nova) dont les concerts deviennent mémorables pour tout féru de rock!
Le stoner est-il pour autant un genre musical bien reçu en Belgique?
Le stoner vit bien en Belgique! Mieux en Flandre qu’en Wallonie. Mais globalement très bien. D’ailleurs, ce sont des Flamands qui nous ont offert notre première scène (No Name Collective). Le fait qu’il y ait NNC, un collectif dédié au stoner accueillant des groupes du monde entier en Belgique, montre que le genre y est bien reçu. La Belgique rayonne à l’international. Puis, on a des groupes qui fonctionnent bien. Ils sont nombreux et ont un public très fidèle. Atomic Vultures, Your Highness, MIAVA, My Diligence, Fire Down Below, Tangled Horns, Psychonaut,…
Si on regarde du côté des festivals, depuis 2014, on a le Desertfest, un des plus gros festivals de stoner au monde. L’Alcatraz se veut éclectique et a une scène dédiée au genre depuis l’an passé: une scène rien que pour le stoner, un signe de bonne santé!
Quant au public stoner, ce sont des experts qui ont une grande culture. Ils connaissent leurs classiques mais sont toujours ouverts aux nouveautés. Ça change des « true metalheads » qui ne jurent que par les groupes de plus de 30 ans. Dans le stoner, il y a cette recherche de la nouvelle pépite. Sans oublier qu’un esprit communautaire encourage à partager de nouveaux sons et à soutenir les groupes émergeant. Tout le monde s’entraide et s’apprécie. -David Annenkoff
Ce n’est que le second live pour Landing Planes. Les membres fourmillent d’idées concernant d’autres dates. Il n’est pas trop tard pour découvrir ce groupe qui laisse un bon souvenir d’écoute. Du riff inoubliable et implacable de « Falling Apart » à « Define », dont la violente douceur a su clore le concert en beauté! Rien ne tient qu’à vous d’écouter cette musique d’une lourdeur apaisante (comme dirait David).
DRAMA
Photos ©Alexis Docquier – 04/01/2020
La dure à cuire #16
La dure à cuire #15
Fléron tremble pour la release party d’Obsolete Humanity
Au bout d’un parking immense, après un dédale entre des bâtiments délabrés, j’atteins finalement les locaux de Primitive Music: une salle minuscule, mais chaleureuse, à la très bonne acoustique.
Ce soir, Obselete Humanity présente son EP éponyme et partage l’affiche avec Squidhead, Ashes Into Blood et Komah. Une affiche de qualité en accord avec le style que propose les nouveaux venus de la scène liégeoise. Je vois débarquer sur scène quatre jeunes gars vêtus de masques à gaz. Remake death metal de Rise Of The Northstar? La suite me prouvera que non. Continuer la lecture
LES MEILLEURS CLIPS 2019
Les 45 meilleurs clips de 2019 ! Bonne année !
DRAMA / Illustration ©Lunatic