D’un côté, Sick Tamburo dégage une force punk indéniable. De l’autre, Per Sempre Con Me dévoile une douceur irrésistible. La voix de Roberta Sammarelli y participe. La bassiste de Verdena, après avoir pondu le meilleur album de l’An passé, accompagne discrètement Gian Maria Accusani. Le résultat est plutôt envoutant.
Tamino –Sahar
Même si je trouve insupportable l’univers et chant d’Angèle, son duo avec Tamino est fabuleux. Quand ces beaux esprits se rencontrent, naissent alors de douces mélodies.
Gojira
Gojira est de retour via un titre brut, efficace et rageur. L’éclair illustrant Our Time is Now annonce-t-il un changement musical ? Après tout, ce morceau incorpore un putain de solo !
On en redemande. Vive la France ! A bas le 49.3 !
Mes oreilles ouïssent enfin un groupe sortant du lot ! Fievel is Glauque est sur mes radars depuis un petit temps. Je surveille leurs productions et apparitions pour mieux découvrir leurs folies.
Détaillons la genèse de Fievel. La chanteuse bruxelloise Ma Clément et le multi-instrumentiste Zach Phillips imaginent et forment un groupe plutôt atypique. Montée lors de sessions d’enregistrement entre Bruxelles, New York et Los Angeles, leur formation musicale est composée… d’une trentaine de personnes !
Quand on aime, on ne compte pas. Cette expression serait un superbe slogan pour Fievel is Glauque. Le groupe prouve que tout est possible. Même lorsqu’on mêle un jeu jazz (bravo au batteur) ou un style rock (notable du côté des guitares).
Voulez-vous écouter une toute autre preuve ? Pas de problème. Le concert du groupe chez Audiotree reflète leurs nombreux talents. Faire respirer les instrumentations aux bons moments. S’arrêter puis reprendre brillamment le cours d’une chanson. Voix et mélodies demeurent claires et efficaces. Le son de Fievel is Glauque est totalement maîtrisé.
Appelez-moi Saint Thomas. Je ne crois que ce que je vois. Avouons-le. Sur le papier, Fievel is Glauque apparaît comme une idée totalement dingue. Mais je constate que ça sonne bien ! Puis, actuellement, ses membres apportent un vent de fraîcheur dans le champ musical.
L’Italie regorge de groupes rock aux idées talentueuses. Même si certaines formations feraient mieux d’innover en termes de sonorités (vous savez très bien de qui je parle). Coma_Cose reflète une attitude rock. D’un côté, leur musique ne me transcende point. De l’autre, je suis curieux d’écouter leurs prochains albums.
Slipknot – The End, So Far
Slipknot surprend souvent. Via ses approches, ses choix mélodiques, ses envies artistiques, le groupe perdure à travers le temps. Certes, il perd quelques fans sur son chemin. Néanmoins, ne reprochons pas aux membres de faire de l’immobilisme musical.
Sonic Medusa – The Sunset Soundhouse Tapes
Sonic Medusa accroche dès le premier riff de ‘Goblin Suite’. J’en suis déjà fan. Appelez cela rock de papa, stoner du désert… j’appelle ça : fuck that shit, we fight the mountains !
Quel rêve. Je ne parle pas de Måneskin jouant avec Tom Morello. Mais bien de Bully, force grunge, chantant accompagnée de Soccer Mommy, autre force rock. Deux voix cinglantes pour d’agréables sonorités 90s !
One-Eared Boy
Quand on croit que les chants rock n’ont plus rien de fédérateur, One-Eared Boy prouve le contraire. Il ne reste plus qu’à crier.
Pomme – (Lot 2) consolation
Parfois, exposer ses sentiments sur le papier est une épreuve. Via ‘very bad’, Pomme offre une ballade qui se fout des jugements, des étiquettes.
Quand je débarque au Palais 12, je ressens une soif de curiosité. Lomepal s’entoure de musiciens pour présenter Mauvais Ordre. Est-ce vraiment suffisant pour se déplacer jusqu’à la capitale ? Bien sûr. Voyons si le fan des Strokes défend un rap enrichissant et mélodieux.
Une fois serré comme une sardine, je l’attends impatiemment. L’attente est trop longue et Limsa n’arrange rien. Ce dernier assure la première partie. Rien ne va. Trois jeunes filles gueulent ses paroles de merde. L’artiste vanne maladroitement : Bruxelles ! Montrez que vous êtes chauds ! On n’est pas à Charleroi ici. Cerise sur le gâteau, le rappeur prévient un comparse-producteur qu’un morceau démarre sur une fausse note… s’ensuit un malaise assez pénible. Le public n’en peut plus. La tension est palpable.
Passée cette pseudo-écoute (Limsa, mon cerveau fut totalement débranché), voici de premières sensations fortes : des notes de pianos retentissent brillamment, des lumières s’activent de toute part, plusieurs hommes arrivent enfin un par un ! Lomepal, vêtu de blanc, apparaît charismatique. L’air sérieux, il entonne ‘Auburn’. Morceaux rock assumé. Le titre est toujours aussi entêtant. La guitare et le synthé m’emportent vers un électrisant western. Le Parisien ouvre le bal comme il se doit !
Il enchaîne les chansons du nouvel opus, en reflétant une belle assurance. Le sourire aux lèvres. Les mains pointant son public. Il invite à lâcher prise.
Lomepal domine la scène. Mieux encore ! Le rappeur maîtrise son chant. Sa voix ne fait jamais défaut. Là où ‘Crystal’ sonne comme le piège parfait pour celles et ceux à la voix trop mielleuse, son interprète gère et communique son énergie ! La salle boit ses paroles.
Les morceaux plus méchants ne sont point délaissés. ‘Lucy’ et ‘Pommade’ font tourner les têtes. Il fait de plus en plus chaud. Lomepal est inépuisable. Un atout majeur pour ce trentenaire à la cheville foulée. Seuls bémols : ‘Maladie moderne’ couplé à ‘Pour de faux’. Est-ce le véritable ventre mou du concert ? Assurément.
Mais le show est si jouissif qu’il est impossible d’en être dégoûté.
D’ailleurs, saluons le travail des techniciens. La scénographie est minimaliste au vu des néons accrochés aux structures métalliques. Les lumières n’ont rien de psychédéliques. Ces points rendent l’évènement mémorable. Le concert ne provoque pas une crise d’épilepsie. Ce concert est visuellement propre et sobre. Le spectacle est également intense. ‘Decrescendo’ est joué lors du rappel. Ambiance électrique à fond les ballons. Pression sonore fascinante. Lomepal réinterprète le morceau. Comme pour ‘Etna’, il incarne une figure théâtrale. Couleurs et écrans se mêlent pour ensuite se fermer devant l’artiste. Ainsi se conclue sa performance. Un adieu digne d’une pièce tragique. Lomepal s’en va sous de longs applaudissements. A force de travailler, d’écouter les Beatles, de croire en la musique, il façonne une foutue perle.
Secrètement, je n’apprécie plus vraiment des groupes tels que Temples. La recette rock psychédélique fut pompée à maintes reprises, en Europe et ailleurs. Quand soudain arrive Post Nebbia ! Le temps de changer d’avis…
LotuS
J’aime beaucoup les mélodies de voix de LotuS.
Il me fait penser à Trent Reznor de Nine Inch Nails et comme j’en suis fan, ça m’interpelle directement ! -Pasquale Caruana, ingénieur du son de LotuS
Cottrell
Nous avons maintenant une vraie section rythmique. Elle permet de s’aventurer dans des terrains plus propices, tant au niveau humain que musical. Evidemment, ce n’est pas très correct de le formuler comme ça par rapport aux précédents membres de Cottrell, mais c’est la réalité. Comme les astres sont mieux alignés au niveau musical et humain, tout devient plus facile pour la composition et l’interprétation. Pour le reste, on ne se pose plus trop de questions. Ce sont les morceaux qui nous entraînent vers telle ou telle voie. Et puis on se demande : on garde ou pas.
Pour l’enregistrement des deux nouveaux morceaux, nous avons pris une direction moins « prise live » en studio. Elle est plus qualitative dans l’approche, par rapport au doublage des guitares, à l’enregistrement tour à tour. -Benjamin Delgrange, chanteur/guitariste de Cottrell
Quand j’allume la radio, mon ouïe suinte le sang. A qui la faute ? Aux artistes francophones ne racontant plus rien d’intéressant. J’avais déjà détruit Roméo Elvis et ses messages vides et dispensables. Désormais, citons quelques merveilles artistiques. Rassure-toi Molière, il existe encore de vrais paroliers.
Anat Moshkovski & Shuzin
Anat Moshkovski questionne sa monade. L’Israélienne écrit une lettre d’amour à l’unité et essence de son esprit profond. C’est beau, simple et entêtant.
Ma jolie monade. Tu changes l’histoire de ma vie. Tu sais, je sens. Tu colles les nuages. Parfois j’oublie que je t’aime…
Tim Dup
Tim Dup sort son quatrième album cette année. Les Immortelles empoignent des sujets qui concernent tout un chacun : l’état climatique, la fatale mortalité et l’introspection pure.
« Si je m’écoutais vraiment » apparaît comme son morceau le plus ludique. Le chanteur liste ses envies premières, ses puissants désirs. Il invite à réfléchir sur nos actes… me rappelant ma détestation pour les effets de mode !
Si je m’écoutais vraiment. Je ferais tomber les clés. Déserterais la ville.
J’irais perdre mon temps. Au profit de l’exil.
Bleu Reine
Le clip de « Comme un seul homme » fut tourné dans les ruines d’un prieuré, à la forêt de Compiègne. En termes de sonorités, Bleu Reine joue un folk à la fois calme et angoissant. Une vive impression frappe mon esprit. La chanteuse semble sacraliser une sainte paix pour tous les peuples. Ce message devient un hymne.
On se rendra comme un seul homme. On changera la donne.
Pomme
Pomme réunit deux ambiances. Noirceur et innocence. Voici deux sujets qu’elle met en image via le clip de « jardin ». On y a aperçoit des enfants dont l’apparence fait écho à l’univers de Tim Burton. A quoi s’ajoute la patte de la musicienne. La douceur et le phrasé de Pomme rendent sa musique super accessible.
Pourquoi j’y pense encore ? Y a quoi de mieux avant ? À part les rires en farandole. À part l’été qui me console. Qu’est-ce qui me manque tant ? Pourquoi j’y pense encore autant ? Y a quoi de mieux avant ?
Disiz
Le rap véhicule souvent des vérités. Quand les bien-pensants croient savoir tout sur tout, au sujet de l’insécurité des banlieues, l’immigration de masse, les médias traditionnels, arrivent alors Nekfeu, Damso et Disiz pour remettre les pendules à l’heure.
Ce dernier livre « Extra-Lucide », en 2012. Le texte parle de l’artiste, de son rapport à l’art. Aujourd’hui, méditer sur ses sages paroles n’est point futile.
Depuis gosse, je m’ennuie, dans la rue, à l’école. Pourtant, y’a plein d’pistes, mais jamais ça décolle. Pour ça qu’je déconne, pour ça qu’je décode. Ce monde crypté qui rend fou, qui rend folle. Cherche le signal, les cœurs en paraboles sont parasités car à hauteur d’homme. Grandi en cité, Banlieusard-Gentilhomme. Ils avaient tracé mon destin, j’ai trouvé la gomme.
Plus le temps passe, plus Thoineau Palis semble sacraliser Dame Nature à 200%. L’impression est ressentie à la vue de ses clips, sur son projet bordelais TH da Freak. La vidéo de Killing Bleach rappelle ce penchant grungesque.
Je l’encourage à continuer, tant rivières et forêts sont sources de paix.
Iggy Pop – Every Loser
Iggy Pop a beau vieillir, ses morceaux sont toujours aussi intéressants. L’artiste ne recherche pas la complexité. Sur Strung Out Johnny, sa voix fait le taff et la mélodie s’écoute sans ennui !
Cosse – It Turns Pale
Il reste quelques jours avant la sortie officiel du nouvel opus de Cosse, It Turns Pale. Le groupe s’était enfermé aux Pays-Bas pour pondre cet album aux compositions atypiques et addictives. Vous en saurez davantage en mars. Récemment, Nils Bö, chanteur de la bande, me partageait ses sages paroles ! Pour l’instant, écoutons Easy Things. Il est temps de lâcher prise.
Pensiez-vous vraiment en terminer avec mon discours sur l’amour ? Le thème est de nouveau sous vos yeux, tant il semble de plus en plus nécessaire d’écouter des paroles amoureuses. Ca ne vient pas de moi. Certains artistes honorent encore la chanson française. UssaR dévoile son intimité via sa voix grave, sa délicatesse au piano. L’artiste confirme l’arrivée de son nouvel album, début janvier. Découvrons son univers à la fois sincère et accrocheur.
Le ton est donné lorsque le titre ‘6 milliards’ arrive à nos oreilles. UssaR ne cache pas une fatalité propre au sentiment amoureux. Plus on aime, plus on prend des risques. Lesquels ? Vivre une rupture, le manque viscéral, les maladroits désaccords, le chantage affectif, et j’en passe !
Le chanteur est comparable aux romantiques du XIXe siècle.
L’amour romantique est une maladie de l’âme car la passion qui l’anime résonne avec souffrance. Véritable aliénation, la passion reste cependant préférable à toute forme de compromis pour les romantiques. -La conférencière Catherine de Laborderie
N’imaginez pas les morceaux du jeune francophone comme ultra déprimants. L’écriture du parolier est très accrocheuse. La sève artistique d’Alain Souchon, ou de Michel Berger, expose la beauté des petits rien de la vie. UssaR le comprend. Que sa passion continue de l’enflammer !
J’aimerais seulement m’endormir. Ma tête sur ta robe noire.Comme un enfant dans un sourire. Quand lève le vent, notre étendard. -UssaR
Petit rattrapage 2022. Grâce à la chaine Tangerine, j’ai pu jeter mes oreilles sur les trois Américaines, Horsegirl. Leurs voix s’emmêlent avec brio. Les guitares saturent juste ce qu’il faut, rendant les mélodies accessibles à tout le monde. Horsegirl séduit tant par son chant blasé, que par son jeu simple et efficace.
Mademoiselle K – Mademoiselle K
L’album éponyme de Mademoiselle K transmet le sourire. L’artiste s’inspire de thèmes plutôt universels : solitude, confinement, sexualité. Même si elles semblent sombres, ces thématiques traduisent une poésie décomplexée et admirable.
Grandma’s Ashes – This Too Shall Pass
Grandma’s Ashes livre via Aside une mélodie entêtante. Le refrain se fait désirer. La voix vogue entre accalmie et rage. Il ne manque plus qu’au trio féminin de virer opéra rock, façon Muse… soit je délire, soit la bande pourrait s’y coller parfaitement !
Haïr est plus facile qu’aimer. Des mots que prononceraient les grands révoltés. Une pensée que brandirait les rejetés. Nulle envie de jouer les prêtres du dimanche… rappelons juste une idée. Certains décérébrés préfèrent nous voir ignorants et soumis, plutôt que cultivés ou curieux.
Chaque année, je vis le mois de janvier comme une période mélancolique. Le 7 janvier symbolise l’anniversaire de la personne que j’aimais le plus au monde. Mais pas que. La date rappelle un tragique évènement : l’attentat contre Charlie Hebdo. Quel est le rapport entre Je Crie C’est La Musique et le journal français ?! Charlie Hebdo pratique la satyre depuis 1970. Vous méfiez-vous des médias dits traditionnels ? Je vous conseille la lecture de Charlie, porté par des caricaturistes. Une fois mes yeux posés sur l’hebdomadaire, ma joie est instantanée. JCCLM se veut aussi pointu, réfléchi, culotté. Parfois, nous souhaitons nous éloigner des affaires politiques. Mais tout est politique. Détruire une œuvre est un acte politique. S’affranchir de la politique est une démarche politique.
Dessiner encore – Coco
Un désaccord est une affaire politisée… nous le constations en 2015. Une page se tourne à tout jamais. Les frères Kouachi entrent dans les locaux du journal et assassinent 12 personnes. A l’époque, j’étais adolescent. Je ne connaissais rien de l’hebdo. Aujourd’hui, plus je pense à cette tragédie, plus j’en suis choqué. La dessinatrice Coco, rescapée de la fusillade, témoigne à cœur ouvert dans un numéro du Vif (avril 2021).
Cet attentat est une charge, qui pèse sur notre insouciance, mais il aurait tué l’insouciance dans n’importe quelle rédaction, dans n’importe quelle équipe.
Je ne veux pas être pessimiste. Je n’imagine pas Charlie Hebdo à feu et à sang. Nous pouvons contrer cette avancée des haineux. La rage ne l’emportera pas. Je désire ouvrir l’année via cet article rempli d’espoir. L’espoir de ne plus s’attaquer à l’art. Le désir de réfléchir collectivement, sans imaginer un massacre. Un tel 7 janvier ne doit plus advenir. La France était en deuil, tout comme celles et ceux qui souhaitent lire et rire… Charlie Hebdo illustre avant tout des dessins. Il faudrait arrêter de le confondre avec un tract malveillant. Ne soyons pas responsables de barbaries, au nom d’une croyance. Nos convictions doivent être ébranlées. Qu’y a-t-il à gagner, lorsqu’on impose une et une seule vision de la réalité ?
Au oui, mais vous l’avez un peu cherché, avec vos dessins que l’on nous oppose, je réponds qu’au Bataclan, il n’y avait pas de dessinateurs, dans le métro de Bruxelles non plus, à la basilique de Nice non plus. -Coco
Les membres de votre webzine préféré font une pause. Avant de relancer la machine, il fallait partager certaines merveilles. A savoir, les meilleurs clips de l’An passé ! 50 vidéos furent choisies. On y retrouve entre autres Eosine, Idles, Arctic Monkeys, Onha, Kendrick Lamar, The Smile, Mademoiselle K, Pomme, The Black Angels, Alice Martin et leur grande créativité.
Animation, acteurs réels, art abstrait, tout y passe ! Que vos yeux s’enchantent.