Manga

Dororo

Dororo est un manga du légendaire Osamu Tezuka. Nous avons droit à une réédition sortie le 3 février 2021 chez l’éditeur Delcourt/Tonkam. Originellement parue dans les années 60, cette œuvre n’est pourtant pas la plus connue de celui qui est considéré comme ‘le dieu du manga’. Un anime du nom de Dororo to Hyakkimaru est diffusé en 1969. Mais l’initiative la plus connue de cette œuvre reste la réadaptation en anime de 2018. Produite par Mappa, celle-ci nous livre une animation plus moderne. Le manga original est le sujet principal de cette critique. Continuer la lecture

Publié le 10 mars 2022

TOP MANGAS 2021

2021 signe un renouveau pour les mangas ! Après un 2020 au rythme de publication très ralenti, mais riche en nouveautés, ces derniers mois ont été enrichissants en termes de lectures.

Ce fut une année à marquer d’une pierre blanche. La fin de L’Attaque des Titans restera un évènement historique, tant ce manga est devenu un classique de la BD japonaise. Le tome 100 de One Piece arrive bientôt, après plus de 24 ans de publication. My Hero Académia surprend, en prenant une tournure bien plus dramatique lors de son dernier arc en date. On a également vu la grande montée en popularité du nouveau béhémoth du shonen : Jujutsu Kaisen, qui, j’en suis sûr, continuera d’égayer les amateurs de bastons pendant de nombreuses années. Et surtout, du côté des mangas pour adultes, Chainsaw Man demeure la sortie bimensuelle qui nous aura fait saliver. Son scénario déjanté et tumultueux ne laisse pas de marbre. Chaque nouveau tome était un évènement.

Mon top, comme chaque année, vise à mettre le projecteur sur les mangas dont la publication a commencé en 2021, et pas avant (comme ceux cités précédemment).
Savourez ma petite liste des meilleures nouveautés mangas !

On a de tout ici : du shonen trépidant avec Blue Lock, l’histoire d’amour relaxante de Insomniaques et, cerise sur le gâteau, un émouvant drame à propos du développement de soi à travers l’art grâce à Blue Period.
Que de bons investissements pour agrandir votre bibliothèque en 2022 ! –Pierre Reynders

TOP 3

  1. Blue Period – Tsubasa Yamaguchi

  2. Blue Lock – Yusuke Nomura & Muneyuki Kaneshiro

  3. Insomniaques – Makoto Ojiro

2021 a été une drôle d’année. L’industrie du manga n’échappe pas à ce constat. Beaucoup de chefs d’œuvres ont livré leurs dernières pages : Beastars, Horimiya, Seven Deadly Sins,…

Quelle est la fin la plus marquante ? Sans aucun doute celle de L’Attaque des Titans. Isayama nous quitte définitivement avec une fin poétique mais surtout cohérente.
Il y a aussi eu des retours en force, comme Sui Ishida avec Choujin X, sa toute nouvelle série déjà prometteuse. 2021 a aussi été synonyme de découverte. Tokyo Revengers… Comment ne pas vous en parler ? Pour le résumer simplement, le récit est centré sur un petit gars retournant dans le passé. Dès lors, il y joue le gangster à seulement 14 ans. Je caricature, bien évidemment. À l’instar de mangas cruels comme Bonne Nuit Punpun, Tokyo Revengers m’a fait énormément pleurer. Comme si on me foutait de gros coups de pied dans le ventre. Ce titre m’a également fait découvrir un personnage aussi attachant qu’incroyable : Baji.

Notons que Demon Slayer et Jujutsu Kaisen ont réussi à retourner toute l’industrie du manga, à l’image d’un combat WWE sans foi ni loi. Puis, One Piece livre prochainement son historique tome 100. Encore merci à Oda…

Quant à Junji Ito, il est redevenu populaire ! Le maître de l’horreur a eu droit à trois grosses rééditions en français (ses œuvres majeures) : Uzumaki, Gyo et Tomié. Sensor est également sorti. Ainsi qu’un gros pavé réunissant dix one shot, sortis en novembre dernier.

Le manga le plus curieux de cette drôle année est bel et bien Komi Can’t Communicate. Un excellent slice of life que je vous recommande chaudement. Son humour décalé a le don pour me faire éclater de rire à chaque chapitre. Un manga si singulier et pourtant… pas encore adapté en français !

Pour finir, M-E-R-C-I Togashi pour ce tant attendu tome 37 de Hunter × Hunter !!! –anti

TOP 3

  1. L’Attaque des Titans – Hajime Isayama

  2. Les œuvres de Junji Ito

  3. Tokyo Revengers – Ken Wakui

Deux auteurs ne passent pas inaperçus cette année. Hajime Isayama et Tatsuki Fujimoto concluent leur récit de manière mémorable. Le premier réalise un chef d’œuvre, qui, je l’espère, sera étudié tant sa narration est éblouissante. Le second signe la fin de la première partie d’un manga subversif, cynique, excitant !
Quant au maître Urasawa (
Monster, Pluto), j’ai hâte de connaître le message final d’Asadora.

Néanmoins, cette année apparaît assez sombre à l’annonce d’un décès… Kentaro Miura sera pour toujours un auteur incontournable de dark fantasy. Vive Berserk, une œuvre inoubliable.

Revenons-en aux sorties. Ce fut une belle cuvée. Reste à savoir quelles seront les prochaines BD à rejoindre un tel niveau d’écriture. Alea jacta est ! –DRAMA

TOP 3

  1. L’Attaque des Titans – Hajime Isayama

  2. Chainsaw Man – Tatsuki Fujimoto

  3. Asadora – Naoki Urasawa

Illustration ©Galynn

Publié le 5 décembre 2021

Solo Leveling : l’arrivée triomphante du webtoon en librairie !

Ça y est, ils sont là !

Si vous ne connaissez rien du concept webtoon, il est temps de vous mettre au jus !

Les webtoons sont des bandes dessinées coréennes destinées à la consommation sur internet. Présentés dans un format propice à la lecture sur téléphone ou tablette, ils contiennent souvent des histoires longues assez codées. Ces nouveaux produits culturels asiatiques se font une place de plus en plus dominante dans le marché de la bande dessinée.

C’est pourquoi, je ne suis qu’à moitié surpris de voir Solo Leveling, l’un des porte-étendards de ce nouveau mouvement, dans la vitrine de ma librairie locale. Alors, qu’est-ce que ça vaut ?

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Solo Leveling
décrit un monde similaire au nôtre. A l’exception que des portails magiques s’ouvrent un peu partout et laissent s’échapper de terribles monstres dans nos villes. Heureusement, une partie de la population s’est vue, lorsque les portails sont apparus, dotée de pouvoirs. Ces nouveaux héros sont capables de pénétrer dans ces portails et de les refermer avant que les monstres n’en sortent. Cependant, tous ne sont pas égaux. Chacun ne reçoit pas la même force et les “chasseurs” sont notés de E à S selon leurs compétences. C’est Sung Jinwoo, chasseur de rang E, faible et trouillard, qui, après un évènement incroyable, deviendra l’un des plus puissants chasseurs de rang S.

Le récit s’inspire de la culture jeux vidéo, que ce soit des ‘gacha games’ téléphoniques (du type à inciter les joueurs à dépenser de la monnaie du jeu pour recevoir un objet virtuel aléatoire) ou des jeux multijoueur en ligne. Son scénario est très classique pour le medium. On a affaire à un héros ordinaire au début, auquel le lecteur lambda peut s’identifier, et à sa montée en puissance. Que ce soit par des retours dans le temps, par une réincarnation ou par de simples hasards, les héros de webtoon obtiennent très vite un moyen de dépasser l’état d’homme ordinaire afin de s’élever au-dessus de la foule. Les exemples dans les webtoons sont à foison, dont les plus populaires : The Gamer, A returner’s magic should be special, The beginning after the end. Du côté manga on prendrait certains isekais comme exemples de ce genre d’histoire : Moi, quand je me réincarne en slime, Rising of the shield hero, Bofuri, etc.

Personnellement, j’aime qualifier Solo Leveling de power porn. Tout l’intérêt du récit est de jubiler devant la force écrasante du protagoniste. C’est un vrai plaisir de contempler sa façon de vaincre tous ses obstacles grâce à ses avantages. L’œuvre est peut-être la plus exemplaire, classique et comporte bien plus de qualités que de défauts.

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Car si le scénario de ce genre d’œuvre est par nature très prévisible (jamais la victoire du protagoniste ne fait de doutes, malgré les efforts de l’auteur pour incorporer un peu de tension), elle n’est pas dénuée d’intérêt. En effet, grâce à des dessins lisses, colorés et spectaculaires, les combats et la progression de notre héros sont on ne peut plus agréables à suivre. Le cerveau ne travaille pas des masses durant la lecture. Les lecteurs se laissent bercer par la douce violence des combats. Ils jouissent en observant Jinwoo tester ses nouveaux pouvoirs, toujours plus craqués, sur des monstres de plus en plus gros.

Au-delà des combats, l’état psychologique du personnage évolue en cœur avec sa puissance, donnant un minimum de profondeur au personnage… ce qui est déjà beaucoup demandé !

Qu’ai-je ensuite le plus préféré dans le scénario de l’œuvre ? Il s’agit de ce moment où l’on agrandit la perspective. Quand on dépasse la simple quête du personnage principal pour voir à quoi ressemble l’univers d’un point de vue plus vaste. L’ampleur de la situation permet à l’auteur d’introduire des intrigues de géopolitiques vraiment intéressantes, comprenant conflits d’intérêts entre nations et chasseurs surpuissants.

Malgré la contrainte d’adaptation due au format original pensé pour les appareils portables, l’édition papier proposée par Delcourt est d’une qualité indéniable. Tenir entre les mains ces grandes images colorées excellemment recadrées pour convenir à leur nouveau format fait grand effet. Surtout avec de tels dessins. Avec ses couleurs chatoyantes, même dans les scènes sombres, et une grande finesse dans son design, ce manhwa coréen mérite bien son édition physique ! Et vous aussi !

Pierre Reynders – Illustrations ©Solo Leveling

Publié le 1 juillet 2021

Demon Slayer et son succès monstrueux

Demon Slayer (titre original : Kimetsu no Yaiba) explose littéralement les ventes de mangas ! Il en va de même pour l’industrie de la japanimation avec son dernier film en date. Au Japon, le récit se termine pourtant en 23 volumes l’année dernière. L’aventure s’achève mais une question demeure : pourquoi, mais surtout comment réussit-elle à vaincre One Piece en 2020, en étant première du classement des ventes japonaises de mangas ?

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Publié le 6 mai 2021

La bonté de Trigun

Aimer la vie est facile quand vous êtes à l’étranger. Là où personne ne vous connaît, vous tenez votre vie entre vos mains, vous êtes maître de vous-mêmes plus qu’à n’importe quel moment. -Hannah Arendt

Cette citation pourrait s’apparenter au personnage de Vash lorsqu’on prend connaissance de ses origines. Ce n’est point le cas. Notre protagoniste traîne sur une planète désertique, où brûle deux Soleils, où prévaut souvent la loi du plus fort. Il évolue dans un univers assez dur, mêlant les codes de la science-fiction et du western.
Sa prime à 60 milliards de double dollars tombe lorsqu’il détruit la ville de July. Sauf que Vash n’a rien d’un monstre. Il subit une cruauté environnante qui ne cesse de l’entraîner vers de nombreuses catastrophes. Dès lors, les peuples lui collent l’étiquette de l’Ennemi Numéro 1. Heureusement, ses capacités à se défendre sont hors normes. Suffisent-elles à réduire le nombre de victimes sur son passage ? Pas vraiment.

Trigun est empreint d’une grande tristesse construisant quelques réflexions quant aux choix existentiels. Est-ce une bonne raison de mater cet anime ? Bien sûr, mais pas seulement !
Une caractéristique marque énormément l’esprit. Je pense à l’exploitation du thème propre à la bonté. L’œuvre développe un message de paix. Son principal émissaire n’est nul autre que Vash The Stampede. Même s’il est accompagné de compagnons au cœur d’or, le géant rougeâtre s’élève au-dessus de la foule en respectant une éthique, à savoir, chaque vie a son importance. Qui sommes-nous pour décider du sort d’autrui ? Notre protagoniste suit un principe clair et net : supprimer une vie équivaut à détruire l’avenir de tout un chacun. Symbolise-t-il la figure héroïque au sens le plus pur du terme ? Difficile de l’admettre à 100%. En tout cas, il s’en approche à grand pas.

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Vash est sans doute mon personnage préféré toute œuvre confondue. A défaut de chercher à comprendre l’ennemi, il cherche d’abord à se comprendre soi-même. Il le fait aussi à travers tout ce que son passé lui a enseigné. Il a sa propre philosophie.
‘Trop bon, trop con’, voilà comment définir celui qu’on surnomme pourtant Le Typhon Humanoïde. Sa bonté passe par le fait qu’il soit maladroit, profondément gentil, comique et doté d’une sagesse digne des plus grands ermites. Il aime son prochain. Un charisme inégalé est également à prendre en compte !
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Revenons aux pensées d’Hannah Arendt. Après la Seconde Guerre mondiale, la philosophe allemande analyse les origines du totalitarisme. L’idéologie de la terreur repose notamment sur une conviction : tout est permis, tout est possible. Cette description colle parfaitement à l’antagoniste de Trigun, Knives. Ce dernier est aux antipodes d’un Vash bienveillant, dont l’amabilité n’a pas de limite. Il désire montrer sa supériorité, loin des habitudes et envies des mortels.
Cette némésis semble vide de pensées et moins bien écrite que le reste des personnages. Parfois, il n’en faut pas plus afin de dévoiler la personnification du Mal. Il s’agit là d’une vision assez bornée face à une ouverture d’esprit. L’un méprise l’humain, l’autre, malgré les bains de sangs sur sa trajectoire, ne perd jamais foi en l’humanité… c’est beau, putain.

La musique, les affrontements, les dialogues, tant de points positifs sont à énumérer. Je préfère honorer la sagesse qui transpire de chaque épisode. Que d’émotions ! Trigun est bel et bien une pièce majeure de la japanimation. Il apparaît tel un essai à mettre entre toutes les mains.

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Publié le 2 mai 2021

Bonne Nuit Punpun

Captivant pour son caractère, son originalité et ses propres dénonciations, Oyasumi Punpun, en français littéralement Bonne Nuit Punpun, est un manga classé comme seinen et pour public averti. L’histoire est écrite et dessinée par Inio Asano (La Fille de la plageDead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction). Au total, treize tomes sont édités chez Kana, collection Big Kana, sous-branche destinée aux plus grands formats.

Ne vous attendez pas à une pointe d’optimisme dans ce récit. On y aborde des sujets sérieux et difficiles. Nous suivons l’aventure par le biais de Punpun, un petit oiseau à l’apparence random (toute la famille est comme ça). Le but du character design de ce personnage est de pouvoir directement s’identifier à lui. Ainsi, on le suit de l’enfance à la vingtaine. À noter que les personnages secondaires ne nous voient pas comme un oiseau mais bien comme un humain normalement constitué.

Les thèmes évoqués sont toujours bouleversants et délicats. Ceux-ci sont bien souvent tabous dans notre société mais pourtant plus que présents. Dès les premiers chapitres, divers sujets complexes sont au rendez-vous : les violences conjugales, le divorce, les meurtres, la pédophilie, les dérives sectaires,  la religion (omniprésente toute l’histoire), les croyances, la dépression, l’alcoolisme, les problèmes de timidité, le regard des autres et bien d’autres encore…
Je ne peux pas conseiller ce manga aux plus sensibles d’entre vous. Ses thématiques sont cruciales dans son récit. Considéré comme une tranche de vie, puisque l’on suit l’évolution de Punpun, nous suivons donc sa croissance : premier amour, l’introspection de soi, les questions existentielles, la crise d’adolescence, etc.

Quant aux dessins, je les ai personnellement adorés pour leurs détails soignés. En particulier les characters design bluffants des personnages secondaires. Ils font ressentir du dégoût et de la peur… voire de la terreur pour certains. Quelques visuels de personnages des premiers tomes suffisent afin de saisir le concept.

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Pour ne présenter qu’un seul personnage, citons Punpun Papa (le père de Punpun si vous n’avez pas compris). Il s’agit un homme (un oiseau bien sûr) terriblement humain, frappant sa femme mais très aimant et « sincère » envers son fils. Une personne que l’on peut croiser n’importe où, dans la rue, au travail, dans un bar, sans se douter de sa vraie nature. Un individu à deux facettes, parfois joviale, le reste du temps violente.

Ce manga est vraiment très agréable à lire, malgré son ambiance particulière. Dérangeante. Etrange. Folle. Elle dégage de réels malaises. Sans oublier, son grand suspense. Le genre de manga dont on apprécie principalement l’histoire, la narration et non les personnages principaux.
D’ailleurs, ce seinen occupe une place importante sur mon étagère, puisqu’il se range aux côtés de coups de cœur (que j’espère vous dévoiler via de nouvelles critiques ^^). J’ai découvert une nouvelle façon de voir le monde. L’œuvre dépeint une vision maussade, toujours appuyée sur le pessimisme. Mais le pire dans tout ça (oui, il y a pire), concerne surtout l’effet propre à l’identification personnelle. Il s’applique à des moments totalement aléatoires. Que ce soit un simple râteau d’ado jusqu’aux pensées pédophiles, en passant par l’alcoolisme et le suicide. Ce manga rappelle que nous avons tous une part d’ombre. Harmonieuse pour certains, choquante pour d’autres.

Sur ce, je vous souhaite de passer une bonne nuit

anti.cons

Publié le 18 février 2021

TOP/FLOP MANGAS 2020

2020 n’était pas une année comme les autres.

Pour les mangas, cette année a vu de nombreuses séries fleurir et prendre de la maturité en dévoilant des pans les plus trépidants de leurs narrations. My Hero Academia, Kingdom, One Punch Man. Autant d’œuvres qui sont en plein milieu de leurs cycles et qui continuent d’améliorer leurs histoires de tomes en tomes. One Piece a repris son panache. Son dessinateur amène petit à petit à une fin grandiose qui sera probablement grandiose.
Mais le plus fascinant des mangas de l’année est peut-être L’Attaque des Titans, dont la fin est désormais imminente. Il nous fait trembler d’excitation à chacun de ses nouveaux chapitres !

Malgré toutes ces sorties exemplaires, nous avons pris la décision d’inclure des nouveautés qui gagneraient à être mieux connues.

Voici le top 5 des meilleurs mangas qui ont été édités sur les terres francophones, en 2020. Il y en a pour tous les goûts. Des nouvelles valeurs sûres : du Shonen Jump aux seinens les plus mystérieux, ces nouvelles éditions sont toutes fraiches et valent toutes le coup d’œil !

En première place : le magistral Chainsaw Man d’un génie indescriptible, Tatsuki Fujimoto. Ce dernier nous avait cloué le bec en 2018, via son déjà culte Fire Punch. On peut toujours compter sur lui afin de détourner tous les codes. L’auteur propose une seconde série à l’histoire jamais vue, pleine d’action et de rigolade.

A part Jujutsu Kaisen, peut être la grande nouveauté shonen de l’année, le reste du top est composé d’œuvres plus mystérieuses et mélancoliques.
Asadora marque le retour du maître Urasawa (Monster, Pluto). Il n’a toujours pas perdu la faculté de nous aspirer dans ses énigmes, à grand coups de personnages profonds et attachants.
Je veux manger ton pancreas n’est pas à ranger dans les cases de l’horreur ou du gore. Le manga est une jolie histoire d’amour adolescente bien rythmée, en seulement deux tomes.
Doppelgänger est bon dernier de la liste. Il s’agit d’un polar façon « retour dans le temps ». Ce thème est beaucoup trop utilisé. Néanmoins, on y retrouve un bon usage du dessin un peu crade pour relever des contrastes intéressants.

Bonus : un flop des sorties à éviter à tout prix !!! –Pierre Reynders

TOP 5

  1. Chainsaw Man – Tatsuki Fujimoto

  2. Asadora – Naoki Urasawa

  3. Je veux manger ton pancréas – Yoru Sumino

  4. Jujutsu Kaisen – Gege Akutami

  5. Doppelgänger – Vanessa Chihiro Tamaki

FLOP 3

  1. Shibuya Hell – Aoi Hiroumi

  2. Black Shadow – Takuya Nakao

  3. 5 Minutes Forward – Hiroshi Fukuda

Illustration ©Antoine Wathelet

Publié le 6 décembre 2020

Blue Lock

L’équipe nationale de football du Japon fait des résultats très décevants (un peu comme dans la réalité). Les sponsors et les fans se lassent ; plus personne n’attend rien des équipes japonaises C’est alors qu’apparait un homme aussi fou que brillant. Un analyste de génie qui promet dans un sursaut d’orgueil de créer lui-même le meilleur buteur que l’histoire n’ait jamais connue !

Pendant ce temps, Isagi, notre protagoniste, vient de perdre sa seule chance de participer au tournoi national de football. Ruminant son échec et laissant tomber ses rêves, il reçoit une lettre de la fédération nationale de football. Il a été sélectionné pour participer à un “projet d’amélioration de joueurs”. Lui et 299 autres avant-centres de moins de 18 ans devront vivre ensemble et s’affronter sur le terrain sans arrêts, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un !
Après un tel entrainement intensif et le génie de leur coach, le vainqueur deviendra forcément le meilleur buteur de l’histoire !

Avouons que mélanger les thèmes de survie (Battle Royale, Mirai Nikki, BTOOOM) et de sport (Eyeshield 21, Prince of tennis, Hajime no Ippo), il fallait y penser ! Ces deux genres se combinent parfaitement. Le côté “nekketsu” du sport et la tension dramatique des battles royales s’allient pour nous donner une œuvre où la progression du protagoniste et sa survie (enfin, la survie de son rêve) sont intimement liées.

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Tous les personnages pris dans cette expérience folledingue n’ont que deux choix : progresser ou abandonner. Ils devront tous s’affirmer et subir des évolutions psychologiques pour rester dans la course et s’approcher un peu plus de leurs aspirations.
Ce qui différencie le plus cette œuvre de ses contemporains du genre “sports nekketsu” est sa philosophie. Sa façon d’envisager le mental de compétition. Là ou dans Olive et Tom, on traite des bienfaits du travail d’équipe et de toujours croire en ses amis, Ego, le coach si bien nommé des jeunes de Blue Lock, ne fait qu’encourager l’égoïsme et l’individualisme de ses joueurs. Ecraser les autres pour devenir le meilleur. Manipuler ses équipiers pour se démarquer. Tant de moyens de devenir le plus fort qui seront systématiquement récompensés. Ainsi, les protagonistes sont petit à petit emportés dans cette spirale de la folie. Leurs rêves d’enfances de devenir le meilleur deviendra une obsession maladive, voire un prétexte de vie ou de mort. Autant vous dire qu’on a rarement vu autant de tension et d’enjeux dans un manga sportif.

Je m’attendais à un déroulement du scénario très prévisible mais l’auteur est très doué pour placer de nombreuses fausses pistes et diversions dans son récit. Son déroulement se voit alors plein de surprises.

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Le héros, loin du bourrin de shonen à la force herculéenne, n’a rien d’impressionnant en technique ou en physique, comparé aux autres joueurs. Via son observation très précise et son intelligence, il arrive à tirer son épingle du jeu. La métaphore du puzzle est beaucoup utilisée. On peut parfois penser à David contre Goliath, où notre héros chétif est mis en face de véritables démons du ballons ronds. Celles où, lorsque après une longue réflexion, toutes les pièces se mettent en places et le ballon est frappé. Toutes ces situations sont ressenties intensément et procurent du pur plaisir cathartique.

Pour ce qui est du dessin, c’est un peu plus compliqué. En général, il n’est pas très détaillé, apparaissant comme une arme à double tranchant. Les décors sont très vides et froids. Les personnages portent tous la même combinaison noire et ennuyeuse. Cela peut donner un effet “chambre froide” un peu désagréable. Par contre, c’est dans l’action que tout le talent de l’auteur s’exprime. En effet, le manque de détail sur les décors et les personnages permettent un plus grand focus sur les mouvements.
Et quand on parle d’action et d’énergie, Blue Lock est intouchable. Les mouvements, les tirs, les acrobaties sont dynamiques et fluides. Plus la tension monte, plus les joueurs sont excités par le match. Leurs énergies sont toujours évoquées par ces gerbes d’encre noire, parcourant leurs membres comme des éclairs de jais, sursautant de leurs regards comme si leur exaltation ne pouvait être contenue.

Blue Lock s’impose comme un shonen immanquable. Si le thème du football rappelle surtout des dessins animés de notre enfance comme Olive et Tom ou Inazuma Eleven, Blue Lock s’adresse à un public plus mature en délivrant une histoire trépidante. L’énergie déborde des pages et le frisson est garanti.
Pour les passionnés de mangas, l’œuvre sera enfin disponible dans nos librairies dès le 2 juin. Les éditions Pika ont entendu mes prières !

Le changement, c’est maintenant !!! JE SUIS… UN TIREUR ! -Isagi Koichi

Pierre Reynders – Photo ©kingchris287

Publié le 18 octobre 2020

Lettre à Isayama

Cher Hajime Isayama,

tu nous as bien retourné le cerveau avec L’Attaque des Titans (Shingeki No Kyojin, titre original). Son récit dépasse tout ce que j’imaginais. Comment croire que les propos de ton manga ne seront pas censurés plus tard ? Vu la manière dont nos sociétés évoluent, il serait peu étonnant de voir ton œuvre cadenassé par la bien-pensance.

Arrêtons de nous préoccuper de l’avenir. Tu questionnes le prix de la liberté. J’aimerais avoir ta définition de l’Homme Libre. Tu exposes la difficulté de maintenir le pouvoir sans délirer. J’aimerais savoir ton opinion quant à la politique internationale.

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Ces interrogations me viennent à l’esprit après une certaine lecture. Le tome 30 ne fait qu’affirmer la puissance scénaristique de SNK ! Rebondissements après rebondissements, tu réinventes ton histoire encore et encore. Comme si SNK symbolisait diverses couches de trames savourées au fur et à mesure de la lecture. Heureusement, rien ne se résume au gentil Bataillon d’Exploration combattant les méchants Titans. Le manichéisme n’a pas lieu d’être.
Chaque révélation embrouille les lecteurs. Les repères disparaissent, si bien qu’il est impossible de choisir un camp à défendre.

Puis, quelle sera ta fin ?! Tout se joue sur le message final (n’est-ce pas Game of Thrones ?!). Merci pour cette poésie offrant un caractère éternel à tes personnages. Tes dernières pages affirmeront si nous avons bel et bien à faire à un chef-d’œuvre. Pour l’instant, ton écriture partage plusieurs surprises, réflexions et traumatismes.

JCCLM n’existe pas pour lécher les bottes d’artistes talentueux. Sauf qu’il faut appeler un chat un chat ! On ne va pas se mentir. L’Attaque des Titans me trouble, m’épate, me fascine. J’applaudis devant ton travail. Bisous de Belgique.

brunoaleas – Illustration ©Hajime Isayama

Publié le 29 août 2020

La supposition ultime sur Shanks (One Piece)

Précisons que je me situe actuellement au tome 93 de One Piece. Peut-être que certains d’entre-vous détiennent déjà des informations importantes concernant l’intrigue.
Via cet article, je tente seulement de jouer à l’oracle.

Il n’a qu’un bras, n’a mangé aucun fruit du démon et est respecté de tous. Shanks Le Roux a autrefois navigué dans l’équipage de Gol D. Roger, le roi des pirates. Il a ensuite légué son chapeau de paille à Luffy.
Les théories fusent sur le net au sujet du mentor de l’homme élastique. Son aura est folle…
Il demeure une énigme dans One Piece.

Quelle est la supposition qui trotte dans mon crâne depuis un certain temps ?

Il ne s’agit pas de l’hypothèse autour du membre de l’équipage de Shanks sachant se téléporter. Je tente juste de comprendre comment un homme en claquettes de gitan arrive à tenir tête aux plus puissants. Qu’a-t-il fait pour obtenir tant de reconnaissance ?

1.SHANKS Shanks qui stoppe net la guerre au sommet, entre la Marine et les pirates de Barbe Blanche.

Ma théorie serait d’affirmer que cet Empereur aurait participé à la fin de Gol D. Roger. En d’autres mots, je pense que Shanks a mis un terme aux agissements du Roi des pirates en le convaincant de se rendre à la Marine. Peut-être que son capitaine avait franchi une limite de trop. Je ne crois pas que Le Roux soit foncièrement mauvais ou qu’il manipule Luffy depuis le début. Il aurait réalisé quelque chose par le passé qui a façonné son image. Si cela n’a rien à voir avec Roger, je suspecte tout de même un fait qui a satisfait aussi bien la Marine que les pirates du monde entier.

Ce personnage fascine énormément. Je sens que l’auteur nous apportera bientôt plusieurs éclaircissements.

Nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Dans la vie, il n’est pas interdit de pleurer.
Mais cela ne doit en aucun cas t’empêcher d’avancer. 
-Shanks

2.SHANKSShanks s’adressant à la plus haute autorité mondiale dans le plus grand des calmes.

DRAMA – Illustration ©Pinterest

Publié le 27 août 2020

The Wize Wize Beasts of the Wizarding Wizdoms

Autrement appelé Harry Potter à l’école des furries sodomitesThe Wize Wize Beasts of the Wizarding Wizdoms est un manga paru en 2020 aux éditions Komikku (2015 au Japon) et réalisé par le jeune et talentueux Nagabe (Le patron est une copine ou encore L’Enfant et le Maudit). À côté des sortilèges et des potions, c’est surtout l’alchimie amoureuse entre créatures anthropomorphes que l’auteur met en scène à travers une série d’histoires courtes, touchantes et au style graphique inimitable.
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Publié le 24 août 2020