Paul Thomas Anderson adapte le livre Vineland. Le cinéaste se concentre sur une proposition intéressante, comme si elle sortait au bon moment, au bon endroit. Une Bataille après l’Autre s’ouvre dans l’Amérique contemporaine. On y suit un groupe d’activistes emmené par Pat, surnommé Rocket Man (Leonardo DiCaprio) et Perfidia Beverly Hills (Teyana Taylor), un couple de révolutionnaires. Ils se dirigent dans un camps de migrants, à la frontière américano-mexicaine. Le but ? Libérer les détenus. 16 ans plus tard, Pat absorbe plusieurs drogues et partage sa vie avec sa fille Willa (Chase Infiniti), quand le colonel Lockjaw (Sean Penn), son meilleur ennemi, refait surface, à la fois teubé et diabolique.

Je ne considère pas ce film comme un brulot. Ou, plus précisément, le long métrage ne m’apparait pas si subversif. C’est l’histoire d’un père qui recherche sa fille, comme le confirme très bien PTA lors d’une interview chez Première (n°566, octobre 2025).
Du côté des séries, de nombreux titres dénonçaient bien plus les arcanes du pouvoir. Pensons à Mr. Robot ou Inside Job.
Dès lors, pourquoi découvrir ce thriller ?
Il serait réducteur de résumer ce long métrage à un simple thriller. Retenons son aspect grotesque. La majeure partie des protagonistes sont ridicules, drôles, absurdes ! DiCaprio en révolutionnaire du dimanche. Benicio del Toro interprétant un sensei improbable. Chase Infiniti, peinée, mais aussi déterminée à survivre… en robe. Puis, le meilleur du casting, Penn, militaire complément lobotomisé par une idéologie raciste, mais surtout, pathétique. D’ailleurs , son caractère est robotique. Bref, il s’illustre carrément plus timbré que les autres persos.
Donc, résumons. Une Bataille après l’Autre n’est pas un film réalisé par des gauchistes pédants, porté par un cynisme prononcé. Non. Le blockbuster est comparable aux vannes écrites par Haroun. Elle démonte l’extrême droite et l’extrême gauche. Elle affiche une série de personnages caricaturaux.
L’effet est alors mémorable ? Oui ! Les médias et politiciens divisent en permanence. La comédie de PTA est une belle réponse aux chamboulement actuels. Elle reflète la crétinerie de Trump, la prétention de Musk et la disparition d’un communisme fort en Europe. PTA comprend l’absurdité de notre siècle, les pleins pouvoirs offerts aux fachos motivés par le sang et l’argent.

Félicitations Paul ! Tes intentions sont pertinentes. Divertir, puis, réfléchir. L’excellent Docteur Folamour provoque la même sensation. Ton dixième long métrage capture l’air qui se respire… un tournant se passe sous nos yeux, un nouveau chapitre fatal, où les militants ne pourront pas stopper les guerres (Ukraine, Palestine, etc.), sans une aide institutionnelle comme l’ONU.
Les nombreux conflits intérieures (les dégâts du capitalisme) et extérieures (le Moyen-Orient et l’Afrique, toujours plus délaissés et exploités par les Occidentaux) engendreront la haine constante entre les peuples.
Sans doute, PTA serait bon pote avec Antonio Gramsci. Les deux auteurs s’enfileraient des pintes, en débattant de nos croyances. Le dialogue serait incroyable ! Ils s’accorderaient sur un avertissement contre la crédulité. Surtout si on repense à une fameuse citation.
L’erreur de la masse consiste à croire trop et à interroger trop peu.
Antonio Gramsci
brunoaleas







