Film

Une Bataille après l’Autre

Paul Thomas Anderson adapte le livre Vineland. Le cinéaste se concentre sur une proposition intéressante, comme si elle sortait au bon moment, au bon endroit. Une Bataille après l’Autre s’ouvre dans l’Amérique contemporaine. On y suit un groupe d’activistes emmené par Pat, surnommé Rocket Man (Leonardo DiCaprio) et Perfidia Beverly Hills (Teyana Taylor), un couple de révolutionnaires. Ils se dirigent dans un camps de migrants, à la frontière américano-mexicaine. Le but ?  Libérer les détenus. 16 ans plus tard, Pat absorbe plusieurs drogues et partage sa vie avec sa fille Willa (Chase Infiniti), quand le colonel Lockjaw (Sean Penn), son meilleur ennemi, refait surface, à la fois teubé et diabolique.

Je ne considère pas ce film comme un brulot. Ou, plus précisément, le long métrage ne m’apparait pas si subversif. C’est l’histoire d’un père qui recherche sa fille, comme le confirme très bien PTA lors d’une interview chez Première (n°566, octobre 2025).
Du côté des séries, de nombreux titres dénonçaient bien plus les arcanes du pouvoir. Pensons à Mr. Robot ou Inside Job.

Dès lors, pourquoi découvrir ce thriller ?

Il serait réducteur de résumer ce long métrage à un simple thriller. Retenons son aspect grotesque. La majeure partie des protagonistes sont ridicules, drôles, absurdes ! DiCaprio en révolutionnaire du dimanche. Benicio del Toro interprétant un sensei improbable. Chase Infiniti, peinée, mais aussi déterminée à survivre… en robe. Puis, le meilleur du casting, Penn, militaire complément lobotomisé par une idéologie raciste, mais surtout, pathétique. D’ailleurs , son caractère est robotique. Bref, il s’illustre carrément plus timbré que les autres persos.

Donc, résumons. Une Bataille après l’Autre n’est pas un film réalisé par des gauchistes pédants, porté par un cynisme prononcé. Non. Le blockbuster est comparable aux vannes écrites par Haroun. Elle démonte l’extrême droite et l’extrême gauche. Elle affiche une série de personnages caricaturaux.
L’effet est alors mémorable ? Oui ! Les médias et politiciens divisent en permanence. La comédie de PTA est une belle réponse aux chamboulement actuels. Elle reflète la crétinerie de Trump, la prétention de Musk et la disparition d’un communisme fort en Europe. PTA comprend l’absurdité de notre siècle, les pleins pouvoirs offerts aux fachos motivés par le sang et l’argent.

Félicitations Paul ! Tes intentions sont pertinentes. Divertir, puis, réfléchir. L’excellent Docteur Folamour provoque la même sensation. Ton dixième long métrage capture l’air qui se respire… un tournant se passe sous nos yeux, un nouveau chapitre fatal, où les militants ne pourront pas stopper les guerres (Ukraine, Palestine, etc.), sans une aide institutionnelle comme l’ONU.
Les nombreux conflits intérieures (les dégâts du capitalisme) et extérieures (le Moyen-Orient et l’Afrique, toujours plus délaissés et exploités par les Occidentaux) engendreront la haine constante entre les peuples.

Sans doute, PTA serait bon pote avec Antonio Gramsci. Les deux auteurs s’enfileraient des pintes, en débattant de nos croyances. Le dialogue serait incroyable ! Ils s’accorderaient sur un avertissement contre la crédulité. Surtout si on repense à une fameuse citation.

L’erreur de la masse consiste à croire trop et à interroger trop peu.

Antonio Gramsci

brunoaleas

Publié le 10 décembre 2025

No Other Land

En sortant du visionnage de No Other Land, il ne me reste plus que le silence. Les mots ne sont pas d’une grande aide, quand on ne sait ce que l’on souhaite exprimer. 

Ce silence ne m’empêche toutefois pas de ressentir. Ce documentaire a mis mon corps à rude épreuve : mes yeux ne voulaient plus voir, ni mes oreilles entendre. Aucune position ne me semblait confortable. 

Comment est-ce possible ? 

Le pouvoir est dévastateur. Il ravage l’âme et ne laisse que du sang sur les mains. 

Qui croient-ils être pour se permettre de déloger toute cette population ? 

Leur cerveau a dû être retourné. La haine a été attisée, c’est sûr. 

Quand l’autre devient l’ennemi, il n’y a plus rien à gagner, mais bien tout à perdre. 

Je ne veux pas oublier ces images. Je veux en être, de ceux qui espèrent. Je veux m’engager auprès de toutes ces autres étincelles vivantes, qui luttent pour le droit de tout•e un chacun•e à exister, à occuper une place. 

Depuis ma naissance, beaucoup de choses ont été choisies indépendamment de ma volonté et le cours de ma vie n’est pas de mon unique fait. J’ai conscience d’avoir acquis certains privilèges uniquement de par ce que je suis, tout comme d’autres en sont, à contrario, privés, justement de par ce qu’iels sont. 

C’est injuste et le dire, l’écrire, est un nécessaire début. C’est le coup de pédale indispensable à donner, avant d’enchaîner les routes sinueuses du combat citoyen. 

J’aimerais ne pas être seule dans cet engagement. Cela m’importe de pouvoir y embarquer mes ami•es ou, tout du moins, que nos avis convergent et que l’on s’élève réciproquement dans nos réflexions, nos actions. 

Je souhaiterais aussi plus que tout aimer cet•te autre, qui choisira d’être à mes côtés pour vivre pleinement cette aventure, dans tous ses aspects, même les plus intensément dévastateurs. 

Terminons par citer Cyril Dion.

Il s’interroge sur ce qui peut être mis en place pour continuer à espérer. 

L’espoir est constitutif de la nature humaine. La condition humaine consiste à opposer des dynamiques de vie à des dynamiques de mort, en permanence. C’est parce qu’on sait que la vie est courte qu’on fait en sorte que chaque journée soit la plus intense, la plus passionnante possible. Face à des périls comme la montée du fascisme et la dévastation écologique, on n’a pas d’autres choix que d’être dans la même démarche. 
La meilleure façon d’agir, c’est de faire des choses qui nous rendent vivants, qui nous rendent heureux. Mais aussi de revenir dans l’ici et maintenant. Se décharger de l’idée qu’il va falloir sauver le monde, qu’on n’a pas le temps. On fait évidemment tout ce que l’on peut mais, ultimement, les choses ne sont pas dans nos mains à nous.

Constance Somers
Photos ©L’Atelier de Distribution

Publié le 9 décembre 2025

L’histoire de Basel et Yuval

À Gaza, entre le 7 octobre 2023 et le 30 septembre 2025, 67 000 Palestiniens ont été tués. Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux nations. Il s’agit d’un nettoyage ethnique causé par un gouvernement terroriste.
Les catastrophes ne datent pas d’hier… le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l’État d’Israël. Le rêve sioniste devient réalité. Une politique d’immigration juive massive est mise en place. Les hostilités démarrent. Pourquoi ? Des milliers de Palestiniens prennent le chemin de l’exil. Ce traumatisme se nomme Nakba. Traduction : « le désastre ».

77 ans plus tard, le climat est toujours plus terrible. L’extrême droite israélienne détruit des vies. Les Etats-Unis livrent des armes à Tsahal. Et l’Union européenne est sourde, même aveugle.
Quant au système politique de Gaza, il s’est effondré, les principaux dirigeants du Hamas étant tués, arrêtés ou mis sur la touche. L’Autorité palestinienne reste absente et aucun organisme crédible n’existe pour représenter plus de 2 millions de civils déplacés.

Comment garder espoir ? Yuval Abraham est journaliste d’investigation. L’Israélien co-réalise No Other Land. Ce documentaire rend hommage à la résilience de la population palestinienne. Yuval suit Basel Adra, un jeune activiste en Cisjordanie. Ce Palestinien filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne. Devant ses yeux, des villages détruits et ses habitants chassés. Yuval le soutient dans ses démarches. Il accompagne alors Basel dans sa lutte contre le colonialisme. Voici donc l’illustration d’une amitié réelle entre un Israélien et un Palestinien.

Maintenant, posons LA question. Pourquoi faut-il voir No Other Land ? Cette œuvre démontre deux points évidents : le projet européen est un échec total et le capitalisme a atteint son degré de folie le plus fou !
Que se passe-t-il à échelle locale ? A Herstal, Alexandra Havard travaille pour Médecine pour le Peuple. Aux côtés de Mehdi Salhi, elle organisera ce dimanche, une projection de No Other Land (La Petite Bacnure, entrée gratuite). Cette médecin généraliste nous livre un témoignage. Elle exprime un argument solide pour inviter tout le monde à voir ce film.

Je suis allée en Cisjordanie en mars dernier. J’y ai observé une réalité brutale : des familles déplacées, des villages détruits, et une violence quotidienne qui reste largement invisible depuis l’Europe. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est la force et la détermination de la jeunesse palestinienne. Malgré les obstacles, elle continue de résister, de s’organiser et de défendre la justice et la dignité humaine. No Other Land n’est pas seulement un film, c’est une fenêtre ouverte sur cette réalité et sur ce courage. Regarder ce documentaire, c’est comprendre que derrière les chiffres et les titres des journaux, il y a des vies, des visages, des espoirs. Et c’est aussi se demander : quel rôle voulons-nous jouer dans ce monde ?

Que dire de plus ? Si ce n’est, merci le PTB, merci aux jeunes militants, merci Médecine Pour Le Peuple, shukran Basel. Quant à Yuval, il suit les pas d’Albert Londres (1884-1932). Il honore la profession. Il porte la plume dans la plaie.

brunoaleas

Publié le 6 décembre 2025

Les Enfants du Temps

Quand un film ressemble plus à un spot publicitaire qu’à une œuvre sublimant nos quotidiens, comment réagir ? Faut-il cracher et ravaler son vomi, en dansant la Tecktonik ? Ou égorger des chatons dans les Catacombes de Paris ? Aucune de ces réponses. Il suffit d’éteindre la machine. Il faut s’éloigner de l’écran et jouer au cerf-volant, prêt d’une nature salvatrice. Oui.

Que nous raconte Makoto Shinkai, à travers Les Enfants du Temps ? Hodaka fuit ses parents et tente de survivre dans la jungle urbaine de Tokyo. Totalement démuni, l’ado vit grâce à un petit boulot de pigiste. Il rencontre alors une future Miss Météo, capable de faire tomber la pluie…

Le cinéaste fait partie des artistes à suivre. Son cinéma d’animation est spectaculaire. Your Name, ainsi que Suzume, furent deux merveilleuses surprises pour mes rétines ! Malheureusement, Les Enfants du Temps illustre un certain quotidien japonais, surnaturel, mais surtout moderne. Trop moderne !

Il est tout à fait compréhensible de voir des marques affichées dans des films, tant les artistes ont parfois besoin d’aides financières. Cependant, si toutes les scènes nous rappellent à quel point les Japonais vendent leur âme au capitalisme pur et dur, comment savourer l’histoire ?!
Ne faites pas de moi un communiste, comme si j’étais engagé chaque jour à la politique la plus gauchiste qui soit. Le système politique belge me débecte. Je ne serai pas le porte-étendard d’une quelconque idéologie. Il s’agit juste de se plaindre d’une mise en scène vulgaire et dispensable. Comme si le cinéaste s’appelait Colonel Sanders !

Ce long métrage fut impossible à terminer… quelle tristesse, quand on sait à quel point j’aime la japananimation ! Prions ! Espérons contempler les prochains titres de Makoto Shinkai, sans autant de placements de produit.

Je pense qu’il n’y a rien, pas même le crime, qui soit plus opposé à la poésie, à la philosophie, que dis-je, à la vie elle-même, que ce commerce incessant.

Henry David Thoreau (La vie sans principe)

brunoaleas

Publié le 12 novembre 2025

Camera-etc & sa fête de l’animation

J’kiffe les Grignoux.

J’aime les endroits où les gens sont sympathiques, j’aime les cinémas de quartier, j’aime les films qu’ils soient immanquables ou rares, j’aime acheter des affiches pour un euro.

J’aime les présentations de films et les discours trop longs. J’aime voir des vieux films sur grand écran. J’aime le militantisme de gauche et la subvention publique qui fonctionne.

Je déteste les bruits de mastication et, je l’avoue, j’aime les salles trois quarts vides.

Donc j’kiffe les Grignoux sa mère. Ce que j’aime par-dessus tout dans ce réseau de quatre cinémas, ce sont les événements. J’aime écouter des réalisateurices parler de leurs films avec passion, et j’aime découvrir des films introuvables sur Letterbox.

J’aime aussi beaucoup ce qu’on appelle : « le cinéma d’animation ». Le jeu plastique sur les formes y est toujours le terrain d’une formidable créativité. Si il est honorable de réarranger le réel, il l’est encore plus de donner la vie avec de la laine, de la peinture ou du crayon, et nous faire avoir de l’empathie pour des choses qui pourraient traîner dans un tiroir. Les gens qui font de l’animation sont des génies.

Mardi dernier, j’ai eu l’occasion de voir neuf courts-métrages à la fête du cinéma d’animation, organisée par Camera-etc, à La Sauvenière. Il s’agissait de créations d’étudiants de mon âge, venant des différentes écoles de Belgique. J’ai été sidérée par la qualité de certains de ces films, et je dois avouer ne pouvoir cracher sur aucun.

T’as capté a fait vibrer mes cordes sensibles, en plus d’être visuellement somptueux. Il devrait y avoir des dizaines de films par an sur un sujet si préoccupant que le harcèlement de rue. Cette injustice fait qu’encore aujourd’hui la majorité des femmes ont peur de sortir de chez elles.

Kelasi m’a fait apprendre des choses importantes sur l’histoire de la République démocratique du Congo. L’œuvre organise son récit dans la forme originale du papier découpé, que j’adore. Je salue le réalisateur, Fransix Tenda Lomba. Il a utilisé dans son film des lettres de sa mère, enseignante.

Silent Panorama est un film d’animation entièrement tourné sur une seule feuille de papier. Si le défi esthétique est déjà saluable, l’exécution l’est encore plus. Le court est magnifique visuellement et le traitement du son y est impeccable.

La rivière des ourses, Le chant du cachalot et Voyage en amnésie étaient particulièrement beaux et agréables à regarder. Cependant, j’avoue, leur propos m’échappe. C’est peut-être un défaut, mais la somptuosité visuelle ne satisfait pas mon appétit. J’ai besoin de saisir l’utilité des films, leur sens dans la société, ou du moins, les choses auxquelles ils font référence.

Pourtant, si la musique m’a laissé indifférente, j’ai adoré le clip de Règne, conçu par Simon Médard. La technique est encore celle du papier découpé, cette fois-ci, à partir de partitions de musique. Le travail est gargantuesque et le résultat est incroyable.

Je tiens à encore une fois à remercier, chaleureusement, les Grignoux et le cinéma La Sauvenière pour l’organisation de la soirée. L’expérience était, comme d’habitude très agréable. J’ai déjà hâte de tester la prochaine soirée du genre.

Vive les cinémas de quartier, vive Camera-etc et vive l’animation !

Lou

Publié le 6 novembre 2025

Ghost in the Shell

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brunoaleas

Publié le 27 octobre 2025

Deux mots sur Spielberg / Le Terminal

Les films de Steven Spielberg, est-ce possible de les critiquer, en deux mots ? Oui. Le réalisateur embrouille peu. Ses récits sont à la fois fascinants et accessibles. Après les focus sur Bo Burnham, Tim Burton et Spider-Man, place au Roi du Divertissement !

Le Terminal conte une courte histoire centrée sur Viktor Navorski. Cet immigrant fuit la guerre qui ravage sa patrie. Il se retrouve dans le terminal d’un aéroport de New York. Quand la guerre détruit totalement sa nation d’origine, l’homme comprend que son passeport et tous ses papiers d’identité ne sont plus valides. Tel un sans-abri, il s’installe dans le terminal. Ensuite, il se lie d’amitié avec le personnel de l’aéroport, jusqu’à tomber amoureux d’une hôtesse de l’air.

Tom Hanks incarne le rôle principal. Il symbolise notre perte de repères. Comme si on replongeait en enfance. Plus précisément, à la période où nous sommes lâchés en maternel, dans une foule inconnue, envahis par les incompréhensions et abandonnés par nos parents.
Crachez sur Le Terminal et son côté hollywoodien à excès (optimisme exacerbée, personnages parfois plats et superficiels), le long métrage offre tout de même une belle illustration d’un humain capable de beaucoup avec peu. Paumé comme jamais, Viktor ne baisse pas les bras. Il inspire et inspirera bon nombre de personnes bloquées à un endroit ou coincées dans une situation confuse.

Puis, on a le droit de rêver ! C’est aussi l’un des nombreux messages du film. Viktor Navorski n’abandonne jamais son rêve, même quand il est enfermé dans un aéroport froid et protocolaire. Cette attitude, à elle seule, détermine la beauté d’un long métrage à ne pas sous-coter !

Le cinéma, chez Spielberg, est ce territoire de l’imaginaire magique qui peut, parfois, paraître plus vrai que la vie.

Julien Bisson, Le 1 (n° 555, 2025)

brunoaleas

Publié le 15 octobre 2025

Alpha

Un pois. Un morceau d’oignon. Un verre de lait. 200 grammes de pastèque. De la sauce andalouse. Une cigarette. Un anchois. Mettez tout dans cent litres d’eau et faites bouillir à trente degrés. Vous obtiendrez sûrement un truc qui pue la merde et que vous n’oserez pas servir à des centaines de gens, surtout s’il en a fallu autant pour le faire.

C’est un peu ce que Julia Ducournau a fait avec Alpha. La réalisatrice, connue pour ses deux thrillers psychologiques primés que sont Grave et Titane, a sorti la semaine dernière un film très nul et c’est super, super dommage.

J’admire l’autrice, elle me fait croire en un avenir où une nouvelle génération de gens ferait des films de ouf avec le financement de huit millions de prods différentes aux quatre coins du monde. Alpha, c’est la branlette intellectuelle qui pourrit en France dans les marges du cinéma familial et raciste. Des films qui ne plaisent qu’à leurs auteurs, on en a à la pelle tous les ans et on aurait espéré que la réal parte dans une autre direction.

Rien ne va avec rien. Dans Alpha, une jeune fille grandit dans un monde où un virus mortel circule. Il transforme les gens en statues et leur fait tousser de la poussière. L’enfant fait la connaissance de son oncle malade et addict alors que sa mère, docteure, tente de gérer la situation.

Des trucs qui font penser au Sida, des trucs qui font penser au Covid, des trucs qui font penser à tout un tas de choses mais qui ne racontent absolument rien. C’est insipide, ça manque terriblement d’audace, et surtout, ça n’atteint pas sa fonction.

Je crois que c’est sensé être un film d’horreur psychologique. Sauf qu’on a peur uniquement parce qu’on montre des aiguilles en gros plan sans prévenir, que le son va fort et qu’un virus étrange circule. L’ambiance est maintenue artificiellement pour soutenir un scénario vide et nul.

Vraiment, « On dirait que ce film a été écrit par une IA », comme on le dit de plus en plus souvent, en 2025. Le résultat est fonctionnel, au mieux. Mais vide de récit, vide de sens, vide de nouveauté, et vide d’âme.

Surtout, on n’y comprend rien. L’oncle a déjà rencontré la fille, sauf qu’elle ne s’en rappelle pas. Il est suicidaire et addict, sans qu’on ne sache rien sur son passé. Il a contracté plusieurs années auparavant le virus mortel, il y a survécu, sauf que non, il est mort. Mais quand ? Il meurt trois fois dans le film. La fille a de l’autre côté de sa fenêtre un échafaudage qui fait peur. L’oncle emmène la fille en soirée, ils se croisent au hasard dans un bus. Le prof se fait emmerder parce qu’il est homo, ne répond pas. Un repas de famille. Plusieurs flash-backs aléatoires. Une tempête de poussière au milieu de buildings.

J’aime les films abstraits et incompréhensibles. Mais au moins, qu’on nous montre de belles choses. L’image n’est pas moche, mais ne raconte rien. Les incrustations numériques sont au plus passables pour 2010. Les costumes, le jeu d’acteurs, les décors, la colorimétrie sont insignifiants. Les plans durent longtemps sans qu’il n’y ait rien d’intéressant à contempler. Le mixage est naze, plein de bruits énervants sont trop forts, sans rien apporter à l’intrigue.

Le film est une métaphore de quelque chose ? Peut-être mais rien à branler, on n’y comprend rien. Film, parle clairement, bon sang ! J’ai payé cinq euros pour t’écouter, alors, c’est le minimum d’articuler. Tu me tiens la jambe mais je ne comprends rien à ce que tu racontes, essaie au moins, je veux savoir ce que tu veux me dire.

Explique-moi, s’il te plait.

Lou

Publié le 27 septembre 2025

La reprise de James Gunn : un nouvel espoir pour le DC Universe

En octobre 2022, un tournant décisif s’est opéré chez Warner Bros. Discovery avec la nomination de James Gunn, réalisateur et scénariste reconnu, et de Peter Safran, producteur chevronné, à la tête de DC Studios. Leur mission était claire : relancer une franchise en perte de vitesse, après des années d’échecs critiques, commerciaux et un univers cinématographique jugé incohérent.
L’objectif de Gunn et Safran est de donner à DC une véritable identité, en mettant en place une continuité solide et un ton narratif capable de rivaliser avec la puissance du Marvel Cinematic Universe.

Le nouvel ensemble créatif prend désormais le nom de DC Universe (DCU), afin de marquer une rupture nette avec l’ancien DCEU (DC Extended Universe). Ce DCU n’est pas simplement pensé comme une série de films, mais comme un univers étendu, cohérent, où cinéma, séries télévisées, animation et même jeux vidéo sont appelés à dialoguer entre eux. James Gunn a imaginé une première grande étape, appelée « Gods & Monsters », destinée à poser les bases de cet univers. Cette approche vise à allier des récits indépendants, accessibles à un large public, et une vision globale qui ravira les spectateurs attentifs.

Le premier projet à voir le jour dans ce nouveau cadre a été la série animée Creature Commandos, diffusée fin 2024, conçue comme le point de départ du DCU.
Mais c’est avec Superman : Legacy, sorti en juillet 2025 et réalisé par Gunn lui-même, que l’univers a pris véritablement son envol. Le film propose une vision moderne et authentique du personnage, nourrie par les grandes références des comics. Nous voici au cœur de cette « Superman Saga » qui doit structurer le récit global. S’enchaîneront ensuite Supergirl : Woman of Tomorrow, en 2026, adaptation plus sombre inspirée du travail de Tom King, ainsi que Clayface, film annoncé comme une œuvre d’horreur psychologique, preuve que Gunn n’hésite pas à diversifier les genres pour enrichir l’univers.

La ligne directrice du DCU repose sur une cohérence créative renforcée. James Gunn collabore avec Jim Lee, directeur créatif de DC Comics, pour aligner au mieux les publications imprimées avec la continuité audiovisuelle. Il insiste sur une narration fidèle à l’esprit des comics, en refusant les recettes uniformisées des blockbusters, en préférant des arcs narratifs forts, une émotion sincère et une identité propre à chaque projet. Par ailleurs, bien que le DCU redémarre sur de nouvelles bases, certains personnages emblématiques de l’ancien DCEU ne disparaîtront pas. Viola Davis reprendra par exemple son rôle d’Amanda Waller dans une série en développement, et certains projets alternatifs, comme The Batman de Matt Reeves, continueront en parallèle.

L’avenir immédiat du studio s’annonce chargé. Outre Superman : Legacy, James Gunn a déjà confirmé un deuxième film consacré à l’Homme d’Acier, Superman : Man of Tomorrow, prévu pour 2027. Le réalisateur prend ainsi le temps de construire une saga cohérente, en évitant les raccourcis qui avaient affaibli le DCEU. Les projets annoncés démontrent une volonté de donner une véritable identité à chaque production, tout en tissant progressivement une fresque commune.

James Gunn et Peter Safran se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Leur pari est ambitieux : réinventer une franchise de super-héros qui a longtemps cherché sa direction. Désormais, il s’agit de s’appuyer sur des personnages iconiques, une stratégie claire et une vision respectueuse du matériau original. Le DCU pourrait bien offrir aux spectateurs une nouvelle ère, où la créativité et la fidélité aux comics passent avant les impératifs de la simple formule commerciale.

Fortuné Beya Kabala – Photo ©Amber Asaly

Publié le 4 septembre 2025

Caught Stealing

Votre tête tourne, vous ne savez pas quelle heure il est. Vous voyez des gens passer, très différents, mais tous dangereux. Le bruit dans votre tête couvre jusqu’au punk rock joué dans une enceinte pourrie. On vous met un poing dans la gueule, vous ne savez pas pourquoi, mais ça n’est jamais arrivé.

Darren Aronofsky nous a habitué à faire des films qui ressemblent à des bad-trips dans des maisons lugubres, celui-ci a plutôt l’air de celui qu’on pourrait faire dans un bar. Si The WhaleMother !, ou encore Requiem for a dream se concentraient sur les espaces domestiques, le film dont il est question ici est, au contraire, un voyage rythmé où les personnages restent rarement au même endroit.

Dans Caught Stealing, Austin Butler joue un barman emmené malgré lui dans une complexe affaire entre plusieurs mafias. Pendant tout le film, il se fait tabasser par différentes personnes sans jamais comprendre pourquoi. Et croyez-moi, c’est très drôle.

Si le genre du drame psychologique est familier au réalisateur, celui de la comédie l’est moins. Le film arrive pourtant à être efficace sur les deux plans, alliant constamment angoisse et ridicule.

Regarder un film d’Aronofsky veut souvent dire vouloir se donner les chocottes et faire une crise existentielle. Le spectateur qui cherchera ce sentiment sera déçu. Celui qui veut voir un film drôle le sera sans doute aussi. Mais de nos jours, il est rare de chercher une émotion précise en allant voir un film. Le spectateur qui cherchera une bonne comédie noire devant laquelle on rigole en serrant les fesses mettra sans doute quatre étoiles sur Letterbox.

Outre l’ambiance, les acteurs sont incroyables. Matt Smith, en caricature de punk britannique, est une vraie mine d’or de gags visuels. Regina King incarne une flic à l’air dévoué mais complètement corrompue. Seul bémol, le personnage de Zoë Kravitz, la petite amie du barman. Il manque de profondeur. Il ne sert qu’à se faire tuer par les méchants et manque de la complexité d’un véritable être humain.

On pourrait aussi critiquer le film quand il fait prendre aux personnages des décisions irréfléchies et pulsionnelles. Mais tant qu’elle n’est pas trop fréquente, la surprise est un outil indispensable pour faire rire. C’est le caramel brûlé de la comédie.

J’aimerais terminer cette critique en saluant le travail très qualitatif des opérateurs de grues dans Caught Stealing, car le film contient de nombreux travellings audacieux et des trajectoires de caméra que seul un talent certain peut exécuter avec autant de précision.

Ensuite, j’invite lae lecteurice qui voudra découvrir l’univers d’Aronofsky à regarder Mother !, à ne pas regarder The Whale, qui en dehors de la performance incroyable de Brendan Fraser, est assez naze : trop théâtral pour le grand écran et éminemment grossophobe.

Lou

Publié le 3 septembre 2025

Robin was the best ?

J’aime les films des années nonante. Matrix, Fight Club, American Beauty, quelle époque mesdames et messieurs ! Ce que j’adore plus que tout, c’est découvrir les films de Robin Williams. L’acteur américain savait jouer n’importe quel caractère. Ses personnages s’inscrivaient aussi bien dans des thrillers, comédies comme dans les récits fantastiques ou à travers la science-fiction !

Cet été, je bouffe Madame Doubtfire. L’histoire d’enfants ponctuée par la séparation de leur parent. Elle aborde aussi la place d’un artiste extraverti.
Le pitch sonne banal. Dès lors, comment rendre chaque séquence intéressante ? En questionnant l’appareil judiciaire, en tentant d’abattre les codes hommes/femmes, en réunissant petits et grands grâce à un ton léger mais jamais simpliste. Puis, Robin Williams crève l’écran, tant son personnage est à la fois touchant et passionné.

Il nous manque cruellement d’acteurs capables de subjuguer à ce point. Quand on observe les incarnations insipides de Pedro Pascal, Mark Wahlberg ou Tom Holland, il y a de quoi se tirer une balle… restons optimistes car le cinéma est une aventure collective. 

Quant à la filmographie de Robin Williams, s’il fallait la résumer en quelques mots, j’opte pour la devise de l’industrie Pathé.

Le cinéma sera le théâtre, le journal et l’école de demain.

brunoaleas

Publié le 1 septembre 2025

Superman

James Gunn laisse une belle trilogie à Marvel. Le papa des Gardiens de la Galaxie est nommé co-PDG de DC, l’écurie d’en face, en 2022 ! Ensuite, l’artiste est destiné à réaliser Superman. Est-ce une réussite éclipsant les merdes et échecs du studio DC ? Trêve de suspense, le long métrage est réussi. Son auteur est l’homme de la situation.

Superman apparaît comme une œuvre solaire, accessible aux passionnés de science-fiction, comme aux ados les plus rêveurs. Clark Kent ne se définit pas comme un golmon, saccageant chaque coin et recoin des décors. Il sauve tout le monde, de l’enfant à l’écureuil.

Puis, il ne s’agit pas d’éteindre son cerveau devant ce perso culte. Le cinéaste prouve encore que divertissement n’est pas synonyme d’abrutissement. Dénoncer la course à l’armement. Critiquer les médias. Interroger nos racines et notre place sur Terre. Résumer Superman à un incessant bimboumbam est une idée bas-de-plafond.

Dès les premières images dévoilées, nous voici dans le vif du sujet. L’Homme de Fer gît au sol, ensanglanté, affaibli. Pour quelle raison ? Lex Luthor hait notre héros. Il envoie le Marteau de Boravie le battre.

Foutu Luthor, fusion parfaite entre Daniel Ek et Elon Musk. Il symbolise l’horrifique marché des armes. Son influence est telle, qu’il tutoie les dirigeants de la nation. Un parallèle avec notre passé n’est pas inapproprié. N’oublions pas le caractère odieux des industriels américains, durant la Seconde Guerre mondiale… oui, les amerlocs fournissaient les nazis pour tuer des soldats américains.
Revenons à Lex. Ce multimilliardaire conjugue envie, colère et orgueil. Il est prêt à détruire le protecteur de Métropolis, coûte que coûte. Lois Lane, Krypto, la Justice Gang, devront alors s’allier pour affronter des forces machiavéliques.

Qu’en est-il de Clark ? Abat-il les menaces tel un mortel candide, omnipotent et prévisible ? Pas du tout ! Le metteur en scène le caractérise comme pur et sincère dans L’Ecran Fantastique (n°40, 2025). A la lecture du même magazine, David Corenswet, acteur principal, décrit précisément son rôle.

Même si Superman est très fort émotionnellement et mentalement, et qu’il est coriace lorsqu’il relève lui-même des défis physiques, il lutte aussi contre des angoisses que tous les êtres humains éprouvent, comme la peur et l’anxiété de perdre les personnes qu’on aime. […] Superman redoute de ne pas pouvoir s’intégrer parfaitement à notre société, et de rester un être à part, n’ayant pas accès à toutes les expériences personnelles que les autres humains peuvent vivre.

Le protagoniste n’a pas besoin d’être politisé. Ses décisions dépendent de ses valeurs profondes. Il fonctionne à l’instinct. Impossible de se laisser faire. La mort d’innocents lui est inconcevable. Ne confondons pas sa bonté à la naïveté – même si d’autres personnages l’accusent d’accorder une confiance hors-norme à tout un chacun –. Enfin, sa bienveillance ne provient pas de nulle part. James Gunn l’affirme lors d’une interview pour L’Ecran Fantastique (n°40, 2025).

Il ne faut pas oublier qu’il est un étranger sur notre planète, et qu’il a découvert très tôt le meilleur de la bonté terrienne […] Il n’est ni naïf ni idiot, mais il a choisi une fois pour toutes de considérer les humains avec bienveillance.

Quant à la réalisation, elle me rappelle à quel point j’aime me plonger dans l’univers DC, ou plutôt, dans les bédés aux récits déjantés. Superman pouvait s’illustrer comme un golem, moralisateur et insipide. Heureusement, le film transmet une message sain, la philosophie du surhomme : sauver une vie équivaut à sauver l’humanité.

brunoaleas

Publié le 23 août 2025