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One Piece et son final prévu en 2500

Dans ma tête, quand j’étais enfant, j’avais le fantasme de dessiner un manga où la fin est la partie la plus excitante ! Je me demande si je peux en faire une réalité désormais !
Eh bien, j’ai bientôt fini l’arc Wano. Les préparatifs sont presque terminés. Cela m’a pris 25 ans… lol… cependant, vous êtes les bienvenus si vous commencez à me lire aujourd’hui. Parce qu’à partir de maintenant ça va être – le – One Piece ! Je vais dépeindre tous les mystères de cet univers que j’ai cachés jusqu’à présent. Ça va être amusant. Attachez vos ceintures et profitez du voyage !!! -Eiichirō Oda, communiqué datant de juillet 2022

One Piece est un manga encastré dans mon cœur. Dès l’enfance, son créateur, Eiichirō Oda, exploite intelligemment plusieurs thèmes universels : amitié, curiosité, loyauté, bravoure, etc. Or, l’équipage du Chapeau de Paille découvre mers et terres depuis près de 30 ans ! Est-ce lassant ? Pas vraiment. Néanmoins, il est temps d’apporter des réponses aux lecteurs.

Le majeur défaut de l’auteur se résume en peu de mots. Il ajoute trop de mystères à son récit. Le siècle oublié. L’origine du gouvernement mondial. L’incident de God Valley. L’identité du premier Joy Boy. Le point commun réunissant les porteurs du D., initiale mystique. Le véritable rêve de Luffy… bref, les premières énigmes de la série sont pratiquement éclipsées.

Je ne souhaite pas cracher sur le manga le plus vendu au monde. Par le passé, nous pointions déjà quelques problèmes de l’œuvre. Je me préoccupe plutôt de son final. Voici quelques questionnements :

➜ Il y a tellement de mystères à résoudre. Comment ne pas bâcler le travail ? Est-il possible de relier tous les points d’interrogations du manga ?

➜ Si l’auteur vient à mourir, pourrions-nous voir un/e autre mangaka reprendre le flambeau ?

➜ Imaginons le final réussi. Puis, imaginons plusieurs suites publiées juste après. Ces suite ne viendraient-elles pas gâcher 30 ans de lecture ?

➜ La conclusion de Game of Thrones fut décevante,  – euphémisme activé –. Les derniers épisodes sont à ce point ruinés qu’il est impossible de conseiller la série. One Piece risque gros. Si son final est foiré, il sera difficile de conseiller la lecture du manga, comme si de rien n’était.

Désormais, je lis One Piece comme s’il s’agissait d’un feuilleton. Mais, je demeure fan. Féru d’un univers riche et vaste. Actuellement, Luffy et ses amis débarquent à Egg Head, l’île où se trouve un fameux scientifique, un puits de connaissances. Espérons recevoir plusieurs réponses, savourer les révélations !

brunoaleas – Illustrations ©Eiichirō Oda

François Wautelet Interview

François Wautelet est auteur. Ecrire des nouvelles est sa passion. Fin mai, son troisième recueil, La Poésie des Cicatrices, sera disponible. Quid de son premier livre ? Focus sur Bagages Inconnus, des histoires à la fois métaphysiques et touchantes.

En quelques mots, comment décrire les nouvelles de Bagages Inconnus ?

Au travers de ces 13 histoires à chutes brèves et intenses, parfois de façon émouvante, parfois avec suspense, j’ai cherché à mettre en lumière les mécanismes, sensations, émotions, contradictions de tous ces personnages en recherche d’eux-mêmes. Ils vivent le moments-clés de leur vie, où un carrefour se présente, où tout bascule.

J’ai l’impression que tes personnages partagent une caractéristique commune. Un thème semble mis en évidence, celui de l’acceptation. S’accepter soi, ses failles et forces. Ça paraît important d’en parler via différents points de vue.

S’accepter soi, oui. Accepter ce qui nous arrive aussi. Prendre de la hauteur. Relativiser. Comprendre que rien n’est parfait, même pas soi. C’est avec toutes ces merveilles dans son bagage que l’on peut véritablement partir en voyage, être maître de son destin et vivre la vie que l’on souhaite vraiment.

Il n’y a que le premier pas qui coûte. Cette phrase provient d’une nouvelle de ton livre. En tant qu’auteur, suis-tu cette sorte de philosophie ?

Bagages inconnus est ma première aventure littéraire, celle des premières fois, avec son lot de découvertes, de surprises et d’essais-erreurs. Grâce à ce livre, j’ai pu me précipiter dans un monde que je ne connaissais pas et comprendre les différents enjeux et aspects – qui paraissent a priori bien nébuleux et difficiles, comme toute chose inconnue –. Donc oui, c’est vrai, c’est le premier pas qui coûte le plus cher. Ensuite, la dynamique de la marche s’enclenche et il faut se laisser porter par cette énergie incroyable qui nous emmène.
En ce qui concerne l’écriture, c’est pareil : même si je sais exactement la thématique qu’il me tient à cœur d’aborder, c’est commencer la rédaction le plus coûteux. Une fois que la première phrase est tapée sur l’écran, alors c’est parti ! Chaque nouveau texte, chaque nouveau livre est un nouveau départ. Et le premier pas qui va avec. A chaque fois. Il faut continuellement se remettre en question.

Tu es sur le point de publier ton troisième recueil de nouvelles, La Poésie des Cicatrices. Bagages Inconnus demeure une source d’inspiration ?

Je suis forcément nourri par tout ce que je vis et tout ce que j’écris. Difficulté supplémentaire avec les recueils de nouvelles : c’est que j’aborde de nombreux thèmes différents – qu’il ne faut pas réaborder dans le livre suivant, ou du moins, pas de la même manière –.
Chaque nouveau livre me permet de grandir, de gagner en maturité, d’un point de vue personnel mais aussi dans les sujets abordés, ainsi que dans l’écriture même. Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient, c’est ce qui nous précède qui fait ce que l’on est aujourd’hui. 

Interview menée par brunoaleas

LA DURE A CUIRE #103

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Sunnata

Les Polonais de Sunnata partagent un son massif et imposant ! Le stoner peut vite sonner redondant mais le quatuor apporte une touche plutôt singulière.

Jim Ballon

Les textures s’étirent vers l’infini. Voici ce qu’on lit sur Capsule Collectif. Quel beau descriptif pour le psychédélisme de Jim Ballon !

The Libertines

The Libertines n’est plus si balèze. Il faut passer la main. Pourquoi composer des chansons sans réelles envolées artistiques ? Lorsque Pete Doherty se la jouait Serge Gainsbourg, l’intérêt fut plus grand…

brunoaleas

Le portail Wabi Sabi

Vous rêvez d’aller au Japon ? Mais comme moi, vous n’avez pas un rond ? JCCLM a LA solution ! La Cité Ardente regorge d’endroits où vous pourrez, le temps d’un instant, vous téléporter dans vos mangas ou animes favoris. Bienvenue dans notre tour, au Pays du Soleil Levant made in Liège.

Notre voyage commence chez Wabi Sabi, au 9 Boulevard Saucy. Un concept store où vous pourrez boire un verre ou manger de délicieux bentos (mais pas que…), assis sur un tatami. Puis repartir avec un souvenir, un kimono et des délicieux ingrédients pour refaire vous-même le plat que vous venez de déguster.

Tout ici rappelle avec nostalgie les restaurants de nos mangas : un endroit petit et chaleureux, la chef cuisinant avec passion, les conversations pleines de vie de tout un chacun, l’odeur apaisante de nos repas. L’ensemble se mêle pour créer un moment hors du temps.

Je suis allée à la rencontre de Vincent, patron de Wabi Sabi. Il se passionne pour le Japon notamment grâce au Club Dorothée. Aujourd’hui, il est actif dans l’ASBL Passerelle Japon et cela, depuis 14 ans. La naissance de son concept store s’est faite d’un subtil mélange entre une envie forte d’indépendance, de son amour pour le Japon, celui transmis par sa maman concernant la cuisine, inspiré par des voyages entre Montréal et New-York, où ce type d’établissement est en vogue.

Lors de notre échange, nous avons pu discuter des œuvres qui ont bouleversé et influencé sa vie. Elles sont multiples. Il y a entre autres Théo ou la batte de la victoire, en japonais Touch (très peu connu ici). Vincent nous partage les thèmes abordés : la jeunesse et le premier amour, traité avec drame et humour. Pour ceux qui seraient curieux de découvrir cet anime de niche, n’hésitez à aller découvrir son opening.

L’univers de Takeshi Kitano l’a aussi marqué comme son film de boxe Kids Return. Avec un coup de cœur pour la musique de Joe Hisaishi.

Toutes ces influences peuvent se ressentir dans son établissement. Quasi tout ce que je mets ici je les ai vu dans les dessins animés, déclare Vincent. Par exemple, les estampes, les tatamis, le shôgi viennent tout droit du monde du Ranma 1/2 !

La porte de Wabi Sabi, tel un portail, nous mène vers une expérience immersive visuel, gustative et remplie de souvenirs. Alors, si vous êtes de passage en Outremeuse, n’hésitez pas à l’ouvrir ! Qui sait ? Peut-être qu’un de vos personnages favoris vous y attendra…

Après un descriptif du resto, il est temps de savoir ce que souhaite Vincent à ses clients, lorsqu’ils sortent de son établissement. Le jeune homme va droit au but.

Qu’ils aient voyagé justement. Pour moi, c’est le plus important. Qu’ils aient vécu une expérience, que ce soit culinaire, mais pas que (…) Ce que j’aime bien aussi, ce que je trouve important et que j’adore, c’est quand les gens se rencontrent. Ils ne se connaissent pas et s’échangent leurs expériences. Ça me transporte.

C’est ici que notre premier voyage se termine. Restez à l’affût ! D’autres adresses exceptionnelles vous seront proposées tout au long de l’année.

Mouche – Photos ©Karl Delandsheere

Musique, politique, fusion compliquée ?

Année 2000. 3 couplets. 3 refrains. Rage Against The Machine pénètre les esprits en interprétant ‘Sleep Now in the Fire’. Les paroles dénoncent le système capitalisme et rappellent 2 catastrophes américaines (Vietnam et Hiroshima). Cerise sur la gâteau, pour magnifier sa colère, le groupe donne un concert aux abords de Wall Street, filmé par le réalisateur Michael Moore !
Les membres ne stagnent pas sur place. Les forces de l’ordre commencent à s’agglutiner. Les musiciens se hissent alors sur une statue de George Washington. Conséquences ? Michael Moore et le bassiste Tim Commerford sont coffrés. Quant à la Bourse de New York, elle annonce sa fermeture pour la fin de journée, 2 heures plus tôt qu’à l’accoutumée (une première depuis le krach de 1929). Quelle époque. Quel culot.

Aujourd’hui, qui oserait réaliser une telle action ? Les artistes engagés existent toujours, heureusement. L’humoriste Aymeric Lompret, parrain des mal logés. Zerocalcare dessinant les préoccupations locales et internationales. Les photographies de Marjorie Goffart. Jérôme Colin, auteur ému face aux souffrances juvéniles. Adèle Haenel qui politise son arrêt du cinéma. La liste est longue.
Mais qu’en est-il de la musique actuelle ? Plusieurs noms me viennent en tête : Idles, Médine, Pomme, Caparezza, OrelSan, Nekfeu, Giancane… mais franchement, personne n’arrive à la hauteur de Rage Against The Machine (je vous laisse découvrir le pourquoi du comment).

Faut-il désespérer ? Jamais. L’espoir fait vivre. Un phénomène offrant joie et énergie se nomme ‘le chant’. Il est primordial de savoir qu’on peut s’engager en chantant, sans étudier le solfège, sans oreille absolue. Comment s’en rendre compte ? En allant manifester. Des chants s’organisent de A à Z, bien avant de marcher tous ensemble dans les rues. Mehdi Salhi détaille le modus operandi.

M. Salhi à la marche contre le centre fermé de Vottem. – ©Mouche (avril 2024)

Dans la composition du chant, il y a 3 éléments à avoir en tête : l’idée politique, le rythme et des gens capables de chanter une idée simple, facile, reconnaissable. Dans la plupart des manifestations, il est important d’avoir une réflexion collective avec tous les militants autour de toi. Savoir quel message va percer, comment l’organiser.

L’homme de gauche creuse sa pensée. Mélomane, il aime lancer des chansons en manifestation. Il cite les Français, quand ils criaient contre la réforme des retraites : Pas de retraités sur une planète brûlée ! Si on voyage un peu plus loin, la vision de l’Afrique du Sud se présente tel un modèle pour se réapproprier les rues. Mehdi Salhi le constate sur les lieux, aux côtés de Peter Mertens, ancien président du Parti du Travail de Belgique.

En Afrique du Sud, le peuple chante tout le temps dans toutes leurs manifs. C’est devenu une identité sociale. C’est ultra fort. Leur façon de faire date de leur lutte contre l’apartheid. On doit s’inspirer des sudafricains. Ils avancent, dansent et chantent ensemble. Quelle leçon ! Il n’y a qu’à voir leurs manifs durant les années 90, c’est bien plus impressionnant que les nôtres.

Il aimerait aussi expérimenter une activité : se calquer sur les pratiques des supporters de football. Les ultras (fanatiques de foot) ne sont pas des exemples de vertus. Néanmoins, chanter comme ils le font dans les stades serait une manière de faire vibrer la rue, selon Mehdi Salhi.
L’espace public ne doit pas incarner le pouvoir autoritaire d’une certaine élite politique… le peuple doit symboliser un contre-pouvoir, vu que les médias traditionnels ont du mal à l’être. Un réflexe à adopter, surtout face aux systèmes étouffants, absurdes et inégalitaires. Mehdi Salhi désire défendre les jeunes. Il espère un avenir débarrassé des désillusions. Et nous ? Sommes-nous prêts à militer en composant de nouvelles mélodies ? Bien sûr ! La musique est à la portée de tout le monde.

brunoaleas – Photo bannière ©Gie Knaeps

Joann Sfar, idiot utile de trop ?

L’Amour est le Message. J’espère promouvoir cette pensée à travers mes écrits. Pourquoi ? Nous vivons des heures sombres. Pourquoi ? Nos sociétés se percutent, s’entrechoquent, se saignent pour glorifier des idées meurtrières. S’il fallait donner un et un seul exemple, parlons de la Palestine. Juste après la Seconde Guerre mondiale, son peuple s’engouffre dans une lutte infernale pour faire valoir ses droits. N’oublions pas. 1948, l’exode de plusieurs Palestiniens…

Aujourd’hui, d’autres chiffres terrifient à tout point de vue. Gaza est hécatombe. Selon l’Organisation des Nations Unis, on y compte plus d’enfants tués en 4 mois, qu’en 4 ans de conflits dans le monde. Il est temps de condamner Israël. Destituez ce Netanyahou fasciste. Remettons en question les propos de Joann Sfar. Récemment, l’auteur français publie Nous vivrons, une enquête sur l’avenir des juifs.

Je ne déteste pas ce dessinateur. Il est important de l’écrire. La haine est un frein toxique pour tout un chacun. Par contre, même s’il prône le dialogue avec les peuples, même s’il souhaite l’espoir d’une cohabitation possible… quelle tristesse de ne pas citer les actions insupportables d’un Etat israélien extrêmement belliciste ! Au sein d’espaces médiatiques, Joann Sfar se présente, non pas comme géopoliticien, mais comme alarmiste. Les tensions entre juifs et arabes existent et existeront encore et encore. Surtout si personne n’arrête le Hamas et les personnes finançant ces terroristes ! Pour quelle raison l’artiste ne pointe pas du doigt la probable implication israélienne ?

Pour empêcher la création d’un Etat palestinien, il faut épauler ceux qui soutiennent le Hamas et lui transfèrent des financements.

Voici ce qu’aurait affirmer Benyamin Netanyahou, lors d’une réunion des parlementaires du Likoud (2019), d’après The Observer (2023). Autre information provenant du même journal, dans les médias israéliens, un représentant du ministère de la Défense certifie qu’à terme, Gaza ne sera plus qu’une ville de tentes, sans aucun bâtiment.

Par honnêteté, j’avoue un détail important… je n’ai pas lu Nous vivrons. Néanmoins, la promo orchestrée par Joann Sfar mérite un article, cet article ! Car l’individu passe pour un idiot utile. C’est-à-dire, une personne qui sert, involontairement, une cause qu’il ignore, contredisant parfois ses convictions profondes. Je ne peux pas définir Joann Sfar de la sorte. Pour l’instant, je constate qu’il semble nier la réalité palestienne… mais je ne veux être aucunement insultant envers une personnalité aussi engagée, aussi pacifiste, se rendant compte qu’il est de plus en plus rude de débattre avec les 2 populations.
Donnons une chance à la paix. Il est difficile d’être juif en France, Joann, ça se comprend. Cependant, le passé éclaire le présent.

brunoaleas – Photo ©Antonino Caruana

Choujin X

La vie doit-elle avoir un sens ? Est-ce qu’un homme doit posséder un rêve pour exister ? Y a-t-il tant de mal à se laisser porter par les flots du temps, à s’oublier jusqu’à ce que nos choix soient faits à notre place ? Eh bien… certainement… oui.

Disons simplement que comme tout, c’est plus facile pour certains que pour d’autres.

Choujin X est la dernière œuvre de Sui Ishida, l’auteur de Tokyo Ghoul (qui se trouve être mon œuvre favorite). Et ce qui est sûr, c’est que même si graphiquement, il a énormément évolué depuis ses débuts, on reconnait bien son style et univers. En effet, les thèmes explorés au niveau de l’univers sont globalement les mêmes. Dans ce monde, certains humains sont des mutants/surhommes appelés Choujins. Un Choujin a le droit entre être renoncé à utiliser ses pouvoirs, être un criminel, ou devenir un keeper et utiliser ses pouvoirs pour le bien de tous. Puis, où se porte notre attention ? Sur deux lycéens. Tokio et Azuma sont très différents et pourtant ils sont meilleurs amis. Azuma est un garçon plein de ressources et semble être inarrêtable, tandis que le timide Tokio est indécis et vit dans l’ombre de son meilleur ami, tout en lui portant assistance comme il le peut. Leur destin sera à tout jamais bouleversé lorsque, acculé par un dangereux Choujin, ils n’auront d’autre option que de devenir eux même des surhommes.

Lorsqu’on prend du recul sur la prémisse, le scénario ne s’éloigne pas trop de Tokyo Ghoul. Les thèmes explorés au niveau de l’univers sont globalement les mêmes. Ici, on part plutôt sur des études de personnages très poussées. Les pouvoirs des Choujins sont liés à leurs inconscients et c’est en partant à la découverte de leurs propre personne que nos protagonistes apprennent à maîtriser leurs pouvoirs. Notre héros timide devra essayer de comprendre pourquoi son pouvoir le rends si fort et exubérant, et pourquoi, malgré sa modestie, il prend la forme du vautour, l’oiseau qui vole le plus haut. Son meilleur ami devra essayer de comprendre pourquoi lui, qui est si fort et qui a tellement confiance en lui, n’a pas réussi à développer le moindre pouvoir. Et bien sûr, c’est à coups de virements scénaristiques et de puissantes réalisations de nos protagonistes que l’histoire progressera.

Il y a aussi beaucoup de mystères. Ils ne reposent pas sur les personnages mais plutôt sur des plans cryptiques contenant des représentations symboliques. Plus on en apprend sur le monde des Choujins, plus notre sang est glacé. Le récit prend un peu de temps à démarrer, mais un excellent combat au tome 2, et certaines révélations exaltantes au tome 4, ne manquent pas de faire désirer la suite.

Le pouvoir et l’apparence d’un Choujin seront toujours en raccord avec les désirs de la personne qui contracte les pouvoirs. Souvent, lorsque quelqu’un devient cette créature, il entre dans un état de folie et d’hyperfixation. Notons un cas fascinant, un baseballeur connu pour ses balles plongeantes. Quand il se métamorphose, ses attributs physiques prennent l’apparence des équipements de baseballeurs. Son pouvoir est d’augmenter la gravité des choses pour qu’elles plongent comme ses balles. 

J’ai vraiment adoré les scènes d’actions de ce manga. Depuis Tokyo Ghoul, un grand effort de clarté est effectué. Les batailles sont de vrais ballets de violence mouvementée. De la pure brutalité. Une des caractéristiques les plus intéressants des Choujins est ce qu’on appelle le raise. Deux ou trois fois par combat, lorsque les surhommes meurent, il peut tenter de revenir d’entre les morts, bien plus fort qu’auparavant. Cela les poussera à utiliser des tactiques très risquées. Parfois, ils se brisent même la nuque tout seul, afin d’obtenir un avantage décisif. Cela donne des affrontements complètement débridés où les combattants n’ont aucune retenue.

En somme, on peut dire que j’ai été complètement conquis par cette œuvre. Bien qu’elle prenne un peu de temps à démarrer, cette nouvelle œuvre de Sui Ishida a beaucoup de chance de supplanter son œuvre précédente, dans la liste de mes mangas favoris.

J’aimais Tokyo Ghoul à la folie, pas pour les dessins, pas pour l’action et encore moins pour cette triste adaptation animée qui ne lui fait pas honneur, mais bien pour le soin, l’amour et la poésie que l’auteur insuffle à son personnage principal. Ken est un personnage qui avait besoin d’évoluer, de se remettre en question sans cesse. J’ai l’impression qu’à travers Choujin X, ce n’est pas à un, mais bien à trois personnages que ce soin va être apporté. Couplant cela aux nombreuses améliorations de l’auteur sur son dessin et son découpage, je ne peux qu’avoir de plus en plus hâte, à chaque tome sorti, de connaitre la suite !

Rêve, espoir, ambition, persévérance…

Rage, justice, beauté, amour…

Aux Choujins

La destinée fait don d’une apparence et d’une force qui leur conviennent le mieux.

(…)

Et lui, qui l’est devenu… ce garçon… la détenait-il réellement, cette fameuse nature ?

Pierre Reynders – Illustrations ©Sui Ishida

LA DURE A CUIRE #102

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Willow

Tant de points à souligner, tant d’observations à écrire… Willow surprend encore et encore. Ses notes de piano, sa voix, sa rage, trop de points forts ! Impossible de ne pas être séduit par l’univers de l’artiste.

Pretty Inside

Pretty Inside épate au sein de l’écurie bordelaise, Flippin’ Freaks. Est-on en train de voyager dans le temps en écoutant le groupe très 90s ? Sommes-nous en train de déterrer nos guitares pour fuir nos métiers de merde ? Arrêtons là. On pourrait se poser quelques questions… ‘Big Star’ rappelle qu’une simple ballade sert à émouvoir.

L’Ombra

Fans des Mars Volta, réveillez-vous ! L’Ombra joue une musique complexe et recherchée. Mes oreilles souhaitaient écouter de telles sonorités. Pourquoi ? Pour s’éloigner des standards radiophoniques, ultra ennuyeux.

Ferielle

Pop. Francophone. C’est la deuxième fois qu’on cite Ferielle. La chanteuse joue des tours à son ex-amoureux. A découvrir en matant son clip ‘riviera’ !

brunoaleas

Quelques lettres sur un bout de papier

Vit-on aujourd’hui dans un monde où l’oral prime sur l’écrit ?

Aujourd’hui, l’art oratoire semble dominer tandis que l’écrit, lui, paraît subir un vrai déclin. Que dire du manque d’intérêt que peut susciter la lecture et de sa diminution chez les jeunes, alors que ces derniers se ruent devant des vidéos YouTube où seuls l’oral et la vidéo comptent ? Que dire du langage SMS ou du niveau d’orthographe en baisse depuis quelques (longues) années ? L’écriture est-elle morte aujourd’hui parmi la jeune génération ?

Écrire et inventer des histoires est ma passion depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. Cependant, cet attrait pour l’écriture ne me semble pas être majoritaire dans ma génération. Comme si devenir influenceur ou star des réseaux était plus un rêve partagé actuellement que de laisser une petite trace écrite dans l’histoire.

Pourtant, à l’origine, c’est par l’écrit qu’un nombre incalculable de savoirs ont été partagés, c’est l’écriture qui a révolutionné l’histoire de l’humanité et permis au monde d’évoluer. Être capable d’écrire était source de savoirs il y a encore quelques temps de ça et les poètes étaient des gens reconnus il y a encore quelques décennies.

Mais quelques lettres sur un bout de papier ou un autre support est-il maintenant quelque chose de dépassé à l’heure où Netflix et YouTube semblent dominer notre monde avec la vidéo, à l’heure où lire des classiques semblent être une corvée scolaire plutôt qu’un choix que l’on fait ? Malgré le pessimisme qui peut ressortir de ce texte, je tiens à vous dire que tout n’est pas perdu. Quelques irréductibles membres, de ce qu’on pourrait appeler jeunesse, cultivent encore ce goût pour l’écriture. Que ce soit par le journal de ma fac ou par les rencontres faites avec Scan-R, je me rends compte que l’écriture n’est pas morte et que s’appliquer à écrire est encore important pour certains.

Alors prenez tous un crayon ou un Bic et gravez sur le papier ou même sur un ordi ce que vous voulez exprimer et qui parfois, vaut 1000 images.

Emma Muselle – Photo ©brunoaleas
Texte écrit lors d’un atelier Scan-R