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Romy : le cinéma belge du futur ?
La Belgique a aussi son cinéma.
États-Unis, France, Japon, Corée… Partout, les salles sont remplies de films étrangers. Ce n’est pas une mauvaise chose. Les idées du monde circulent, les pépites d’ailleurs se partagent, et l’échange s’enrichit.
Mais une fois n’est pas coutume, penchons-nous sur le cinéma belge. Voyons quelles œuvres du septième art se trouvent sur les seuils de nos portes. Récemment, une partie de notre rédaction à eu l’occasion de se rendre au festival des Enfants terribles, à Huy. Là, une sélection de courts-métrages, en partie belges, étaient présentés.
L’un d’eux, Romy, a attiré notre attention. Car ce film de 19 minutes, réalisé par Marie Mc Court et Ilya Jacob, sonne comme une véritable catastrophe. Continuer la lecture
La dure à cuire #38
Un pays qui se tient sage
Un pays qui se tient sage est un documentaire d’une heure trente. Il revient sur les violences entre policiers et manifestants en France, entre novembre 2018 et février 2020, et il vaut assurément le détour.
D’abord, même si nous avons vu certains de ces extraits lors de JT ou sur les réseaux sociaux, vivre ces images réelles de violences, d’explosions, de cris, de pleurs, de façon compilée et dans les conditions visuelles et sonores d’une salle de cinéma est une expérience puissante.
La dure à cuire #37
Bring Me The Horizon / Mr. Bungle
Bring Me The Horizon – POST HUMAN : SURVIVAL HORROR
Il m’aura fallu quelques albums pour commencer à éviter Bring Me The Horizon. Pourtant, le premier morceau POST HUMAN : SURVIVAL HORROR ouvre le bal de façon efficace. Puis arrive la suite de l’album, devenant presque un exercice foireux où tout devient dispensable. L’electro ringarde et l’ambiance geek pour minettes font office de fan service pour les quelques auditeurs qui apprécient l’évolution adoucissante de la bande.
Quant à la composition de « Teardrops », elle fait pitié. Peut-être qu’en 2003, le titre aurait fait fureur… sauf qu’on est en 2020 et qu’il sonne tel un ersatz d’une chanson de Linkin Park ! Seulement 3 morceaux retiennent l’attention : Parasite Eve, Ludens et Dear Diary,.
Ce n’est pas le message écolo ++ de l’opus qui sauve les pots cassés. Les artistes n’arrêtent pas de nous le rabattre ces derniers temps (de Pearl Jam à Foals). Certes, les propos de la bande peuvent amener à des réflexions pertinentes. Néanmoins, les parties instrumentales n’enrichissent pas du tout les paroles.
Le projet débute comme étant trop lisse et bien plat. A se demander si la magie de Sempiternal (2013) sera de nouveau possible à capter…
Mr. Bungle – The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo
Heureusement que Mike Patton existe encore sur la scène. Chaque année, il apporte son grain de folie dans l’industrie musicale.
Un casting 5 étoiles l’accompagne cette fois, afin d’enregistrer à nouveau les premiers morceaux de Mr. Bungle. De quoi saliver en voyant jouer Dave Lombardo (premier et ex-batteur de Slayer) et Scott Ian (guitariste chez Anthrax).
Le but de la manœuvre ? Retrouver la force artistique et juvénile des débuts. 34 ans plus tard, l’exercice n’est point facile. La bande s’en sort tout de même via 11 morceaux, dont 2 reprises, « Loss of Words » et « Hypocrites / Habla Español O Muere ». D’ailleurs, dans cette dernière, on retrouve l’humour pattonesque avec une transition qui rend hommage à la cucaracha !
Le groupe a la réputation d’allier les genres : de la polka au funk metal (écoutez Mr. Bungle datant de 1991).
A travers ces vieux titres mis au goût du jour, ne vous attendez pas à la délirante versalité de Mr. Bungle. On a droit à du pur thrash metal. Ca rentre dans le lard comme papa dans maman. The Raging Wrath of the Easter Bunny Demo illustre un Mikey toujours en forme. Encore aujourd’hui, ses performances vocales demeurent impressionnantes.
I won’t give in till I’m dead
Try to change my hates to my likes
I will never wear make up or spikes -« Anarchy Up Your Anus »
L’artiste a décidément trouvé sa fontaine de jouvence.
DRAMA
Drunk
Et si on parlait de réalisme ?
Non pas de la froideur des frères Dardenne, ou de l’intouchable Ken Loach.
Via Drunk, Thomas Vinterberg signe une œuvre réaliste où des astuces cinématographiques ne sont pas à l’écart pour privilégier le silence ou la nature. Quatre amis, profs d’un même lycée, mettent en pratique la théorie d’un psychologue norvégien. L’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Soudain, leur quotidien change du tout au tout lorsqu’ils enchaînent les verres. Ils se désinhibent jusqu’à charmer leur entourage et… tomber dans les déboires d’une surconsommation d’alcools. Continuer la lecture
Lumières d’Outremonde
Le Grand Bain
Deux ans après la sortie du Grand Bain, on ne se questionne plus afin de savoir si un rond entre dans un carré. Il dépeint la vie sur plusieurs angles. Tout commence via des personnes déprimées et souvent déprimantes. Elles évoluent dans un cadre qui changera leur vision du monde : des cours de natation synchronisée. Continuer la lecture
La dure à cuire #36
Tessa Violet – Bad Ideas
On sous-estime parfois l’importance de la première impression. Combien de chansons sont devenues célèbres grâce à leur entrée en matière ? Cette première phrase que tout le monde connaît et reconnaît, imprimée dans les mémoires, et annonçant la chanson mieux encore que l’artiste lui-même.
L’ouverture de cet album donne le ton. « I’m insecure » déclare Tessa Violet, à travers une voix presque enfantine qui semble s’excuser. Dès cette première phrase, l’auditeur sait ce qui va suivre : un voyage dans la tête de l’artiste, dans ses doutes, ses peines, ses émotions les plus personnelles. Continuer la lecture
Damso – QALF
Si Lithopédion (2018) a pu être considéré comme l’album de la maturité, QALF est très certainement celui de la responsabilité. Damso y clarifie son rôle de père, de fils, d’homme et aussi de citoyen belge rattaché par le cœur à l’Afrique. La musicalité de son pays natal et de son continent en général est d’ailleurs très présent sur l’album, dans les sonorités, mais aussi parmi les collaborations.
Avec QALF, Damso nous a surpris.
Il s’est livré à son public à cœur ouvert. Et même si l’album est très complet en lui-même, suivant des variations de rythme et de thèmes, des surprises vont très certainement arriver pour parfaire et préciser toutes ses pensées, sûrement avec des sons plus nwarr. -Robin Gille

Damso devient petit à petit un géant du rap francophone. Via QALF, il mélange ses curiosités sonores. Le mélomane passe à des basses et paroles sévères (« D’JA ROULE »), ainsi qu’à des influences africaines (« MEVTR »). Gros coup de cœur sur « 911 » digne de la bande son propre à GTA : Vice City (2002). C’est juste ce qu’il faut pour se relaxer ou danser au ralenti.
Le rappeur déclare que son projet est une philosophie à savourer avant la sortie d’un nouvel opus. Une raison de plus d’écouter la richesse instrumentale de QALF.
Quant aux propos de l’album, certains les jugent trop fragiles. Pourtant, ils n’ont rien de dérangeants. L’artiste ne se pose pas en tant que moralisateur. Il n’a rien d’un justicier masqué. Comme à son habitude, il pose ses tripes sur le papier. Ses thèmes tournent autour de son vécu : la maladie de sa mère, sa paternité, l’amour et ses futilités.
Il n’a pas la prétention d’un Roméo Elvis parlant de colonialisme (« La Belgique Afrique »), alors que ce dernier n’est qu’un sauvage comme un autre.
William Kalubi Mwamba crée un orphelinat à Kinshasa (2018), puis, met sur pied la fondation Vie sur nous afin de lutter contre l’exploitation minière (cobalt, coltan, cuivre). Des groupes armés dirigent ces mines en terre congolaise. Ce sont des milliers d’hommes/femmes qui sont dans des conditions déplorables.
Si le ton est engagé, il est surtout digeste et important à entendre.
Damso sait de quoi il parle et d’où il vient. -brunoaleas