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LA DURE A CUIRE #132

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

TURNSTILE

You move and I swing, you move and I swing
And now my heart is hanging by a thread
Now my heart is hanging by a thread

FRAGILE

Peigner des tableaux de vies avec les gens. Tel est l’objectif du nouveau clip de FRAGILE. On ressent l’urgence, mais aussi, l’envie de danser, sans jamais s’arrêter.

HOON

HOON est l’enfant caché d’IDLES ? Un test sanguin est nécessaire. Ou une collab’ entre les deux groupes. Pourquoi ? Pour le plus grand bonheur de nos oreilles.

Degeyter

Désinvolture. Energie imprévisible. Rock. Voici Degeyter.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #131

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

Finn Wolfhard

Djo, Maya Hawke, et bien sûr, Finn Wolfhard ne sont pas de simples acteurs. Stranger Things est un show dévoilant de vraies pépites artistiques. Happy Birthday sera le premier album de Mike Wheeler, emdéher. Il sort bientôt. Bref, hâte d’écouter le rock basique, mais accrocheur, de Finn !

The Fearless Flyers

Vulfpeck n’est pas le seul projet gravitant autour des membres. The Fearless Flyers vole grâce aux compositions toujours aussi folles du bassiste Joe Dart et guitariste Cory Wong. Ils sont accompagnés de Nate Smith et Mark Lettieri, autres musiciens géniaux ! Le cocktail est ouf. Au point d’offrir un ticket pour le Moyen-Orient via « The Warped State of… ».

DC Lou

Alerte à tous les fans de Cosmo Pyke et King Krule ! DC Lou n’est pas seulement journaliste chez Jam. Elle dépasse les fréquences radiophoniques pour jouer un rock léger et mélodieux.

elie zoé

Que se passe-t-il en Suisse ? Du beau monde se réunit pour le meilleur. Elie zoé compose un titre en deux parties. « Change my name » partage une énergie indéniable. La recette, la voilà : le jeu à vif du batteur Luc Hess (Coilguns, Beurre), se conjuguant à la mastérisation de Johann Meyer (Gojira, Grammy Awards 2025). De quoi détruire son jardin pour ensuite planter les plus belles roses.

brunoaleas

Amano et l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle… vaste sujet. Progrès scientifique pour certains, malédiction du siècle pour d’autres. Petite clause de non-responsabilité : je ne suis ni pour, ni contre cette nouvelle technologie.

Constatons tout de même la pertinence de l’IA dans la médecine. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale de France nous éclaire. Tentons d’expliquer le rôle des applications de deep learning. Ces réseaux neuronaux artificiels forment de nombreuses couches pour résoudre des tâches complexes. Elles traitent des images.
Ensuite, elles repèrent de possibles mélanomes sur les photos de peau ou dépistent des rétinopathies diabétiques, sur des images de rétines. Leur mise au point nécessite de grands échantillons d’apprentissage. 50 000 images dans le cas des mélanomes, et 128 000 dans celui des rétinopathies. Elles ont été nécessaires pour entraîner l’algorithme à identifier les signes de pathologies. Pour chacune de ces images, on lui indique si elle présente ou non des signes pathologiques. A la fin de l’apprentissage, l’algorithme reconnaît, avec performance, de nouvelles images présentant une anomalie !

Là où l’IA fait mal, se situe en dehors du secteur médical. C’est honteux de l’utiliser pour un vol de données. Par après, les dérives sont nombreuses. Ainsi, combien de personnes clament haut et fort que les robots remplaceront les artistes ?! Trop. Est-ce audible ? Non. Il y en a marre. La force d’un artiste réside dans sa singularité. Personne ne remplacera les aquarelles de Gipi. Personne ne peindra comme Jean-Michel Basquiat. Leur patte est unique. Puis, la machine ne captera pas les subtiles sensibilités des humains, de l’ironie à la tristesse pure.

Un autre artiste me rappelle à quel point un univers ne sera jamais copié à la perfection. L’imaginaire de Yoshitaka Amano est fou ! Il est honoré au Museo di Roma. Je découvre alors l’exposition nommée Amano Corpus Animae (visible jusqu’en octobre).
Le dessinateur naît en 1952, au Japon. En 1987, les créateurs de Final Fantasy, Squaresoft, font appel à lui pour donner corps à leur grande saga. Le but ? Etre un franc concurrent à Akira Toriyama. Ce mangaka, connu pour être le papa de Dragon Ball, fut aussi character designer de Dragon Quest.

Mais Amano ne s’arrête pas là ! Une expo lui est dédiée à New York, où il ouvre d’ailleurs un studio, en 1997. En 2019, il réalise une couverture pour Vogue. Il surprend encore, en introduisant un nouveau perso dans Fortnite, en 2023. Un an plus tard, le Japonais fait une halte à Lucca Comics, le plus grand festival de BD d’Europe.

Avril 2025. Me voici donc à une exposition dans le centre romain, inspirée par le festival de Lucca. J’y suis par hasard. Coïncidence de malade. Chance inouïe. Est-ce une expérience inoubliable ? Assurément. Je reste bouche bée, à chaque pièce. Les installations m’impressionnent. Les œuvres sont aux murs, en aluminium, et la musique rythme la promenade. L’ambiance est si agréable.
Fabio Viola, curateur de l’expo, résume parfaitement l’une des forces d’Amano. En se penchant sur ses illustrations, on y découvre leur complexité. On y aperçoit un dualisme prononcé. A savoir, le mélange entre des œuvres lisibles à distance et complexes de plus près.

Désormais, posons la vraie question. Pourquoi l’intelligence artificielle ne rivalisera jamais avec un artiste de cet acabit ?

Primo, sa patte est ultra reconnaissable, la marque des génies. Secundo, les meilleurs musiciens, peintres, écrivains ou autres esthètes, suivent souvent une seule volonté : savoir se réinventer. Yoshitaka Amano ne se voile pas la face. Il témoigne pour un livre splendide, The Art of Yoshitaka Amano. A Visionary Master (2025).

J’ai vu de nombreux artistes piégés dans leur propre style et je crains toujours ce piège.

Il ajoute une pensée merveilleuse à ce constat. D’année en année, le maître ne se décourage pas. Il continue à tendre vers des mondes inexplorés. Il travaille obstinément sur de nouveaux défis.

Le voyage de l’art, avec ses infinies possibilités, m’inspirent à explorer encore et à pousser les confins de l’imagination collective.

brunoaleas – Illustrations ©Museo di Roma & Y. Amano

Reflet dans un diamant mort 

Je me souviens d’un rêve que j’ai fait, quand j’avais cinq ans. Ce devait être mon tout premier cauchemar. Un vieil homme venait m’enlever alors que je jouais dans ma rue, et un adulte surgissait pour me secourir, armé d’une batte de baseball. J’en ai frémi pendant des jours. Ce qui est étrange, c’est que le souvenir de ce cauchemar est bien plus vif que n’importe quel autre souvenir de ma petite enfance. Dites… c’était bien un cauchemar, n’est-ce pas ?

Un vieux monsieur passe un agréable séjour dans un bel hôtel de la Côte d’Azur, quand soudain, le reflet d’un diamant porté par sa charmante voisine de chambre le replonge dans ses souvenirs de jeunesse : sa vie d’espion international. Mais ces visions sont-elles de véritables souvenirs, des affabulations, ou bien encore autre chose ?

Reflet dans un diamant mort n’est pas un film fait pour le grand public. La plupart des gens va au cinéma pour se divertir. Ici, on a affaire à une véritable œuvre d’art — comme il en existe tant, certes, mais qui, comme peu d’autres, laissent une empreinte durable. Un des livres qui m’a le plus marqué est La Jalousie de Robbe-Grillet : un chef-d’œuvre, sans aucun doute. Un bon moment ? Pas si sûr.

De la même manière, si Reflet dans un diamant mort commence sur une note étrange, voire rebutante, il suffit, cependant, de lâcher prise, de s’immerger dans son univers et d’accepter ses enjeux, pour qu’il révèle peu à peu sa richesse. On réalise alors qu’il s’agit d’une œuvre qui fait naître des sentiments inédits, ouvrant l’esprit à une autre vision du monde.

Non, je ne peux pas qualifier ce film de divertissant.

En revanche, je le qualifie volontiers de fascinant.

Film de genre, créé par des artistes passionnés par leur médium, Reflet dans un diamant mort prend la forme d’un film d’espionnage pulp et ringard — c’est volontaire. Plutôt que de se contenter de faire référence aux dizaines de films d’espionnage de série B, auxquels il pourrait ressembler, il se présente comme ce à quoi ressemblerait l’adaptation d’une vieille bande dessinée pulp d’espionnage, empreinte de Satoshi Kon (Millennium Actress). Diabolik, une BD italienne, est d’ailleurs, clairement référencée. Et comme dans un film de Satoshi Kon, la structure non linéaire perdra absolument chaque spectateur durant les premières minutes, mimant ce qui semble être la structure d’un esprit sénile.

Réalité, fantasme, émotion et imagination s’entrecroisent sans cesse. La fragmentation du récit, à travers plusieurs lignes de temps et de réalité, exige une attention constante. Ce film est presque éprouvant : il vous saisit et ne vous lâche plus. Il offre peu de répit. Soit, vous lâchez prise et vous vous laissez porter par le tumulte émotionnel imposé, soit, vous vous accrochez et tentez de donner du sens à ce chaos.

Et bon Dieu, que c’est satisfaisant de reconnecter, rétrospectivement, deux scènes semblant totalement incohérentes, à première vue.

Tout dans ce film est une épreuve : suivre l’intrigue est déjà difficile, et saisir toutes les subtilités du récit est impossible en un seul visionnage. La violence de certains passages est aussi très crue, parfois insoutenable : les corps sont mutilés, et la souffrance, sublimée. Enfin, la bande sonore est parfois assourdissante. On ressort de ce film essoufflé, étourdi, confus.

Ce qui, paradoxalement, en fait une expérience cinématographique puissante — une de celles qui vous habitent encore longtemps après la projection.

Pierre Reynders

Amer Béton

Qui n’a jamais rêvé de se faire la malle ? Qui n’a jamais souhaité abandonner ses terres natales pour réaliser ses rêves ? Amer Béton synthétise cette envie de fuir. Mais Noiro et Blanko, nos protagonistes, ne désirent pas l’exil. Pas directement. Ils restent dans leur ville, en luttant contre tout et tout le monde… en luttant contre eux-mêmes.

Que raconte précisément le manga de Taiyō Matsumoto ? Blanko et Noiro, des orphelins, sèment la terreur dans les rues de Takara. Rackettant bandits, yakuzas et fanatiques, les gamins, surnommés « les chats », sont agiles et prêts à vivre de périlleuses expériences. Ont-il le même caractère ? Noiro apparaît dur et enragé et Blanko, innocent et lunaire.

Le mangaka installe ce duo, au centre de l’intrigue. Pourtant, nos yeux peuvent vite se perdre, au milieu d’une ville surchargée de détails, allant des multiples panneaux publicitaires et maisons collées-serrées, au croissant de Lune, dont le visage s’affiche serein. Sakamoto Days n’est pas la seule BD à soigner ses décors. Taiyō Matsumoto illustre des environnements extrêmement beaux et créatifs. Il sublime le chaos.
Mais l’attention se porte sur Noiro et Blanko. Ils courent, volent, s’incrustent dans une ambiance survitaminée, ressentie à chaque coin de rue. D’ailleurs, la lutte est au rendez-vous, comme le cite Louis-Julien Nicolaou, dans un numéro spécial des Inrocks (mars 2017).

Dans l’œuvre de l’artiste, les jeux et élans d’invention que s’échangent les gamins se heurtent aux codes mortifères du monde adulte. Les lois absurdes des yakuzas dans Amer Béton, celles de la compétition sportive dans Ping Pong, les unes comme les autres déclinant une philosophie martiale du bushido, le code d’honneur des samouraïs. Il brise toute liberté individuelle, au profit d’un idéal de performance suprême. Cette confrontation fait de l’enfance un temps de lutte et de souffrance, où peut naître une vocation à l’insoumission perpétuelle.

Le conflit inspire donc l’auteur-dessinateur. Il va plus loin. Chaque personnage cherche sa vérité. L’homme à la fois yakuza et père de famille. Le grand-père, aimant et sage. Des enfants liés par le même destin.

Une vérité parfois interrogée, critiquée, voire malmenée.

Vers la fin du manga, un enfant fort énigmatique entre en scène pour sauver Noiro, attaqué par ses ennemis. L’étranger ne cesse de répéter les mêmes phrases. Comme si son mantra devait s’imprimer sur la couverture du livre.

C’est dans l’obscurité, et dans l’obscurité seule, qu’existe la vérité.

A-t-il raison ? Et si, finalement, les personnes ayant vécu les pires drames savent ce qu’est la vie, la vraie… ne résumons pas Amer Béton à ce simple principe philosophique.
Néanmoins, Taiyō Matsumoto a le mérite de poser les bases d’une interrogation existentielle. Une fois la lecture terminée, posez-vous sur l’herbe, admirez le ciel et interrogez-vous. Comment trouver sa place dans la société ? En la fuyant ou en la combattant ?

brunoaleas – Illustrations ©Taiyō Matsumoto

LA DURE A CUIRE #130

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

DaviD

Avis aux fans de Pleymo, Watcha ou AqMe ! McFly fait de la zic… et ça tue.

Causa Sui

Un voyage de 16 minutes ? Un bain de vagues dorées ? Causa Sui propose l’expérience.

IAMWILL

Guillaume Vierset apaise les esprits les plus sauvages. Comment ? Avec sa guitare et voix. Oui, nulle besoin de plus. Ciao les artifices.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #129

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

The Voidz

Auto-Tune de baisé, notes dissonantes trop exploitées, univers chaotique… The Voidz fut un groupe fascinant. Il devient malheureusement lassant.

No Prisoners

Deux musiciens de Raketkanon jouent au sein de No Prisoners. Rock et ironie les définissent probablement. Ce nouveau groupe provoquera assurément des pogos et danses en tout genre.

Alanis Morissette

Les 30 ans d’un album, ça se fête ! Jagged Little Pill est à écouter encore et encore.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #128

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

La FLEMME

La Femme n’est pas le seul groupe français affichant une sacrée dégaine. Ajoutez la lettre « L ». Dans leur communiqué, La FLEMME se présente comme des Osees en bord de Méditerranée. Affaire à suivre. Leur premier album, La Fête, est disponible !

Sun Gazol

Sun Gazol propose une musique psyché. « Thalassophobia » est accrocheur. Le groupe semble se reconnecter à l’eau, une forme de beauté inoubliable, source d’inspiration pour tout un chacun.

Opinion

Opinion est de retour, toujours aussi inspirant. Cette fois, son chanteur prononce des paroles en français. Quel en est le résultat ?
Un nouvel album nommé TROISIÈME OPINION, aguicheur, mélodieux et démontrant une nouvelle fois les talentueuses compositions, signées par Hugo Carmouze.

brunoaleas