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LA DURE A CUIRE #119

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

The Murder Capital

Je reprendrais peut-être mes critiques-express, en 2025. Il s’agissait d’écrire quelques mots, au sujet des nouvelles sorties musicales.
The Murder Capital me le rappelle. C’est un groupe fascinant. Leur nouveau titre, « Words Lost Meaning », annonce déjà la belle énergie du futur album !

Coilguns

A handful of riots should reorganize how we’re wasting our lives.

Karto di Cromo

Lors des grandes fêtes, on pense souvent aux absents. Comme si certains proches nous manquaient plus que tout. Ecoutons alors Karto di Cromo.

Pogo Car Crash Control

Pogo Car Crash Control s’essaye à l’anglais. J’adore la langue de Molière. Mais laissons ces musiciens tester de nouveaux terrains. Hâte de voir l’évolution de cette jeune bande dont la rage inspire encore.

brunoaleas

Look Back

La vie est faite d’aléas. D’ailleurs, j’ai écrit un livre sur le sujet ! Look Back dépeint cette beauté si fascinante, voire étrange, liée aux rencontres. Que raconte vraiment ce film d’animation ? La jeune Fujino a une confiance absolue en son talent de mangaka. Kyômoto, elle, se terre dans sa chambre, pratiquant sans relâche l’art du manga. Ces deux personnages d’une même ville vont se réunir, grâce à leur passion pour le dessin.

Tatsuki Fujimoto est assurément le mangaka le plus intéressant de sa génération. Ses récits ne déçoivent pas, tant ils allient surprises et émotions. L’auteur de Look Back dessine un manga parfait pour le grand écran. Quel délice pour les animateurs qui ont étudié les planches de l’artiste. Pourquoi ? Car l’œuvre originale est composée de pages dignes d’un storyboard. Puis, quand un animateur nommé Kiyotaka Oshiyama sublime ce travail, que reste-t-il ? Si ce n’est nos yeux ébahis par la maitrise d’un artiste ayant bossé sur Le Garçon et Le Héron, Evangelion 2.0, ou bien, Devilman CryBaby.

Aujourd’hui, l’animation apparait exceptionnelle. Pensez aux dernières sorties du studio DreamWorks. Les cinéphiles sont obligés de l’admettre.

Quant à Look Back, lorsque Fujino et Kyomoto sont dans un train, le paysage défilant derrière elles offre des tableaux réalistes, à chaque seconde ! Nous sommes face à l’art dépassant la photographie.

Exit mille dialogues. Les images reflètent, à elles seules, la détermination des protagonistes ! Adressons alors un message à Nicolas Mathieu (prix Goncourt, 2018). Né avant le culot et la honte, il insinue une ineptie. Les mangas ne seraient pas de la littérature… je l’invite à lire Look Back. Saurait-il pondre un dixième de son inventivité scénaristique ? Les chercheurs de Palo Alto se posent encore la question ! 

Laissons l’écrivain de côté. Look Back, que dire sur son rythme et sa narration ? Ou, pourquoi ce moyen métrage se démarque des autres films, en 2024 ? Il n’y a pas que son animation qui claque les yeux. Il aborde divers thèmes, via une relation évoluant d’année en année : la passion, l’amitié, l’amour de la passion, le sacrifice, le feu de la passion. L’auteur fait durer certaines séquences. Dès lors, les spectateurs captent la durée du temps. En d’autres mots, ils comprennent à quel point réaliser des mangas est une dure épreuve.
Mais à quel moment observons-nous la grande réussite du film ? Lors d’une uchronie. Nulle divulgation. Rappelons juste une définition lourde de sens. Les bandes dessinées sont le temps transformé en espace, selon l’illustrateur Art Spieglman.

Découvrez Look Back. Cette histoire apparaît universelle, vu qu’elle analyse deux sensations déjà ressenties par tout le monde, puissance et impuissance face à ce qu’on adore.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #118

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

Friko

Nous voulions nous assurer d’explorer tout le spectre émotionnel et musical que nous étions capables d’explorer car la power pop est incroyable.
Mais ce n’est qu’une petite partie de la musique que nous aimons.Friko

Homme Bleu

Quand un morceau offre une ambiance rappelant Radiohead, saluons la performance !
« I Ride », composé par Homme Bleu, nous embarque vers une simple réflexion. Parfois, au lieu de se poser mille questions, profitons des paysages.

Treaks

Jesus, Satan, Maria, I’ll take them in my arms. I’ll kiss the sky & angels to take part of your fight.

Disarme

Disarme, musicienne autodidacte, évoque dans « Change » l’aspiration au changement. Elle trouve refuge dans la musique, dans un monde étouffant les rêves. Finalement, ses sons sont reliés à son adolescence… une nostalgie plutôt émouvante.

brunoaleas

TOP MANGAS 2024

Bam bim bam, cette année je fais un top 100% action ! Que voulez-vous ? Il faut varier les plaisirs. J’ai mis beaucoup de seinens psychologiques dans les derniers classements, mais cette année, c’est la bagarre qui m’a conquis.

D’abord, par l’imbattable One, qui sort ENCORE une série complètement incontournable. Cet auteur me donne véritablement le tournis : il enchaîne, coup sur coup, les scénarios les plus originaux et trépidants. À chaque fois, il prend une idée de scénario qui ne semble pas très originale au premier abord, ou qui semble très difficile à faire marcher sur le papier. Puis, il nous surprend de chapitre en chapitre, sans jamais s’arrêter. L’auteur a maintenant un tel prestige qu’il peut se targuer d’avoir littéralement les meilleurs dessins du game avec One Punch Man et la meilleure (ou presque) animation de Mob Psycho 100.
Je préfère ne pas détailler cette nouvelle série nommée Versus. A mon sens, la découverte progressive de son scénario, de son univers, fait tout son sel, mais foncez ! C’est un scénario débordant d’idées, parfaitement rythmé et rempli de combats trépidants. Quant au dessin, il est assuré par Kyotaro Azuma, que je ne connaissais pas, mais qui a une patte très similaire à celle de Yusuke Murata, dessinateur de One Punch Man. Il est ultra détaillé, dynamique, épuré… bref, parfait !

La deuxième bonne surprise de l’année se révèle être The Bugle Call. On a ici un récit de dark fantasy qui est clairement là pour occuper un vide ! Avec la fin de Berserk qui arrive et celle de Übel Blatt, dévoilée il y a quelques années, aucune œuvre de dark fantasy ne se démarquait vraiment jusqu’à présent.
Et voilà Bugle Call. Avec son univers sombre et mystérieux et ses personnages très attachants, on est prêt à verser des larmes, en se laissant porter par la mélancolie de ce récit. Le rythme m’a beaucoup plu. D’un côté, on prend vraiment bien le temps de s’ancrer dans ce monde et de rencontrer les personnages, et en même temps, les évènements et les divers mystères rendent la lecture très addictive ! Les dessins de Higoro Toumori ont quelques points communs avec ceux de Fujimoto, ce qui est un beau compliment. J’aime cette façon qu’ont ces 2 auteurs de donner des expressions très étranges à leurs personnages : des sourires pincés, des regards distants. Les personnages n’en sont que plus complexes et attachants.

Et pour finir, laissez-moi vous conseiller le meilleur shonen bagarre de ces dernières années : Gachiakuta. On me parle tellement de Jujutsu Kaisen, de Dandadan, cependant, où est l’amour pour Gachiakuta ? Il faudra attendre l’anime pour que l’œuvre ait des fans, je suppose. La mangaka responsable de l’œuvre est la successeure d’Atsushi Ohkubo (Soul Eater, Fire Force). Ca se reconnaît ! Ses dessins ressemblent à une fusion entre les styles de son maître et de celui de Boichi (Dr Stone, Sun-Ken Rock). On a un univers très “tag”, avec des traits bruts et des expressions très linéaires, sans oublier ce goût de la sculpture, lorsqu’il est temps de faire du détail. Les décors, et surtout les objets, sont détaillés avec grand amour. Quant au scénario, je le décrirais comme celui de Fire Force, si les personnages étaient sympas. Nous voici plongé vers une quête de vengeance. Elle devient vite une enquête sur un univers riche, plein de rebondissements. Chaque étape du voyage amène une nouvelle confrontation et un combat très divertissant. Le héros possède une personnalité explosive, pleine de fraîcheur. Elle ne sera pas sans rappeler un certain rival dans un autre shonen plus… héroïque.

Sur ce, voilà une belle liste de lecture pour vous. N’oubliez pas. Nous aimons les récits de combat, car c’est dans la nature de l’être humain de lutter pour ce qui est important pour lui. Rien de mieux que de voir des personnages courageux donner tout pour leurs objectifs, quand on se sent démotivé. Alors, continuez à vous battre ! –Pierre Reynders

TOP 3

  1. Versus – Kyôtarô Azuma
  1. The Bugle Call – Higoro Toumori
  1. Gachiakuta – Kei Urana

Je sens une envie, un nouveau désir. Mes recherches ne seront plus pareilles… je ne suis plus le même fan de bédés qu’auparavant ! Non, je ne suis pas malade. Non, je ne vis pas une crise. Je désire lire des œuvres développant des personnages riches, aux caractères pertinents, aux idées ambitieuses.

Je ne joue pas les péteux. J’évalue autrement les mangas. Pourquoi ? Berserk et L’Atttaque des Titans sont 2 seinens qui changent radicalement mes attentes concernant mes prochaines lectures. En d’autres mots, ces titres placent la barre haute. Le fatalisme est souvent au centre de ces livres. Je ne souhaite pas pour autant me plonger dans des lectures plus déprimantes que la pluie belge, à longueur de journée.

D’ailleurs, My Hero Academia prouve encore une bonne nouvelle. Il est possible de trouver une lueur d’espoir en chacun de nous, qu’on soit mauvais ou désespéré. J’admire son auteur, Kōhei Horikoshi. Il donne tant d’importance aux détails. Quel en est le résultat ? Son scénario n’est jamais ennuyeux.
Une autre BD se focalise sur l’espoir. Versus fut la meilleure bombe de l’année ! Son scénariste, One, arrive à divertir comme à surprendre, face à des planches dépeignant le désespoir de l’humanité. Espérons voir une série illustrant la démesure et imagination propres à One.

Quant à The Bugle Call, il s’agit probablement d’un futur banger. Chaque personnage n’est pas là par hasard. Chaque réplique donne une couleur aux situations et réactions. Quel délice ! Le manga n’apparaît pas tel un vulgaire récit de dark fantasy, où l’originalité semble illusoire. Au contraire, petit à petit, des informations enrichissent un univers fou ! –brunoaleas

TOP 3

  1. The Bugle Call – Higoro Toumori
  1. Versus – Kyôtarô Azuma
  1. My Hero Academia – Kôhei Horikoshi

Ni Chaînes ni Maîtres, croire pour résister

Lors de mon visionnage Ni Chaînes ni Maîtres, une chose me frappe fortement : c’était le fait d’apercevoir l’humain derrière la figure de l’esclave. L’esclavage est une thématique qui retient énormément mon intérêt. Ainsi, j’ai visionné bon nombre de documentaires, films et séries sur la thématique. Cependant, c’est la première fois où il n’est pas seulement question de l’horreur de la captivité et de la volonté de se libérer de cette dernière, mais d’un voyage au cœur des croyances, des espérances, de la vie d’un homme.

Cicéron le contremaître

L’histoire prend place sur l’Isle de la France (actuelle île Maurice), en 1759. On y suit la vie de Massamba (Ibrahima Mbaye Tchie), esclave dans la plantation d’Eugène Larcenet (Benoît Magimel). Il y occupe le poste de contremaître et son travail consiste à veiller au bon travail de ses frères de condition. Massamba est surnommé « Cicéron » par son maître et sert également d’interprète, car il a appris le français. Toutefois, cette situation de privilégié ne correspond pas à la réalité. En effet, il échappe à la récolte de la canne à sucre, sous le soleil brûlant de l’Isle de la France, mais il est complètement ostracisé par les siens, car considéré comme un traître à leurs yeux.

Au fil du film, nous apprenons que Cicéron a abandonné l’homme qu’il était avant la captivité, dans le but d’épargner sa fille. En effet, en échange de son « emploi » de contremaître et d’interprète, sa fille Mati (Anna Thiandoum) échappe aux sévices sexuels auxquels les femmes et filles esclaves sont victimes de façon quotidienne. Massamba rêve de voir Mati affranchie, mais Mati rêve de fuir cette société esclavagiste.

Massamba le marron

Massamba n’est pas né esclave. Il est devenu esclave et a été déporté depuis l’actuel Sénégal. Ainsi, pour protéger sa fille, il a dû oublier sa culture et des croyances pour apprendre la culture de ses tortionnaires. Soudain, la fuite de Mati lui fait reconsidérer le choix d’oublier la personne qu’il était avant la captivité.

Pour redevenir Massamba, Cicéron doit renouer avec sa spiritualité. Massamba était un initié, c’est-à-dire, une personne initiée aux pratiques religieuses, aux croyances de ses ancêtres. Mais il avait rompu le lien avec ses ancêtres donc il doit renouer avec eux. Cette quête débute avec sa fuite de la plantation et son entrée dans le marronnage (terme signifiant la fuite de l’esclave et la résistance pour conserver cette liberté). Il s’échappe initialement pour retrouver Mati, car une chasseuse d’esclave a été lancée à la poursuite de cette dernière.

La spiritualité comme mode de résistance

Ibrahima Mbaye Tchie s’exprime sur la spiritualité de son personnage : Elle affirme qu’on ne doit jamais abandonner ses croyances, qu’il faut préserver une part de spiritualité, quelles que soient les situations auxquelles nous sommes confrontés.

La spiritualité est le fil conducteur du scénario de Ni Chaînes ni Maîtres. On peut le résumer avec le schéma suivant : renoncement – introspection – renouement. À ma connaissance, c’est la première fois que la dimension spirituelle est autant développée dans un film focalisé sur la traite négrière. À mon sens, c’est la raison pour laquelle, la figure de l’esclave retrouve son humanité dans cette œuvre. En effet, le schéma de narration change de focale et place l’Humain-esclave au centre de l’histoire.

En somme, en renouant avec ses ancêtres, Massamba retrouve, non seulement, une liberté au regard de sa condition antérieure d’esclave, mais redevient celui qu’il était avant la captivité.

Fortuné Beya Kabala

LA DURE A CUIRE #117

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Black Box Revelation

Un petit rattrapage s’impose ! En Flandre, des groupes retiennent souvent l’attention : No Prisoners, Whorses, Stake. Black Box Revelation s’inscrit dans un blues rock séduisant. Leur dernier album en date se nomme Poetic Rivals. Sa philosophie est claire selon le chanteur Jan Paternoster.

Nous avions l’impression d’enregistrer un album qui ferait en sorte que les enfants jouent encore de la guitare. […] C’est le disque de rock’n’roll que nous voulions faire et si vous ne l’aimez pas, eh bien… on s’en fout.

Enfants

J’en ai marre de me concentrer sur notre continent. Enfants est une bande d’Asie. Elle offre une ambiance digne d’un générique de Naruto !

Par Le Gast

Moi, j’aime la folie. C’est pourquoi, Par Le Gast attire mes oreilles. Le math rock est toujours à la mode… on les remercie chaleureusement !

brunoaleas

Un phœnix nommé Jovanotti

Si tu étais encore là… on écouterait Jovanotti, dans la cuisine, le salon ou ailleurs. On danserait de la tête, jour et nuit. Si tu étais là, j’interpréterais les paroles de l’artiste. Tu as toujours cru en moi, tu peux désormais écouter ses mots dans l’au-delà. Laisse-moi t’écrire son pré-refrain.

Diventa quello che sei. Non come vogliono loro.
Se trovi la tua voce, sarà un piacere. Anche cantare in coro.

Voici les mots prononcés dans la chanson « Montecristo ». Le comte de Monte-Cristo, parlons-en ! Figure tant admirée par les passionnés de littérature. Cette année, elle fut vénérée. Comme quoi, il est possible d’honorer un chef d’œuvre au cinéma, grâce à Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, et en musique, via Jovanotti ! Le personnage, imaginé au dix-neuvième siècle, incarne une soif de justice. Rancune. Machiavélisme. Deux philosophies qui transformeront Edmond Dantès en compte, prêt à s’attaquer aux crevures l’ayant sali.

Pourquoi l’homme torturé colle bizarrement à l’univers jovial de Lorenzo Cherubini ? Edmond Dantès renait de ses cendres, tout comme le musicien, après avoir subi moult douleurs, dont un sévère accident en vélo. Son clip partage ce ressenti.

C’est une vidéo que je définirais comme aventureuse, métaphysique et psychédélique. Le lieu est incroyable et me ramène à de nombreuses images et sensations présentes dans la chanson : imagination, rêve et retour. L’intrigue ne suit pas un fil logique, c’est comme un rêve : il n’y a pas de véritable récit, le rêve vient, c’est tout. Cette vidéo raconte un moment de ma vie qui parle du temps, du traumatisme, du rétablissement et de la renaissance. C’est un voyage, qui est toujours un thème fondamental de ma musique.Jovanotti

Monte-Cristo symbolise une sûreté démesurée. Personne ne l’arrête. C’est pareil pour Jovanotti. En 1988, le titre de son premier album annonce déjà la couleur ! Jovanotti for President. L’auteur prouve un fait souvent indéniable. Il faut avoir du culot pour réaliser ses rêves ! Son concert orchestral à Taormina (Sicile, 2013). Jova Beach Party, son mythique festival sur les plages, où je vis ma meilleure vie (2019). Sans compter, ses récentes participations à l’écriture de chansons pour Gianni Morandi, géant de la musique italienne.

Si tu étais là, on taperait des mains sur l’instru magique de « Montecristo ». Dardust, son producteur, livre un mélange improbable : reggaeton assumé et violons épiques. Bref, on sourirait et probablement… débattrait de la force que tu as pu m’offrir.

brunoaleas – Photo bannière ©Fillipo Maffei – à Giovanna

Odell et Michaux pour l’évasion

Les guerres résument l’échec de nos diplomates et politiciens. L’Organisation des Nations Unies est fondée pour assurer la paix après la Seconde Guerre mondiale. Au demeurant, elle est bien plus un observateur qu’un acteur de la scène internationale.
Pourquoi ? Le journaliste Con Coughlin confirme un triste constat. Le pouvoir de l’ONU est sapé par sa composition. De fait, Etats-Unis et Russie refusent de mettre un terme aux massacres en Ukraine et Palestine. Penser à ces injustices rend fou… heureusement, les musiques de Nicolas Michaux et Tom Odell offrent une évasion.

Black FridayTom Odell

A seulement 34 ans, Tom Odell en est déjà à son sixième opus, Black Friday. Quand il était plus jeune, il joue au sein d’un groupe nommé Tom & the Tides. Puis, il se lance dans une carrière solo parce qu’il ne voulait pas dépendre des gens… meilleure décision d’une vie ! Aujourd’hui, l’artiste aime fonctionner tel un écrivain. A savoir, écrire à travers plusieurs personnages. Sa manière de composer, là-aussi, est très particulière.

La plupart du temps, j’essaie de ne pas faire trop de prises. Souvent, c’est la première prise qui est gardée : je m’assois devant mon piano ou je prends ma guitare, et c’est cette prise qui est gardée. On n’utilise pas de métronome, c’est assez libre, une façon authentique d’enregistrer. Il y a des bouts qui semblent être des erreurs et d’autres qui sont plus consolidés, mais ce n’est jamais surchargé.Tom Odell

J’adore ce goût pour l’instantanéité. Il me rappelle mes premiers enregistrements, face caméra, muni de ma guitare, ayant comme seule arme, ma voix. Au-delà de ça, Black Friday demeure un coup de cœur de l’année pour une raison précise. Si j’étais musicien, c’est un disque que j’aurais aimé composer.

Tom Odell réconforte avec ses mélodies chaudes et épurées, mais aussi, grâce à sa simplicité déconcertante.

Vitalisme Nicolas Michaux

Chaque jour, je découvre de plus en plus de belles choses. C’est à rendre fou. J’ai tellement envie de tout faire, j’en ai la tête qui en éclate.

De qui est cette citation ? Jovanotti, auteur solaire ? Chris Martin, tête pensante de Coldplay ? Ou bien, Asa, personnage principal d’un manga de Naoki Urasawa ?
Réponse : Claude Monet (1840–1926). Il est chef de file de l’école impressionniste, art centré sur le plein-air et les couleurs vives. La couleur fut d’ailleurs l’obsession du peintre.
En est-il de même pour Nicolas Michaux ? Le multi-instrumentiste ne peint pas, mais partage une œuvre colorée, Vitalisme. « Chaleur Humaine » illustre brillamment son envie de fédérer. Dès lors, le chanteur transforme son malheur en bonheur.

Il s’agit avant tout d’un album lumineux. C’est une célébration de la vie. Souvent, quand les choses se compliquent sur le plan privé, les gens s’abandonnent corps et âme dans le boulot. C’est ce que j’ai fait. Alors que tout me déprimait, j’ai ressenti le besoin de faire quelque chose de bien, de positif. Chez moi, cela a pris la forme d’un disque.Nicolas Michaux

Il en faut peu pour être heureux ? Aucune idée. Ce qu’on sait : à une époque où nos dirigeants sont plus foireux qu’une montgolfière en roue libre, Vitalisme tombe à pic ! Les chansons de Nicolas Michaux apportent une lumière certaine. Il faut lutter ensemble. Les paroles de l’artiste complètent la pensée de l’économiste Eloi Laurent. Ce dernier s’exprime dans le documentaire Animal (Cyril Dion, 2021).

Si vous interrogez les gens dans le monde sur ce qui importe le plus pour leur bien-être, c’est la santé. […] Quand vous interrogez les gens sur leur bonheur, ce sont les liens sociaux, avant le revenu, la santé, avant même l’éducation.

brunoaleas – Peinture ©Claude Monet

L’Amour Ouf

Je n’ai pas tendance à critiquer d’autres critiques. Là, je me lance pour une bonne cause ! Un fait surprend mes yeux. L’Amour Ouf, réalisé par Gilles Lellouche, se ramasse plusieurs commentaires désobligeants. Le cinéaste propose une fresque colorée et intense des années 80 et 90. Nous voici dans le Nord-Est de la France. Des adolescents, Clotaire et Jackie, tombent éperdument amoureux. Ils ne sont pas du même monde mais s’adoptent en un rien de temps. Ils se fréquentent et s’amusent comme jaja. Leur histoire semble pourtant vouée à l’échec…

Revenons un instant sur deux attaques infondées, au sujet d’un film qui affiche les meilleurs acteurs et actrices francophones du moment, ainsi qu’une série de plans mémorables !

Amour toxique ?

La relation entre nos deux protagonistes n’a rien de toxique. Certes, Clotaire traine avec la pègre, ou enchaine les conneries d’un soir. Néanmoins, il n’influence jamais son amoureuse. Elle ne suit donc pas sa voie. Que nous raconte alors l’artiste derrière la caméra ?

J’avais envie de raconter toutes les premières fois, toutes ces impressions que j’avais en moi, très enfouies, qu’il a fallu que j’aille rechercher avec bonheur, et de temps en temps, avec douleur. Je me sentais suffisamment bien pour aller dire qui je suis.

Trop violent ?

Chacun définit la violence à sa manière. Gilles Lellouche rend hommage à divers réalisateurs comme Francis Ford Coppola ou Mathieu Kassovitz, artistes aux œuvres cash, voire sanglantes. Cependant, résumer L’Amour Ouf à un film brutal est pathétique. Certaines scènes illustrent des persos agressifs, il est vrai. D’autres développent divers milieux sociaux, des relations intergénérationnelles, ou captent simplement, la beauté des paysages français.

Le cinéma, ça doit être ça aussi : des gens qui s’embrassent dans des champs de colza très jaunes, des couchers de soleil très rouges, et puis du sang qui gicle sur les murs. Pour moi, c’est ça le cinéma. […] J’avais aussi envie de faire un mélange des genres et de faire un grand spectacle.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #116

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Sophia Haze

Il ne tient qu’à nous de casser la bulle où nous sommes enfermés. En écoutant « Window », Sophia Haze s’imagine derrière et devant une fenêtre. Quant à son solo de guitare, il nous expulse vers des horizons hyper mélodieux !

Creve Coeur

Catastrophes, le premier album de Creve Coeur, est destructeur. Leurs sons nous autorisent à détruire la muraille de Chine. Puis, la bande rappelle un fait : chaque nouveau projet du bassiste Boris Patchinsky (SaaR, Parlor) attire l’attention. 

Chien Méchant

Batterie qui tabasse. Urgence savoureuse. Chien Méchant invite à danser entre rêve et réalité.

brunoaleas

Le jazz à la sauce Lakota

Le 12 novembre dernier, le groupe de jazz LAKOTA a sorti son deuxième album, Venus Pancakes. Cet album est assez particulier, car il débute avec le morceau « Jacaranda » qui est également un single. Ce premier titre surprend vu que dans les premières minutes, un instrument sort du lot par sa sonorité atypique. L’instrument en question, c’est une mandoline, une sorte de guitare qui est originaire de l’Italie. C’est interpellant du fait que, dans le jazz, l’utilisation de la mandoline n’est pas courante. Et, c’est là, tout l’intérêt de cet album. En effet, Venus Pancakes n’est pas un album jazz classique.

Jazz, mais pas que

Venus Pancakes est un album jazz, mais pas que. En effet, le groupe est composé de musiciens qui n’hésitent pas, à travers leur instrument, à montrer leurs influences. Le dernier titre de l’album, « Pow-wow », illustre bien cela, car il débute avec un rythme folk et non jazz. En effet, on entend seulement une mélodie folk composée d’une guitare en fond et de l’harmonica qui joue le premier rôle. Quant à la deuxième partie du morceau, elle est plus jazz.

Ce morceau résume c’est qu’est l’album Venus Pancakes, un album jazz qui casse les codes.

Les influences

LAKOTA, c’est six musiciens et huit instruments dont un violon, une mandoline, une contrebasse, une guitare, une batterie, une trompette, un bugle et un harmonica. Sans oublier des influences comme le groove, la musique de chambre et le folk. Ceci explique certainement la richesse musicale de l’album.

Venus Pancakes est comme un labyrinthe. À certains moments, on se sent perdu, mais à l’instar de Thésée, on retrouve toujours le chemin vers la sortie, car le jazz nous sert de fil conducteur tout au long du projet.

Fortuné Beya Kabala

L’Homme qui marche

Il existe divers genres liés au manga. La tranche de vie n’est parfois pas le plus attirant. Les récits de baston ou la science-fiction retiennent souvent l’attention. Mais un auteur raconte brillamment la beauté des petits riens de la vie. Jiro Taniguchi dessine les histoires de famille, le deuil, les sacrifices, les doutes, l’amour, la grandeur de la Nature, etc.

L’Homme qui marche est littéralement une œuvre digne d’une saine expérience. Comment l’expliquer ? Elle symbolise un éloge de la flânerie. On y suit les pas d’un gars qui sait prendre le temps. Lui, c’est l’homme qui marche. Il se perd alors à regarder les oiseaux, champs et flocons.

L’auteur sait, comme personne, faire de la sagesse et de l’art avec du rien, ou presque. Le vagabondage, nez au vent et esprit léger, d’un homme qui se promène dans son quartier, l’affection d’un couple pour son vieux chien, les souvenirs d’un commercial qui déjeune dans de petits restaurants… on retrouve chez lui la vertu de non-agir que la culture japonaise a hérité du bouddhisme.Jean-Marie Bouissou, historien français

Aujourd’hui, tout le monde veut tout savoir sur tout. Le cerveau est voué à vouloir comprendre, mais l’infobésité n’aura jamais autant tuer nos neurones. Observez les chaînes d’information en continu… c’est pourquoi, lire L’Homme qui marche est une bulle d’air frais, une parenthèse parfaite pour savourer une aventure contemplative.
D’ailleurs, le mangaka décrit savamment son défi. Ce défi fait plaisir à plusieurs lecteurs souhaitant atteindre la paix intérieure.

J’ai tenté d’étendre les possibilités formelles du dessin, en m’imposant une seule contrainte dans la mise en forme du récit. Il s’agissait d’éviter autant que possible les termes servant à exprimer les émotions, tournures exclamatives et adjectifs. –Jiro Taniguchi

brunoaleas – Illustrations ©Jiro Taniguchi